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Olivier Oudar [VP de P13] : "Les discussions sur les affectations risquent d’être rudes avec le rectorat" - Laura Taillandier, Educpros, 6 mars 2018

vendredi 16 mars 2018, par Mademoiselle de Scudéry

À lire ici.

En Île-de-France, l’université Paris 13 fait face à une hausse importante des candidats potentiels ainsi qu’à l’attractivité de ses voisines parisiennes. Un contexte complexe, qui pèse dans la mise en place de la réforme du premier cycle. Le point avec son vice-président en charge de la formation, Olivier Oudar.
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Quelle régulation attendez-vous de la part des recteurs  ?

Nous espérons qu’elle se fera en bonne intelligence, mais nous ne savons pas encore exactement comment cela se passera. La commission d’accès à l’enseignement supérieur a jusqu’au 21 septembre pour se prononcer sur le cas des élèves restés sans affectation. La plupart des licences démarrant leurs cours dès le début du mois de septembre, nous risquons de gérer beaucoup d’arrivées tardives

« À la rentrée, très peu de formations mettront en place des parcours adaptés, faute de moyens. »

D’autant que, dans l’académie de Créteil, nous faisons face à une très forte augmentation des lycéens, avec plus de 3.500 terminales supplémentaires, essentiellement en ES et S cette année. C’est un vrai problème. Nos capacités d’accueil sont limitées. Quand on ne peut pas accepter plus d’étudiants, on ne peut pas. Ce n’est pas ce que nous souhaitons, mais nous sommes limités par les locaux et le nombre d’enseignants-chercheurs. Les discussions au sein de la commission avec le rectorat risquent d’être rudes. Parfois, l’équation sera impossible…
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« Dans un certain nombre de filières, il sera impossible de regarder toutes les lettres de motivation dans le détail. »

Nous attendons aussi beaucoup des moyens annoncés par la ministre pour 2019 et ainsi mettre en place ces parcours adaptés dans l’ensemble de nos formations d’ici à deux trois ans. Les moyens alloués pour la rentrée 2018 ont uniquement permis une augmentation de nos capacités d’accueil. Nous avons aussi eu une enveloppe de 139.000 euros de la Dgesip pour la mise en place de Parcoursup. Sur cette somme, 90.000 euros serviront à rémunérer trois directeurs d’études cette année et le reste permettra de dégager des heures supplémentaires pour l’étude des dossiers. Mais les enseignants-chercheurs, qui sont déjà débordés, attendent avant tout des postes supplémentaires. Les journées ne font que 24 heures…

Comment les commissions chargées d’étudier les dossiers des candidats fonctionneront-elles  ?

J’ai conseillé la mise en place d’une commission par mention de licence, regroupant trois personnes, dont deux enseignants minimum. Elles seront pilotées par un président et compteront des agents administratifs. Pour nous organiser plus avant, nous attendons beaucoup de la journée de formation sur le module d’aide à l’examen des dossiers que l’INP Toulouse a créé. Nous allons récupérer un tableau Excel dans lequel des informations sur les élèves seront renseignées, comme les notes, les éléments de la fiche avenir. [1] Il faut voir comment nous pouvons faire un premier tri.

Ce module devrait nous permettre de faire de premiers groupes de classement. Dans un certain nombre de filières, il sera impossible de regarder dans le détail toutes les lettres de motivation. L’an dernier, en droit, nous avons eu 15.000 demandes. Les commissions devront donc se réunir plusieurs fois. Chacun fera comme il le pourra.

Allez-vous trouver des volontaires pour intégrer ces commissions  ?

Nous verrons bien. Certaines filières m’ont déjà averti que ce serait compliqué. Je m’attends donc à quelques difficultés. Nous essayerons de leur procurer une aide administrative quand c’est possible.


[1Ciel ! un algorythme !