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Communiqué de "Bordeaux casse ta sélection" - 3 mars 2018

dimanche 4 mars 2018, par Laurence

Jeudi 1er mars, vous aurez remarqué que l’université de la Victoire n’a pas ouvert ses portes. En effet, les étudiant-e-s mobilisé-e-s contre la mise en place de la sélection à l’université avaient voté lors de leur dernière assemblée générale le blocage de l’Université. Différentes raisons nous ont poussé-e-s à cette action - car non, nous ne bloquons pas pour nous amuser.

C’est principalement en opposition aux différentes réformes qui touchent l’enseignement que nous nous mobilisons. Nous ne rappellerons pas dans ce communiqué la teneur de ces réformes, de nombreuses publications les expliquent très bien. Notre mobilisation n’est pas conservatrice, mais tente de porter un ras-le-bol général vis-à-vis de la dynamique mise en place par les gouvernements successifs (loi travail, réformes de l’enseignement, service militaire obligatoire, …), qui nous inquiète gravement pour l’avenir de la la jeunesse et du monde du travail. Ces réformes constituent de véritables attaques contre les mécanismes de solidarité mis en place par les luttes passées. Nous avons une liste de revendications précises, qu’il est possible de consulter sur la page Facebook Bordeaux casse ta sélection.

Pour en revenir à cette journée de mobilisation, nous avons dressé des tables et proposé un petit-déjeuner gratuit dès 7h. Les étudiant-e-s avaient la possibilité de se restaurer, s’informer et de discuter avec nous des réformes et des raisons du blocage.

Nous soulignerons une intervention de la police (CRS armés avec casques et boucliers) qui a investi une rue et commencé à débloquer une partie de l’Université dès 9h, alors qu’aucun dialogue n’a été amorcé par la direction de l’université - ni par les forces de l’ordre, d’ailleurs.

Lors de l’assemblée générale de ce jeudi , nous avons décidé de lever le blocage à 12h et de partir en direction du Conseil d’administration de l’Université de Bordeaux qui se tenait sur le campus Carreire (hôpital Pellegrin). Les étudiant-e-s ont été accueilli-e-s par la police (cette dernière ayant été appelée sur le campus par le président de l’université, Manuel Tunon de Lara - sans cette autorisation, la police est interdite sur un campus) qui bloquait tous les accès au bâtiment. Ne voulant pas causer de dégâts matériels en forçant le passage, nous avons donc manifesté sur un toit-terrasse à proximité de la salle qui accueillait le conseil d’administration. Malgré l’absence d’infraction, nous avons été empêché-e-s de repartir librement par la police qui nous a imposé une fouille au corps et un contrôle d’identité avec photographie des pièces d’identités. Cette sécurité et cette réaction disproportionnées témoignent bien du type de rapports que Manuel Tunon de Lara veut instaurer avec les étudiant-e-s .

Une Assemblée générale avait été décidée pour le vendredi 2 mars en amphithéâtre Denigès (campus Victoire) afin de décider de la suite de la mobilisation.

Ce vendredi , toutes les portes de l’université étaient fermées exceptées une des trois portes principales et une entrée sur le côté de la fac. Les étudiant-e-s étaient contrôlé-e-s (sacs et carte étudiante) par le service de sécurité. Un service de sécurité supplémentaire était par ailleurs présent dans la fac. Presque tous les amphithéâtres étaient fermés (chose inhabituelle car les étudiant-e-s ont normalement libre accès à toutes les salles), notamment celui dans lequel nous avions prévu de nous réunir. Nous nous sommes rendus dans le seul amphithéâtre ouvert. Mais bien vite, la sécurité nous a rattrapé-e-s et nous a obligé-e-s à sortir. La sécurité a même menacé d’appeler la police sur le campus pour nous déloger si nous refusions de sortir, sur ordre de Manuel Tunon de Lara (rappelons que nous ne faisions que nous rassembler en assemblée générale pour discuter du mouvement). Avec 40 minutes de retard, nous avons finalement réussi à nous rassembler dans la cour d’honneur.

Nous dénonçons cette répression et ce contrôle démesurés qui visaient à nous empêcher de nous réunir.

Malgré cette répression, nous sommes déterminé-e-s à continuer à nous mobiliser contre la direction de l’Université, dans laquelle seule le président Tunon de Lara détient les pouvoirs décisionnaires.

Nous avons évidemment en tête les deux dates nationales de mobilisation du 15 et du 22 mars, mais d’ici là d’autres modalités d’actions ont été décidées.

Mardi 6 mars, un nouveau blocage de l’université de la Victoire est prévu et une assemblée générale se tiendra le lundi 5 mars à 12h30 en amphithéâtre Gintrac (Atrium)."