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Commémorer c’est enterrer ! Nouvelles de Nanterre - 8 avril 2018

dimanche 8 avril 2018

MàJ 8 avril

Twitt de soulagement du président Balaudé [1]


8 avril

A l’attention de Mr Jean-François Balaudé,
Président de l’université Paris Nanterre

Nous, personnels de l’université, assistons en ce moment avec indignation à l’intervention des CRS sur le campus. Vous seul président de l’université avez le pouvoir de demander cette intervention policière.
Cette décision est inacceptable, et nous vous interpellons pour connaitre les arguments qui l’ont motivée. Depuis le début des mobilisations, aucun débordement violent ou nécessitant l’intervention de la police n’a eu lieu.
Il est clair que dans ces conditions, le conseil d’administration, instance de débat et d’échanges entre les membres de la communauté universitaire (étudiant-es, BIATSS et enseignant-es/chercheur-es) ne pouvait pas se tenir comme prévu cet après-midi.
On ne débat pas à l’ombre des matraques.

Vous devez entendre l’opposition exprimée par les étudiant-es et des personnels contre la loi ORE et son outil de sélection sociale, Parcoursup.
Cette opposition est intacte et continue à se développer. Département après département, les motions contre la sélection se multiplient. Aussi nous exigeons la tenue d’un débat ouvert avec l’ensemble de la communauté universitaire, car depuis des mois nos demandes d’échanges se traduisent systématiquement par du mépris, des menaces sur les équipes enseignantes qui tentent d’expliquer les raisons pour lesquelles elles refusent de classer et de trier les futurs-es étudiant-es.

Nous voulons comprendre pourquoi Nanterre, qui commémore depuis des mois Mai 68 est à ce point sourde aux appels de sa propre communauté.

Nous appelons les personnels de l’université à se mettre en grève demain, mardi 10 avril 2018, contre la mise en place de la sélection à l’entrée de l’université et les interventions policières en cours dans nos établissements.

Les personnels en lutte de l’université.


7 avril
La présidence de l’université paris Nanterre [2] vient, ce vendredi 6 avril 2018, de refuser aux étudiant-es mobilisé-es de l’université la tenue de la coordination nationale étudiante (CNE) prévue ce samedi 7 et dimanche 8 avril. La présidence refuse d’accorder un amphi aux étudiant-es, prétextant avoir été sollicitée trop tardivement, alors que les demandes ont été faites à plusieurs reprises, dès le lendemain de l’appel de cette CNE, le 24 mars dernier.

C’est une décision intolérable qui marque très clairement une volonté politique d’empêcher la mobilisation contre la loi ORE et son outil de sélection sociale, Parcoursup.

Cette décision souligne aussi très clairement l’hypocrisie de la commémoration des 50 ans de Mai 68 voulue par la présidence de l’université. Depuis le début de l’année, celle-ci multiplie les initiatives "paillettes, petits fours et cotillons" et prétend célébrer l’esprit de liberté et de créativité de Mai 68 comme s’il s’agissait d’une "marque déposée" de la fac. Sauf que dans le même temps, les équipes enseignantes et administratives qui depuis des mois luttent contre la sélection introduite par la Loi Vidal/ORE, sont réduites au silence, sommées de mettre en place sans aucune négociation possible, les outils d’une sélection impitoyable des futurs bachelier-es. Un cran dans l’autoritarisme de cette équipe présidentielle vient d’être franchi avec l’interdiction de la CNE. Bâillonner les étudiant-es qui se mobilisent, c’est ça "l’esprit de 68" ? Interdire des échanges entre jeunes venu-es de toute la France, c’est ça "l’esprit de 68" ? Et s’ils/elles viennent quand même, c’est la police qui les délogera ? C’est ça "l’esprit de mai" ?

L’université doit rester une université ouverte, où les débats démocratiques doivent pouvoir se tenir avec sérénité. Nous demandons à la présidence de l’université de Paris Nanterre de revenir sur sa décision et de faciliter par tous les moyens la tenue de la coordination nationale étudiante ce week-end.

L’Université de Nanterre doit être fière de son histoire et de son héritage politique et culturel.

Il est interdit d’interdire !

Les personnels en lutte de l’université Paris Nanterre, soutenu-es par la FSU (SNASUB-FSU et SNESUP-FSU) et la FERC-SUP CGT.

Nanterre, le 6 avril 2018


Nanterre Vénère en lutte contre la sélection et le Plan Étudiant

Nous appelons l’ensemble des étudiant.e.s, personnels, enseignant.e.s, cheminot.e.s, salarié.e.s ainsi que les organisations syndicales et politiques à se rassembler demain [samedi 7] à 15h30 devant la gare de Nanterre Université pour imposer massivement la tenue de la CNE, nécessaire à l’organisation de notre lutte au niveau national.

Le comité de mobilisation de Nanterre


Mise à jour le 7 avril : Les camions de police commencent à entourer Nanterre puisque Ballaudé a refusé l’accueil de la CNÉ, étudiants qui appellent à un rassemblement à 15h30 avant l’ouverture de la CNÉ à 18h (relai twitter)


Plus tard dans la soirée :

Le rassemblement d’aujourd’hui a été un succès. 150 étudiants sont venus au RDV et on a pris l’amphi D dans le bâtiment F. […]. Ils ont refusé de nous donner l’autorisation "légale" de garder l’amphi. On l’a quand même pris pour la tenue de la CNE.
Merci à tous pour le soutien.


[1Qui ne manque pas de poumons !

[2Quel dommage ! D. Cohn-Bendit n’est plus au CA au titre des personnalités extérieures… il n’aurait pas manqué de protester ! (note de SLU)