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Pourquoi nous ne serons pas en mesure d’accueillir les étudiant·e·s de l’Université de Rouen à la rentrée 2018 ? - UFR LSH, 22 mai 2018

jeudi 24 mai 2018

Depuis plusieurs semaines, les différents mouvements de contestation de la loi ORE et du dispositif Parcoursup ont été au cœur de l’actualité. Malgré la décision de fermeture administrative prise par la présidence de l’Université de Rouen et l’amputation de trois journées de cours à la veille des partiels, tous les examens se tiennent dans de bonnes conditions. À l’heure où le ministère se désengage et ne remplit plus sa mission fondamentale qui consiste à permettre l’égal accès au savoir pour toutes et tous, pour notre part, nous y sommes attaché.e.s. C’est dans ce même état d’esprit que nous vous alertons aujourd’hui sur la rentrée prochaine à Rouen comme ailleurs en France. Sans moyens supplémentaires, une rentrée dans de bonnes conditions est impossible ! Partout le nombre de bachelier·e·s augmente. Mis en place dans l’urgence, le dispositif Parcoursup prétend mieux les accompagner dans leur choix d’orientation. En réalité, il doit permettre de les sélectionner et de mettre un frein à la démocratisation de l’enseignement supérieur. La nouvelle loi s’accompagne d’une réforme de la licence présentée comme un plan « réussite » alors qu’elle aboutira à une réduction drastique des heures d’enseignement et du nombre d’enseignant·e s. Est-ce alors pour la réussite des étudiant·e s ? Non bien sûr, mais simplement parce que cela est moins cher.

A l’image de ce qui est prévu pour le baccalauréat, les diplômes seront désormais composés « à la carte ». Ce qui est présenté comme une attention plus grande aux besoins de chaque élève, est ni plus ni moins qu’une remise en cause du cadre national des diplômes. Tout le socle républicain, reposant sur l’égalité de l’accès au savoir, est ainsi ébranlé. Individualisation des parcours rime en fait avec atomisation des diplômes et fragilisation devant les employeurs. Il deviendra impossible de reconnaître des qualifications à travers les conventions collectives.

A Rouen, en 7 ans, l’Université a accueilli 20% d’étudiant·e·s supplémentaires sans que cette augmentation des effectifs n’ait été accompagnée d’une politique de recrutement adaptée. En 2018, sur les 2 951 agents que compte l’université de Rouen, plus d’une personne sur trois n’est pas titulaire de son poste. Malgré la compétence et le dévouement de ces personnels précaires et sous- payés, leur intégration aux équipes pédagogique est rendue plus difficile en raison de ce statut. À quoi s’ajoutent des conditions matérielles dégradées : salles surchargées, locaux vétustes, manque de capacité d’accueil des bibliothèques, etc. Est-ce là l’intérêt des étudiant·e·s, dont le ministère se gargarise ?

L’Université a besoin d’un véritable plan d’urgence !

  • il faut financer les nouvelles places en Licence à 100% de leur coût réel ;
  • il faut mettre en œuvre une programmation pluriannuelle du budget de l’enseignement supérieur visant à rattraper le sous-financement chronique depuis plusieurs années ;
  • à Rouen, la rentrée 2017 a déjà été décalée de plusieurs semaines. Depuis, la nouvelle loi a encore aggravé la situation. Pour septembre 2018, il est urgent que la présidence de l’université obtienne un budget d’établissement décent lui permettant le recrutement de l’ensemble des personnels nécessaires ;
  • il faut doter l’établissement d’infrastructures (salles, bibliothèques, laboratoires) adaptées à la hausse démographique attendue dans les prochaines années.

La solution n’est pas de réduire le nombre d’étudiant·e s mais d’investir dans l’éducation. À l’université de Rouen, cela exige la titularisation des agents administratifs vacataires et contractuels et l’ouverture de 100 postes d’enseignant·e·s-titulaires sur les 400 postes déclarés manquants par le président de l’Université lui-même.


Liste des signataires

- Adjalian Stéphanie
- Andary Philippe
- André Marc
- Althaus Virginie
- Arnould Jean-Claude
- Baguelin Xavier
- Bantigny Ludivine
- Bardascino Giuseppe
- Bardet Jean-Baptiste
- Bataille Sylvaine
- Bellavitis Anna, directrice du GRHIS
- Benoit à la Guillaume Luc
- Berar Maxime
- Berche Pierre-Emmanuel
- Bétemps Isabelle
- Biard Michel
- Bidois Anne
- Boissel Anne
- Bouzard Franck
- Branche Raphaëlle
- Brennetot Arnaud
- Briand Anne
- Cabaret Florence
- Camus Odile
- Caron Pascal
- Carvalheira de Maupeou Emanuele
- Celeri Angelo
- Chagny Gaëlle
- Charvin Heidi
- CHAUVIN Frank-Olivier
- CHENY Anne-Marie
- Clero Jean-Louis
- Coale Robert
- Cohen Déborah
- Copete Marie-Lucie
- Cosme Pierre
- Costa Laurence
- Cousinié Frédéric
- Dalisson Rémi
- Daum Christophe, directeur du département de sociologie
- Delcambre-Monpoël Marie
- Depraz Natalie, directrice du Master Langues et société
- Devineau Sophie, directrice du laboratoire DySoLab
- Douglas Blaise
- Douglas Virginie
- Dubernard Jean-Philippe
- Ducange Jean-Numa
- Dupuy Camille
- Dupuy Pascal, co-directeur du département d’histoire
- Élart Joann
- Fressigné Catherine
- Genand Stephanie
- Gondouin Sandra, co-directrice du département d’études romanes
- Grelois Alexis
- Ferry Ariane
- Freire Diaz Sylviano
- Gaillard Anthony
- Gaudin François
- Genand Stéphanie
- Gheeraert Claire
- Gheeraert Tony
- Gillard-Estrada Anne-Florence
- Girard Violaine
- Girardin Antonin
- Goudet Laura
- Grillet Lucien
- Grisel Stéphanie
- Grivaud Gilles
- Guérin Solène
- Guibé Olivier
- Guyard Lucie
- Hamel Christopher, directeur du département de philosophie
- Hamon Patrice
- Hérauville Stéphane
- Hilber Pascal
- Houdouin Gilles
- Hourcade Annie
- Hurson Christian
- Jeannelle Jean-Louis
- Krummeich Raphaëlle
- Laugerotte Éric
- Lauzanne Alain
- Lebihan Guirec
- Le Blanc Judith
- Leconte Fabienne, directrice du département de Sciences du Langage
- Le Goff Jean-Louis
- Legras Corinne
- Le Henaff Yannick
- Leleu Stéphane
- Lemarchand Laurent, codirecteur du département d’histoire
- Léonard Hélène
- Léonard Martine
- Le Quere Enora
- Letellier Saholy
- Le Texier Marion
- Lévita Anne
- Lianos Michalis
- Lounissi Carine
- Louiset Odette
- Lucciano Mélanie
- Luque Jean-Gabriel
- Macadré Bruno
- Macé Laurence
- Majdoub Farida
- Marec Yannick
- Maupas Véronique
- Michel Frédéric
- Mignot Ludovic, directeur adjoint du GR²IF
- Miklarz Clément
- Milhe Poutingon Gérard
- Monteix Nicolas
- Monthéard Oriane
- Mouralis Damase
- Morin Sandrine
- Morin Christophe
- Mullen John
- Mulonnière Hugo
- Muresan Dan
- Nehme Carole
- Neyrat Frédéric
- Nicart Florent, directeur du GR²IF
- Pawlak Barbabra
- Paumier Paul
- Pestel Anne-Lise
- Poidevin Aurélien
- Provini Sandra
- Quiroz Lissell, co-directrice du département d’études romanes
- Rauline Jean-Yves
- Rialland Nicolas
- Sabrié Manon
- Saint-Cricq Gaël
- Selmi Carla
- Simonet-Tenant Françoise
- Sizorn Magali
- Sorin Anne-Laure
- Stanislawiak Anne
- Thouvarecq Régis
- Tissut Anne-Laure
- Todisco Dominique
- Trech Caroline
- Vaguet Yvette
- Vallée Cécile
- Varano Mariacristina
- Vaughan Géraldine
- Vella Angela
- Vieux Frédéric
- Vigier Catherine
- Villieux Arnaud
- Vivicorsi Bruno
- Walin Manon
- Zanos Jean-Didier