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LPPR - Motions de labo, centres, UMR… (màj 2 mars 2020)

jeudi 20 février 2020, par par PCS (Puissante Cellule Site !)

« Quand un gouvernement méprise à ce point les forces intellectuelles de la nation, c’est que, fondamentalement, il en a peur » (PP Pasolini)

Le site d’Université Ouverte ordonne la liste des labos en lutte, en renvoyant à leurs sites respectifs

Toutes les motions se trouvent également ici :

https://mensuel.framapad.org/p/9eqw-motions-laboratoires?lang=fr.

Vous pouvez ajouter vous-même la motion de votre laboratoire sur le framapad en vérifiant qu’elle ne s’y trouve pas déjà et en l’insérant selon l’ordre chronologique.

N’oubliez pas de nous signaler les motions dont vous avez connaissance (externeslu@gmail.com).


2 MARS

Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS). EHESS-CNRS

Réuni.e.s en assemblée générale exceptionnelle ce lundi 2 mars, les membres du Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS) :
- condamnent la décision prise par le gouvernement d’avoir recours au 49.3 et de faire adopter par la force sa contre-réforme des retraites qui suscite une forte mobilisation et est rejetée par la majorité de l’opinion publique
- expriment leur indignation face à l’absence de prise en compte des demandes de la quasi-totalité des personnels de l’ESR qui souhaitent défendre leur service public par l’augmentation des financements pérennes des activités et des postes

Alors même que la mobilisation au sein de l’ESR s’amplifie, permettant notamment de dénoncer les situations de précarité que vit une large part de notre communauté, certaines des mesures phares du projet LPPR (CDI de projet, « tenure tracks ») sont déjà préparées et adoptées sans la moindre consultation dans le cadre de lois diverses (PACTE notamment). Les déclarations publiques du ministère concernant la future LPPR confirment nos inquiétudes puisque le financement annoncé ira essentiellement à la recherche sur projet, sans aucune garantie sur le maintien des financements pérennes des laboratoires et sur le recrutement de postes de fonctionnaires. Nous réitérons que nous sommes persuadé.e.s que cette logique de la recherche sur projet à l’œuvre depuis quinze ans génère des inégalités de statut et d’accès aux ressources, ainsi qu’une compétition destructrice éloignée de la saine émulation qui permet une recherche créative et productrice de résultats.

Prenant acte de l’urgence de la situation, les membres du CEIAS décident :
- de soutenir les revendications issues de la coordination nationale des 1er et 2 février 2020, notamment celles visant à la titularisation des précaires et à l’abrogation de la recherche sur projet au profit de l’augmentation des ressources pérennes des laboratoires. Le laboratoire mandate une représentante pour la coordination des 6 et 7 mars.
- de participer à la grève du 5 mars et à la construction de la lutte au-delà de cette journée en suspendant toute activité scientifique (séminaires, missions, colloques, etc.). Nous maintenons toutefois les activités de soutien aux étudiant-e-s, doctorant-e-s et jeunes docteur-e-s.
- de se joindre au mouvement de démissions collectives qui débutera le 5 mars, en menaçant de la démission de certaines de leurs fonctions administratives, y compris de leur direction collégiale, si les revendications portées par la majorité de l’ESR ne sont pas satisfaites au 31 mars : https://framaforms.org/declarations-de-greve-administrative-du-5-mars-1582140428.


18 FEVRIER

Motion Assemblée Générale du 18 Février 2020 - Laboratoire CELIA UMR 5107 (Université de Bordeaux)

Les personnels du Centre Lasers Intenses et Applications (CELIA) réunis en Assemblée Générale tiennent à exprimer leur profond désaccord avec les constats et les propositions exprimés dans les rapports préliminaires à la LPPR.

Ces rapports font état d’une recherche française ayant peu d’attractivité et en déclin sur la scène internationale. Le grand nombre de candidat.e.s de haut niveau – dont beaucoup d’étranger.ère.s – postulant à des postes de maître.sse de conférences, d’ingénieur.e, technicien.ne ou administratif, ou de chargé.e de recherche au CNRS démontre au contraire l’attractivité de la recherche académique française. Quant au déclin relatif établi sur la base d’éléments bibliométriques, il faut le mettre en parallèle avec les efforts considérables de soutien à la recherche dans certains grands pays industrialisés, sans équivalent en France. Nous pensons qu’il y a en France une ample communauté de chercheur.e.s enthousiastes, passionné.e.s et performant.e.s dont la synergie assure au pays une recherche de très grande qualité, reconnue au niveau international par le biais de nombreuses et récentes distinctions de hauts niveaux.
Nous entendons la synergie de la communauté scientifique comme la somme de compétences individuelles à toute échelle, seule à-même de permettre à chacun.e d’atteindre et de résoudre un niveau de complexité élevé, bénéficiant à tout.e.s. En ce sens, nous contestons la mise en concurrence de personnes comme moteur de l’excellence scientifique, telle que prônée par les rapporteurs du projet de loi. Aussi, considérant que le progrès scientifique est basé sur la libre circulation et le libre échange des informations et des idées, nous rejetons tout système reposant sur la mise en concurrence des laboratoires, instituts, universités...

Ces mêmes rapporteurs soulignent la faiblesse du financement de la R&D française, notamment en comparaison avec les autres grands pays industrialisés. Ils soulignent aussi le besoin d’augmenter significativement les crédits récurrents des laboratoires de recherche. Nous reconnaissons là une analyse objective et raisonnée des besoins de la communauté. Cependant les propositions mises en avant dans les rapports ne visent qu’à renforcer le financement de la recherche au travers d’appels à projets discriminants par nature et vont par conséquent aggraver la situation actuelle, processus déjà engagé comme constaté par les instances. Il est de plus proposé d’accompagner la discrimination thématique d’inégalités salariales et promotionnelles. Telle est la route que semble vouloir emprunter la future LPPR et qui est opposée à la direction que nous estimons juste.

Une politique de recherche essentiellement basée sur des appels à projets est nécessairement chronophage, quand bien même les taux de succès futurs augmenteraient. Il est clairement dommageable de demander aux chercheur.e.s, et particulièrement aux plus jeunes, de consacrer une partie importante de leur temps à rédiger des demandes de financement : cela impute directement leur temps de travail effectif. De plus, la lecture des rapports préliminaires montre qu’une telle politique s’accompagne inévitablement d’un renforcement de l’évaluation des chercheur.e.s, tant en amont qu’en aval desdits projets. Les procédures d’évaluation et de contrôle sont déjà nombreuses, coûteuses, chronophages, bien souvent redondantes, et leur impact sur la qualité de la recherche menée par les agents reste à démontrer. Aussi, nous ne soutenons aucunement la mise en place de nouvelles évaluations qui résulteraient en une diminution du temps disponible pour la recherche.

Concernant le renouvellement périodique du vivier de chercheur.e.s par de jeunes recrues, nous sommes fermement opposés à la proposition de création de contrats à durée explicitement déterminée (tenure track, CDI de mission scientifique, …). Un tel dispositif contribuerait à accroître la précarisation, déjà existante, de tous les personnels, ainsi qu’une accentuation des inégalités entre hommes et femmes face à ce type de contrats. Concernant plus particulièrement le cas de jeunes chercheur.e.s jugé.e.s inaptes à poursuivre leur parcours dans la fonction publique à la fin de leur contrat, ce dispositif ne serait en aucune façon de bon augure pour leur avenir ; il est bien connu que l’expérience doctorale et post-doctorale est généralement mal reconnue en France où les recruteurs du secteur privé préfèrent les élèves-ingénieur.e.s.
Par ailleurs, nous nous accordons à reconnaître les compétences, la créativité et l’adéquation à notre système des chercheur.e.s actuellement embauchés selon les dispositions statutaires en vigueur. Cependant, dans un contexte de pénurie de postes, les instances de recrutement portent déjà un intérêt démesuré à l’ambition et aux compétences des candidat.e.s à décrocher des financements compétitifs. Cette logique de sélection conduit à l’émergence de pratiques concurrentielles entre les jeunes chercheur.e.s au détriment d’une culture collaborative qui, selon nous, constitue le moteur d’une recherche de qualité. Dans le but d’assurer un recrutement servant les intérêts de la recherche, nous préconisons donc la pérennisation des statuts de tous les personnels de l’ESR, la multiplication de leurs postes permanents et le retour aux financements récurrents des laboratoires.

Au sein de la communauté des enseignant.e.s-chercheur.e.s, les rapporteurs proposent aussi de remplacer certaines procédures nationales, telle que la qualification, par des évaluations locales pilotées par des comités ad hoc. Le lien entre décentralisation et flexibilité de l’accès aux fonctions d’enseignant.e-chercheur.e n’est pas justifié – nous pouvons même craindre qu’une telle décentralisation n’entraîne des dérives. Dans le même sens, la dérégulation du service forfaitaire, laissée aux mains d’un comité local jugeant de l’excellence des personnes, nous semble contraire à l’éthique égalitaire que nous défendons au sein de la communauté.

Motion votée à l’unanimité des 36 personnes présentes à l’assemblée générale du CELIA qui s’est tenue le 18 Février 2020 au sein du laboratoire.

7 Laboratoires et une UMS du site Pouchet. Paris CNRS

Partie prenante de la mobilisation interprofessionnelle en cours contre le projet de réforme des retraites et opposée aux transformations annoncées de l’Enseignement supérieur et la recherche, l’AG des personnels mobilisés du site Pouchet (7 laboratoires et une Unité Propre de Services) s’est réunie le mardi 18 février 2020. Des propositions existent pour développer le service public de recherche et d’enseignement supérieur : gratuité de l’accès à l’enseignement, amélioration des conditions de vie des étudiant.e.s, plan de titularisation des personnels précaires et de création importante de postes, augmentation du nombre de contrats doctoraux, augmentation significative des crédits de base dans les laboratoires et les départements, suppression des réformes qui conduisent à la détérioration des conditions de travail et de salaire, etc. Malgré les annonces ministérielles très limitées (notamment sur les augmentations de salaires ridicules), nous combattons toujours la logique néolibérale de la LPPR qui accroit la précarisation et la compétition entre les structures et les personnels. A ces mesures sectorielles s’ajoute la réforme des retraites qui va réduire considérablement nos niveaux de pensions, accroitre les inégalités (entre statuts, de genre), et augmenter l’âge des départs en particulier des BIATSS et IT.

En conséquence, nous appelons à participer aux journées de mobilisation interprofessionnelles (notamment du 20 février 2020), à la journée du 5 mars « L’université et la recherche s’arrêtent », et à poursuivre la grève à partir du 6 mars. Nous mandaterons également des représentant.e.s pour participer à la coordination nationale du 6 et 7 mars.

Laboratoire d’Ecologie Alpine de Grenoble (UMR CNRS UGA USMB 5553)

AG du 18/02/2020
Réunis en assemblée générale le 18 février dernier, les membres du Laboratoire d’Ecologie Alpine ont adopté à l’unanimité la motion suivante, qui a été communiquée aux tutelles du laboratoire (CNRS, Université Grenoble Alpes, Université Savoie Mont Blanc), ainsi qu’aux instances nationales dont il dépend (sections 29 et 30 du CoNRS, section 67 du CNU, CS de l’INEE, CPCN).
Motion
Les personnels temporaires et permanents du Laboratoire d’Ecologie Alpine de Grenoble (Unité Mixte de Recherche UGA-USMB-CNRS 5553) considèrent que les informations actuellement disponibles sur l’orientation de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) ne vont pas dans le sens souhaitable. A l’inverse ils souhaitent que cette loi garantisse :
- un renforcement d’une recherche coopérative et non inégalitaire,
- l’indépendance d’action des acteurs de la recherche publique et de l’enseignement supérieur,
- l’augmentation des moyens humains et financiers pérennes en adéquation avec les enjeux d’une recherche diversifiée, créative et garante du pluralisme de la pensée.
Les personnels du LECA soutiennent les propositions de différentes instances de l’enseignement supérieur et de la recherche (CPCN, CNU, CoNRS, CS des instituts du CNRS) interpellant le gouvernement sur ces points. Ils mandatent la direction du LECA en tant que représentante du laboratoire pour signer des textes ou soutenir des motions rappelant les principes de base pré-cités.


17 FEVRIER

Laboratoire de Recherche Historique Rhône Alpes (LARHRA) UMR 5190-Université de Lyon-Université de Grenoble-ENS Lyon

Mobilisé·es, les membres du LARHRA expriment leur opposition aux orientations de la future Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), et demandent la mise en place d’une véritable concertation impliquant tous les acteurs concernés. Elles et ils ont voté, en assemblée générale, le 17 février 2020, à la majorité des présent·es la motion qui suit pour expliquer et affirmer leur démarche.

Alors que se prépare une Loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR), les déclarations du président du CNRS et la publication des rapports préparatoires ont fait naître de vives inquiétudes sur les orientations que le gouvernement pourrait lui donner.
Si ces rapports proposent un état des lieux qui peut être partagé, leurs préconisations ne feraient qu’amplifier la crise actuelle en accentuant l’évolution autoritaire et bureaucratique de la politique de la recherche et en marginalisant la recherche fondamentale. Leurs préconisations négligent les propositions avancées par les laboratoires, les chercheur·es et les enseignant·es-chercheur·es lors de l’enquête préparatoire d’avril 2019. Ces préconisations se situent dans la continuité de la loi LRU (dite Pécresse) de 2007, de la réforme des retraites et des décrets d’application de transformation de la fonction publique. En concentrant les moyens sur quelques grands pôles d’« excellence », en privilégiant la sélection par appels à projets, la mise en concurrence systématique des laboratoires et la réduction drastique des recrutements pérennes réservés à une minorité chargée de piloter le travail précaire, les orientations envisagées conduiraient à un démantèlement et à une dislocation du service public. Elles amplifieraient une approche managériale de la recherche qui a conduit à la crise actuelle.

Les membres du LARHRA, titulaires ou contractuel·les, chercheur·es, enseignant·es-chercheur·es, doctorant·es, ingénieur·es, administratif·ves, technicien·nes, condamnent de telles orientations dont les fondements sont mis à mal par plusieurs enquêtes empiriques (voir notamment https://laviedesidees.fr/La-recherche-est-un-bien-commun-4642.html). Elles et ils tiennent à rappeler fermement les conditions qu’ils jugent fondamentales pour garantir le bon fonctionnement, la qualité et le rayonnement de la recherche publique française en sciences humaines et sociales :

Un plan massif de soutien à la recherche publique et de l’enseignement supérieur, dont le financement peut être assuré par une réorientation vers la recherche publique des budgets du crédit impôt recherche (CIR) qui ont généré d’important effets d’aubaines et dont un audit impartial et transparent s’impose.

L’affirmation d’un financement pérenne des activités de recherche pour l’ensemble des établissements et des équipes de recherche, condition indispensable d’une activité scientifique sereine et indépendante. Un soutien fort aux logiques de coopération scientifique, contre la mise en concurrence systématique et la réduction de la recherche à la seule recherche appliquée jugée rentable à court terme au détriment de la recherche fondamentale.

La reconnaissance et la consolidation de tous les statuts de la recherche publique.

Un plan durable de créations de postes de titulaires pour lutter contre la précarité des ingénieur·es, administratif·ves, technicien·nes comme celle des jeunes chercheur·es, trop souvent recruté·es en CDD, veiller à la stabilisation de leur situation, compenser la baisse importante des effectifs constatée depuis plusieurs années, et mettre fin à la surcharge de travail.

L’augmentation du nombre des contrats doctoraux.

Le maintien d’un équilibre entre enseignement et recherche, avec des congés de formation et de recherche réguliers, l’allègement des charges administratives et le refus de toute augmentation du service d’enseignement au delà des 192 heures statutaires.

La préservation d’une évaluation par les pairs privilégiant la qualité des productions et des parcours plutôt que leur quantité. Un audit véritable et transparent évaluant les coûts réels des procédures actuelles d’évaluation quantitative et de l’inflation des financements sur appels à projet (coûts des heures consacrées au montage des projets, à leur évaluation et à leur gestion).

Une politique ambitieuse en SHS qui, dans le respect de la liberté de pensée et de réflexion des chercheur·es, ne les soumette pas aux contraintes de « demandes sociales » définies par le haut. Les SHS ne peuvent être réduites à un « supplément d’âme » des sciences dites « dures ». Leurs spécificités doivent réellement être prises en compte dans la définition des programmes scientifiques et dans les processus d’allocation des ressources. En développant les capacités d’analyse critique, en dévoilant les déterminismes sociaux et les processus créateurs d’inégalités passés et présents, elles offrent les outils permettant de remédier à ces inégalités pour avancer dans la voie d’une société plus démocratique, plus juste et plus solidaire.

Mobilisé·es, les membres du LARHRA expriment leur opposition aux orientations de la future Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Elles et ils demandent la mise en place d’une véritable concertation impliquant tous les acteurs concernés.


16 FEVRIER

Edition, Littératures, Langages, Informatique, Arts, Didactique, Discours (ELLIADD). Université de Bourgogne

Nous, enseignant.es-chercheur.es, personnel administratif et doctorant.es du laboratoire ELLIADD (Edition, Littératures, Langages, Informatique, Arts, Didactiques, Discours) EA 4661 de l’Université Bourgogne-Franche-Comté, exprimons notre très grande inquiétude face au futur projet de loi « Programmation Pluriannuelle de la Recherche » (LPPR) qui sera discuté au Parlement à partir de ce mois de février.
Alors même que la communauté universitaire est appelée à subir de plein fouet les conséquences de la réforme des retraites ou la disparition du statut actuel des Équipes d’accueil, le projet LPPR annonce :
• La remise en cause du statut des enseignant.es-chercheur.es avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD (modulation des services) ;
• L’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, contrats précaires à durée déterminée, susceptibles de remplacer le statut de Maître de conférences) ;
• La remise en cause des fonctions du CNU dans l’évaluation des carrières par les pairs et plus généralement de la collégialité au sein de notre communauté, ce qui fait accroître le risque de localisme dans les recrutements et l’inégalité dans le déroulement des carrières et des promotions.
Ce projet systématise la mise en concurrence des universités, des laboratoires, des personnels, enseignant.es-chercheur.es, BIATSS et ITA au lieu de prôner la coopération. Il précarise l’entrée de nos doctorants dans le métier d’enseignant.e-chercheur.e. contre le développement de l’emploi pérenne.
Ce projet vise à promouvoir un modèle différent de la recherche, financé quasi exclusivement par projet, tourné vers le profit et la rentabilité, celui des pôles d’« excellence », des brevets qui rapportent. Ce projet vise à détruire la liberté de la recherche et met en cause la pérennité et la qualité de la recherche fondamentale, il asservit toute pensée à la logique managériale et entre en opposition avec la liberté d’étude et de recherche qui constitue le socle même des missions du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Nous refusons vigoureusement ces orientations contraires à nos engagements scientifiques et éthiques. C’est pourquoi le laboratoire ELLIADD manifeste son opposition au projet de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).
Le laboratoire ELLIADD appelle à engager une réflexion et une mobilisation collectives à l’échelle locale pour définir des propositions alternatives pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche.
Motion votée le 16 février 2020.
74 votes exprimés : 69 votes favorables et 5 abstentions.


14 FEVRIER

Institut des langues et cultures d’Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (ILCEA4). Université de Grenoble

L’ILCEA4 (Institut des langues et cultures d’Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie), réuni en Assemblée Générale le 14 février 2020, rejette les propositions évoquées dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche : suppression de la procédure de qualification, de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services, de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement et donc de la rémunération des heures complémentaires, et rejette également la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires (« CDI de mission »).
L’Assemblée Générale considère que les conditions nécessaires d’exercice des missions d’enseignement et de recherche passent notamment par :
. un renforcement de l’emploi permanent et statutaire, pour lutter contre la précarité croissante des docteurs et des personnels de l’Enseignement supérieur et de la recherche ;
. une juste rémunération des enseignants-chercheurs par une véritable revalorisation salariale ;
. la garantie et l’augmentation significative des budgets récurrents des laboratoires sur l’ensemble des établissements afin de permettre à tous les enseignants-chercheurs d’avoir les moyens de mener leurs missions ;
. une augmentation significative du nombre de CRCT (congés de recherche), conformément à ce qui était prévu dans les statuts de 1984 (avoir un congé recherche tous les 7 ans).
Motion adoptée à l’unanimité.

MEDIALAB. Science Po Paris

Le médialab rejoint les mobilisations en cours et les réflexions collectives qui se tiennent à Sciences Po et plus largement au sein de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR).
Nous nous alarmons des attaques contre les services publics et la protection sociale tels que les retraites, le chômage, l’hôpital, l’éducation, la justice ou l’action territoriale et tenons à exprimer nos plus vives inquiétudes vis-à-vis de la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). À rebours des orientations envisagées dans le cadre de la loi LPPR, nous voulons souligner notre fort attachement à une organisation de la recherche qui garantisse aux futures générations de chercheur·e·s et des différents métiers de l’ESR la perspective d’un emploi stable, propice à une recherche sereine, autonome et collaborative.

En tant que laboratoire de recherche porté par Sciences Po, une fondation de droit privé, le médialab bénéficie de conditions privilégiées. La majeure partie de ses travaux académiques et pédagogiques est, depuis ses débuts, financée dans le cadre d’appels à projets, qu’il s’agisse de l’ANR, des ERC ou de différents appels exceptionnels dits « d’excellence ». Il en a éprouvé quotidiennement les limites : une mise en concurrence systématique, la dépendance à la recherche par projets et le recours aux contrats courts et précaires. Ainsi, en un peu plus de dix ans, le laboratoire a vu son équipe accueillir plus de cent personnes différentes dont seule une sur cinq a obtenu un contrat pérenne. Un privilège, vraiment ? Ce constat nous fait craindre les effets de la généralisation d’un tel modèle, a fortiori, dans des contextes moins favorisés.

Nous nous associons aux revendications déjà formulées par la communauté. Nous demandons l’abandon du projet actuel de la LPPR au profit d’une véritable consultation nationale autour de l’avenir de l’ESR et de la précarité en son sein. Dans cette perspective, nous appelons à la création massive de postes permanents d’enseignant·e·s et/ou chercheur·e·s, technicien·ne·s, ingénieur·e·s et gestionnaires de la recherche, la revalorisation des métiers et carrières de l’ESR, la réaffectation des six milliards annuels du Crédit Impôt Recherche aux financements pérennes de la recherche publique, l’augmentation significative des financements pérennes pour la production et la diffusion des recherches. Enfin, nous souhaitons l’abandon du projet de réforme des retraites qui fragilise la solidarité intergénérationnelle de notre société.

Le médialab se déclare en lutte. Il invite ses membres à participer aux futures mobilisations et les encourage à aménager leurs activités scientifiques, pédagogiques et administratives les jours d’action. Il demande également la levée de l’assiduité des étudiant·e·s de Sciences Po ces jours-là. Il invite les personnels du laboratoire à organiser des séminaires ou enseignements autour des mobilisations et à expérimenter de nouvelles formes de contestation et de réappropriation de la recherche par la communauté scientifique.

Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA) - UMR 245 Université Paris Diderot / IRD / INALCO

Assemblée générale du 14 février 2020 - Compte-rendu et motion
Les membres du laboratoire CESSMA se sont réuni.e.s en assemblée générale le 14 février 2020 afin de définir la position du laboratoire au regard de la mobilisation contre les retraites et la LPPR.

- Prenant acte de l’amplification des mobilisations des personnels de l’ESR contre les orientations exprimées dans les rapports préparatoires à la LPPR et les versions intérimaires de la loi rendues publiques, sans oublier les déclarations des responsables de l’ESR (confirmation de la mise en place de tenure tracks, augmentation du % des financements par projet et absence de garantie sur le maintien d’un financement pérenne des laboratoires, absence de perspectives de recrutements sur des postes de fonctionnaires) ;

- Exprimant leur incompréhension face à l’absence de prise en compte des demandes de la quasi-totalité des personnels de l’ESR qui souhaitent défendre leur service public par l’augmentation des financements pérennes des activités et des postes ;

- Conscient.e.s que des mesures phares de ces réformes ont déjà été en partie préparées et adoptées sans consultation de la communauté de l’ESR dans le cadre de lois diverses (loi PACTE, notamment pour les CDD de chantier et de projet) ;

- Inquiet.e.s du fait que les financements ponctuels prévus pour être accordés à l’ESR dans le cadre de la LPPR ne correspondent pas à l’allocation de nouvelles ressources, mais à l’emploi d’une fraction des économies qui seront réalisées grâce aux baisses des cotisations sur les retraites du personnel de l’ESR, comme explicité par l’article 2 de la version intérimaire du projet de loi en date du 9 janvier 2020 ; inquiet.e.s également du fait que le montant de ces financements seront de toute façon largement insuffisants pour répondre aux besoins actuels de l’enseignement supérieur et de la recherche ;

- Se félicitant du processus engagé par la mobilisation, qui a conduit à visibiliser les situations de précarité que vivent une part importante de notre communauté et qui concerne au CESSMA en priorité les doctorant.e.s et post-doctorant.e.s (en charge d’enseignement ou non, étranger.e.s ou français.es), ainsi que certains chercheurs.euses associé.e.s au laboratoire ;

- Se ralliant en outre aux revendications issues de la coordination nationale des 1er et 2 février 2020 visant à leur ouvrir l’accès à des situations professionnelles stables et dignes ;

- Parfaitement conscient.e.s que les dispositions de la LPPR relèvent de la même logique néo-libérale que le projet de réforme des retraites et les dispositions du nouveau régime d’indemnisation des chômeurs (1e Nov. 2019 et 1 avril 2020) ; souhaitant en conséquence continuer de solidariser les combats menés contre ces réformes imposées contre le corps social, contre les organisations syndicales (et 63,1 % de voix hostiles à la logique du projet de réforme des retraites aux élections de 2017) et dans une grande opacité – on rappelle que la préparation du projet de loi de l’ESR n’est l’objet d’aucune proposition claire de la part des responsables politiques ;
- Souhaitant défendre le modèle de société solidaire et le service public de l’ESR fragilisés par les réformes dont il est la cible depuis 15 ans, et aujourd’hui par la réforme des retraites ;

- Persuadé.e.s que des financements minimaux équitablement distribués entre les chercheurs permettraient une recherche efficace et de qualité, sans obliger les chercheurs à recourir à des appels à projets dont la gestion bureaucratique induit des gaspillages de temps et d’énergie ; persuadés en outre que la bureaucratisation de la recherche à l’œuvre depuis quinze ans génère des inégalités de statut et d’accès aux ressources, ainsi qu’une compétition destructrice éloignée de la saine émulation qui permet une recherche créative et productrice de résultats ;

- Désapprouvant enfin la politique de fermeture et de contrôle strict d’entrée et de sortie des bâtiments appliquée par la présidence de notre université dès que des expressions publiques ou des assemblées générales contre les réformes ont lieu, ce qui conduit à priver sans préavis les étudiant.e.s, les enseignant.e.s, les chercheurs.euses, les gestionnaires et tous les employé.e.s de l’université de l’accès à leurs locaux de travail ; désapprouvant en outre l’installation, en cours, de systèmes de surveillance vidéo dans les locaux de notre université ;

ils ont adopté la motion suivante :

- Les membres du CESSMA invitent les membres du laboratoire, ceux de l’Université de Paris et ceux de l’ESR toute entière à se joindre aux initiatives de sensibilisation et d’élargissement de la mobilisation en vue de la préparation de la journée du jeudi 5 mars 2020, lors de laquelle « l’Université s’arrête » ; ils participeront et encourageront les membres de notre Université de Paris à participer aux événements décidés lors de l’Assemblée générale du site Paris Diderot tenue le 13 février 2020 ; une circulation efficace de l’information sera organisée à cet effet au sein du CESSMA et vers l’INALCO.

- Ils prendront les mesures suivantes pour rendre possible l’arrêt de l’université à partir du jeudi 5 mars 2020, en lien avec les mots d’ordre de la mobilisation nationale :

o Suspendre sine die l’organisation des événements scientifiques (colloques, journées d’étude, séminaires) prévus après le 5 mars ;
o Engager une grève des d’enseignements, en employant le temps ainsi dégagé pour expliquer aux étudiant.e.s les enjeux de la mobilisation en cours, et pour réfléchir collectivement au modèle d’organisation et de financement recherche que nous souhaitons ;
o Entamer une réflexion sur la place effective des financements par projets dans les pratiques actuelles des membres du laboratoire, en recensant les participations aux principaux guichets (H2020, ERC, ANR…), les présentations de projet n’ayant pas rencontré de succès, les activités et postes financés, ceux dont les renouvellement sont suspendus à des financements non pérennes, etc. Ce travail sera réalisé en vue d’une AG qui se tiendra le mardi 17 mars 2020, en marge du conseil de laboratoire ; cette réunion sera l’occasion de mettre à plat et clarifier les positions de notre communauté sur le rôle du financement par projet, et d’aider à déterminer des propositions pour le futur, ainsi que des modes d’action dans le cadre de la mobilisation. Nous sommes déterminé.e.s à présenter à différents guichets, dont l’ANR, un « projet » qui reprendra le programme scientifique régulier du laboratoire, exprimé en particulier dans ses axes de travail, en vue de disposer de moyens pour une gestion mutualisée, égalitaire et efficace des fonds ; nous inviterons en outre les autres laboratoires de recherche à en faire de même.
o Organiser à partir du 5 mars, en lien avec d’autres unités de l’Université de Paris, un rassemblement de débats sur la place des doctorants dans la recherche, sur leur condition sociale et de travail ; nous souhaitons ainsi aider à comprendre les meilleures manières de les intégrer à la vie scientifique de l’ESR, à la hauteur de leur contribution décisive aux activités scientifiques et en prenant en compte les fragilités qui caractérisent leur position ; une attention particulière sera accordée aux situations des doctorants étrangers, en lien avec les groupes de travail montés dans ce sens dans le sillage de la coordination nationale des facs et labos en lutte des 1er et 2 février 2020.

- Les membres du CESSMA affirment enfin leur solidarité pleine et entière avec nos collègues du CERI, SciencesPo, retenus comme prisonniers scientifiques en Iran par le groupe des Gardiens de la révolution, Fariba Adelkhah et Roland Marchal ; leur emprisonnement est une attaque violente contre la liberté académique ; nous tenons à rappeler que la meilleure garantie pour poursuivre des travaux indépendants, de qualité, et permettant l’accumulation de connaissances approfondies sur des terrains difficiles d’accès, à l’image de ceux que ces derniers ont produits, est de permettre l’existence de postes et de crédits de recherche pérennes.


13 FEVRIER

INSTITUT de BIOLOGIE PARIS SEINE (IBPS). Sorbonne Université-Inserm-CNRS

Les membres de l’IBPS partagent les inquiétudes de la Conférence des Présidents du Comité National de la Recherche Scientifique (CPCN)1 concernant les premières orientations de la Loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR).

Réunis en Assemblée générale le 13 février 2020, nous demandons à ce que le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche réponde aux revendications ci-dessous, essentielles pour l’avenir de la recherche scientifique en France. La présente motion a été votée à l’unanimité des 65 membres présents. Nous invitons nos collègues d’autres laboratoires à se mobiliser pour que ces demandes soient entendues et à soutenir la motion de la CPCN sur ce lien (https://www.c3n-cn.fr/soutien).

Nous sommes convaincus que la recherche publique en France a besoin de plus de moyens, en particulier pour augmenter l’emploi scientifique statutaire. Ceci est vrai à la fois pour les chercheurs, les enseignants-chercheurs et pour le personnel de support à la recherche. Ainsi, les effectifs de la recherche publique française ont baissé de 3600 postes, soit 8%, en 6 ans, tandis que le recrutement d’enseignants-chercheurs baissaient de 30 à 40% alors même que les effectifs étudiants augmentaient significativement2.

Nous pensons que cette augmentation des moyens ne doit pas être associée à une augmentation de la compétition entre personnels et à leur précarisation. Un facteur fondamental de l’attractivité de la recherche française est de proposer des postes permanents dès l’âge de 30 ans, ce qui permet de conjuguer une recherche de grande qualité et de bonnes conditions de travail. En ce sens, contrairement aux premières orientations de la LPPR, nous sommes opposés au développement de contrats de type "tenure track".

Nous nous associons à la CPCN pour demander :

Une augmentation des financements de la recherche publique, pour atteindre 1% du PIB le plus rapidement possible,
Une augmentation des moyens pour l’université qui permette d’atteindre une dépense par étudiant de l’ordre de celle consacrée aux classes préparatoires (soit 70% supérieure à son montant actuel).
Ceci doit se traduire notamment par :

La création de plusieurs milliers de postes par an de titulaires dans l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR),
L’augmentation au soutien de base des laboratoires,
Ce déploiement de nouveaux moyens doit également s’accompagner d’une incitation à davantage de coopération et à la limitation des mécanismes de compétition, qui au travers des multiples appels d’offres et primes individuelles, minent les principes mêmes de l’ESR. Cette coopération entre personnels s’avère à nos yeux essentielle pour réussir la transition environnementale de l’ESR et de la société dans son ensemble.
[1] Motion de la CPCN du 17 janvier 2020, contribution du Comité national au débat de la politique de la recherche, printemps 2019, http://www.c3n-cn.fr/sites/www.c3n-cn.fr/files/u88/Propositions_Comitenational_Juillet-2019.pdf
[2] Rapport Groupe de travail 2 Attractivité des emplois et des carrières scientifiques, 2019

Centre de Recherches Sémiotiques (CERES). Université de Limoges

Les membres du laboratoire CeReS, réunis en Assemblée Générale le jeudi 13 février 2020, prennent acte de la gravité des menaces que représente le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et entendent réaffirmer leurs convictions sur les points suivants :
– Le lien nécessaire entre enseignement et recherche ;
– L’augmentation sensible des emplois statutaires au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de répondre aux besoins de formation et de permettre une intégration rapide et optimale des jeunes docteur.e.s ;
– Le principe du financement public et pérenne des équipes scientifiques, garantie de liberté académique, de qualité et d’ouverture de la recherche ;
– Le principe d’une évaluation par les pairs sur la base d’une appréciation qualitative et non quantitative des travaux ;
– L’attachement au principe collectif et coopératif de la recherche, ainsi qu’au principe de démocratie universitaire ;
– La revalorisation générale des carrières par une augmentation du point d’indice.
Par voie de conséquence, ils s’opposent à :
– La remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
– L’amplification de la contractualisation et de la précarisation des enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheurs, personnels BIATSS et ITA dans l’enseignement supérieur et la recherche ;
– La remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192 heures éq. TD et la « modulation des services ».
Ils appellent à :
– encourager la convergence des actions entre laboratoires ;
– pratiquer la grève de la recherche dans ses aspects administratifs, en suspendant l’activité d’évaluation.

Centre d’études européennes. Sciences Po-CNRS

Motion du Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po, élaborée collectivement et approuvée par l’ensemble du laboratoire, puis par le conseil d’unité (13 février 2020)
Oui, nous avons besoin d’une réforme de la recherche et de l’enseignement supérieur. Oui, consacrer au moins 3% du PIB à la recherche est indispensable. Nous partageons largement les diagnostics des rapports préparatoires à la LPPR : diminution du nombre de postes (250 recrutements au CNRS en 2019 contre 568 en 2001, tandis que les recrutements de maîtresses et maîtres de conférence diminuaient également de moitié), précarisation croissante des jeunes chercheuses et chercheurs, manque de personnel de support à la recherche dans les universités, insuffisante visibilité de la recherche française à l’international, etc.
Mais nous n’acceptons pas les solutions proposées par ces rapports.
Parce qu’elles ignorent complètement les spécificités de l’activité scientifique dans les sciences sociales. Or, ce sont ces dernières qui permettent de comprendre les enjeux majeurs d’aujourd’hui : crise de la démocratie, inégalités, changement climatique, migrations, défi numérique, etc.
Parce qu’elles entérinent la dévalorisation de l’enseignement supérieur, qui devient une variable d’ajustement de la recherche. Or, la situation de nombreuses universités publiques est particulièrement tendue et dégradée, et nous la dénonçons. Comment ne pas investir davantage dans les générations de demain ?
Parce qu’elles ne feraient que précariser davantage la recherche en multipliant les postes contractuels plutôt que de créer des postes pérennes indispensables à une recherche fondamentale de qualité. Cela est d’autant plus inquiétant compte tenu de la réforme de l’assurance-chômage et de la réforme des retraites en cours, qui fragilisent considérablement les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Parce qu’elles ne prennent pas en compte les effets pervers bien connus des financements par projet, qui peuvent conduire à mettre plus de ressources dans le management de la recherche que dans la recherche elle-même.
Parce qu’elles ne préconisent pas les formes d’évaluation auxquelles nous tenons : par les pairs, transparente et qualitative. Largement financés par l’argent public, il nous semble normal d’être évalués régulièrement et de rendre des comptes, mais encore faut-il s’accorder sur les critères et sur les rythmes, et ne pas creuser les inégalités existantes.
Par conséquent, nous nous opposerons à une loi fondée sur les propositions inadaptées de ces rapports et nous associons aux mobilisations en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Centre d’Étude des Langues et Littératures Anciennes et Modernes (CELLAM), AG du 13 février 2020. Rennes 2

Nous, membres (doctorants et docteurs, ATER, PRAG/PRCE, PAST, enseignants et enseignants- chercheurs vacataires, contractuels et titulaires, personnels BIATSS, membres émérites et associés) de l’unité d’accueil du CELLAM, Centre d’Étude des Langues et Littératures Anciennes et Modernes de l’Université Rennes 2, réunis en assemblée générale le 13 février 2020, manifestons notre solidarité avec le mouvement social contre la destruction du système actuel des retraites et exprimons notre vive opposition au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Tout comme la réforme du CAPES, elle va dans le sens d’une dévalorisation et d’une précarisation accrues des métiers de l’enseignement et de la recherche. Nous soutenons le mouvement de grève engagé par de nombreux laboratoires, institutions universitaires et de recherche et revues scientifiques et nous nous y associons.
Les rapports des trois groupes de travail, rendus à Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation le 23 septembre 2019, font état d’une situation alarmante dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, et nous ne pouvons que partager ce constat :
- Dégradation dans le secteur public français depuis 30 ans
- Décrochage du taux d’encadrement des étudiants par des personnels titulaires (enseignants-
chercheurs et personnels administratifs) et érosion des effectifs de chercheurs
- Manque d’attractivité des salaires
- Recours massif à des contractuels pour pallier l’insuffisance des titulaires, précarisation
généralisée des jeunes chercheurs
Nous avons lu attentivement les propositions contenues dans les trois rapports remis à Madame la Ministre et elles suscitent notre colère et notre indignation. Bien loin de répondre à l’urgence constatée, elles semblent conduire inévitablement à aggraver encore la situation. Dès lors, nous portons plusieurs revendications :
- Nous revendiquons une augmentation des moyens sans contrepartie pour rattraper le retard constaté par les rapporteurs au sein de la recherche française. Nous exigeons notamment une augmentation des recrutements de titulaires et nous nous opposons fermement à la fin du fonctionnariat par la généralisation de la contractualisation, déjà à l’œuvre à l’Université.
- Nous signalons les conditions alarmantes de travail des salariés précaires de l’Université, dont les salaires sont indigents et contreviennent au droit à l’avancement des fonctionnaires. Les vacataires de l’enseignement, dont le travail correspond à 13 000 temps plein de postes de Maîtres de conférences, sont régulièrement confrontés à la pauvreté. L’invisibilisation et la déconsidération de leur travail, la difficulté croissante à obtenir un poste de titulaire, entraînent chez ces salariés précaires des souffrances psychiques graves, exprimées dans des tribunes vibrantes ces derniers mois, ainsi que des réorientations navrantes au vu du niveau de qualification atteint. Or la LPPR vise à multiplier ces emplois précaires et à entériner le non-remplacement endémique des enseignants-chercheurs titulaires, qui nuit de façon manifeste à la qualité et à la mise en œuvre concrète des travaux de recherche.
- De la même manière, nous attirons fortement l’attention sur la surcharge de travail à laquelle doivent faire face les personnels titulaires, corollaire de la précarité et du manque criant de recrutements pérennes. Nous nous inquiétons vivement de la situation d’épuisement des personnels, due notamment à la multiplication des tâches administratives peu ou pas prises en compte qui empiètent sur nos missions de recherche et d’enseignement.
- Nous nous alarmons face à la démoralisation et au découragement généralisé de nos étudiants liés au manque de perspectives d’avenir (réforme du CAPES notamment). Nos étudiants subissent de plein fouet de graves pressions économiques (l’Université Rennes 2 compte près de 40% d’étudiants boursiers, et une grande majorité d’étudiants travaille pour financer ses études) : nous nous inquiétons de la précarisation croissante de leur situation, à laquelle nous ne pouvons répondre que trop partiellement à cause du décrochage du taux d’encadrement précédemment signalé.
- Nous signalons que la logique d’évaluation permanente, déjà en œuvre à l’université, occupe un temps important du collectif. Entrer davantage dans une logique de « gestion managériale des emplois et des compétences » (dont on peine à saisir la nécessité et même le sens pour les missions qui sont les nôtres à l’université) ne pourra être que délétère. Nous attirons l’attention sur le climat psycho-social extrêmement dégradé de l’université, touchant les étudiants comme le personnel.
- Nous manifestons notre inquiétude face à la recherche à deux voire trois vitesses que promettent les différents contrats (de projet, jeunes chercheurs et d’excellence) : sous couvert de « flexibilité », c’est l’ensemble du système déjà fragilisé par les différentes lois précédentes qui est menacé.
- Nous demandons à sortir de la logique dite "de l’excellence", qui n’a qu’un lointain rapport avec l’évaluation paritaire de la qualité de la recherche et des missions accomplies par chacun des membres de la communauté universitaire, qui conduit à une mise en concurrence de tous avec tous, à une pression constante au résultat, à une inégalité de traitement selon les secteurs disciplinaires et qui nuit à la liberté de la recherche, nécessaire à son autonomie et à l’émergence de savoirs nouveaux.
- Nous nous prononçons contre la généralisation de la recherche par projet et les moyens financiers qu’elle suppose, qui masque mal le désengagement continu de l’État à tous les niveaux, qui contribue à la charge de travail inutile des chercheurs et enseignants- chercheurs (pour rappel, taux d’échec ANR : 91 à 92%), et canalise la recherche dans des secteurs préétablis et court-termistes. Nous exigeons également une meilleure prise en compte des spécificités de la recherche en LLSHS, qui n’est pas représentée parmi les rapporteurs choisis.
- Nous exigeons le maintien du statut de Maître de conférences ainsi que le maintien de la procédure de qualification et nous réaffirmons l’importance du rôle du CNU, seul organe national qui garantisse une évaluation par les pairs spécialistes de la discipline, non soumise à des dynamiques locales (qualifications, HDR et promotions). Nous nous associons à la motion votée le 7 janvier par la CP-CNU.
- Nous nous opposons fermement à la fin dudit « verrou » des 192hTD et à la modulation des services sans accord de l’intéressé. La répartition des heures selon les besoins collectifs, et sans tenir compte des charges individuelles, ne peut conduire qu’à une dégradation des contenus des enseignements et de la recherche et, à terme, à la suppression du statut même d’enseignant-chercheur.
- Nous refusons la « revalorisation » aléatoire des rémunérations sur la base de primes d’excellence individuelles et collectives ne pouvant que créer et renforcer des inégalités. Nous manifestons également notre opposition au projet de réforme des retraites en cours, qui conduirait à une baisse drastique de nos pensions de retraite, très inégalement et insuffisamment compensée par ces primes individualisées ou soumises à condition. Nous exigeons le dégel du point d’indice pour toute la fonction publique et des revalorisations salariales généralisées.
Motion adoptée à l’unanimité des votants (49 votants)
Nous décidons collectivement de :
- Ne pas faire remonter les rapports d’auto-évaluation pour l’HCERES, attendus pour septembre 2020, si nos revendications ne sont pas prises en compte, à confirmer par un nouveau vote lors d’une Assemblée Générale en septembre 2020.
- Démissionner de nos charges administratives si nos revendications ne sont pas prises en compte.
- Nous associer à l’arrêt des activités le 5 mars (« L’université et la recherche s’arrêtent »).
- Favoriser les actions permettant de donner de la visibilité à notre travail et notre mouvement, sur le modèle du « colloque sauvage » organisé par des personnels des universités Rennes 2 et Rennes 1.
- Nous engager à rendre visible, lors des événements scientifiques auxquels nous participons ou que nous organisons et par tous les moyens que nous jugeons pertinents, la situation dégradée de l’université française et nos revendications.
- Mandater un ou plusieurs membre(s) du CELLAM en délégation lors de la 2e Coordination des Facs et Labos en lutte (6-7 mars Paris).
Actions adoptées à l’unanimité des votants (49 votants)

Laboratoire des sciences de l’information et de la communication (LabSIC – EA 1803). Université Paris 13

En opposition à la réforme des retraites, de l’assurance chômage, à la précarité des étudiant·e·s et des travailleurs et travailleuses de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), ainsi qu’aux précédentes lois qui ont contribué à la dégradation de l’université et de la recherche, nous chercheur·se·s du LabSIC, réuni·e·s en assemblée générale le 31 janvier 2020 et suite à un vote en ligne organisé les 12-13 février (34 votants), nous engageons sur la motion suivante :

Nous appelons aux retraits des réformes ou des projets de réformes des retraites, de l’assurance chômage et de la LPPR. Ces réformes ne font en effet qu’accélérer une précarisation déjà en marche, remettre en cause notre modèle de solidarité et entériner l’extension des logiques de marché au sein de l’ESR. Nous nous inquiétons des conséquences de ces réformes, notamment en ce qu’elles accentueront les inégalités et discriminations de genre, de classe, et envers les personnes racisées, inégalités et discriminations déjà bien trop présentes sur notre territoire.

>> Les membres du LabSIC délèguent des membres du laboratoire pour participer aux différentes assemblées générales de l’université Sorbonne Paris Nord et de toute autre instance de mobilisation (en particulier aux événements organisés par facs et labos en lutte).

>> Les membres du LabSIC suspendent les activités scientifiques du laboratoire (journées d’études, séminaires, colloques...) de façon à libérer du temps pour la mobilisation.

>> Les membres du LabSIC réorientent leurs activités de recherche en organisant des séances de séminaires et mettent leurs expertises au service des mobilisations contre les réformes en cours. Ils proposent d’une part des actions de recherche sur les conditions de travail dans les domaines culturel, éducatif et universitaire et organisent dans les semaines à venir une rencontre pour faire comprendre les racines de la précarisation dans les différents champs sur lesquels ils et elles travaillent déjà. Ils organisent d’autre part un séminaire de laboratoire ouvert à tou·te·s et régulier pendant toute la durée de la mobilisation.

>> Les membres du LabSIC participent aux actions de grève et à la mobilisation et soutiennent les actions menées par les travailleur·se·s du numérique (OpenEdition, par exemple) et par les comités de rédaction des revues en lutte.

>> Les membres du LabSIC affirment leur soutien aux précaires mobilisés et veillent à ce que cet engagement ne les pénalise pas dans leurs trajectoires scientifiques et professionnelles et le rappelleront dans les commissions ou procédures auxquelles ils et elles participeront (qualification, comités de sélection, recrutement, etc.).

>> Les membres du LabSIC ne participent plus aux activités d’évaluation, à l’exception de celles qui concernent les chercheur-e-s précaires.

>> Les membres du LabSIC rendent visible la mobilisation en affichant leur soutien à celle-ci dans les manifestations ("on est là"), dans leurs différents supports de communication (signatures de mail, site internet du laboratoire, etc.).

COACTIS. Equipe d’accueil en gestion. Université Lyon 2 et Université de Saint-Étienne

AG du 13 février 2020 | Motion sur la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche
Les membres du laboratoire COACTIS réunis en assemblée générale le 13 février 2020, se sont exprimés sur les rapports déposés dans le cadre de la préparation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche. A l’issue des débats, ils ont adopté la motion suivante.
Les membres du laboratoire COACTIS font leur un certain nombre de constats quant à la difficulté croissante de mener une recherche de qualité. Qu’il s’agisse des contraintes d’obtention de financements occupant inutilement les chercheurs (multiplication des appels et de la complexité des procédures), du manque d’attractivité des carrières (que ce soit pour les enseignants-chercheurs et pour le personnel administratif), de la lourdeur des charges administratives ou encore du lien avec le monde de l’entreprise qui gagnerait à d’importantes simplifications, une réflexion d’ensemble sur les dispositifs censés soutenir la recherche publique ne saurait être éludée.
Les membres du laboratoire COACTIS entendent toutefois faire part de leurs inquiétudes quant à certaines mesures préconisées par les rapports, au rang desquelles l’invocation sans nuance de procédés de mise en concurrence et d’évaluation, le développement parallèle de nouveaux statuts d’enseignants-chercheurs, ou la faiblesse des mesures portant sur le lien formation-recherche.
Les membres du laboratoire COACTIS entendent dès lors rappeler que le relèvement significatif des dotations récurrentes pour les laboratoires constitue une nécessité première du financement de la recherche. Les procédés d’évaluation conditionnant les dotations, notamment s’ils sont concurrentiels, ne peuvent être que fortement limités dans leur ampleur, sous peine de détourner encore davantage les chercheurs du cœur de leur travail, de nuire aux collaborations internes et aux mises en réseaux, si fondamentales à la qualité de leur travail. Ils ne doivent pas entraîner des disparités territoriales au profit de certains établissements et au détriment d’autres.
Les membres du laboratoire COACTIS rappellent que seule une forte revalorisation des carrières (incluant la retraite) de l’ensemble des acteurs de la filière pourra rendre à celle-ci toute son attractivité. Ils demandent en outre, l’abandon de la mise en place de systèmes concurrents pour l’entrée dans la carrière universitaire (maître de conférences vs.« professeur junior »). Ils proposent, au contraire, de mieux accompagner tous les jeunes collègues pour leur permettre de réaliser pleinement et sereinement l’ensemble de leurs missions. Le statut des enseignants-chercheurs doit demeurer pérenne afin de garantir leur indépendance et permettre le développement de recherches originales et sincères, dont les résultats seront diffusés dans le monde académique, la formation et la société civile. L’évaluation par les pairs, si elle n’est pas exempte de limites dans sa forme actuelle, doit être conservée. Le CNU, dès lors qu’il peut être réformé en ce sens, est appelé à conserver un rôle de premier plan dans le recrutement et le suivi de carrière des enseignants-chercheurs.
Les membres du laboratoire COACTIS affirment enfin qu’une vision plus exigeante de la recherche qui se voudrait opposable aux enseignants-chercheurs ne peut se concevoir qu’au prix d’une augmentation considérable des moyens alloués. Le fait que ni les rapports en cause, ni les annonces faites par le ministère n’aient à cet égard parus suffisants ne peuvent, a minima, que rehausser les attentes à l’égard du travail législatif en cours. Depuis plusieurs années, la communauté scientifique fait entendre sa voix sur les moyens d’améliorer la recherche publique. Elle ne peut que d’autant regretter de voir certaines préconisations ignorer des propositions pourtant issues d’un cadre de consultation. Elle demande que celui-ci soit plus large et plus ouvert, à l’ensemble de la communauté scientifique, aux premiers rangs desquels les enseignants-chercheurs eux-mêmes.
Enfin, les membres du laboratoire COACTIS rappellent l’impérieuse nécessité du développement des recherches en SHS pour comprendre le monde tel qu’il se dessine et accompagner les transformations technologiques et sociétales en cours.

Motion adoptée à l’unanimité des présents.


12 FEVRIER

MOTION RELATIVE AU PROJET DE LOI LPPR VOTÉE PAR LE LABORATOIRE AUSONIUS (UMR 5607 CNRS - Université Bordeaux Montaigne) - adoptée le 12 février 2020

L’UMR 5607 Ausonius, solidaire des positions prises par les instances de l’UBM et par d’autres institutions et membres de la communauté scientifique au niveau national, exprime ses vives inquiétudes face aux projets de reconfiguration de l’enseignement et de la recherche, qu’elle rejette en l’état ; ses principaux motifs d’opposition concernent :
• la précarisation des personnels, fonctionnaires et contractuels, et la dérégulation des statuts qui menacent les générations actuelles et futures, ainsi que l’avenir de nos doctorants ;
• l’abandon d’un système de recrutement et d’évaluation par les pairs au profit d’un pilotage centralisé et technocratique ;
• la logique de mise en compétition entre acteurs de la recherche au détriment de la coopération et de la solidarité entre chercheurs ;
• la mise en danger du pluralisme et de la liberté de la recherche par son conditionnement à des projets financés et par le recul des financements récurrents.

Motion de l’EA Identité et subjectivité 2129, votée le 12/02/2020. Caen Normandie

Les membres du département de philosophie de l’Université de Caen Normandie et de l’EA Identité et Subjectivité s’alarment de la simultanéité des attaques portées contre la fonction publique et ses agents par la réforme des retraites comme par la loi de transformation de la fonction publique votée le 6 août 2019, et contre le service public d’enseignement supérieur et de recherche par les orientations inquiétantes figurant dans les rapports préparatoires à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche :
- Remise en cause du statut national des enseignants-chercheurs, aujourd’hui garanti par le CNU ;
- Fin de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services ;
- Fin de la référence aux 192 heures équivalent travaux dirigés et de la rémunération des heures complémentaires ;
- Extension des formes de contractualisation aggravant la précarisation des chercheurs, des enseignants-chercheurs et des autres personnels de l’université ;
- Mise en concurrence des individus et des équipes au nom de « l’excellence », adossée à une vision managériale en contradiction avec les libertés académiques ;
- Dévalorisation systématique des activités d’enseignement au profit de l’activité de recherche, conduisant à une hiérarchisation autoritaire du corps des enseignants-chercheurs et de leur rémunération ;
- Effets pervers induits par l’extension du recours aux appels à projet indexés sur des mesures de performance économique.
Le même attachement au cadre national du recrutement, à un service public de qualité et aux libertés académiques conduit le conseil extraordinaire du département de philosophie à s’opposer résolument à la réforme programmée de la formation des enseignants du secondaire et spécialement du concours du CAPES, qui en l’état se retrouverait définitivement vidé de ses exigences et de son contenu disciplinaires.
Les membres du département de philosophie de l’université de Caen Normandie et de l’EA Identité et Subjectivité 2129 se déclarent en lutte contre l’ensemble de ces réformes, et ont, à cette fin, engagé plusieurs actions :
· Rétention des notes du premier semestre et non constitution des jurys du premier semestre (votée en réunion de département le 15/01/2020, à la suite de l’AG des personnels de l’université de Caen).
· Grève administrative (votée en réunion de département le 15/01/2020, à la suite de l’AG des personnels de l’université de Caen)
· Boycott des procédures d’auto-évaluation de l’HCERES pour les formations de philosophie comme pour l’EA 2129 (votée le 05/02/2020), en unité d’action avec les départements de philosophie de Rouen, Nantes, Rennes, Brest et Bordeaux, ainsi que le centre Atlantique de philosophie (EA 2163) et l’EA Science, philosophie, humanités (EA 4574). Ils invitent l’ensemble des collègues de philosophie et des autres disciplines à ne plus participer, ni en tant qu’évalués, ni en tant qu’évaluateurs, à l’HCERES, institution vouée à devenir la cheville-ouvrière de la LPPR.

Caen, le 13/02/2020
Signés à l’unanimité par les membres titulaires du département de philosophie de l’université de Caen et/ou de l’équipe Identité et Subjectivité :

Laurent Buffet, Laurent Clauzade, Anne Devarieux, Céline Jouin, Aldo Haesler, Emmanuel Housset, Jérôme Laurent, Gilles Olivo, Maud Pourpier

Laboratoire Ethologie Cognition Développement. Université Paris Nanterre

Les membres du Laboratoire Ethologie Cognition Développement (Unité de Recherche, Université Paris Nanterre) ont adopté à l’unanimité la motion suivante le 12 Février 2020.
Le Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD) déclare être mobilisé contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).
Ce projet s’appuie sur trois rapports et certaines des mesures préconisées ont déjà été présentées comme une mise en application d’un (pseudo)darwinisme basé sur la compétition.
Parmi ces mesures, le LECD est interpellé par :
– les modifications du statut d’enseignant.e. chercheur.e et la modulation des services d’enseignement ;
– le recours à une politique contractuelle pour le recrutement des jeunes enseignant.e.s chercheur.e.s et le personnel d’appui à l’enseignement supérieur et la recherche. Cette pratique est basée principalement sur l’obtention de financements pour des problématiques à court terme, de plus en plus ciblés à destination de structures de recherche dont la visibilité a souvent été artificiellement accentuée ces derniers temps. Ce processus amplifiera la précarisation grandissante déjà amorcée dans la fonction publique en général et dans l’enseignement supérieur et la recherche en particulier.
Le LECD rappelle les particularités de ses thématiques de recherche et des membres qui le composent :
– tou.te.s les chercheur.e.s titulaires du laboratoire ont une charge d’enseignement et un grand nombre assure des responsabilités administratives chronophages ;
– un grand nombre d’études menées au LECD s’inscrivent dans le long terme (évolution culturelle du chant d’oiseau en laboratoire et sur le terrain, processus développementaux chez le nourrisson humain…) et présentent un coût élevé (gestion des collections d’oiseaux, collectes de données comportementales, stockage et analyse des données accumulées…), tant au niveau temporel que financier, qui ne sont pas compatibles avec une politique de publication accélérée.
Pour pouvoir produire des travaux de recherche de qualité, les membres du LECD préconisent :
– le maintien à 192h eqTD avec la possibilité de pouvoir bénéficier de congés de recherche plus fréquents ;
– une augmentation des moyens et des infrastructures pérennes pour soutenir les compétences et la
créativité des enseignant.e.s chercheur.e.s ;
– la titularisation des membres du personnel BIATSS actuels (support technique et administratif) et le
recrutement d’un.e ingénieur.e de recherche.
Les conditions de travail pour le personnel de notre université se sont dégradées au fil des années et les préconisations de ces rapports pour le projet de loi accentueront la fracture déjà amorcée.
Les membres du LECD restent mobilisé.e.s pour réfléchir à l’université française du futur, avec ses
spécificités, à la hauteur des ambitions des individus qui la font vivre.

Motion du laboratoire L’AMo (L’antique, le moderne). Université de Nantes

La parution des rapports préalables à l’élaboration de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) a suscité une émotion légitime au sein de la communauté universitaire. Le laboratoire L’Antique, le Moderne (L’AMo, EA 4276), accueillant les chercheurs en études littéraires de l’Université de Nantes, se joint à d’autres instances pour déclarer son inquiétude : autant les constats d’insuffisance dressés par les rapporteurs sont justifiés, autant les solutions préconisées s’annoncent inadaptées, car elles reviendraient à aggraver les dérives actuelles, compromettant la stabilité et l’efficacité de l’ensemble de l’ESR.
Le laboratoire L’AMo réaffirme par cette motion son attachement à l’emploi pérenne des enseignants-chercheurs, enseignants et personnels universitaires, seul à même de garantir la projection sur le temps long qui est celui de la recherche, de toute recherche authentiquement novatrice, particulièrement dans les domaines érudits qui sont les nôtres. De même, il réaffirme son attachement aux procédures nationales garantissant l’équité de traitement entre tous les candidats aux fonctions d’enseignant-chercheur.
Le laboratoire L’AMo ne peut que souhaiter une augmentation du taux de succès aux appels à projet, mais il désapprouve l’orientation prioritaire de l’investissement public dans les projets financés, qui introduisent la menace d’un pilotage administratif plutôt que scientifique de la recherche, et s’avèrent dans les faits des plus défavorables à la recherche fondamentale, particulièrement au secteur des Lettres, Langues et Sciences Humaines. Devrait être privilégié dans tous les secteurs l’investissement dans des dispositifs libérant du temps de recherche, alors que les congés et détachements pour activité de recherche restent beaucoup trop rares par rapport aux meilleurs standards internationaux.
Enfin, le laboratoire L’AMo rappelle que l’exercice de la recherche reste de fait, pour tous ses membres, solidaire de l’enseignement et de la gestion démocratique de la vie universitaire. Or, la recherche française est entravée par la lourdeur des tâches administratives et pédagogiques. Les premières restent mal récompensées, les secondes sont rendues difficiles par les conditions dégradées de l’enseignement, alors que les obligations de service sont notoirement plus élevées que dans les pays comparables. Nous appelons donc à un investissement massif dans les universités, qui rejaillira sur la productivité de la recherche.
La politique concertée de mise en crise des universités par leur sous-dotation, la sous-rémunération générale des personnels, ou encore le gel prolongé des recrutements d’enseignants-chercheurs – qui amoindrit notre potentiel et génère de nombreux effets pervers et dommages collatéraux, dont la gestion mobilise ensuite une grande partie de nos efforts, aux détriments de la recherche – ne sont pas tenables sur le long terme et traduisent l’absence de vision des décideurs publics en matière de recherche lors de la décennie écoulée.
Nous appelons ces derniers à suivre les recommandations prioritaires pour la LPPR adressées en juin 2019 au ministère par le Collectif des Sociétés Savantes Académiques, fondées sur une large consultation des acteurs et une connaissance réelle des enjeux sur le terrain.
Motion adoptée à l’unanimité par les membres du conseil de laboratoire, le 12 février 2020

Laboratoire Printemps (Professions, institutions, temporalités). Université Versailles-Saint-Quentin-CNRS

Les membres du Laboratoire Printemps, réunis à plusieurs reprises depuis le 17 janvier en assemblée générale, s’alarment des éléments contenus dans les rapports remis en septembre 2019 pour la construction du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), qui accentuent la précarisation de l’enseignement supérieur et de la recherche au nom du principe de la concurrence entre chercheurs et institutions.
Ce projet tout en prenant acte de la diminution des financements publics, propose en guise de remède de la contourner, par :
- la remise en cause du principe de gratuité de l’enseignement supérieur,
- le renforcement de la logique d’appels à projets comme mode principal de financement de la recherche,
- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, CDI de projets, etc.) et des personnels BIATSS et ITA,
- la possibilité pour l’administration d’augmenter le temps d’enseignement des titulaires contre leur avis et sans contrepartie pour pallier le manque de recrutements,
- la remise en cause du mode de gestion des carrières enseignantes par les pairs, garant de leur reconnaissance statutaire et de leur liberté de pensée et de recherche : suppression du CNU au bénéfice d’une gestion uniquement locale des recrutements et des carrières, favorisant les logiques localistes des universités.

Cette loi vient s’ajouter au projet de réforme des retraites qui va fortement dégrader la situation pour l’ensemble des personnels de la fonction publique (fonctionnaires, contractuels et vacataires), mais aussi à la réforme de l’assurance-chômage qui va rendre encore plus difficiles les conditions de vie des plus précaires de l’ESR. Il y a là autant de politiques imposées à l’aide d’actions répressives (administratives, policières, judiciaires), afin de dissuader toute opposition. Nous ne pouvons que nous en alarmer.

C’est pourquoi les membres du laboratoire Printemps, attachés au service public de l’ESR, s’associent aux initiatives nombreuses de la communauté scientifique pour refuser ces orientations et demandent qu’un projet de loi soit établi en étroite collaboration avec ses représentants (Conseil national des universités, Comité national de la recherche scientifique, syndicats, sociétés savantes, etc.) en prenant le temps nécessaire à la discussion et en s’appuyant notamment sur les propositions du Comité national du CNRS formulées en juillet 2019.

Cette motion rejoint donc les autres mobilisations de laboratoires, équipes, départements, universités, revues, collectifs, et appelle l’ensemble des enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheur.e.s, ingénieur.e.s, technicien.ne.s, personnels de gestion-administration et étudiant.e.s à se mobiliser pour lutter contre la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche.
Voté par vote électronique le 12/02/2020


11 FEVRIER

Motion des directrices et directeurs des unités de recherche de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3

Les directrices et directeurs d’unités de recherche de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 ont participé au printemps 2019 à la consultation nationale sur la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. Cette contribution, qui a mobilisé la communauté des (enseignant.e.s-)chercheur.e.s, a été substantielle et structurée, a été validée par la commission recherche et représente la position officielle de l’université. Or, la rédaction de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche est en cours, selon le calendrier prévu, et les éléments de proposition qui nous ont été transmis ne tiennent nullement compte de nos recommandations.
Dans ce contexte, les directrices et directeurs d’unités de recherche de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, réunis le 11 février 2020, tiennent à réaffirmer leur volonté de préserver une Université ouverte à toutes et tous et à exprimer leur soutien à un véritable service public de la recherche s’appuyant sur la revalorisation des rémunérations et la lutte contre toutes formes de précarité.
Pour cela,
- ils souhaitent la mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois, de postes de titulaires pour les enseignants chercheurs et les BIATSS.
Ils affirment leur volonté de défendre le CNU et de s’opposer à la modulation des services ;
- ils soutiennent le principe de financements pérennes des activités de recherche pour tous les établissements et les équipes de recherches, seule garantie de la sérénité et de l’indépendance des travaux scientifiques ;
- ils demandent le développement de la prise en compte des caractéristiques des universités LLASHS dans la conception et définition des projets et programmes scientifiques.
En conséquence, ils demandent que le Ministère s’engage dans une politique globale de revalorisation des carrières de la recherche et de l’enseignement supérieur, qu’un véritable débat démocratique soit mis en place avec l’ensemble des acteurs concernés, que leurs contributions aient véritablement force de proposition et qu’une consultation sincère soit organisée.
Carmen Alen-Garabato, DIPRALANG Isabelle Augé, CEMM
Marie Blaise, CRISES
Michel Boeglin, IRIEC
Bruno Bonu, LHUMAIN
Florence Cousson-Gélie et Nathalie Blanc, ESPYLON
Bernard Formoso et Patrick Tacussel, LERSEM
Anita Gonzalez-Raymond, LLACS Jean-Marc Lange, LIRDEF
Michel Lefèvre, CREG
Bernard Moizo, GRED
Céline Paganelli, CERIC-LERASS Denis Pesche, ART-DEV Jean-Michel Plane, CORHIS Christine Reynier, EMMA
Réjane Roure, ASM
Frédéric Rousseau, MSH SUD
Agnès Steuckardt, PRAXILING Marie-Eve Thérenty, RIRRA2

Motion du LATTS (Laboratoire Techniques Territoires et Sociétés) UMR 8134. Université Gustave Eiffel

Adoptée par vote électronique à la majorité le 11 février (51 pour, 5 contre, 6 NSP)

Les membres du LATTS, réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le 7 février 2020, sur la base de la lecture des trois rapports préparatoires au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), expriment leurs plus vives inquiétudes face aux premières orientations qui se dessinent. Ces propositions, qui s’inscrivent dans un contexte plus général d’atteinte aux services publics et au régime de protection sociale (loi assurance-chômage, loi de transformation de la fonction publique, loi sur les retraites). Elles prolongent et accentuent des évolutions qui, depuis plus de dix ans, dégradent de manière continue les conditions de travail de l’ensemble des personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et mettent à mal le principe de liberté académique : surcharge de travail, baisse des dotations pérennes et renforcement des financements sur projet, baisse continue des postes de titulaires et recours croissant aux contractuels et aux vacataires, attaque du statut de fonctionnaire, paupérisation et précarisation des personnels et spécifiquement des contractuels (doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, vacataires, personnels administratifs), individualisation des carrières soumises à une logique de performance.

Loin de remettre en cause les effets des réformes passées qui ont conduit à la situation dégradée qu’ils dénoncent, les propositions qui figurent dans ces rapports et les premières orientations esquissées par le Gouvernement l’amplifient :

- En encourageant la précarisation de l’emploi scientifique, alors que la condition d’une recherche autonome et indépendante repose sur l’emploi pérenne ;

- En généralisant le financement par appels à projets souvent étroitement thématisés, qui s’effectue au détriment de la recherche fondamentale et qui peut contribuer à réduire la dimension critique de la démarche scientifique, laquelle conduit à lever le voile sur des phénomènes peu visibles ou inconnus ;

- En privilégiant une vision managériale de la recherche qui va à l’encontre de la collégialité par les pairs ;

- En portant une vision de l’enseignement supérieur qui dévalorise le travail pédagogique ;

- En ignorant le rôle que jouent les sciences humaines et sociales dans la compréhension fine des phénomènes sociaux et écologiques complexes

Les membres du LATTS constatent malheureusement chaque jour dans leurs activités les effets pervers de ces évolutions, qui altèrent leurs missions pédagogiques et scientifiques. Ils dénoncent vivement ces processus systématiques de dégradation qui ne peuvent que s’amplifier avec les logiques de concentration et de compétition que portent aujourd’hui les politiques, locales et nationales, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Ils s’inquiètent, enfin, de la dégradation des formes de vie démocratique, y compris dans les universités. À ce titre, ils expriment leurs plus vives inquiétudes au sujet de la création de l’Université Gustave Eiffel. Cet « établissement Public à caractère scientifique, culturel et professionnel expérimental », cité comme modèle par la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche, fait peser de grands risques sur la gouvernance collégiale de l’Université et fragilise d’ores et déjà les libertés académiques par la bureaucratisation des politiques de recherche au sein de l’Université Gustave Eiffel.

La préparation de cette nouvelle loi devrait être l’occasion de rompre avec ces pratiques et de tracer les voies qui permettront de favoriser la qualité des formations à la recherche ainsi que la place de la connaissance scientifique et de l’expertise des chercheurs et enseignants chercheurs dans le débat public et dans l’aide à la décision politique.

En conséquence, l’Assemblée Générale Extraordinaire du LATTS demande :

- Des budgets ambitieux et pérennes pour l’enseignement et la recherche ;

- Le redéveloppement de l’emploi scientifique par le recrutement de personnels (chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels d’appui à la recherche) sur postes statutaires, à hauteur de plusieurs milliers de recrutement par an en plus de la compensation des départs permanents

- La dignité des conditions de travail : revalorisation des rémunérations (avec un effort particulier pour les débuts de carrière et les corps et grades les moins élevés), mensualisation des paiements des vacations, respect du droit du travail, reconnaissance des tâches administratives, fin du travail gratuit effectué notamment par les personnels non titulaires et rémunération de toutes les activités invisibles ;

- Un bilan transparent et impartial sur l’octroi, l’usage et les retombées sur l’enseignement et la recherche du CIR (crédit impôt recherche) qui représente "un pognon de dingue" (6 milliards d’euros) ;

- L’augmentation des dotations de base des universités et des laboratoires afin de leur permettre d’honorer les offres de formation dans lesquelles les étudiant.e.s s’engagent, de mener des recherches exploratoires et de mettre en œuvre leur stratégie scientifique ;

- La fin des évaluations quantitatives, managériales et bureaucratiques consommatrices de temps et d’argent, qui devraient plutôt être consacrés aux missions premières de l’Université et des organismes de recherche ;

- La fin de la culture de la performance et de la mise en compétition entre candidat.es, laboratoires, universités, disciplines comme unique logique de référence ;

L’Assemblée Générale Extraordinaire du LATTS s’inscrit dans la mobilisation en cours et encourage chacun de ses membres à s’investir dès à présent dans les mouvements à l’échelle locale et au niveau national.

Motion du LESA (Laboratoire d’Etudes en Sciences des Arts), EA 3274, Aix Marseille

Les membres duLaboratoires d’Études en Sciences des Arts (LESA EA 3274) de l’université Aix-Marseille expriment leur solidarité pleine et entière avec le mouvement social contre la réforme des retraites en cours et leur désaccord profond et intraitable avec la vision de la recherche et de l’enseignement à l’université exposées dans les rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche mise en branle par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Sur le plan de la recherche, qui est le périmètre de notre laboratoire, nous ne pouvons que nous inquiéter grandement de l’appauvrissement exponentiel des financements alloués à la recherche universitaire, de la précarisation du statut des nouveaux enseignants-chercheurs – déjà largement amputés par la loi assurance-chômage – et de la paupérisation des futurs retraités de l’université, du démantèlement organisé du service public et des manquements graves aux principes élémentaires de la justice sociale. Un tel projet ne peut, s’il est confirmé, qu’accentuer les inégalités de statut et de conditions entre les personnels universitaires sans pour autant donner la moindre ambition à la recherche uniquement envisagée que sous l’angle du darwinisme social.
Nous réaffirmons de manière officielle et solennelle nos convictions les plus fermes dans la solidarité pour tous, dans la nécessité d’un service public renforcé, dans la diversité enrichissante des méthodes et des acteurs de la recherche ainsi que des orientations disciplinaires, dans la coopération scientifique, et nous nous opposons, tout au contraire, aux logiques de simplification, de marchandisation, de rentabilité à courte vue et de mépris pour la pensée et les savoirs, que le gouvernement est en passe d’imposer à l’un des derniers lieux dont la vocation est de résister au mercantilisme néolibéral.
Nous demandons donc au gouvernement en place de revenir sur ses intentions en commençant par organiser une concertation depuis l’université pour définir les conditions d’une réforme ambitieuse, certes nécessaire (l’université française est détruite depuis des décennies par des pouvoirs successifs n’ayant aucune représentation adéquate de ce qu’est la mission supérieure et l’activité réelle d’un enseignant-chercheur), mais qui doit se mener dans une direction toute antinomique à celle qui est actuellement retenue et mise en œuvre.
Nous appelons chacune et chacun à agir, d’une part en participant aux assemblées générales ou tout autres réunions organisées aux mêmes fins ainsi qu’aux manifestations et aux actions, de façon à fédérer encore un peu plus un mouvement solidaire à l’intérieur même de l’université, et, d’autre part, à réfléchir à tous les moyens efficaces pour externaliser également nos revendications hors de l’université et sensibiliser l’opinion publique et l’ensemble de la société civile au drame collectif que représenterait la ruine programmée de l’université française.


10 FEVRIER

MOTION du CREDO (UMR 7308) contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)Aix Marseille Université-Ehess-CNRS

Dans le contexte des mobilisations actuelles contre la réforme des retraites et l’élaboration de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), le Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie (CREDO, UMR 7308) s’associe au mouvement de protestation des laboratoires de recherches, départements d’université, revues académiques et Conférence des présidents des sections du Comité National (CPCN). Les orientations de la LPPR précarisent la recherche publique française et risquent d’empêcher les personnels scientifiques – chercheur·e·s, enseignant·e·s-chercheur·e·s, ingénieur·e·s et technicien·ne·s –, d’exercer leur profession et de remplir leur mission de service public.

En tant qu’Océanistes, nous avons constaté au cours de ces 20 dernières années les effets délétères de la politique de recherche sur projets et de la mise en concurrence dans les universités australiennes. De cet avenir nous ne voulons pas, ni pour les personnels statutaires d’aujourd’hui ni, et encore moins, pour les générations à venir. Si le fonctionnement des universités et des instituts de recherche est à réinventer sur la base du constat très inquiétant que nous partageons tous, ceci ne peut se faire qu’à partir de propositions mûrement réfléchies par notre communauté.

Laboratoire de Physique Théorique de la Matière Condensée (LPTMC). Sorbonne Université-CNRS

Le LPTMC est en lutte
Le lundi 10 février 2020, les personnels du LPTMC ont adopté par vote (35 votes) la motion ci-dessous, approuvée par 88% des votants (12% sont contre) :
Les membres du LPTMC déclarent le laboratoire en lutte contre le projet de réforme des retraites et contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) qui dégradent nos conditions d’emploi, de travail et de vie et mettent à mal nos missions de service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Nous soutenons en particulier :
- la motion de la CPCN (Conférence des Présidents du Comité National du CNRS) sur les dispositions attendues de la LPPR
https://www.cnrs.fr/comitenational/struc_coord/cpcn/motions/200117_Motion_LPPR_vf.pdf
- la signature du directeur de notre laboratoire pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur
https://framaforms.org/moratoire-lppr-1579126603

Centre de Recherches « Individus, Épreuves, Sociétés » (CERIES) Université de Lille

Les personnels du département SDS et du laboratoire CERIES réunis en assemblée générale le 10 Février 2020 s’opposent au projet de loi sur les retraites actuellement discuté au parlement et aux orientations de la Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche (LPPR) émanant des rapports de groupes de travail transmis au ministre de l’ESRI. Ils affirment leur soutien aux motions du Conseil National des Universités, spécifiquement celle de la CP-CNU et celle de la 19ème section (en pièce jointe).
Ils appellent à une mobilisation générale des enseignants-chercheurs de l’université de Lille prenant, entre autres, la forme d’une démission de toutes les fonctions et mandats de responsabilités administratives et ils incitent tous les collègues à signer d’ores et déjà la lettre (https://framaforms.org/demission-collective-de-nos-responsabilites-administratives-esr-1580898353/) qui sera prochainement rendue publique dans la presse (également en pièce jointe).
Ils soutiennent la demande du département SID d’une assemblée générale de l’UFR DECCID ouverte aux étudiants.
Ils réclament que les conseils centraux (CAC, CA) de notre Université prennent acte de la mobilisation de toutes ses composantes et que le Président en fasse part à la Conférence des Présidents d’Université.

Laboratoire Amiénois de Mathématique Fondamentale et Appliquée (LAMFA)

Les membres du LAMFA CNRS UMR 7352, réunis en assemblée générale le 10 février, manifestent leur opposition résolue aux principales orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche et qui risquent de se retrouver dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche en préparation. Ils dénoncent notamment :
• l’affaiblissement des instances nationales de qualification et de recrutement : disparition de la procédure de qualification nationale (garantie d’une évaluation collégiale des collègues par leurs pairs), avec risque accru de recrutements arbitraires, d’inégalités dans les promotions ;
• la remise en cause radicale du statut d’enseignant-chercheur (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année – 192 h. éq. TD – et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des enseignants non chercheurs et/ou précaires) qui ne ferait qu’alimenter la précarisation des chercheurs et personnels de soutien à la recherche, qui croît depuis des années ;
• la mise en danger des recrutements permanents junior dans la fonction publique de l’ESR au bénéfice de tenure tracks (une carrière soumise à une évaluation encore plus prégnante et à des impératifs de productivité quantitative, peu favorables à une recherche sereine) ;
• la mise en concurrence des personnels au sein des unités de recherche et des départements (primes à la performance, inégalités de traitement, modulation des services d’enseignement selon une logique d’économies collectives à court terme et de concurrence individuelle) ;
• la limitation radicale de la liberté de la recherche : généralisation d’un financement de la recherche par projets ; marginalisation de la recherche fondamentale, au profit d’orientations déterminées au niveau ministériel ;
• une hypercentralisation politique du pilotage de la recherche, au détriment de la créativité individuelle des chercheurs et de l’autonomie des équipes de recherche, à travers notamment le monopole qui serait donné à l’ANR de tous les appels à projet nationaux en calquant ces appels sur les priorités de la recherche fixées par le gouvernement.
Loin de remédier à la dégradation des métiers de l’enseignement supérieur, pourtant constatée dans ces trois rapports, la mise en application de ces préconisations aggraverait à la fois nos conditions de travail (enseignement, administration, recherche) et celles, corrélées, de nos étudiants et étudiantes ainsi que des personnels administratifs et techniques.
A l’inverse, les membres du LAMFA CNRS UMR 7352 demandent qu’une plus grande proportion du budget total consacré à la recherche soit dévolu à des crédits récurrents pour les laboratoires et à des emplois statutaires.
Enfin, ils déclarent leur solidarité avec les mobilisations en cours contre le projet de réformes des retraites et des pensions, contre la mise en place des E3C et de la réforme du bac.

DYNAFOR (Dynamiques et Écologie des Paysages Agriforestiers). UMR INRAE-INP Toulouse-EI PURPAN

Dans le contexte de préparation d’une Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), les membres du Conseil d’Unité Mixte de Recherche de DYNAFOR, UMR INRAE-INP Toulouse-EI PURPAN, réuni le 11 février 2020, s’opposent à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) en cours de rédaction, dont la mise en œuvre mènerait à la précarisation et à la dégradation des conditions de travail des enseignant.e.s-chercheur.e.s et chercheur.e.s, ainsi que des personnels d’appui et de soutien à la recherche, à la détérioration de la qualité des formations offertes aux étudiants et qui menacerait le rôle de service public et l’indépendance de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Motion du conseil de laboratoire de l’institut de mathématiques de Toulouse (IMT)

À l’approche de la présentation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la
recherche et à la lecture des trois rapports remis en septembre 2019, le conseil de
laboratoire de l’IMT accueille favorablement la volonté de respecter l’engagement pris par la France en 2000 de porter à 3% du PIB la part d’investissement dans la recherche dont 1 point pour la recherche publique. S’il partage les constats alarmants présentés dans les rapports remis à Madame la Ministre en septembre dernier, il s’inquiète de certaines propositions propres à renforcer les faiblesses pointées dans l’organisation de notre système de recherche et rappelle certains points incontournables en vue d’une amélioration de ce système :

• Redonner du temps de recherche aux chercheurs et enseignants-chercheurs et, en
particulier, maintenir un référentiel national et statutaire d’enseignement d’au plus
192 HTD pour les enseignants-chercheurs ;
• Augmenter le nombre de recrutements sur des postes permanents de chercheurs et
d’enseignants-chercheurs de façon, notamment, à mettre un terme à la précarisation
alarmante des jeunes docteur⋅e⋅s.,
• Augmenter également les postes de soutien techniques et administratifs de façon à
mettre un terme à la précarité de ces contrats,
• Revaloriser signifcativement les salaires, tout particulièrement en début de carrière,
de manière à renforcer l’attractivité des métiers de la recherche ;
• Augmenter les crédits récurrents des laboratoires de manière à garantir la stabilité
nécessaire au développement de recherches fructueuses sur le long terme.

Le conseil de laboratoire de l’IMT ne peut accepter que le projet de LPPR prenne une
direction orthogonale à celles proposées par la communauté scientifque, notamment par les sociétés savantes (incluant la Société Mathématique de France, la Société de
Mathématiques Appliquées et Industrielles et la Société Française de Statistique), la
commission permanente du conseil national des universités (CP-CNU) et la conférence des présidents de sections du comité national (CPCN) du CoNRS.
Enfn, le conseil de laboratoire sera vigilant à ce que le projet de loi de la LPPR suive les engagements pris par la ministre F. Vidal le 4 février 2020 dans son discours lors du séminaire d’accompagnement des nouveaux directeurs et directrices d’unité du CNRS.
Votée le 10 février 2020 à l’unanimité moins une abstention.


7 FEVRIER

Motion du Laboratoire d’Océanographie et du Climat – Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN-ISPL ; SU-CNRS-IRD-MNHN, Paris)

Adoptée à l’unanimité des votants (51 personnes) le 7 février 2020
Le Laboratoire LOCEAN partage les inquiétudes concernant les orientations de la LPPR exprimées par la CPCN, la CNU et le CS du CNRS et soutient les motions qu’ils ont votées à l’unanimité.

Fédération Île-de-France de Recherche sur l’Environnement (21 labos)

Le 7 février 2020, le personnel de l’unité FIRE a adopté la motion ci-dessous et l’a ensuite soumise à ratification par vote électronique. Celle-ci a été approuvée (67% pour, 0% contre, 33% blanc).
Cette motion rejoint celles signées par de nombreux labo (https://universiteouverte.org/2020/01/26/liste-des-labos-mobilises/) et notamment des unités de la FIRE :
CESCO
Géographie-cités : http://www.parisgeo.cnrs.fr/spip.php?article8647&lang=fr
LADYSS : http://www.ladyss.com/communique-de-la-direction-du
LATTS
METIS : https://su-agenda-militant.gitlab.io/motions/20200212-motion-metis/

Motion de l’Assemblée générale du CERI du 7 février 2020 sur les mobilisations en cours. Sciences Po Paris/CNRS

Ces deux projets de réforme s’inscrivent dans une logique convergente de démantèlement des mécanismes étatiques de solidarité, de détérioration du service public et d’aggravation des inégalités sociales, de genre et de statut.

Dans son état actuel, le projet de réforme des retraites s’accompagnera inévitablement d’un allongement du temps de travail et d’une baisse généralisée des pensions – en particulier pour le secteur public, où le droit à une retraite calculée sur les six derniers mois de salaire permet en partie de compenser la faiblesse des rémunérations. Ses conséquences seront particulièrement prononcées pour les précaires et les travailleurs et travailleuses aux carrières discontinues, comme c’est le cas dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), ainsi que pour les personnels d’appui à la recherche, dont les rémunérations de début de carrière sont particulièrement faibles.

Les rapports préalables au projet de LPPR préconisent un ensemble de mesures qui menacent l’existence même d’un service public de la recherche et de l’enseignement supérieur. Ces mesures conduiront en effet à une intensification de la compétition entre universités, laboratoires et individus, compétition contraire à l’esprit de mutualisation et de coopération qui est au fondement de la recherche scientifique. L’individualisation des carrières et l’aggravation d’une tendance déjà existante à la précarisation ne feront qu’accroître les inégalités. Les étudiants et étudiantes subiront, eux aussi, les effets de ces réformes.

Nous nous inquiétons particulièrement des dispositifs de tenure tracks et de la multiplication des « CDI de chantiers », qui risquent de remplacer la création des postes statutaires.

Nous considérons également que le financement de la recherche publique ne peut reposer exclusivement, ni même principalement, sur le financement de projets et l’accroissement du budget de l’ANR. Nous dénonçons les dispositifs inefficaces et prédateurs qui grèvent l’investissement public dans la recherche – tel le Crédit Impôt Recherche – et sont porteurs de conflits d’intérêt.

Nous nous opposons au renforcement du rôle de l’HCERES au détriment d’autres instances d’évaluation collégiales, telles que les sections du CNU et du comité national du CNRS. Nous nous inquiétons collectivement du renforcement d’un pilotage centralisé de la recherche fondé sur des priorités politiques, stratégiques ou économiques déconnectées des dynamiques scientifiques. L’évaluation par les pair·es est un mécanisme central dans la production scientifique. En revanche, la ventilation du financement de la recherche à partir de l’évaluation de la performance supposée des laboratoires et des universités nous semble fallacieuse et dangereuse pour l’autonomie de l’activité scientifique. Elle représente en outre un surcoût financier et un renforcement de la bureaucratisation de nos métiers.

Dans la perspective d’un renforcement du service public de la recherche et de l’enseignement supérieur, les membres du CERI s’associent aux revendications déjà formulées par la Conférence des présidents de sections du Comité national (CPCN) et par 20 sections du CNU à ce jour, dont la section 04, et demandent :

Le retrait du projet de réforme des retraites et la mise en place de véritables négociations avec les représentant·es des enseignant·es et des chercheur·es.
Une véritable consultation nationale autour de l’avenir de l’ESR.
La création massive de postes permanents d’enseignant·es et/ou chercheur·es, techniciens et techniciennes/ingénieur·es et gestionnaires de la recherche, contre la précarisation de l’ESR.
La revalorisation de nos métiers et carrières (notamment par le dégel du point d’indice).
La réaffectation des six milliards annuels du Crédit Impôt Recherche à la recherche publique.
L’augmentation significative des dotations annuelles des unités de recherche par des financements pérennes pour la production et la diffusion des recherches.
Information complémentaire :

En matière de diffusion de la recherche, Critique internationale, revue abritée par le CERI, s’est déclarée en luttes, comme plus de 90 revues à ce jour. Signataire de la Tribune « Les revues scientifiques fragilisées par les projets de loi » parue dans Le Monde du 29 janvier 2020, elle propose sur son site des éclairages sur des mobilisations d’« ailleurs », participe à l’opération « Carnets blancs », et fournira prochainement une livraison spéciale sur le démantèlement de l’État social.

Éducation et Diversité en espaces Francophones. Université de Limoges

Nous avons voté en AG extraordinaire vendredi notre refus de participer à l’évaluation HCÉRES tant que le projet de LPPR était maintenu, ainsi que la motion suivante :
Les membres du laboratoire FrED, réunis en Assemblée générale extraordinaire le vendredi 7 février 2020, prennent acte de la gravité des menaces que représente le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et entendent réaffirmer leurs convictions sur les points suivants :
– Le lien nécessaire entre enseignement et recherche ;
– L’augmentation sensible des emplois statutaires au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de répondre aux besoins de formation et de permettre une intégration rapide et optimale des jeunes docteur.es ;
– Le principe du financement public et pérenne des équipes scientifiques, garantie de liberté académique, de qualité et d’ouverture de la recherche ;
– Le principe d’une évaluation par les pairs sur la base d’une appréciation qualitative et non quantitative des travaux ;
– L’attachement au principe collectif et coopératif de la recherche, ainsi qu’au principe de démocratie universitaire ;
– La revalorisation générale des carrières par une augmentation du point d’indice et non par le biais de primes.

Par voie de conséquence, ils s’opposent à :
La remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
L’amplification de la contractualisation et de la précarisation des enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheurs, personnels BIATSS et ITA dans l’enseignement supérieur et la recherche ;
La remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192 heures éq. TD et la « modulation des services ».
L’aggravation des charges administratives et de gestion (en particulier par la généralisation du financement sur appels à projets et la complexification des procédures administratives) qui détournent de l’activité de recherche ;
Plus généralement, l’affaiblissement de la logique de solidarité nationale ;

Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans (LAUM)

Assemblée Générale extraordinaire le 7 février 2020
Constatant que les préconisations des rapports des trois groupes de travail missionnés par la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) vont généralement à l’encontre des recommandations issues des personnels de l’ESR, ce qui manifeste un manque d’écoute et de démocratie dans l’élaboration du projet de loi,
constatant que, à la suite de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et de la Modernisation de l’Action Publique (MAP), ces préconisations tendent à mettre en œuvre des pratiques inspirées du nouveau management public (NMP) fragmentant les personnels tant horizontalement que verticalement,
consciente que les défis environnementaux et sociaux auxquels doit répondre la recherche demandent un travail collaboratif, interdisciplinaire et de long terme,
l’Assemblée Générale (AG) du LAUM déclare le laboratoire mobilisé contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), contre la réforme des retraites, qui menace l’attractivité des carrières dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR), et opposé à l’application de la Loi de Transformation de la Fonction Publique (LTFP) qui attaque le principe même de tout service public, dont l’ESR, et vise in fine à son démantèlement progressif.
Nous, personnels du LAUM (doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, personnels techniques et administratifs, enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheur.e.s) manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en vue du projet de loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »).
Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :
o l’amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.e.s et des personnels BIATSS et IT ;
o la place disproportionnée de la compétition utilisant des critères subjectifs et discutables, à tous les niveaux, comme moteur d’amélioration de la recherche, alors que des approches scientifiques démontrent l’inefficacité de cette compétition ;
o la limitation de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme ;
o la revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance des chercheur.e.s ;
o la remise en cause radicale du statut d’enseignant.e-chercheur.e (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non statutaires précaires) et de chercheur.e (recours à des contractuels pour assurer leurs missions) ;
o la hiérarchisation des fonctions de recherche et d’enseignement, avec un enseignement présenté comme une « punition » ;
o la mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître.esse de conférences ;
o l’affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignant.e.s-chercheur.e.s (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.) ;
o la pression grandissante pour la mise en place de partenariat et de valorisation avec le monde entrepreneurial.
Les membres du LAUM rappellent leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
o la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheur.e.s entre acteur.ices de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR ;
o la liberté des chercheur.e.s dans le choix des thèmes de recherche, ce qui n’exclut pas de poser des priorités, en concertation avec les personnels de l’ESR, pour répondre à de grands enjeux ;
o l’importance d’une recherche indépendante des intérêts financiers.
De manière pratique, l’AG appelle les membres de l’UMR (et les soutient dans ces actions) :
o à participer à la grève et aux actions de mobilisations et de manifestations contre la réforme des retraites et la LPPR ;
o à signer les pétitions, lettres ouvertes, tribunes dénonçant la LPPR ;
(par ex : https://www.petitions.fr/recherche__non_a_une_loi_inegalitaire)
o à porter sur lui/elle, sur son lieu de travail, un signe distinctif de solidarité avec la mobilisation ;
o à relayer la mobilisation sous la forme de différentes actions ;
o à réduire leur activité et refuser toutes les tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de leurs fonctions ;
o à se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence selon la suggestion ci-après :
« J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé(e) contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, j’ai réduit mes activités et ne suis pas en mesure de répondre favorablement à votre demande si elle concerne des tâches (administratives et autres) qui ne relèvent pas de mes fonctions. » ou « I acknowledge receipt of your message. Being mobilized against the law project of the multi-annual program of the research in France, I have reduced my activities and I am not in a position to respond favorably to your request if it concerns tasks (administrative and other) which do not fall under my duties. » ;
o (pour les enseignants) à demander le report des examens, à organiser des réunions d’information auprès des étudiants, à faire la grève des enseignements, à faire de la rétention de notes, etc. ;
o à pratiquer la grève de la recherche (par exemple : en reportant les colloques et journées d’étude, en suspendant le travail d’expertise et d’évaluation pour le HCERES et l’ANR, en refusant de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.) ;
o à participer aux caisses de grèves à titre individuel.

Ce texte a été discuté en Assemblée Générale du LAUM (40 personnes présentes au moment de la discussion) et a été ensuite proposé au vote à l’ensemble des personnels de l’UMR.
Résultats : Pour = 66, Contre = 1, Abstentions = 8

Anglophonie : Communautés, écritures (ACE). Université de Rennes 2

Nous, enseignant·e·s-chercheur·se·s, docteur·e·s, enseignant·e·s (PRAG et PRCE), doctorant·e·s, membres de l’unité de recherche ACE (Anglophonie : Communautés, Ecritures) de l’Université Rennes 2, réuni·e·s en assemblée générale le vendredi 7 février 2020, affirmons notre opposition à la réforme des retraites, ainsi qu’aux orientations prises dans les trois rapports préparatoires à la LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche), que nous interprétons comme une attaque faite au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
En particulier, nous refusons :
la remise en cause du statut d’enseignant-chercheur (par la suppression du cadre des 192h et de la clause d’accord pour la modulation de services, par le non paiement en conséquence des heures complémentaires, par l’introduction de la rupture conventionnelle pour les fonctionnaires)
la précarisation des parcours professionnels par le recours accru à des CDD, des CDI « de chantier » et autre « tenure track », qui dépendent de financements sur projets de recherche à court terme
une loi inégalitaire encourageant une recherche soumise aux intérêts du court terme et conditionnée par les règles de la concurrence entre établissements, entre unités de recherche et entre chercheur·se·s
un régime de retraites qui ne fera qu’accentuer les inégalités et la précarité chez les personnels (salaires de début de carrière modestes, vacations, etc.)
Et nous demandons :
le recrutement de titulaires (enseignant·e·s, enseignant·e·s-chercheur·se·s et BIATSS) à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant·e·s et des besoins publics de recherche
le retrait du projet de réforme du CAPES qui fragilise les contenus disciplinaires et précarise les futur·e·s candidat·e·s
la garantie et l’augmentation significative des budgets des unités de recherche afin de permettre à tou·te·s les enseignant·e·s-chercheur·se·s d’avoir les moyens de mener leurs missions sans avoir nécessairement recours à des appels à projets (sachant que moins de 20 % des projets déposés obtiennent un financement)
une augmentation significative du nombre de CRCT, conformément à ce qui était prévu dans les statuts de 1984 (avoir un congé recherche tous les 7 ans)
le maintien d’une procédure nationale de qualification des enseignant·e·s-chercheur·se·s garante de l’égalité de traitement
Nous nous déclarons solidaires des établissements et labos en lutte et nous engageons à retenir les auto-évaluations HCERES et à précéder les événements scientifiques organisés par ACE de moments d’information sur les réformes.
Motion votée à l’unanimité des présent·e·s.

Laboratoire IMAGER (EA 3958), Université Paris-Est Créteil (UPEC)

Nous, membres titulaires, doctorant∙es et associé∙es du laboratoire IMAGER de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), réuni∙es en assemblée générale le 7 février 2020, rejetons vigoureusement les propositions présentées dans les rapports préalables au futur projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Nous rappelons notre attachement aux principes fondamentaux garantissant l’égalité entre les enseignant∙es-chercheur∙ses au sein de l’Université française :

● la qualification nationale aux fonctions d’enseignant∙e-chercheur∙se (MCF et PR)

● le référentiel national et statutaire d’enseignement de 192h ETD, l’accord des intéressé∙es en matière de modulation des services et la rémunération des heures complémentaires au-delà des 192h ETD.

Nous nous opposons fermement à toute dérogation à ces principes fondamentaux, notamment à la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires (« tenure tracks », ou « CDI de mission »).

Nous affirmons que les propositions énoncées dans les rapports ne répondent en rien à la dégradation des conditions de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. La LPPR, telle qu’elle est envisagée, ne ferait qu’aggraver la précarité et mettrait fin à l’existence d’un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche égalitaire sur tout le territoire national.

Par ailleurs, nous exprimons notre vive inquiétude concernant l’annonce d’un recours accru au financement par projets au détriment des dotations récurrentes des laboratoires de recherche. Nous dénonçons une vision de la recherche reposant sur la mise en concurrence de tou∙tes et sur une culture de la rivalité en contradiction avec le partage des savoirs. Nous soulignons aussi que le financement par appels à projets nuit à la liberté de la recherche et laisse craindre un désinvestissement des sciences humaines et sociales, tel qu’il est déjà observé dans de nombreuses universités anglo-saxonnes.

Nous, membres titulaires, doctorant∙es et associé∙es du laboratoire IMAGER de l’Université Paris Est Créteil (UPEC), demandons donc un réexamen approfondi des propositions évoquées dans les rapports préalables à la LPPR et une véritable concertation avec les organes représentatifs des enseignant∙es-chercheur∙ses, dont la CP-CNU et les sociétés savantes.

Parce qu’ils s’inscrivent dans la même logique politique, nous nous opposons également aux autres lois et projets de loi en cours sur le CAPES et le Baccalauréat, ainsi qu’au projet de réforme des retraites. Dans ses modalités actuelles, cette réforme entraînerait un allongement de la durée des carrières et surtout une baisse du niveau des pensions qui
s’ajouteraient au faible niveau de rémunération des enseignant∙es-chercheur∙ses pour réduire davantage l’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche en France. Pour l’heure, la principale piste annoncée de la part du gouvernement pour compenser les pertes subies par les enseignant∙es-chercheur∙ses est la voie indemnitaire ; or les primes ne concernent qu’une minorité et elles ne sauraient compenser le gel du point d’indice. Nous nous alarmons de l’amplification des inégalités de rémunération et de pensions qui résulterait de l’instauration de ce système de retraite dit universel.
Pour préserver l’avenir de la recherche et de l’université publiques, nous restons mobilisé∙es.


6 FEVRIER

Motion du Centre André Chastel (UMR 8150) contre la LPPR, 6 février 2020. Sorbonne Université-CNRS-Ministère de la culture

Le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle sur la Recherche (LPPR) arrive en Conseil des ministres ce printemps.
Constatant avec lucidité l’état alarmant de la recherche, de ses financements et des conditions dans lesquelles nous en sommes venus à la mener, les rapports présentés par les groupes de travail réunis par la ministre de l’Enseignement supérieur et par deux présidents de région, font fi cependant des principes fondamentaux d’une recherche qualitative et indépendante. Les remèdes qui y sont préconisés pourraient être pires que le mal.
Telle qu’elle s’annonce, cette réforme ne résout la précarité des doctorants qu’en assujettissant leurs recherches à des thématiques portées par les mondes de l’entreprise et de l’administration. Dans la pratique, cela signifie étrangler la démographie de disciplines « peu rentables » et « peu performantes », comme l’histoire de l’art.
La réforme qui s’annonce dégradera encore les conditions de travail des jeunes chercheurs et enseignants-chercheurs par l’amplification de la contractualisation. L’institution des Tenure tracks qui, à l’origine, aux États-Unis, ont pour fonction de garantir la sécurité de l’emploi des enseignants-chercheurs en ouvrant droit à la titularisation, aurait l’effet inverse en France où elle généralisait la précarité et programmerait l’obsolescence des postes de titulaires. De même, les CDI de projets, révocables, ne sont que des CDD déguisés, qui de surcroît verront leurs bénéficiaires inféodés aux responsables, titulaires, de ces projets. Alors que notre tutelle claironne que les chercheurs les plus productifs sont les plus jeunes, il est paradoxal de vouloir reléguer nombre de ceux-ci à des tâches subalternes. Les Tenure tracks et les CDI de projet ne garantiront pas un recrutement plus rapide des jeunes docteurs, alors qu’on sait par ailleurs que les entrées en carrière tardives conduisent mécaniquement à des retraites faibles.
Cette réforme accroitra le poids des financements sur projets, dont le bilan, depuis la création de l’ANR, est pour le moins contrasté. Les très faibles taux de financement génèrent le gaspillage de milliers d’heures consacrées à élaborer des projets qui, dans leur majorité, ne seront pas lauréats. Le cycle court de la recherche sur projets ne coïncide pas avec le temps plus long nécessaire à la formation des étudiants qui, de fait, ne bénéficient pas de toutes les retombées souhaitables en termes de financements et de débouchés.
Cette réforme ignorera davantage les spécificités des SHS avec des indicateurs de « performance » qui, en histoire de l’art particulièrement, relèvent de l’ineptie. Comment pourraient-ils s’appliquer aux cathédrales, au génie qui les fit naître, aux recherches de longue durée qui les donnent à comprendre et permettent leur sauvegarde ?
Ayant envisagé la suppression du Comité national des universités, les rapporteurs trahissent cette fébrilité chronique de notre tutelle vis-à-vis de l’évaluation par les pairs, qui est pourtant l’un des remparts contre une recherche court-termiste et instrumentalisée. Le CNU défend une conception de la science qui fait encore primer la qualité des productions scientifiques sur leur quantité.
Poursuivant l’assèchement méthodique du vivier scientifique et humain en SHS, attaquant la recherche fondamentale et la liberté intellectuelle qui la présuppose, cette nouvelle réforme n’aboutira qu’à rétrograder plus vite encore les universités et les organismes de recherche français dans les classements internationaux, ceux-là même qui semblent toujours être le principal référentiel de notre tutelle. Faute de garantir à la recherche un soutien politique et financier qui soit concret et sincère, la loi à venir renforcera la politique scientifique que nous subissons déjà : toujours plus de bureaucratie, de management et de gestion de la pénurie ; toujours moins de recherche fondamentale.
S’associant à de nombreuses unités de recherche, institutions et organismes de l’enseignement supérieur et de la recherche qui manifestent leur énergique opposition aux orientations envisagées par le gouvernement, le Centre André Chastel exprime, par un vote unanime en assemblée générale, son ferme désaccord sur cette réforme qui assombrira encore notre avenir et celui de nos étudiants.

Laboratoire Charles Fabry. UMR 8501. Institut d’optique Paris tech-CNRS

L’assemblée générale des membres du laboratoire Charles Fabry, réunie le jeudi 6 février 2020, s’alarme de certains éléments évoqués dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), en particulier :
•La mise en place de contrats de travail dérogatoires aux statuts des corps existants (tenure tracks, CDI de projet, etc.) ;
•L’individualisation des rémunérations, qui nuit au travail d’équipe ;
•Le renforcement de la logique d’appel à projets comme mode unique de financement de la recherche ;
•La suppression de la référence aux 192hTD et la modulation de service obligatoire en fonction des besoins de l’Université ;
•Le resserrement des liens entre recherche publique et industrie quand il remet en cause la liberté académique.
Attachés à une conception collective, collaborative et indépendante de la recherche publique, nous soutenons la motion de la CPCN et la mobilisation en cours. Nous demandons en particulier une augmentation du budget consacré à la recherche publique pour atteindre 1 % du PIB à courte échéance, du soutien de base aux laboratoires et de l’emploi statutaire.
La présente motion a été votée avec 25 votes pour, 0 vote contre et 4 abstentions.

Études romanes (ER). Université de Nanterre

Face aux orientations qui figurent dans les trois rapports préalables au projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) remis à la ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, notre unité de recherche ÉTUDES ROMANES souscrit aux trois motions votées par la 14ème section du CNU le 29 janvier 2020. Ses enseignants-chercheurs réunis en Assemblée générale le 6 février 2020 s’opposent fermement à la suppression de la procédure de qualification, de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services et de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement. Ils rejettent également la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires ainsi que le renforcement du financement de la recherche par projets qui transforme le chercheur en administrateur et limite son indépendance.

Par ailleurs, notre Unité de Recherche s’oppose au projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement et largement contesté depuis le 5 décembre par différents secteurs professionnels. Ce projet de réforme entraînera une baisse considérable des pensions des enseignants-chercheurs, désormais calculées sur l’intégralité de la carrière. De plus, le nouveau système dit universel impliquera le recul de l’âge de départ à la retraite, ainsi qu’un affaiblissement du système par répartition – fondé sur la solidarité entre générations – au bénéfice d’un système par capitalisation.

C’est pourquoi notre Unité de Recherche, en accord avec les propositions du CNU, soutient la défense de l’emploi scientifique et le renforcement de la recherche passant par :
une consolidation de l’emploi permanent et statutaire, pour lutter contre la précarité croissante des docteurs et des personnels de l’Enseignement supérieur et de la recherche ;
une juste rémunération des enseignants-chercheurs par une véritable revalorisation salariale ;
la garantie et l’augmentation significative des budgets récurrents des laboratoires afin de permettre à tous les enseignants-chercheurs d’avoir les moyens de mener leurs missions sans avoir nécessairement recours à des appels à projets ;
une augmentation significative du nombre de CRCT (congés de recherche), conformément à ce qui était prévu dans les statuts de 1984 (avoir un congé recherche tous les 7 ans).
un calcul des pensions qui prenne en compte les six derniers mois de carrière et le maintien de l’âge actuel de départ à la retraite.

Motion adoptée à l’unanimité par les membres de l’Unité de Recherche Études Romanes, le 06 février 2020

Laboratoire Interdisciplinaire d’Etudes du Politique Hannah Arendt (LIPHA). Université Paris Est Créteil

Inquiète des menaces que font peser sur le service public de l’enseignement et de la recherche les orientations qui semblent inspirer les rapports préliminaires au projet de loi Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) [lien d’accès aux 3 rapports et calendrier indicatif du ministère], l’AG du LIPHA a adopté la motion suivante à l’unanimité des personnes présentes.
Nous, membres du LIPHA, nous mobilisons contre des orientations qui pourraient mettre gravement en danger le service public de l’Université et aggraveraient la situation déjà difficile de nos universités. Nous nous opposons à une logique qui précariserait ses personnels, ses étudiantes et étudiants, mettrait en compétition établissements, chercheurs et chercheuses, contractualiserait la recherche, empêchant la réflexion sur le temps long et dénaturant notre mission de production des savoirs pour tous. Nous nous inquiétons notamment vivement de la promotion des recrutements contractuels au détriment des postes statutaires, de la disparition de la référence aux heures de travail dans la définition des services, de l’encouragement aux financements sur projets au détriment des crédits récurrents.
Nous souhaitons participer à l’élaboration de projets déterminants pour notre avenir et serons vigilants à l’égard de tout projet de loi à venir qui dénaturerait le sens de l’Université. Nous nous y préparons en engageant une réflexion collective et des actions précises [lien d’accès à un google doc pour les actions et rendez-vous proposés].

Laboratoire en Sciences de l’information et de la communication Cimeos (EA4177). Université de Bourgogne

Les membres du laboratoire Cimeos réunis en AG le 6 février 2020 s’opposent avec résolution aux orientations des 3 rapports qui préfigurent la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
Ceux-ci laissent en effet présager une remise en cause inquiétante de la mission de service public d’enseignement et de recherche qui est au cœur de notre métier.

La mise en œuvre de ce projet de loi entrainerait inévitablement :

La limitation drastique de la liberté et de l’autonomie de la recherche : généralisation de l’appel d’offre et du financement de la recherche par projets au détriment de financements pérennes ; marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées au niveau ministériel ; monopole de l’ANR sur tous les appels nationaux faisant écho aux priorités fixées par le gouvernement. Cela impliquerait encore plus une surcharge de travail en obligeant les chercheurs à s’épuiser dans le montage et l’évaluation de dossiers de financement traités à partir de critères externes au champ scientifique.

La remise en cause du statut des enseignants-chercheurs : disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année - 192 h. éq. TD – et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des enseignants non chercheurs et/ou précaires ; mise en danger du corps des M.C.F. au bénéfice de tenure tracks impliquant une carrière soumise à des impératifs de productivité quantitative.

La mise en concurrence des personnels au sein des unités de recherche et des départements (primes à la performance, évaluation des jeunes docteurs selon une « capacité démontrée à obtenir des financements sur contrat », inégalités de traitement, modulation des services d’enseignement) mais aussi entre les différents établissements et disciplines. La soumission à cette logique constitue un frein au développement de la coopération et du partage des connaissances, pourtant essentiel à la production scientifique.

L’affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignants-chercheurs : remise en cause des fonctions du CNU et du principe de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs.

Cette réforme poursuit un mouvement de précarisation déjà engagé avec la réforme des retraites. Si elle passait en l’état, elle affecterait durement tout le personnel de l’enseignement et de la recherche.
Les membres du Cimeos manifestent également des fortes inquiétudes vis-à-vis de la paupérisation et de la précarisation d’une partie grandissante de leurs étudiant-e-s souvent confronté-e-s à des graves difficultés à se loger et obligé-e-s à consacrer une partie importante de leur emploi du temps au travail salarié.

Le laboratoire défend avec résolution une recherche publique et autonome constituant un prérequis essentiel au fonctionnement démocratique de nos sociétés et s’associe aux autres unités de recherche partageant cette position.

Propositions :
Réaffirmation du statut pérenne des enseignant.es-chercheur.es, des enseignant.es, des chercheur.es et des BIATSS.
Création de nouveaux postes de titulaires (EC et BIATSS) et revalorisation de l’ensemble des personnels.
Défense du principe d’évaluation de la recherche et des carrières par les pairs.
Appel à mieux prendre en compte les thématiques des Sciences Humaines et Sociales en octroyant à leurs programmes de recherche, et à leurs doctorants, des ressources financières dignes et pérennes.
Réaffirmation de l’importance du service de 192h afin d’articuler les missions d’enseignement et de recherche et garantir la qualité des formations universitaires.
Garantie d’un financement pérenne et égalitaire des activités de recherche pour l’ensemble des établissements et des équipes de recherche capable d’encourager la coopération et le travail en réseau.
Motion adoptée à travers un vote électronique qui a suivi l’AG du Laboratoire Cimeos du 06/02/2020
Résultat du vote : 15 votes favorables et 3 abstentions


5 FÉVRIER

Motion des membres de CHArt – UP8

Les membres du laboratoire CHArt-Université Paris 8, réunis le mercredi 5 février 2020 tiennent à exprimer leurs inquiétudes concernant la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche telle qu’elle se profile.
Ils s’associent pleinement à la motion du collège doctoral de l’Université Paris 8.
Motion votée à l’unanimité des membres du laboratoire CHArt de l’Université Paris 8, le mercredi 5 février 2020.

Pour mémoire, la motion du collège doctoral de l’Université Paris 8 :
Le Collège doctoral de l’Université Paris 8, réuni le jeudi 23 janvier 2020, après avoir discuté du mouvement social en cours et des différents rapports préparatoires à la LPPR, tient à rendre public son rejet tant de la réforme des retraites que de la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche telle qu’elle se profile.
En ce qui concerne les doctorants, qui sont la première préoccupation du Collège, les conséquences de la réforme des retraites leur seraient complètement néfastes. Devant effectuer de longues études, confrontés de surcroît à la pénurie des postes de titulaires dans l’université et dans les instituts de recherche publics, ils entrent tardivement dans l’emploi et, de ce fait, se trouvent déjà affectés par l’allongement de la durée de cotisation (et par la décote éventuelle).
La réforme des retraites qu’envisage le gouvernement aggraverait cette situation : en substituant à la logique du salaire calculé sur la base des six derniers mois celle d’une épargne proportionnelle à l’ensemble des rémunérations perçues au cours d’une carrière commencée tard et avec un indice relativement faible, la retraite à points condamnerait tous les futurs chercheurs et enseignants chercheurs – plus encore que ceux déjà en activité – à une diminution très importante de leurs revenus.
La réforme des retraites prévue ne peut, dans cette perspective, que contribuer à réduire encore, s’il était possible, l’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche qui s’exercent déjà dans des conditions extrêmement dégradées. En outre, l’éventuelle LPPR contribuera à renforcer les formes de précarité dans l’ESR, notamment du fait de l’extension de la contractualisation, de la multiplication des transformations d’emplois publics en CDD, et de l’usage massif des CDI « de projet » et « de chantier ».
Les modes de recrutement et les statuts des enseignants chercheurs dans l’université du futur – telle que les dessinent les rapports préliminaires – seront bouleversés par la « fusion » des corps de Maîtres de conférences et de Professeurs, fusion qui débouchera non pas sur un corps unique égalitaire des enseignants-chercheurs mais au contraire sur une diminution du nombre de postes de fonctionnaires stables et sur une distribution inégalitaire des moyens entre établissements. Enfin, la fin de toute condition à la mise en place de la modulation de services, et le remplacement de l’évaluation des services en heures par une évaluation en unités de crédit (ECTS) permettront la suppression des 192h équivalent TD annuelles, ce qui constituerait une attaque sans précédent contre le statut des enseignants-chercheurs.
Il faut ajouter à ce panorama l’affaiblissement programmé du CNU et du comité national du CNRS, qui constitue une atteinte claire au paritarisme, va dans le sens – comme dans toutes les instances de gouvernement des universités – d’une suprématie des nommé.e.s sur les élu.e.s, et imposera à terme une dérégulation des procédures de recrutement.
De plus, le refus de remettre en question les formes d’attribution et le montant du crédit impôt recherches (plus de 6 milliards par an) rend peu crédible toute annonce d’un effort budgétaire substantiel au bénéfice de l’ensemble de l’ESR (et non à celui de certaines universités privilégiées et d’une toute petite fraction des enseignants-chercheurs). Finalement seront ainsi renforcées la compétition, la concurrence, l’inégalité croissante entre les pôles universitaires et la recherche à court terme sur des appels à projet aux thématiques trop souvent imposées par des instances déconnectées des travaux en cours.
La situation très préoccupante de l’université française et la dégradation constante des conditions d’exercice et de recrutement fait l’objet d’un constat partagé unanimement – jusque dans les trois rapports préparatoires à la LPPR. Les membres du Collège doctoral demandent que ce constat inspire une autre réforme, qui rende un avenir aux doctorants, et dans ce but renforce le statut des chercheurs et des enseignants-chercheurs, les libertés académiques, le fonctionnement démocratique et paritaire des instances de tous les établissements d’enseignement supérieur, l’égalité entre les territoires, le financement pérenne des laboratoires et des universités et la sauvegarde d’une recherche fondamentale détachée du mirage de l’"innovation" et de l’obsession des classements internationaux.
Motion votée à l’unanimité des membres du Collège doctoral de Paris 8 le vendredi 31 janvier 2020

MOTION de l’UMR 7162 - Laboratoire MPQ (Matériaux et Phénomènes Quantiques) - Université de Paris et CNRS. Votée le 5 février 2020

Par cette motion, l’assemblée générale des membres du Laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques réunie le mercredi 5 février 2020 affirme sa ferme opposition aux deux projets de loi actuellement annoncés par le gouvernement.
Au sujet du projet de réforme du système des retraites : après deux mois de mouvements sociaux et de nombreux débats, les analyses se multiplient démontrant le caractère régressif de ce projet établissant un système par points. L’effet principal de ce projet sera de diminuer le montant des pensions de retraite par répartition du plus grand nombre tout en allongeant la durée des carrières de chacun, tandis que l’espérance de vie en bonne santé stagne depuis de nombreuses années et recule dans les couches les moins aisées de la population. La grande majorité des actifs et des retraités sera perdante, et particulièrement les fonctionnaires dont le niveau de vie ne cesse de diminuer avec le gel du point d’indice depuis 2010. Cette réforme aura un effet délétère sur tout le personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche, un secteur largement marqué par les carrières tardives et accidentées. Les plus précaires et les moins bien payés, en particulier les femmes avec enfants et les personnes ayant fait leur début de carrière à l’étranger en seront les principales victimes et les conditions pour le bon exercice de nos métiers seront plus encore dégradées.

Au sujet du projet concernant la Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR) : nous exprimons notre soutien aux propositions exprimées à l’unanimité par les présidentes et présidents des sections du Comité national du CNRS qui s’inquiètent des perspectives catastrophiques annoncées par les premières orientations de la LPPR, confirmées par les propos éclairants mais choquants du PDG du CNRS sur la construction d’une loi « inégalitaire et darwinienne ». Loin d’apporter des éléments concrets pour lutter efficacement contre la précarité, la chute de l’emploi scientifique statutaire, la perte de sens du travail universitaire et de recherche, ce projet de loi construit un environnement de recherche et d’enseignement encore plus dégradé, à la fois pour le statut et les missions de ses personnels que pour leurs conditions de travail. Pour les enseignants-chercheurs et chercheurs, les orientations prévues : modulations des services, recherche exclusivement sur projets, concurrence accrue entre personnels et équipes, affaiblissement de l’évaluation par les pairs, signifieront une difficulté accrue à accomplir leurs missions et le développement de stratégies individualistes et opportunistes collectivement inefficaces. Pour les personnels administratifs et techniques et les jeunes chercheurs, la logique accrue de contractualisation, par des contrats de projet ou tenure track, conduira à une entrée encore plus tardive dans la carrière et à une généralisation de la précarité, ce qui aura un impact en particulier sur les carrières des femmes.

Face à ces orientations très manifestement néfastes pour l’avenir de nos métiers, sapant les valeurs de solidarité, d’intelligence collective et de liberté académique qui fondent notre activité d’enseignement et de recherche, nous nous joignons aux nombreux collectifs qui refusent catégoriquement ces projets.
Nous demandons le retrait du projet de loi sur les retraites et la construction d’une loi sur la recherche réellement ambitieuse réaffirmant l’importance de l’emploi statutaire scientifique, de l’évaluation sérieuse et approfondie et du financement de la recherche et de l’enseignement supérieur au-delà des agences de moyen.
Nous appelons en outre l’ensemble des personnels de l’université de Paris à se tenir informés de ces projets et à participer à une large mobilisation pour les mettre en échec.
Motion votée par 55 voix pour, 0 abstention et 0 contre

MOTION de l’UMR 7206 Eco-anthropologie (MNHN - CNRS – Université de Paris) Votée le 5 février 2020

Nous, membres de l’UMR 7206 Eco-anthropologie (MNHN - CNRS – Univ. Paris), déclarons être mobilisé.e.s contre les recommandations des rapports préparatoires au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) présentée par Mme Vidal.

Reconnaissant qu’une loi est nécessaire pour garantir et enrichir les forces du modèle français, nous déplorons vivement la stratégie de contournement du débat démocratique dans l’élaboration de la réforme. Les solutions proposées ne reflètent aucunement les propositions élaborées collectivement au sein de nos laboratoires puis transmises lors de la phase préalable de consultation à la LPPR.

Nous réaffirmons notre attachement profond à une recherche créative et un enseignement de qualité. Nous défendons la coopération plutôt que la concurrence, un plan pluriannuel de recrutement de chercheur.e.s, d’enseignant.e.s-chercheur.e.s, d’ingénieur.e.s, de technicien.ne.s et de personnel administratif, la revalorisation des traitements et salaires et l’évolution de carrière reflétant au minimum une égalité de traitement avec les catégories équivalentes de la fonction publique, l’augmentation du nombre de contrats doctoraux, la hausse des budgets récurrents des laboratoires. Nous soutenons l’évaluation basée sur la qualité scientifique et réalisée par les pairs.
Nous réclamons que le gouvernement respecte son engagement d’affecter 1% du PIB pour la recherche publique.

Malgré l’apparente convergence de nos attentes avec le contenu du discours de la Ministre prononcé lors de ses vœux, celui-ci ne répond pas à ces attentes.

Nous manifestons notre opposition résolue à un projet de loi LPPR qui :
- aggraverait la précarisation des personnels de la recherche,
- renforcerait la mise en compétition des établissements et des personnels de recherche ainsi que la bureaucratisation de nos activités,
- limiterait la liberté de la recherche et l’exploration de voies nouvelles par la généralisation d’un financement sur projet inapproprié à nombre de nos disciplines,
- marginaliserait la recherche fondamentale au profit de recherches orientées vers des applications à court terme,
- négligerait la production de nouvelles visions du monde essentielles aux enjeux contemporains de nos sociétés,
- associée à la réforme des retraites, risquerait d’entrainer une sévère baisse d’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche.

C’est pour ces raisons que les membres de l’UMR 7206 Eco-anthropologie déclarent leur laboratoire en lutte.
La motion a ensuite été soumise à ratification par vote électronique (64 votes). Celle-ci a été approuvée à 100 % pour.

Muséum national d’histoire naturelle

Les personnels et étudiant.e.s réuni.e.s en AG au MNHN ce 5 février 2020 s’opposent fermement aux projets de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) et de réforme des retraites.
Ces projets ainsi que les réformes de l’assurance chômage, de la transformation de la fonction publique s’inscrivent dans un contexte général de dégradation du service public.

En particulier, nous nous opposons :
- à la précarisation des agents de la fonction publique d’état, à la mise en concurrence de toutes et tous contre toutes et tous ;
- au démantèlement du CNU, seul garant du statut national des enseignant.e.s-chercheur.e.s ;
- au renforcement du pilotage stratégique de la recherche par l’état ou son administration qui violerait le statut d’indépendance des chercheur.e.s et enseignant.e.s-chercheur.e.s (Décret n°84-431 du 6 juin 1984, Article 2, para 2), seul garant d’une recherche libérée de toute idéologie ou soumise à la corruption ;
- aux primes soumises à l’évaluation de la performance individuelle et financées par la sécurité sociale par transfert des économies réalisées par la baisse des cotisations retraite.

Nous exigeons le RETRAIT DES PROJETS DE REFORME DES RETRAITES et de la LPPR.

Nous appelons à une prochaine AG le jeudi 13 février de 12h à 14h (grand amphithéâtre d’entomologie, 43 rue Buffon) afin de définir les modalités de la lutte

Motion des membres de l’unité mixte de recherche PACEA (de la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie – UMR 5199), Université de Bordeaux, Centre national de la recherche scientifique, Ministère de la Culture

Les membres de l’UMR 5199 PACEA réunis en AG exceptionnelle le 5 février 2020, expriment leur opposition résolue à la plus grande partie des propositions formulées au sein des trois rapports commandés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en vue de l’élaboration de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) et à l’idéologie qu’elle sous-tend. https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145221/restitution-des-travaux-des- groupes-de-travail-pour-un-projet-de-loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la- recherche.html.
Nous souhaitons par ailleurs rappeler que les préconisations de ces trois rapports vont à l’encontre des propositions collectives exprimées par les UMR et le Comité National du CNRS (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02289205/document). Nous exprimons notre plus grande inquiétude concernant la préparation du projet de LPPR s’il devait s’appuyer sur ces rapports.
Cette motion s’inscrit dans la dynamique déjà initiée par de nombreux laboratoires, instituts, comités ou groupements de recherche et, notamment, dans la droite ligne des positionnements déjà exprimés par nos collègues des UMR AASPE, ISYEB, de la MSH Monde, de la CPCN, du GDR BioArcheoDat ainsi que des laboratoires de l’Université de Toulouse II-Jean Jaurès. Nous revendiquons notre attachement au modèle français de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et d’une recherche publique indépendante. Des mesures doivent être prises pour traiter les causes du « décrochage » de la recherche publique et pas uniquement ses symptômes.
Notamment, la question de l’attractivité de ce modèle, soulevée par l’un des groupes de travail composés pour animer la réflexion préalable au projet de loi (« Attractivité des emplois et des carrières scientifiques ») nous semble, telle qu’elle est posée, profondément biaisée. Si problème d’attractivité il y a, il repose avant tout sur la pénurie d’emplois statutaires pérennes d’ingénieurs, de techniciens, de chercheurs et d’enseignants-chercheurs. Le statut de chercheur tel qu’il existe aujourd’hui, au CNRS notamment, attire de très nombreux jeunes chercheurs (français ou étrangers, CDD ou sans contrat) qui viennent, chaque année, se porter candidat, exprimant par-là un choix fort : au-delà de salaires moins élevés, c’est, pour eux, une manière de fuir un système précarisant (modèles allemand et américain par exemple) et la garantie de mener une recherche dans un cadre dynamique, collaboratif, indépendant et serein, mais non moins excellent.
Motion adoptée à la majorité des votants (49 pour, 2 contre, 2 nuls) Le 5 février 2020

Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC). Université Paris Est Créteil

Nous, enseignants-chercheurs du département d’histoire de l’Université Paris-Est Créteil, membres du Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC), réunis le 5 février 2020, exprimons notre opposition aux réformes et projets de réformes en cours qui affectent le service public d’enseignement et de recherche.
Nous dénonçons la méthode choisie : une consultation sans concertation, le fossé entre les constats des acteurs et les préconisations technocratiques imposées par le haut, ainsi que le flou des procédures et du calendrier.
Nous nous opposons à tout projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui s’appuierait sur les préconisations publiées. Ces dernières privilégient excessivement les « crédits compétitifs » et les financements sur projets, au risque d’affaiblir les financements pérennes. Elles conduiraient, dans une logique concurrentielle nuisible et inefficace, à accentuer la concentration des financements au seul bénéfice de quelques établissements et équipes. Un tel projet de loi provoquera, par ailleurs, la détérioriation des conditions de travail de l’ensemble des personnels de l’ESR – enseignants-chercheurs,chercheurs, personnels BIATTS – : amplification de la contractualisation, entrée de plus en plus tardive dans une carrière stable, modulation des services des enseignants-chercheurs (déjà massivement rejetée en 2009), abandon possible de la référence aux heures de travail dans la définition statutaire des services.
Nous nous opposons à cette mise en concurrence généralisée des individus et des institutions, et aux cascades d’évaluations de type managerial qui lui sont liées. L’application de ces méthodes dans plusieurs pays européens a montré ses effets pervers, y compris sur la qualité de la recherche. Nous dénonçons les menaces pesant sur le Conseil national des universités (CNU) et sur les missions de qualification qui lui sont dévolues.
Nous demandons :

La prise en compte des propositions des acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur
un renforcement de l’emploi permanent et statutaire
une revalorisation salariale des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche
la hausse des budgets récurrents des équipes de recherche.
Par ailleurs, nous exprimons notre opposition à la réforme des masters MEEF et des concours auxquels ces masters préparent. Elle conduira à la dégradation générale de la formation des enseignants.
L’ensemble de ces réformes s’inscrit dans un processus plus général de grave mise en cause du service public et de la protection sociale, également à l’oeuvre dans la réforme des retraites.
Au nom de l’attachement à un service public de qualité pour tous, nous appelons à une mobilisation déterminée contre les projets évoqués précédemment. Nous invitons nos collègues :
à soutenir les formes de « visibilisation » des mouvements de protestation en cours dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche
à favoriser les échanges entre enseignants-chercheurs, étudiants et personnels BIATTS sur les réformes en cours et les revendications communes.
Motion adoptée à l’unanimité des présents et représentés, moins une abstention.

Deux motions du LABORATOIRE DE LINGUISTIQUE ET DIDACTIQUE DES LANGUES ÉTRANGÈRES ET MATERNELLES (Lidilem). Université de Grenoble

5 février 2020

Motion LPPR
Nous, membres du Laboratoire Lidilem, exprimons notre opposition résolue aux principales orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et qui risquent de se retrouver dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche en préparation. En effet, ces orientations risquent de poursuivre et d’aggraver les difficultés de nos universités et d’affaiblir la recherche française en systématisant la précarisation de ses personnels, en renforçant la mise en compétition des établissements et des chercheur.ses et en alourdissant la bureaucratisation de nos activités. La LPPR annonce des carrières hachées pour nos collègues les plus jeunes, en accentuant la précarité de leurs statuts. Associée à la réforme des retraites qui entraînera une réduction des pensions, ses orientations constituent une remise en cause fondamentale du statut des enseignants-chercheurs et entraineront une baisse d’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche. D’inspiration néolibérale, ces orientations mettent gravement en danger le service public de l’Université, déjà sévèrement affaibli par plusieurs années d’austérité budgétaire.
Contre cette logique, nous défendons une recherche créative et indépendante, basée sur la coopération et l’égalité territoriale plutôt que sur la concurrence et la concentration des moyens sur les sites dits d’excellence. Nous défendons un enseignement de qualité étroitement lié à la recherche, accessible au plus grand nombre, ce qui a fait l’attractivité et la performance de notre système pendant des décennies tant pour les étudiants français qu’étrangers. Nous rappelons que la France, avec 2,27 % du PIB investis pour la R&D en 2015 [1], est loin derrière la Corée du Sud (4,3 %), le Japon (3,3%), l’Allemagne (2,9%) et les Etats-Unis (2,8 %), une part importante de ses dépenses ayant par ailleurs été captée par les entreprises privées sous forme d’un Crédit d’Impôt Recherche dont l’efficacité est contestée [2]. Pour atteindre les 3 % d’investissements réclamés par la stratégie de Lisbonne, nous réclamons un plan pluriannuel de recrutement d’enseignant.e.s-chercheur.ses et de personnels administratifs, la revalorisation des traitements et salaires, l’augmentation du nombre de contrats doctoraux, la hausse des budgets récurrents des laboratoires et la préservation des 192 heures d’enseignements statutaires, seuls compatibles avec le maintien d’une activité de recherche dynamique à l’université et d’une véritable indépendance scientifique [3].

[1] https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid56383/grands-chiffres-de-la-recherche.html
[2] https://www.snesup.fr/sites/default/files/fichier/cneser-ces-cir-20190416-vote.pdf
[3] https://aoc.media/opinion/2020/01/27/universitaires-la-fin-de-lindependance/

Motion Réforme des retraites
Nous, membres du Laboratoire Lidilem, exprimons notre rejet du projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement Philippe. Ce projet, outre les incertitudes juridiques qu’il comporte, et qui ont été pointées par le Conseil d’État, fait peser sur le système par répartition un risque de faillite à moyen terme [1][2]. Le report inévitable de l’âge d’équilibre aboutira mécaniquement à une diminution moyenne du taux de remplacement (niveau de la retraite par rapport au dernier salaire) [3]. Contrairement aux objectifs affichés par le gouvernement, cette réforme vise sans le dire à élargir progressivement le marché des fonds de pension [4], comme en témoigne l’exonération de cotisation pour les salaires au-delà de 120 000 euros. En outre, pour les fonctionnaires, dont les traitements sont en moyenne plus bas que dans le secteur privé à qualification égale [5], et dont les carrières sont ascendantes, le nouveau système se traduira par une diminution drastique du niveau des retraites. Après des années de gel du point d’indice, il s’agit d’une nouvelle atteinte aux services publics, dont la qualité dépend de l’investissement de l’État et de l’attractivité des carrières. En tant qu’universitaires attachés à un service public de l’enseignement et de la recherche de qualité, ouvert à toutes et tous, garant de l’indépendance tout autant que de la performance scientifique, nous demandons le retrait immédiat de cette réforme.

[1] du fait de la diminution globale des cotisations patronales (de 24 % à 17% environ) qui ne sera pas compensée par l’augmentation prévue des cotisations salariales, https://www.alternatives-economiques.fr/guillaume-duval/reforme-risque-de-desequilibrer-fortement-financement-retraites/00091464
[2] https://www.retraite.com/reforme-retraite/taux-de-cotisation-vieillesse-dans-le-nouveau-systeme-de-retraite.html
[3] https://blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2019/11/30/la-valeur-du-point-ne-pourra-pas-baisser-mais-le-niveau-de-votre-pension-si
[4] https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/enfin-des-fonds-de-pension-en-france-1128461
[5] https://www.liberation.fr/debats/2020/01/14/les-fonctionnaires-sacrifies-sur-l-autel-du-systeme-universel-de-retraites_1772791


4 FÉVRIER

Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols (METIS). UMR 7619 Sorbonne Université-CNRS

Les personnels de l’UMR 7619 METIS, réunis en assemblée générale ce mardi 4 février 2020, affirment l’importance d’une recherche publique indépendante face aux défis environnementaux actuels, qui sont au cœur des activités de notre laboratoire, tant en recherche qu’en enseignement. A ce titre, nous sommes très inquiets de l’évolution de l’enseignement supérieur et de la recherche publics en France, telle qu’esquissée dans le projet de LPPR, en prolongement des réformes initiées depuis la loi LRU de 2007. Le système actuel qui repose de plus en plus sur la précarité et le travail gratuit n’est plus viable : il fragilise l’Université, ses personnels et ses étudiants.

La LPPR s’affiche comme une « loi ambitieuse, inégalitaire – oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne » (dixit Antoine Petit, le PDG du CNRS). Les rapports des groupes de travail installés par le gouvernement promettent, en vrac, le renforcement de la précarité (contrats de chantier, tenure track), la modulation des services des enseignants-chercheurs (avec suppression de la clause d’accord des intéressés), la suppression de la procédure de qualification par les CNU, de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement et donc de la rémunération des heures complémentaires, la dépendance des primes individuelles à l’évaluation par l’HCERES des laboratoires, une augmentation importante des frais d’inscription à l’Université, et la baisse des crédits récurrents au profit de financements « sur projets » ou privés. Ce dernier point porte un risque évident de réduire l’indépendance des chercheurs et enseignants du supérieur par rapport à ces financeurs privés, en particulier sur des problématiques très sensibles comme les transformations environnementales et sociétales.

Ces menaces s’ajoutent au désengagement de l’Etat vis-à-vis des services publics et des carrières de leurs agents (fonctionnaires et contractuels), via la stagnation du point d’indice depuis 2010, qu’accentuera encore le projet de réforme du système des retraites. Les promesses de compensations salariales données par le gouvernement dans ce projet de loi sont trop imprécises pour être crédibles, comme le souligne le Conseil d’Etat (article 29 page 16 de son avis).

Cet ensemble de réformes constitue une attaque sans précédent contre d’une part la structure et le pluralisme de l’ESR français, et d’autre part nos conditions d’emploi et celles que peuvent espérer les étudiants que nous formons. Les conséquences prévisibles seront un accroissement de la dépendance de l’ESR vis-à-vis du secteur privé, l’appauvrissement de la diversité des découvertes scientifiques françaises, ainsi que le tarissement rapide des forces vives de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Ces conséquences sont d’autant plus inquiétantes qu’elles vont à l’encontre, selon nous, des enjeux actuels de la recherche en environnement qui occupe notre laboratoire.

Nous nous déclarons donc laboratoire en lutte et soutenons les actions qui s’organisent pour populariser les revendications de l’ESR (motions de la CPCN, de nombreuses sections du CNU et sociétés savantes, tribune des directeurs de laboratoire dans le Monde, etc.) et contribuer à une mobilisation efficace de notre communauté. Nous interpellons aussi nos tutelles pour qu’elles se saisissent de ces sujets, relayent nos inquiétudes auprès des ministères concernés, et obtiennent qu’ils intègrent des représentants de l’ESR (syndicats, CPCN, CP-CNU) aux discussions sur l’élaboration de la LPPR, qui se tiennent actuellement à huis clos.

Cette motion a été proposée par vote électronique à l’ensemble des membres de l’UMR METIS (45 permanents + contractuels et doctorants) et rassemblé 56 votes exprimés, avec 94.6 % pour, 1.8 % contre, et 3.6% blanc.

Centre d’économie et de sociologie appliquées à l’agriculture et aux espaces ruraux CESAER (UMR 1041) AgroSup Dijon-INRA-CNRS

Les personnels du CESAER, réunis en assemblée le 4 février se joignent à la mobilisation nationale contre la LPPR et la réforme des retraites (cf. motion votée le 28 janvier 2020). Au regard des actions proposées par la coordination nationale des universités, plusieurs modalités d’actions sont votées pour nous permettre de les mettre en place dès maintenant, à notre échelle.
Une grève des fonctions administratives, dont l’enjeu est de bloquer le travail de nos institutions pour qu’elles prennent actes de nos prises de position, est facile à mettre en place. Soyons nombreux.ses à nous y mettre :
- Une grève effective, le 5 mars, par solidarité avec la mobilisation interprofessionnelle et pour garder du temps pour préparer la mobilisation. Préparons pour les autres journées la solidarité par les contributions aux caisses de grève locales et interprofessionnelles.
- Boycott des manifestations institutionnelles (Salon de l’agriculture et autres réunions publique…)
- Un arrêt des remontées d’information à nos directions Agrosup, DGER et INRAE (hors intérêt crucial pour le labo : demande de postes et de bourses de thèse)
- Un arrêt de la participation au travail d’expertise et de conseil auprès des décideurs et autres organismes externes ou une participation exprimant notre position (envoi et explication des mobilisations actuelles).
- Une signature de nos mails mentionnant notre mobilisation contre la LPPR (type : Attention danger LPPR= mort de l’ESR publics).
L’ensemble des présent.e.s à la réunion de mobilisation a décidé d’appliquer ces modes d’actions, ce qui rend illégitimes toutes décisions du conseil scientifique et du conseil de gestion de nos départements et des conseils et réunions de nos tutelles.
Nous demandons une mise à l’ordre du jour du prochain conseil de laboratoire :
- Une discussion sur les conditions de travail des contractuels et précaires du laboratoire ;
- Une demande au Directeur d’unité de mettre en application les décisions votées lors de l’assemblée générale du 28 janvier et de celle du 4 février.
Nous demandons au laboratoire de diffuser notre motion du 28 janvier sur le site internet du laboratoire et à nos départements de diffuser nos décisions dans la lettre de communication interne.
Nous participerons aux assemblées et réunions de mobilisation inter-labos et du campus, et à la coordination nationale du 6-7 mars. Nous préparons de nouvelles actions et de nouvelles étapes pour obliger nos hiérarchies en cas de maintien en l’état de la réforme des retraites et de la LPPR.
Nous appelons à une réunion avec des collègues de nos institutions, présents dans d’autres laboratoires. Nous proposons notamment aux chercheurs INRAE des départements de se réunir prochainement pour préparer le boycott du renouvellement des instances internes (CSS, CSD…).
La mobilisation ne fonctionnera que si nous sommes une majorité à nous y mettre ! Parlons-en entre nous et autour de nous !

Motion du Laboratoire Jean Perrin, CNRS/Sorbonne Université, sur la LPPR

Les membres du Laboratoire Jean Perrin (LJP) partagent les inquiétudes de la Conférence des Présidents du Comité National de la Recherche Scientifique (CPCN) [1] concernant les premières orientations de la Loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR).

Réunis en Assemblée générale le 4 février 2020, nous demandons à ce que le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche réponde aux revendications ci-dessous, essentielles pour l’avenir de la recherche scientifique en France. La présente motion a été votée avec 24 votes pour, 0 votes contre et 2 abstentions. Nous invitons nos collègues d’autres laboratoires à se mobiliser pour que ces demandes soient entendues et à soutenir la motion de la CPCN sur ce lien (https://www.c3n-cn.fr/soutien).

Nous sommes convaincus que la recherche publique en France a besoin de plus de moyens, en particulier pour augmenter l’emploi scientifique statutaire. Ceci est vrai à la fois pour les chercheurs, les enseignants-chercheurs et pour le personnel de support à la recherche. Ainsi, les effectifs de la recherche publique française ont baissé de 3600 postes, soit 8%, en 6 ans, tandis que le recrutement d’enseignants-chercheurs baissaient de 30 à 40% alors même que les effectifs étudiants augmentaient significativement [2].

Nous pensons que cette augmentation des moyens ne doit pas être associée à une augmentation de la compétition entre personnels et à leur précarisation. Comme nous l’avons exprimé dans la contribution du laboratoire au débat de la politique de la recherche en Avril 2019 [3], un facteur fondamental de l’attractivité de la recherche française est de proposer des postes permanents dès l’âge de 30 ans, ce qui permet de conjuguer une recherche de grande qualité et de bonnes conditions de travail. En ce sens, contrairement aux premières orientations de la LPPR, nous sommes opposés au développement de contrats de type "tenure track".

Nous nous associons à la CPCN pour demander :

1) une augmentation des financements de la recherche publique, pour atteindre 1% du PIB le plus rapidement possible,

2) une augmentation des moyens pour l’université qui permette d’atteindre une dépense par étudiant de l’ordre de celle consacrée aux classes préparatoires (soit 70% supérieure à son montant actuel).

Ceci doit se traduire notamment par :

3) la création de plusieurs milliers de postes par an de titulaires dans l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR),

4) l’augmentation au soutien de base des laboratoires,

5) ce déploiement de nouveaux moyens doit également s’accompagner d’une incitation à davantage de coopération et à la limitation des mécanismes de compétition, qui au travers des multiples appels d’offres et primes individuelles, minent les principes mêmes de l’ESR. Cette coopération entre personnels s’avère à nos yeux essentielle pour réussir la transition environnementale de l’ESR et de la société dans son ensemble.

[1] Motion de la CPCN du 17 janvier 2020, contribution du Comité national au débat de la politique de la recherche, printemps 2019, http://www.c3n-cn.fr/sites/www.c3n-cn.fr/files/u88/Propositions_Comitenational_Juillet-2019.pdf
[2] Rapport Groupe de travail 2 Attractivité des emplois et des carrières scientifiques, 2019
[3] http://www.labos.upmc.fr/ljp/Documents/Users/gdebregeas/propositions_LJP_Loi_Recherche_2019.pdf

Motion de Confluences, la Structure Fédérative de Recherches en lettres, langues, sciences humaines et sociales. Université d’Angers

4 février 2020

Confluences, la Structure Fédérative de Recherches en lettres, langues, sciences humaines et sociales de l’Université d’Angers a organisé le 4 février 2020 une réunion d’information et de débat autour du projet de Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR) qui a réuni des enseignant·es-chercheur·es, des personnels BIATSS, des doctorant·es, des post-doctorant·es et des jeunes docteur·es.

Attaché·es à une recherche et à un enseignement supérieur publics de qualité, nous nous inscrivons pleinement dans la mobilisation générale contre le projet de LPPR. Nous dénonçons la déconstruction de l’Enseignement supérieur et de la recherche qu’il opère, contraire à l’organisation d’une recherche publique promouvant les valeurs d’égalité et d’émancipation. Nous considérons effectivement que la LPPR en préparation, loi « inégalitaire » et « darwinienne » (selon les mots d’Antoine Petit, le PDG du CNRS), induirait, dans le contexte d’une baisse continue des moyens et d’une surcharge de travail structurelle des personnels, une dégradation nette de nos statuts et de nos conditions de travail :

- une précarisation généralisée par la remise en cause du statut national des enseignant·es-chercheur·es (dispositifs de tenure tracks, CDI de chantier) et la contractualisation des jeunes chercheur·es ;

- un renforcement de la concurrence et des inégalités entre les enseignant·es-chercheur·es (rémunérations « au mérite », fin du plafond statutaire de 192hTD d’enseignement, basculement du calcul des heures TD en ECTS, définition des services par les composantes) ainsi que l’emprise des logiques managériales au sein de l’université ;

- une atteinte aux principes de démocratie universitaire par la diminution des prérogatives du Conseil National des Universités (CNU) et l’élaboration d’instances de moins en moins collégiales (CSRI) ;

- un renforcement des logiques de financement de la recherche par appels à projets au détriment des crédits récurrents alloués aux laboratoires ;

- une séparation croissante de la formation et de la recherche ;

- une dégradation de la qualité de la formation doctorale et des conditions de réalisation du doctorat, ainsi qu’une transformation de ses objectifs.

Pour ces raisons, les membres de la SFR Confluences se déclarent mobilisés contre ce projet de réforme et appellent à :

- organiser une Assemblée Générale de l’ensemble du personnel : enseignant·es-chercheur·es, enseignant·es, chercheur·es, personnels ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé et des bibliothèques (BIATSS).

- se positionner clairement sur le projet de réforme au sein des laboratoires, départements, revue et autres cercles universitaires

- ouvrir des espaces d’information et de réflexion auprès des étudiant·es.

- faire circuler les appels à la grève, les informations concernant ces projets de réforme et les liens vers les caisses de grève permettant la poursuite de la mobilisation

La motion est votée à l’unanimité des 55 membres présent·es.


3 FEVRIER

Motion du CIHAM (UMR 5648, (Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux). Université Lyon 2

Le Conseil de Laboratoire du CIHAM réuni le 3 février 2020 affirme être solidaire du
mouvement social contre la réforme des retraites et exprime sa vive inquiétude face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Ces rapports préfigurent l’accélération du démantèlement du service public et de
l’enseignement supérieur et de la recherche et les orientations qu’ils soutiennent vont
aggraver les inégalités de statut et de condition entre les personnels, sans donner de
perspectives ambitieuses au rôle de la recherche dans notre société. Nous attirons notamment l’attention sur l’accroissement potentiel de la précarisation, que nous considérons très préoccupante, des personnels de soutien à la recherche, des jeunes chercheurs et chercheuses non titulaires (doctorant·e·s, jeunes docteur·e·s, post-doctorant·e·s, vacataires…), déjà fragilisé·e·s par d’autres réformes (loi assurance-chômage).

Nous nous engageons pour la défense du principe de solidarité et du service public, et de la gratuité de l’enseignement supérieur. Nous défendons la pluralité des acteurs de la recherche et des orientations disciplinaires en refusant toute logique de simplification et de hiérarchisation des savoirs et des financements à la recherche. Nous nous opposons à la politique de fragmentation, de précarisation et de contractualisation que la recherche sur projet à court et moyen terme implique pour les personnels scientifiques et pour les personnels de soutien à la recherche. Nous rejetons la compétition entre disciplines, chercheurs et établissements et défendons la coopération scientifique comme une valeur fondamentale, y compris pour l’efficacité même de la recherche.

En solidarité avec de très nombreux laboratoires de recherche, et à la suite de l’ « Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur », nous demandons au gouvernement d’organiser une véritable concertation, afin de définir collectivement les conditions d’une refondation ambitieuse et juste de l’enseignement supérieur et de la recherche, tout en déterminant un calendrier et des moyens précis.

Nous appelons chacune et chacun à s’informer, participer aux séminaires et aux assemblées générales de mobilisation, à prendre part aux manifestations et à réfléchir à des actions collectives efficaces.

Motion votée à la majorité des présents.

Motion du Centre Norbert Elias (UMR 8562 CNRS-EHESS-UAPV-AMU)

Les membres du Centre Norbert Elias sont solidaires du mouvement social contre la réforme des retraites et expriment leur vive inquiétude face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ces rapports préfigurent l’accélération du démantèlement du service public et de l’enseignement supérieur et de la recherche et les orientations qu’ils soutiennent vont aggraver les inégalités de statut et de condition entre les personnels, sans donner de perspectives ambitieuses au rôle de la recherche dans notre société. Nous attirons notamment l’attention sur l’accroissement potentiel de la précarisation, selon nous très préoccupante, des personnels de soutien à la recherche, des jeunes chercheurs et chercheuses non titulaires (doctorant·e·s, jeunes docteur·e·s, post-doctorant·e·s, vacataires…), déjà fragilisé·e·s par d’autres réformes (loi assurance-chômage).

Nous nous engageons pour la défense du principe de solidarité et du service public, et de la gratuité de l’enseignement supérieur. Nous défendons la pluralité des acteurs de la recherche et des orientations disciplinaires en refusant toute logique de simplification et de hiérarchisation des savoirs et des financements à la recherche. Nous nous opposons à la politique de fragmentation, de précarisation et de contractualisation que la recherche sur projet à court et moyen terme implique pour les personnels scientifiques et pour les personnels de soutien à la recherche. Nous rejetons la compétition entre disciplines, chercheurs et établissements et défendons la coopération scientifique comme une valeur fondamentale, y compris pour l’efficacité même de la recherche.

En solidarité avec de très nombreux laboratoires de recherche, et à la suite de l’ « Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur », nous demandons au gouvernement d’organiser une véritable concertation, afin de définir collectivement les conditions d’une refondation ambitieuse et juste de l’enseignement supérieur et de la recherche, tout en déterminant un calendrier et des moyens précis.

Nous appelons chacune et chacun à s’informer, participer aux séminaires et aux assemblées générales de mobilisation, à prendre part aux manifestations et à réfléchir à des actions collectives efficaces.

Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH)

L’assemblée générale des personnels de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, toutes catégories confondues (doctorants, chercheurs, enseignants chercheurs, ITA, BIATS), réunie le 3 février 2020, rejoignant les nombreuses motions et déclarations des laboratoires de son périmètre, des départements d’enseignement et des écoles doctorales, affirme son opposition catégorique aux préconisations des rapports ministériels en vue d’une loi de programmation de la recherche (LPPR), qui sont en contradiction avec les propositions énoncées par les différentes organisations professionnelles de la recherche.
Ces préconisations, partant de constats justes – financement insuffisant de la recherche publique, tarissement des emplois statutaires, faible attractivité de la recherche due à la faiblesse des rémunérations et à la dégradation des conditions de travail –, proposent des dispositions qui ne peuvent qu’aggraver la situation préoccupante de la recherche française :
- Au lieu de mettre à niveau le financement pérenne des unités, seul gage d’indépendance et de fécondité de l’activité scientifique, elles promeuvent la mise en compétition systématique des équipes et des personnes à travers le développement de la recherche sur projet et la multiplication des procédures d’évaluation externe.
- Au lieu d’ajuster les recrutements de personnels titulaires, dont les libertés académiques sont garanties par le statut de fonctionnaire, à l’évolution des besoins en matière de développement scientifique et d’encadrement d’un effectif étudiant en hausse, elles multiplient le recours aux emplois précaires, CDI de chantiers et tenure-tracks appelés notamment à remplacer les maîtres de conférence, accroît et prolonge la précarité des jeunes chercheurs.
- Au lieu de favoriser l’activité de recherche en libérant le temps des chercheurs et enseignants-chercheurs, elles portent atteinte à leur statut en imposant aux premiers des tâches d’enseignement et aux seconds la modulation à la hausse de leur service d’enseignement, au détriment de leur mission de recherche.
- Au lieu de procéder à la nécessaire revalorisation des salaires, elles envisagent la mise en place d’un système de primes – sans les chiffrer -, contrepartie de tâches supplémentaires non définies et d’allégeances à des orientations échappant à l’emprise de la communauté scientifique.
Le projet que dessinent ces préconisations est un projet régressif, inspiré par une idéologie managériale contraire à la science, qui exige au contraire liberté, sérénité, temps long. Il est particulièrement destructeur pour les sciences de l’homme et de la société. Il constitue une atteinte sans précédent contre la fonction publique dans le domaine de la recherche et de l’enseignement supérieur, contre la maîtrise épistémologique et institutionnelle de la communauté scientifique sur l’exercice des professions qui la composent. L’assemblée générale affirme que la politique de la recherche doit au contraire être définie par la communauté scientifique elle-même, en toute indépendance et dans le respect de l’éthique.
Les personnels de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme réunis en assemblée générale demandent le retrait de ce projet et l’ouverture d’un vrai débat national sur le devenir de la recherche. Ils demandent également que le gouvernement prenne en matière économique des engagements fermes et chiffrés, qui soient à la hauteur des enjeux. Ils revendiquent une amélioration de leurs rémunérations qui prenne la forme d’augmentations salariales, et non de primes aliénantes. Ils réaffirment leur attachement à la gestion collégiale des recrutements et des carrières, par des instances nationales élues.
D’autre part, ils constatent que le projet de LPPR s’inscrit dans le contexte plus large d’un ensemble de « réformes » de nature à dissoudre le contrat social, en particulier la « réforme » du système des retraites qui, outre qu’elle organise l’appauvrissement programmé de l’ensemble des salariés au terme de leur carrière professionnelle – singulièrement les fonctionnaires et ceux qui accèdent à l’emploi après de longues études –, substitue au principe du salaire continué la logique archaïque de l’épargne : ils demandent le retrait de cette « réforme », qui imposerait à la société française un recul de plus de trois quarts de siècle.
Les personnels de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme réunis en assemblée générale appellent tous leurs collègues à rejoindre les mobilisations en cours, notamment la coordination nationale « Facs et Labos en lutte », à participer aux journées de grève, aux manifestations nationales, aux assemblées générales et aux actions revendicatives décidées par celles-ci. Ils affirment leur soutien aux actions, notamment de grève, menées au sein des institutions scientifiques et de leurs différents services, tels que l’open-edition. Ils appellent également chacun à contribuer à la caisse de solidarité avec les grévistes de l’université d’Aix-Marseille (https://www.lepotsolidaire.fr/pot/5bn8ibvh)

Motion du laboratoire Babel (Université de Toulon)

Nous, membres du Conseil de laboratoire BABEL EA 2649 (langues, littératures, civilisations & sociétés), réunis ce lundi 3 février 2020, nous déclarons mobilisé·e·s contre le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), dont les orientations figurent dans trois rapports récemment remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. La lecture de ces rapports est alarmante :
- le projet de loi envisagé remet en cause de manière fondamentale le statut des enseignant·e·s-chercheur·e·s (suppression de la clause d’accord des intéressé·e·s pour la modulation du service, fin de la référence aux 192 heures TD et donc du paiement des heures complémentaires) ;
- il menace d’accroître la précarisation de tous les personnels avec généralisation des CDD, multiplication des recrutements sur missions ponctuelles et mise en place d’un système de titularisation conditionnelle (tenure track) ;
- il ouvre la voie au localisme et aux inégalités de traitement en réduisant le rôle des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi des carrières ;
- il tente d’imposer à l’université « le déploiement d’une […] culture du management et de l’évaluation » qui lui est profondément étrangère et une logique délétère de concurrence généralisée (évaluation sur des critères étroits de productivité inadaptés à la recherche comme à l’enseignement).
De telles dispositions ne répondent en rien à la crise aiguë que traverse l’université (postes gelés, conditions de travail dégradées, personnels sous pression, précarité des étudiant·e·s et des personnels contractuels) et laissent au contraire présager son aggravation.
Parce qu’il poursuit le même objectif politique, nous nous opposons également au projet de réforme des retraites, déjà contesté dans la rue depuis le 5 décembre 2019. Pour toutes et tous, cette réforme signifie une baisse du niveau des pensions, l’allongement de la durée des carrières et un affaiblissement du système par répartition – fondé sur la solidarité entre générations – au bénéfice d’un système par capitalisation. L’adoption d’un régime par points prétendument universel n’est rien d’autre qu’un nivellement des retraites par le bas qui nuira à l’attractivité de la fonction publique et donc à la qualité des services publics, celui de l’éducation notamment.
Comme d’autres laboratoires de recherche, nous nous joignons au mouvement social. Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire, personnels et étudiant·e·s, à lutter collectivement contre ces deux projets de loi en participant aux actions et assemblées générales locales et aux journées de mobilisation nationale à venir

Motion votée à l’unanimité le 3 février 2020.

MOTION DU CREDO (UMR 7308) CONTRE LE PROJET DE LA LOI DE PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE LA RECHERCHE (LPPR)

Dans le contexte des mobilisations actuelles contre la réforme des retraites et l’élaboration de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), le Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie (CREDO, UMR 7308) s’associe au mouvement de protestation des laboratoires de recherches, départements d’université, revues académiques et Conférence des présidents des sections du Comité National (CPCN). Les orientations de la LPPR précarisent la recherche publique française et risquent d’empêcher les personnels scientifiques – chercheur·e·s, enseignant·e·s-chercheur·e·s, ingénieur·e·s et technicien·ne·s –, d’exercer leur profession et de remplir leur mission de service public.
En tant qu’Océanistes, nous avons constaté au cours de ces 20 dernières années les effets délétères de la politique de recherche sur projets et de la mise en concurrence dans les universités australiennes. De cet avenir nous ne voulons pas, ni pour les personnels statutaires d’aujourd’hui ni, et encore moins, pour les générations à venir. Si le fonctionnement des universités et des instituts de recherche est à réinventer sur la base du constat très inquiétant que nous partageons tous, ceci ne peut se faire qu’à partir de propositions mûrement réfléchies par notre communauté.

MOTION du CERCLL (Centre d’études des Relations des contacts linguistiques et littéraires) de l’Université de Picardie, votée le 3 février 2020

Ayant pris connaissance des trois rapports de préparation à la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et des déclarations de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, les membres de l’Unité de recherche UPJV 4283 CERCLL de l’Université de Picardie – Jules Verne, réunis en assemblée générale le vendredi 31 janvier 2020, prennent acte des différentes menaces qui pèsent sur l’enseignement supérieur et la recherche et tiennent à faire savoir leur vive opposition :
- Aux orientations définies dans les dits rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de la LPPR (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »).
- À toute mesure tendant à mettre en cause le statut des enseignants-chercheurs (suppression du référentiel des 192 h, imposition de la modulation des services, suppression des heures complémentaires),
- À toute mesure institutionnalisant la précarité des emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche par la normalisation des contrats à durée déterminée (Cf. « CDI de projet » ou de « chantier », tenure- tracks, augmentation des vacations déjà fort nombreuses, etc.),
- À toute diminution ou privation de dotations pérennes susceptibles de financer les recherches fondamentales sur lesquelles s’adosse la réalisation de projets de recherche et à l’exclusivité des financements par projets,
- À une mise en concurrence encore accrue des laboratoires et des chercheur.e.s et à la limitation de la liberté de la recherche.
- À l’institutionnalisation d’une université française à plusieurs vitesses, contraire au principe républicain de l’égalité des chances sur tout le territoire.

Les membres du CERCLL tiennent à rappeler leur profond attachement :
- À la mission publique d’enseignement et de recherche, indissociables l’un de l’autre, ouverte à tou.te.s les citoyen.ne.s,
- À la mission de recherche publique, critique, libre et indépendante de tout pouvoir, ce pour garantir le fonctionnement démocratique de notre société,
- Aux structures paritaires d’évaluation.

Les membres du CERCLL partagent les vives inquiétudes exprimées par nombre de laboratoires, sociétés savantes, organisations scientifiques (CPCN, CP-CNU, etc.), revues, universités, grands établissements et organismes de recherche concernant la LPPR.
Ils tiennent par ailleurs à manifester leur solidarité aux mouvements sociaux actuels et s’opposent fermement aux projets du gouvernement suivants :
- la réforme du lycée et du baccalauréat,
- la réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire (MEEF, CAPES),
- la loi de Transformation de la Fonction publique,
Adossés au projet de réforme des retraites ces lois et projets sont autant d’atteintes graves au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche déjà mis à mal depuis plus de dix ans.
Afin que soit sauvegardé le modèle d’excellence de l’enseignement supérieur et de recherche français, les membres du CERCLL :
- appellent la Présidence de l’Université de Picardie à faire part à la CPU de leur refus de la LPPR telle qu’elle se profile.
- ont mandaté une délégation à la coordination nationale des « facs et labos en lutte » à la bourse du travail de Saint-Denis les 1er et 2 février,
- s’associent à tous les mouvements en cours et invitent tous les membres de leur unité à faire entendre leur voix afin d’obtenir de la future loi qu’elle garantisse les moyens nécessaires aux missions essentielles d’enseignement et de recherche qui sont les leurs.

Motion du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS EA4471) de l’Université de Paris (Descartes) réuni le 03 février 2020

Nous, membres du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS EA4471), réunis en Assemblée Générale extraordinaire, soutenons la motion votée en AG de l’Institut de Psychologie le 28 janvier 2020 et nous déclarons en lutte contre la réforme des retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
Nous refusons :
- le projet de réforme des retraites
- la généralisation du financement par projet, facteur d’une concurrence généralisée qui creuse les inégalités existantes
- la casse du statut de fonctionnaire (refus des CDI de chantier, des recrutements tenure-track qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF)
Nous demandons :
- une augmentation des dotations de base des équipes scientifiques, garantie de liberté académique, de qualité et d’ouverture de la recherche
- la titularisation des précaires qui remplissent des fonctions pérennes
- un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de la mission de service public que nous assurons
- la revalorisation générale des carrières par une augmentation du point d’indice et non par le biais de primes
Nous appelons en conséquence l’ensemble des membres de la communauté universitaire à rejoindre les mobilisations nationales et locales et nous nous déclarons Labo en lutte.
A l’unanimité des présent·e·s.

Centre d’Étude sur les Littératures Étrangères et Comparées (CELEC)- Saint-Etienne

Suite à un temps d’informations et d’échanges sur les rapports préparatoires à la LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche), nous, enseignant-e-s, chercheur-e-s et enseignant-e-schercheur-e-s du CIEREC et du CELEC de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, réunis le 3 février 2020, avons voté la motion suivante :
nous nous associons à la mobilisation en cours depuis plusieurs mois dans les universités françaises contre la future Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche (LPPR). Les orientations contenues dans les trois rapports préparatoires à cette loi (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « recherche partenariale et innovation ») témoignent d’une méconnaissance de l’université et de son fonctionnement et d’une vision entrepreneuriale qui menacent gravement nos conditions de travail et de vie, mais aussi la qualité de la recherche et celle de la formation des étudiant-e-s. L’Université est confrontée depuis plusieurs années à des problèmes récurrents dont nous sommes les témoins au quotidien. Nous déplorons notamment :

le manque de personnel,
le sous-encadrement des étudiant-e-s,
le recours croissant aux contractuel-le-s et aux vacataires,
la précarisation des personnels enseignants et de recherche,
la surcharge de tâches administratives,
la baisse des dotations pérennes au profit des financements sur projet.
Loin de résoudre ces difficultés, le projet de Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche les aggrave en poursuivant la dégradation des conditions de travail avec :
la modulation des services sans accord de l’enseignant-e-chercheur-e et la suppression du référentiel des 192h,
la mise en concurrence des chercheur-e-s uniquement via les financements sur appels à projet,
la limitation, voire la disparition des financements pérennes,
la remise en cause de la liberté statutaire des chercheur-e-s,
la précarisation de tous les personnels de l’ESR et notamment des jeunes chercheur-e-s déjà affectée-s par la réforme en cours sur les retraites
la disparition annoncée du corps des maîtres de conférences via la mise en place de CDI de projet et de tenure tracks de 5 à 7 ans
la fragilisation des statuts de doctorant-e et de postdoctorant-e.
Aux préconisations inscrites dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche s’ajoutent par ailleurs d’autres projets de réformes qui en intensifieront encore les effets dévastateurs sur le plan de la qualité de nos formations, de la recherche, et de la condition de vie des personnels au sein de l’université, comme celui de la réforme du CAPES : disparition des contenus disciplinaires, baisse du niveau de la formation et précarisation des étudiant-e-s stagiaires.
Face à ces mesures que nous jugeons inacceptables, nous sommes très inquiet-e-s concernant l’avenir de nos étudiant-e-s et des formations des départements Arts, Lettres et Langues. Ce projet de réforme contribue ainsi à réduire l’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche publics et à dégrader son apport sociétal.
Aussi, nous exigeons le retrait des projets de la LPPR, de la réforme du CAPES, ainsi que de la réforme des retraites qui oeuvrent à la profonde dégradation du service public de l’enseignement et de la recherche.
Suite au vote de cette motion, nous encourageons l’ensemble des collègues à la grève des responsabilités administratives.

Centre d’Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS)

L’UMR CERAPS, réunie en Conseil de laboratoire, appelle à la mobilisation et à la grève
de la recherche pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de
programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
En conséquence, le Conseil de laboratoire appelle dès à présent les collègues à :

se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence (selon la suggestion ci-après) : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat »
pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.),
relayer à l’échelle des départements pédagogiques la mobilisation sous la forme de différentes actions (demande de report des examens, réunion d’information auprès des étudiants, grève des enseignements, rétention des notes, etc.)
Par ailleurs, les enseignant.es-chercheur.es, personnels administratif et technique et chercheur.es CNRS en lutte de l’UMR CERAPS vont mettre en place dans les prochains jours un espace de mobilisation à l’université de Lille, en vue de la création d’une université populaire de lutte.
Contre la réforme des retraites, contre la LPPR, vive le service public de la recherche, vive l’université ouverte !

Centre d’études et de recherches de science administrative (CERSA)

Les membres du CERSA s’associent aux inquiétudes suscitées par la réforme annoncée de l’enseignement supérieur et de la recherche sous la forme d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Même si le détail de cette loi n’est pas encore connu, il nous semble que la procédure suivie comme les orientations ou propositions actuellement évoquées pourraient conduire à fragiliser encore un peu plus un milieu académique affecté depuis plusieurs années par une baisse des postes et des moyens, par une précarisation des carrières concernant les chercheurs et enseignants-chercheurs, les doctorants comme les personnels administratifs et par la transformation des modalités de financement de la recherche.
Sur la procédure engagée, la réforme annoncée nous paraît en effet caractérisée par une absence de concertation préalable qui en questionne la légitimité. La publication de trois rapports préparatoires ne saurait suffire à produire des diagnostics et à satisfaire aux propositions qui sont portées depuis longtemps par les organisations représentatives et les collectifs mobilisés au sein de la communauté académique. Il nous semble donc nécessaire de nous associer, comme nous l’avons déjà fait, aux initiatives qui visent à demander à Madame la ministre un moratoire sur la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche et l’organisation d’Etats généraux de la Recherche.
Cela nous paraît d’autant plus urgent que certaines des propositions avancées dans les rapports pourraient contribuer encore une fois à aggraver plus qu’à résoudre les problèmes que connaissent les personnels et institutions d’enseignement et de recherche. Qu’il s’agisse des moyens donnés aux organismes de recherche et aux universités, des statuts de ceux qui y travaillent, du poids accru des procédures et tâches administratives ou de la diminution continue des recrutements, aucun de ces éléments ne semblent pouvoir être corrigés par les propositions souvent volontairement floues qui circulent. Au contraire, la contractualisation accrue des modes de recrutement, la fragilisation des statuts et des carrières, l’accent mis sur des institutions dites « d’excellence » comme l’invocation vague à un recours accru aux financements privés de chaires universitaires et de programmes de recherche nous semblent aller à l’encontre de la préservation souhaitable d’un service public de la recherche pérenne dans toutes les disciplines (en particulier dans les sciences sociales) et d’un enseignement supérieur de qualité et ouvert à tous. Appliquées dans d’autres pays, plusieurs des réformes envisagées ont d’ailleurs eu des effets délétères durables sur les institutions et sur les personnels en accentuant les disparités territoriales et disciplinaires, tout en aggravant les inégalités entre étudiants, personnels et institutions.
Dans l’attente des propositions définitives, les membres du CERSA appellent par conséquent à la vigilance et à la mobilisation des expertises et des personnels pour encourager à l’adoption d’autres propositions de réforme adaptées aux enjeux et aux fragilités depuis longtemps identifiés.

HydroSciences Montpellier (HSM)

Le personnel de l’UMR HydroSciences Montpellier, réuni en assemblée générale, tient à manifester sa très vive inquiétude face au pré-projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche.
Le gouvernement reprend à son compte les constats de sous-financement de la recherche et de crise de l’emploi scientifique unanimement partagés par la communauté, mais il s’apprête à y répondre avec des solutions inacceptables, qui généralisent la compétition à tous les niveaux, renforcent la précarité de l’emploi, assortissent les financements aux évaluations des laboratoires et des équipes, et concentrent les moyens sur quelques domaines jugés prioritaires.
Si le projet de réforme de l’HCERES voit le jour, l’exercice de bilan et de prospective de l’UMR et les critiques constructives et bienveillantes que vous y apportez feront figure d’aimables fables enfantines.
De plus, ce pré-projet de loi, qui met la recherche au service de la compétition économique entre pays riches et émergents, ignore le Sud pauvre, une fois de plus.
Ce pré-projet est une atteinte à notre autonomie d’être et de penser.
Nous refusons de marcher sur les autres pour sortir la tête de l’eau.
Nous réaffirmons que la liberté académique et la sérénité que demande le monde de la recherche ne sont pas des luxes. Elles sont une condition indispensable à la créativité, à la production et à la transmission des savoirs.
Nous aussi nous voulons une loi de programmation, ambitieuse, équitable et coopérative.
Motion adoptée le 3 février 2020 par 42 voix pour, 1 abstention, 0 voix contre, 1 personne n’ayant pas pris part au vote
(*) cette motion a été lue lors de la réunion à huis-clos entre le comité HCERES et les chercheurs et enseignants chercheurs vendredi 31 janvier 2020, et reprise lors de la réunion avec les ITAs. Le premier paragraphe était alors formulé ainsi : « Nous, représentants et représentantes élues au conseil de laboratoire, portant ici la voix d’une grande partie des chercheurs et enseignants-chercheurs du laboratoire, tenons, à manifester notre très vive inquiétude face au pré-projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche ». Pour des raisons de calendrier, elle n’a pu être validée en AG des personnels qu’après la visite HCERES.

ERIC. Université de Lyon 2

Le conseil du laboratoire ERIC a voté le 03/02/2020 à l’unanimité des votants son soutien aux motions suivantes de la 27e section du Conseil National des Universités :

Motion sur le projet de loi pluriannuel de la recherche (LPPR)
Motion sur le communiqué du bureau de la CP-CNU du 17 janvier 2020 (projet de loi sur les retraites).

Motion du Laboratoire Population Environnement Développement, UMR 151 Aix-Marseille Université, Institut de Recherche pour le Développement

Votée le 03/02/2020
Dans un contexte où le service public et les libertés académiques sont directement menacés, les membres du LPED s’opposent aux réformes en cours. Dans le but d’obtenir le retrait des réformes des retraites et du projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche sous sa forme actuelle, nous sommes mobilisés les jours d’appel national à manifestation. Nous ne tiendrons aucune réunion ou séminaire interne les jours de mobilisation nationale. Nous investissons toutes les formes d’action proposées au sein d’AMU.

Laboratoire Vision Action Cognition (EA 7326). Université de Paris

Motion AG 3 Février 2020
Nous, enseignant·e·s-chercheur·e·s, chercheur·e·s, doctorant·e·s, ingénieur·e·s, agent·e·s, administratif·ve·s, titulaires ou précaires, et étudiant·e·s stagiaires du laboratoire Vision Action Cognition (EA 7326 Université de Paris), nous sommes réuni·e·s le Lundi 3 Février 2020 pour discuter et débattre des réformes en cours touchant les conditions d’exercice de nos métiers et nos conditions d’étude.
Nous affirmons avec la plus grande force notre attachement au service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, à la défense d’un système d’enseignement supérieur public et ouvert à tou·te·s, et appelons fermement de nos voeux un réel investissement financier et public dans la recherche.
Nous nous opposons à la destruction progressive du Service Public mise en oeuvre depuis plusieurs années. Nous demandons le retrait du projet actuel de réforme des retraites et nous opposons fermement à la conception de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche telle qu’elle se dégage des rapports concernant le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Nous souffrons de la dégradation continue de nos conditions de travail engendrée par une politique de l’“excellence”, néolibérale et autoritaire que nous considérons comme néfaste, contre-productive, et rétrograde, parce qu’elle favorise la précarisation et la compétition qui sapent depuis trop d’années nos professions.
Contre la marchandisation des savoirs, nous voulons un véritable service public
d’enseignement et de recherche, intégré à une éducation publique de qualité de la
maternelle à l’université, financé à la hauteur de ses besoins grâce à un plan
d’investissement massif jusqu’à 3% du PIB pour la recherche publique. Nous souhaitons
une diminution des financements par projets au profit d’un accroissement des
financements récurrents qui seuls peuvent garantir l’indépendance de la recherche.
Contre la prolifération des emplois précaires, nous voulons un plan massif de
titularisation et de création d’emplois statutaires. Nous souhaitons des relations
scientifiques et universitaires fondées sur le partage et la co-construction des savoirs.
C’est pour ces raisons que nous nous déclarons “Laboratoire en Lutte”
(https://universiteouverte.org/). Nous soutenons la motion votée par l’Assemblée Générale tenue à l’Institut de Psychologie d’Université de Paris (ex-Paris Descartes) du 28 Janvier 2020. Nous appelons à soutenir les actions locales et manifestations nationales (notamment celle du 6 Février 2020), à participer aux assemblées générales interprofessionnelles et celles du mouvement des “Facs et labos en lutte”, et à participer à la coordination nationale des “Facs et labos en lutte” de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche prévue les 6 et 7 mars 2020.
Votée à l’unanimité des présents (21 pour ; 0 contre ; 0 abstention)


31 JANVIER

Observatoire sociologique du changement. Science Po Paris

Texte de la motion adoptée en Assemblée générale de laboratoire vendredi 31 janvier 2020 : prise de position sur le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche

Dans le contexte des mobilisations sociales actuelles et dans le cadre des réflexions en cours au sujet de la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), les membres de l’Observatoire sociologique du changement, unité mixte de recherche du CNRS et de la FNSP, affirment leur attachement au service public de la recherche et de l’enseignement, garantie de la qualité et de l’indépendance de leurs activités scientifiques.

Ils appuient les revendications de la communauté scientifique portant sur la nécessité d’amplifier substantiellement le financement public de la recherche, à travers la pluriannualisation et l’augmentation des dotations de base aux unités de recherche, ainsi que le rééquilibrage des crédits récurrents et des financements sur appels à projet (AAP), au bénéfice des premiers. Ils souhaitent aussi un transfert des sommes allouées au dispositif du Crédit Impôt Recherche au financement de la recherche publique.

Prenant acte de l’annonce récente de mesures de revalorisation des débuts de carrières des chercheurs et enseignants-chercheurs, ils insistent néanmoins sur la nécessité de renouer avec une politique ambitieuse de recrutement sur des supports d’emploi pérennes, dans tous les corps et tous les métiers de l’ESR. Un effort en faveur du financement d’un plus grand nombre de contrats doctoraux doit être engagé, accompagné de la revalorisation conséquente de la rémunération indiciaire de l’ensemble des personnels des métiers de la recherche. Le gel du point d’indice participe notamment de la baisse d’attractivité des emplois BIATSS.

Ils soulignent l’importance prioritaire du temps accordé à la recherche, trop souvent entravé par la multiplication des tâches et des ressources investies dans le montage de projets et la multiplication des évaluations redondantes et aux finalités incertaines. Ils revendiquent aussi la priorité du temps long de la recherche sur la soumission aux enjeux de court terme.

Ils s’alarment en conséquence de ce que certains des éléments de réflexion rendus publics dans les travaux préparatoires à la future LPPR semblent prendre le contrepied de ces recommandations,

par l’accent mis sur le rôle des financements sur AAP, y compris dans la définition des dotations de base, qui se verraient de plus en plus conditionnées à l’efficacité des équipes de recherche dans l’obtention des crédits soumis à compétition ;
par la promotion idéologique d’un modèle de gestion des structures et des carrières axé sur la compétition au détriment de la coopération ;
par le renforcement d’un pilotage centralisé de la recherche fondée sur des priorités politiques sans lien avec la dynamique intrinsèque de la science ;
par la promotion de forme d’emplois totalement dérogatoires tant au droit de la fonction publique qu’au droit des contrats de travail de droit privé (CDI de projet de 12 ans) ;
par l’amplification des possibilités aux conséquences très inégalitaires d’augmentation des services d’enseignement des enseignants-chercheurs au détriment des activités de recherche et par le renforcement des pouvoirs confiés en la matière aux directions d’UFR et de départements ;
par le rôle dévolu à la part indemnitaire des rémunérations dans la revalorisation des traitements, en cohérence avec le projet de réforme du régime des retraites par ailleurs particulièrement défavorable aux salarié.e.s de l’ESR ;
par les conséquences très inégalitaires de la dualisation des structures de recherche associée à la concentration des moyens sur quelques établissements prestigieux dotés de compétences dérogatoires en matière de recrutement et de gestion des carrières.

Motion votée par l’AG du CRAHAM, le 31 janvier 2020. Université de Caen

Au vu des menaces nouvelles qui pèsent sur le monde académique et scientifique, nous, membres, chercheur.se.s, enseignant.e.s-chercheur.se.s, ingénieurs, assistant.e.s-ingénieurs, technicien.ne.s, membres associé.e.s, doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, et contractuel.le.s du Centre Michel de Boüard-CRAHAM (UMR 6273) réunis en assemblée générale le 31 janvier 2020, exprimons notre inquiétude face aux premières orientations du projet de loi deProgrammation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) [1], dont les rapports préparatoires viennentd’être publiés [2]. Certains des constats et orientations (comme le financement de la recherche à hauteur de 3% du PIB) sont, certes, positifs. Néanmoins, nous soulignons que les premières propositions que le projet contient ne répondent enrien aux diagnostics et recommandations faits par le Comité National de la Recherche Scientifique ouencore par le collectif des Sociétés savantes [3], [4], [5], [6].

Cela témoigne d’une atteinte à l’idée même de consultation et de discussion contradictoire et d’un manque de considération envers les membres de la communauté ESR qui ont répondu aux demandes pressantes du CNRS lors de l’enquête préparatoire menée en avril 2019.
Nous constatons, en outre, que les propositions émanant des rapports préparatoires, au lieu de pallier la crise de l’ESR en traitant les causes profondes, ne peuvent, si elles sont appliquées, qu’aggraver le mal.

Nous nous opposons notamment :
– à toute politique visant à restreindre le système d’évaluation par les pairs pour lui substituer un pilotage non-scientifique, quantitatif et managérial ;
– à toute mesure visant à précariser davantage les acteurs et actrices de la recherche non titulaires ainsi que les étudiants et les étudiantes ;
– à tout développement des systèmes de vacations (y compris CDD et CDI de chantier) au détriment d’une extension du statut de fonctionnaire ;
– à tout renforcement de la conduite de la recherche par des systèmes d’appel à projets au détriment d’un financement pérenne et ambitieux ;
– au maintien en l’état des dispositifs d’incitation à la recherche partenariale et à l’innovation, dont la performance est très insuffisante (CIR en particulier) ;
– à toute accentuation des formes de compétitions (entre candidats, entre laboratoires, entre universités, entre disciplines), y compris l’octroi de « bonus » au mérite ;
– à toute dégradation du travail des personnels de gestion et d’administration ;
– à toute intervention d’entreprises dans la politique scientifique et la politique de formation des services publics de l’ESR.

Nous réaffirmons avec conviction notre attachement au service public de l’ESR et à la défense d’une politique réellement ambitieuse et libre en SHS, qui, dans le respect de la liberté de pensée et de réflexion du monde académique, ne soit pas soumise aux contraintes appauvrissantes de « demandes sociales » définies par le haut.

Nous nous inquiétons plus globalement d’une dégradation générale des services publics, et des conditions de travail de leurs agent.e.s.

Caen, le 31 janvier 2020
Adoptée par 100 % des 51 votes exprimes

[1] https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid39124/loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la-recherche.html
[2] http://www.af-rv.fr/wp-content/uploads/2019/07/CNRS-Propositions-LPPR-2019-0742.pdf
[3] https://www.cnrs.fr/comitenational/Actualites/Propositions_Comite-national_Juillet-2019.pdf
[4] https://ahcesr.hypotheses.org/1985
[5] https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/14/il-faut-donner-plus-de-place-a-l-expertise-des-chercheurs-dans-le-debat-public-la-decision-politique-et-l-action-collective_6025851_1650684.html
[6] http://sauvonsluniversite.com/spip.php?article8594

Motion adoptée par l’UR UPJV 4284 TrAme

Le 31 janvier 2020
L’UR UPJV 4284 TrAme s’oppose au projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche (éléments annoncés de la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche), à la réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire, à la loi de Transformation de la Fonction publique adossée au projet de réforme des retraites, qui sont autant d’atteintes graves au service public de l’enseignement et de la recherche et aux conditions d’exercice du métier d’enseignant et de chercheur.

Sur 24 EC permanents le 30 janvier 2020 :
Abstention : 0
Contre : 0
Pour : 21
La motion a été adoptée à l’unanimité des votants.

Motion du Conseil de Laboratoire d’AGORA (EA 7392) – CY Cergy Paris Université

Le projet de la future Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche (LPPR) est présentée dans un contexte de lutte et de rejet massif de la réforme des retraites ainsi que des décrets d’application de la loi de transformation de la Fonction Publique. Ceci nous amène à prendre position contre le démantèlement de nos statuts d’enseignements-chercheurs.

Rappelons que les principaux éléments annoncés par les groupes de travail préparatoire à la LPPR sont les suivants :
- Suppression de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services, suppression de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement et, comme conséquence, de la rémunération des heures complémentaires ce qui est déjà pratiquée dans certaines universités. Les charges d’enseignement pourraient être calculées selon un système complexe (en ECTS et non plus en heures), et fixées au cas par cas dans les universités, voire les UFR ou les départements, en fonction des nécessités de service
- Généralisation de contrats de travail d’exception
- Extinction progressive du corps de maîtres de conférences, « recrutement conditionnel ou titularisation conditionnelle » des professeurs afin de réduire le nombre de titulaires et de remplacer peu à peu les maîtres de conférence par des contractuels
- Renforcement de la gestion managériale et de la recherche sur projets au détriment de la recherche fondamentale, promouvant un système où l’on ne trouve que ce que l’on a annoncé chercher, et concentration du pouvoir décisionnaire en matière de grandes orientations de la recherche dans les plus hautes instances de l’État, d’un HCERES qui serait transformé en organe de contrôle, voire suppression des structures collégiales (CNU, Comité national du CNRS)
- Mise en concurrence généralisée, et accroissement de l’écart salarial entre personnels de même catégorie

Si ces éléments obtiennent force de loi, nous nous trouvons face à une remise en cause des missions de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette loi aboutirait à mettre tout le monde en concurrence : les établissements d’enseignement supérieurs entre eux (avec un système à double vitesse entre établissements d’élite et collèges universitaires) ; les enseignants-chercheurs entre eux (avec des chercheurs d’un côté et des enseignants de l’autre) et les sections CNU entre elles (avec l’abandon de l’enseignement et de la recherche dans certaines disciplines jugées non « stratégiques »).
Cette course à la concurrence pour les financements par projets transforme le rôle initial des enseignant-chercheurs et porte atteinte à leur liberté de recherche et à leurs statuts. Il transforme également le fonctionnement collégial de l’organisation de la recherche en une organisation pyramidale qui détruit notre université en imaginant que la notion pseudo-darwinienne de « survie du plus apte » est la seule solution pour sortir de la crise de l’ESR.

Les conséquences que pourrait avoir cette loi sur un laboratoire de recherche comme AGORA sont évidentes. Dès lors, les chercheurs et doctorants du laboratoire appellent l’ensemble des collègues à la vigilance et à la mobilisation pour s’opposer à toute tentative de déstabilisation du cadre des activités d’enseignement et de recherche à l’université.

Motion votée par l’UR UPJV 4295 CORPUS (Conflits, représentations et dialogues dans l’univers anglo-saxon) de l’université Picardie Jules Verne le 31 janvier

L’UR UPJV 4295 CORPUS (Conflits, représentations et dialogues dans l’univers anglo-saxon) se déclare laboratoire en lutte, face à la réforme des systèmes de retraite et aux rapports préfigurant la loi future de programmation pluriannuelle de la recherche.

Les membres de l’unité dénoncent la remise en cause du lien fondamental entre l’enseignement et la recherche, ainsi que l’aggravation des conditions de travail promise par les processus de recrutement, de gestion et d’évaluation des enseignants-chercheurs et des personnels de l’ESR, dans un contexte où les responsabilités collectives, notamment administratives, se sont multipliées sans être toujours justement reconnues et rétribuées. Tout en reconnaissant que la recherche s’inscrit dans le monde socio-économique où elle se conçoit et se produit, et que les questions d’ « impact », de diffusion et de valorisation ne sont pas des paramètres négligeables, ils réaffirment l’importance de l’indépendance de la recherche, du soutien à l’ensemble des disciplines et du financement de la recherche hors d’appels à projets ciblés. Les membres de CORPUS s’inquiètent particulièrement de l’avenir des étudiant.e.s, doctorant.e.s et jeunes chercheur.e.s, dont les perspectives de carrière dans
l’enseignement supérieur et la recherche en France sont durement assombries par le projet de réforme – et pour qui, connaissant la précarité qui touche de nombreux personnels des universités anglophones, les « tenure tracks » suscitent plus d’inquiétude que d’espoirs de vraie revalorisation de la profession. Dans l’opposition à la précarisation qui touche déjà les professions de l’ESR et menace d’être amplifiée, les membres de l’unité déclarent leur soutien au Conseil National des Universités, instance nationale dont les membres sont élus par leurs pair.e.s.

Sans exclure d’autres formes de mobilisation, les membres de CORPUS décident de maintenir à l’heure actuelle l’ensemble de leurs activités de recherche, individuelles et collectives, parce qu’ils les conçoivent comme une contribution aux débats sur la gouvernance, l’engagement citoyen, la démocratisation, la redistribution et transmission des pouvoirs et des savoirs – comme un engagement pour l’université humaine et démocratique en laquelle ils croient.

Motion du groupe JEDI (Justice, Espace, Discriminations, Inégalités), groupe transversal du Labex Futurs urbains, votée le vendredi 31 janvier 2020

Les membres du groupe Justice, Espace, Discriminations, Inégalités se déclarent en grève, affirment leur opposition à la réforme des retraites, au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et au nouvel modèle d’université managériale que préfigure l’Université Gustave Eiffel, à laquelle beaucoup de membres du groupe appartiennent, et se déclarent mobilisés.

Les événements scientifiques prévus (séminaires et journées d’études) seront reportés et/ou transformés et détournés afin de :
- créer des espaces de débat et d’information sur la mobilisation et les réformes en cours ;
- mettre en place des actions de soutien aux autres secteurs en lutte (soupe populaire, participation à des piquets de grève, manifestations, etc) en région parisienne et en particulier autour de nos lieux de travail ;
- participer aux actions prévues avec nos collègues sur nos lieux de travail et ailleurs (assemblées générales, universités populaires, rédaction de motions dans les instances de direction de l’enseignement et de la recherche et quand cela n’est pas possible, actions de blocage de ces instances, etc) ;
- proposer aux membres du groupe JEDI d’abonder, à la mesure des moyens de chacun et chacune, les caisses de grève d’autres secteurs en lutte de préférence en lien avec les thématiques qui auraient été abordées durant les séminaires et journées annulés (et ce à côté de notre participation régulière aux caisses de grève).

Motion votée à l’unanimité des présent.es.

Centre d’étude des discours, images, textes, écrits, communication (CEDITEC)Paris Est Créteil

Les membres du Céditec (EA 3119), réunis en Assemblée Générale extraordinaire le 31 janvier 2020, a adopté la motion suivante, par 18 voix pour et une abstention :
Par cette motion, les membres du Céditec – Centre d’étude des discours, images, textes, écrits, communication (EA 3119) de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) expriment leurs très vives inquiétudes face aux orientations définies dans les rapports préliminaires au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui sera discuté au Parlement à partir de février prochain. Après d’autres réformes, la LPPR, telle qu’elle est préfigurée,
achèverait, si elle était votée, de compromettre l’existence d’un service public égalitaire de l’enseignement supérieur et de la recherche, et porterait atteinte à l’exercice de nos missions.
Promouvoir les recrutements contractuels et autres « tenure tracks » au détriment des postes statutaires, faire disparaître la référence aux heures de travail dans la définition des services, encourager presque exclusivement le
financement sur projets au détriment des crédits récurrents, valoriser des pôles ou des chercheur·e·s « d’excellence » au détriment de leurs collègues, c’est s’engager de manière irréversible dans un processus à plusieurs visages : mise en concurrence de tou·te·s et concentration des ressources, gestion managériale des carrières et des formations, précarisation des enseignant·e·s-chercheur·e·s et en particulier des plus jeunes, aggravation des conditions de travail des personnels administratifs et techniques, différenciation des carrières et des établissements, des personnels et des publics étudiants, privatisation croissante de l’enseignement et de l’orientation, comme du financement de la recherche…
Membres d’un laboratoire spécialisé en analyse du discours, nous dénonçons les fondements idéologiques du discours gouvernemental et rappelons son articulation au contexte politique. Car cette attaque décisive contre l’université et contre les principes d’égalité, de liberté et de mise en commun des savoirs qui la sous-tendent prend sens dans le contexte plus large des politiques néolibérales, qui oeuvrent en ce moment même à la réforme des retraites, à celles de l’école, ou encore à la destruction continue du service public dans le domaine de la santé, de la justice et de la culture. Les travaux de recherche abondent désormais sur ces sujets, les témoignages sur leurs conséquences aussi.
Ces « réformes » sont conçues sans véritable concertation ni dialogue ; elles sont imposées brutalement et sans égards à une communauté qui n’est pas reconnue comme l’interlocutrice des pouvoirs publics, alors même qu’elle est composée en majorité d’agent·e·s de l’État. Nous nous élevons contre cette imposition autoritaire des volontés du pouvoir, qui rejoint la répression croissante du droit d’informer et de manifester, limitations ostensibles au droit
d’expression. Et nous nous inquiétons des formes de déni qui accompagnent cette brutalité, ainsi que des antiphrases, des brouillages ou des mensonges qui accompagnent ces projets.
Nous appelons l’ensemble des structures d’enseignement et de recherche de l’UPEC et des autres universités à soutenir par tout moyen les actions des mobilisations en cours, mais aussi à se saisir de leurs outils scientifiques
respectifs pour analyser et dénoncer ces attaques contre le service public, l’État social et le fonctionnement démocratique des institutions.

Centre Européen de Sociologie et Sciences Politiques (CESSP)

Le gouvernement actuel conduit une politique de régression sociale comme peu en ont mené ces vingt dernières années. Elle attaque de front le système des retraites et, à travers lui, ce qui perdure d’Etat social. Elle mine les libertés académiques et met en danger l’autonomie de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Nous, membres du CESSP, appelons au retrait du projet actuel de réforme des retraites et de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LLPR). La première aura pour conséquences une diminution du montant des pensions, un allongement des durées de cotisation et la remise en cause des principes de solidarité qui forment le socle de notre régime par répartition. La seconde organise le pilotage bureaucratique de l’ESR, menace le statut des enseignants chercheurs, amplifie le mouvement de précarisation des jeunes collègues et des personnels BIATSS et ITA et instille le venin de la concurrence à tous les niveaux.
Nous revendiquons un plan de création massif de postes de titulaires dans les services publics et à l’université (BIATSS, ITA, enseignant.e.s-chercheur.ses et chercheurs.euses).
Nous nous déclarons en lutte et exprimons notre solidarité avec l’ensemble des étudiant.e.s et personnels mobilisés, de l’ESR et d’ailleurs.
Réuni en assemblée générale le 31 janvier 2020, le CESSP appelle à :

la grève (arrêt des activités administratives, pédagogiques et scientifiques) pour dégager du temps
soutenir la structuration d’un mouvement étudiant
l’arrêt du recrutement de vacataires et des heures complémentaires
la démission collective des directeurs.trices d’unité
la démission des commissions d’évaluation et le refus de siéger dans les commissions HCERES
Nous mandatons des délégué.e.s à la coordination nationale Facs et Labos en lutte des 1er et 2 février.

Le laboratoire de linguistique et d’anthropologie LACITO (UMR 7107, CNRS, Sorbonne Nouvelle, INALCO) s’engage contre la loi LPPR et se déclare Laboratoire en lutte

Motion adoptée à l’unanimité en Assemblée Générale le 31 janvier 2020.

Le Lacito s’associe aux autres unités de recherche de Paris 3 pour contester la Loi de Programmation Pluri-
annuelle pour la Recherche dans un texte commun :

Nous, directeurs/trices d’unités de recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, signataires de ce texte,
tenons à manifester notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »), notamment :

· la remise en cause radicale du statut d’enseignant-chercheur (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année – 192 h. éq. TD – et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des enseignant.e.s non chercheurs et/ou précaires) ;

· la mise en danger, sinon la disparition programmée, du corps des M.C.F. au bénéfice de tenure tracks (carrière soumise à une évaluation permanente et à des impératifs de productivité quantitative, peu favorables à une recherche sereine) ;

· l’affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignants-chercheurs (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.) ;

· la mise en concurrence des personnels au sein des unités de recherche et des départements (primes à la performance, inégalités de traitement, modulation des services d’enseignement selon une logique d’économies collectives, et sans reconnaissance des spécificités de l’enseignement et des innovations pédagogiques) ;

· la limitation radicale de la liberté de la recherche (généralisation d’un financement de la recherche par projets ; marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées au niveau ministériel).

Loin de remédier à la dégradation des métiers de l’enseignement supérieur, pourtant constatée dans ces trois rapports, la mise en application de ces préconisations aggraverait à la fois nos conditions de travail (enseignement, administration, recherche) et celles, corrélées, de nos étudiant.e.s ainsi que des personnels administratifs.

Motion de l’université sur la réforme des retraites : http://www.univ-paris3.fr/adoption-d-une-motion-sur-la-reforme-des-retraites-a-l-assemblee-de-l-universite-611236.kjsp?RH=ACCUEIL

CEPED EN LUTTE. Université Paris Descartes-IRD

Nous, membres du Centre Population et Développement (CEPED), affirmons avec force notre opposition à la réforme des retraites et à l’entreprise de destruction de nos conditions de travail dans la recherche et l’enseignement supérieur que le gouvernement actuel met en oeuvre par le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Les carrières dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche commencent après des études particulièrement longues, elles sont de plus en plus caractérisées par des contrats courts et précaires et une titularisation tardive. Ces carrières hachées seront fortement affectées par la réforme des retraites. Nous soutenons donc le mouvement social en cours. Nous nous opposons à la destruction de notre régime de retraite par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle et la
redistribution.
Le projet de réforme de la recherche et de l’enseignement supérieur s’inscrit dans une logique de casse du service public déjà engagée par la LRU de 2007, la loi Fioraso de 2013 et la loi ORE de 2018.

Il propose de contourner la diminution accrue des financements publics, notamment par la précarisation accrue des statuts d’emploi (« CDI projet », titularisation conditionnée et incertaine), l’allongement du temps d’enseignement pour pallier le manque de recrutements, la fin du paiement des heures complémentaires, la remise en cause du principe de gratuité de l’enseignement supérieur, le renforcement de la logique d’appels à projets comme mode principal de financement de la recherche, l’instauration de critères arbitraires d’évaluation.
Ce projet de réforme qui exacerbe la concurrence entre institutions de l’ESR, entre unités de recherche et personnels met en péril notre capacité individuelle et collective à produire et diffuser des savoirs autonomes et pertinents.
Ce qui se dessine est la marchandisation des connaissances au nom d’une supposée excellence et pour tous les personnels (enseignant·es chercheurs·euses, BIATSS, ITA, chercheurs·euses), c’est la remise en cause du statut de fonctionnaire, qui seul protège la liberté d’exercice des missions d’enseignement et/ou de recherche.
Nous réaffirmons notre attachement à un enseignement et une recherche ouverte / et au service de tous et de toutes.

Nous appelons à la mobilisation contre la réforme des retraites et le projet de loi LPPR selon les modalités suivantes :

pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (colloques et journées d’étude, séminaires), suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances des ESR, refuser d’effectuer un quelconque travail pour les agences de financement, etc. ;
se joindre ou relayer, à l’échelle des départements pédagogiques, la mobilisation sous la forme de différentes actions (réunions d’information auprès des étudiant·es, banalisation des cours, université populaire ou ouverte, journées interprofessionnelles, etc.) ;
soutenir les actions et mouvements des vacataires et non-titulaires et s’engager à ne pas assurer les heures complémentaires d’enseignement par solidarité ;
communiquer cette mobilisation et ses raisons auprès de nos partenaires à l’étranger.


30 JANVIER

AG Inter-laboratoires de l’Université Toulouse II-Jean Jaurès

L’AG inter-laboratoires réunissant plus de 200 membres des laboratoires de l’Université Toulouse II-Jean Jaurès, le 30 janvier 2020 (Chercheur.e.s, Enseignant.e.s-chercheur.e.s, Personnels d’appui BIATSS et ITA, Doctorant.e.s), informée des rapports de préparation à la LPPR et des déclarations de Mme la ministre F. Vidal :

- Exprime son rejet catégorique de toute mesure tendant à mettre en cause le statut des chercheur.e.s et des enseignant.e.s chercheur.e.s et à précariser davantage encore l’emploi universitaire comme celui des différents EPST (Tenure track, « CDI sur projet »).
- Et son rejet de toute politique tendant à vider les laboratoires de toute substance en les privant de financements récurrents au profit des seuls financements sur projet.

- Exige le maintien des structures paritaires d’évaluation, avec prise en compte de toutes les activités.

- Affirme son soutien aux logiques de coopération scientifique contre la mise en concurrence systématique et son attachement au pluralisme et à la liberté de la recherche.

Nous réaffirmons notre attachement au modèle d’enseignement supérieur et de recherche français et notre adhésion aux conclusions de la consultation réalisée en 2019 par les sociétés savantes et aux propositions élaborées au printemps 2019 par le Comité national de la Recherche Scientifique et notamment :

- L’augmentation du budget de la recherche publique à au moins 1 % du PIB
- Le renforcement de l’emploi permanent et statutaire, pour lutter contre la précarité croissante des docteurs et des personnels de l’ESR
- La garantie et l’augmentation significative des budgets récurrents des laboratoires afin de permettre à tous les chercheurs et enseignants-chercheurs d’avoir les moyens de mener leurs missions sans avoir nécessairement à recourir à des appels à projets chronophages et stérilisants
- Le retour à un équilibre entre enseignement et recherche selon les meilleures normes internationales, avec des sabbatiques réguliers, l’allégement des charges administratives et le refus de l’augmentation du service d’enseignement

Nous apportons notre soutien aux revendications des chargé.e.s de cours et autres enseignant.e.s et chercheur.e.s précaires de notre établissement, actuellement mobilisés, et dont le présent semble avoir été choisi par le gouvernement pour dessiner l’avenir de l’ESR :

- La contractualisation et le paiement mensuel immédiat et un plan de titularisation ambitieux
- La revalorisation des salaires : le salaire des vacataires est à 17 centimes en-dessous du SMIC, pour le même travail que les titulaires ! Oui, depuis le 1er janvier 2019, les vacataires sont payé-es en dessous du SMIC !
- Pas d’économies sur le volume d’heures, et le paiement de toutes nos heures de travail et pas uniquement de cours (séances de cours et temps de préparation correspondant, suivi des étudiant-es, réunions pédagogiques, surveillances d’examen, corrections etc.)

En réponse à ces prises de position : nous demandons aux responsables des laboratoires, aux directeurs.trices de composantes de s’associer à la grève administrative et éventuellement au mouvement de démissions qui se préparent.

Nous mandatons la présidente de l’UT2J pour faire part à la CPU de notre refus de la LLPR telle qu’elle semble se profiler aux regards des déclarations de la Ministre de l’ESR et des rapports de préparation.

Nous mandatons une délégation à la coordination nationale des « facs et labos en lutte » à la bourse du travail de Saint-Denis les 1er et 2 février.

Nous réaffirmons notre opposition au projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement et dont les modalités actuelles aboutiront à une brutale diminution des pensions, en particulier pour les femmes.

Enfin, nous appelons donc à participer massivement à la manifestation interprofessionnelle de jeudi 6 février à 10h à Saint Cyprien, appelons tous les membres de notre établissement et de nos laboratoires à faire grève ce 6 février et à se réunir à nouveau en AG jeudi prochain à 14h.

Motion votée à l’unanimité des présents moins 1 abstention

Motion du CESOR. Ehess-CNRS

Les membres du Césor, réunis en assemblée générale extraordinaire le 30 janvier 2020, ont voté à l’unanimité le soutien de notre UMR à la motion de la CPCN et du CS sur les dispositions attendues de la LPPR.
Vous trouverez ci-joint : le lien pour consulter les propositions du CN ; le lien vers la motion ; ainsi que le lien qui permet à tous ceux qui le souhaitent de soutenir cette motion.

Les propositions du comité national sont disponibles à l’adresse
https://www.c3n-cn.fr/mobESR

Les motions sur les dispositions attendues de la LPPR de la CPCN et du CS sont ici
https://www.c3n-cn.fr/attendusLPPR

Et toutes les informations sur le questionnaire de soutien sont et seront postées ici
https://www.c3n-cn.fr/soutien

Motion du conseil de laboratoire LIFAT (EA 6300 – ERL 7002) de l’Université de Tours, sur la LPPR

30/01/2020
Comme d’autres composantes et unités de recherche, le conseil du LIFAT exprime ses inquiétudes sur plusieurs points, à la lecture des rapports portés par les groupes de travail et des propositions de la CPU :
• le renforcement de la précarisation de l’ensemble des personnels de l’université (enseignants-chercheurs, personnels BIATSS, doctorants...),
• la baisse des soutiens récurrents (financiers et personnels) remplacés par des financements sur projet et primes individuelles qui vont renforcer les inégalités entre universités, entre équipes et au sein des équipes, la disparition de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs au niveau national (CNU).
• la modulation obligatoire du service pour les enseignants-chercheurs sans critères nationaux,
• L’affaiblissement de l’unité du corps enseignant et le lien organique entre enseignement et recherche dans les établissements d’enseignement et de recherche (risque de déconnexion entre les composantes d’enseignement et de recherche, au rebours de l’idée même d’Université).
• Plus généralement, nous demandons la tenue de véritables états généraux de la recherche et de l’enseignement supérieur afin de formuler enfin une politique à la fois ambitieuse et respectueuse des personnels et des étudiants.
• Cette politique devra affirmer son attachement au statut de fonctionnaire d’État et inclure un plan de recrutement conséquent et les moyens qui s’y rapportent.

Votée à l’unanimité

Motion contre la LPPR de l’UMR 6298 ARTEHIS, Université de Bourgogne, le 30/01/2020

Les membres d’ARTEHIS, réunis le jeudi 30 janvier 2020, expriment leur vive inquiétude à la lecture des rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et s’opposent à La LPPR conduit à :
• la fin du statut des enseignants-chercheurs (fin du référentiel des 192 h d’enseignement) ;
• aggraver la précarisation déjà importante des jeunes chercheurs (CDI de mission), qui va devenir systémique et structurelle ;
• la mise en concurrence exacerbée dans une logique de rentabilité au détriment de la qualité et de la maturation de la recherche ;
• la dégradation de l’enseignement et donc de la formation des étudiants ;
• une recherche menée sur des dossiers à court terme, sclérosant l’émergence de projets innovants et originaux ;
• la mise en concurrence des équipes de recherche, conduisant à une compétition malsaine et à une disparition annoncée de certaines unités de recherche ;
• la disparition du CNU et de la collégialité au niveau national de l’évaluation des carrières par les pairs.

Nous demandons aux deux candidats à la présidence de l’Université de Bourgogne de se positionner clairement sur le sujet.
Nous appelons collègues et étudiants à se mobiliser selon les modalités d’action suivantes :
• en présentant dans le cadre de conférences ou de toute valorisation grand public nos revendications (brassard, speech) ;
• en ne participant pas aux jurys d’examens universitaires (rétention des notes et/ou refus de signer les PV d’examen) ;
• en diffusant ce texte ;
• en rendant visible notre opposition (banderole, brassards, affiches, signatures mail ...) ;
• ou par toute autre action.

Nous encourageons à soutenir l’organisation de la mobilisation au sein de notre université.

GEMASS. Université de la Sorbonne-CNRS

Le jeudi 30 janvier 2020, les chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants du Groupe d’Étude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS), unité mixte de recherche CNRS Sorbonne Université, se réunissaient pour discuter des orientations de la loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR).
Les membres du GEMASS rejoignent l’appel des sociétés savantes rendu public le 15 janvier 2020 pour l’élaboration d’une réforme respectueuse des enjeux de la recherche publique et s’appuyant sur les recommandations de la communauté scientifique. Ils affirment leur attachement à une politique ambitieuse pour la recherche et l’emploi scientifique, à l’échelle nationale, mais également internationale. Une politique qui passe notamment par la capacité des établissements à définir de façon collégiale leurs priorités scientifiques sur le temps long tout en garantissant la part d’autonomie dont ont besoin les sciences dans toute leur diversité.
Les membres du GEMASS partagent les éléments de diagnostic, souvent alarmants, présentés dans les rapports préparatoires à la LPPR. Le système de recherche et d’enseignement supérieur en France souffre notamment d’un sous financement chronique public et privé, d’un manque de reconnaissance du doctorat, d’une entrée de carrière incertaine et peu attrayante, d’un temps de travail administratif toujours croissant, d’un recours systématique aux instruments de financements à court terme, d’une sur-sélectivité stérilisante des appels à projets financés par l’Agence Nationale de la Recherche.
Mais, à l’heure où l’essentiel de la future loi recherche reste à connaître, les membres du GEMASS partagent l’inquiétude de la communauté scientifique concernant le caractère incertain voire contre-productif de certaines des orientations esquissées dans les rapports préparatoires. Le besoin de réflexion stratégique sur le temps long est évident, mais celle-ci ne peut être conduite sur la base d’une confusion entre recherche et innovation. Il est urgent d’accorder un statut durable à un nombre croissant de jeunes chercheurs financés sur contrats, ce statut ne peut toutefois prendre la forme d’emplois dérogatoires tant au droit de la fonction publique qu’au droit des contrats de travail de droit privé. La prise en compte des succès aux appels à projets pour moduler les soutiens de base aux unités de recherche ne pourrait aboutir qu’à une concentration excessive des moyens et une moindre capacité des unités à organiser sur le temps long leurs stratégies de recherche. Le recours à des « recrutements environnés » peut être un vecteur d’attractivité internationale, mais la compensation du manque de postes pérennes par ce type de contrat n’est pas à même de garantir une meilleure insertion des jeunes chercheurs.
Certaines des orientations proposées publiquement tendent à renforcer les effets structurels indésirables des politiques dites d’« excellence » fondées sur la seule concentration de moyens, notamment des systèmes de recherche fortement inégalitaires — à double ou triple vitesse — dans lesquels se multiplient des comportements opportunistes, par ailleurs régulièrement dénoncés au nom de l’intégrité scientifique.
En attendant de pouvoir examiner le contenu exact de cette loi, et au regard à la fois des rapports préparatoires et des débats publics qui s’en sont suivis, les membres du GEMASS expriment leur vive inquiétude à l’égard de la direction que semble prendre ce projet de loi, renforçant le règne du temporaire, de l’évaluation et de la concentration des moyens.


29 JANVIER

Motion de l’Assemblée générale de Mondes Américains

Dans l’attente de la présentation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) , les membres du laboratoire Mondes Américains, réunis en Assemblée générale le mercredi 29 janvier 2020, prennent acte de la gravité des menaces qui pèsent sur l’enseignement supérieur et la recherche et entendent réaffirmer leurs convictions sur les points suivants :

- Le lien nécessaire entre enseignement et recherche ;
- L’augmentation sensible des emplois statutaires au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de répondre aux besoins de formation et de permettre une intégration rapide et optimale des jeunes docteur.es ;
- Le principe du financement public et pérenne des équipes scientifiques, garantie de liberté académique, de qualité et d’ouverture de la recherche ;
- Le principe d’une évaluation par les pairs sur la base d’une appréciation qualitative des travaux ;
- L’attachement au principe collectif et coopératif de la recherche, ainsi qu’au principe de démocratie universitaire ;
- La revalorisation générale des carrières par une augmentation du point d’indice et non par le biais de primes.

Nous partageons les vives inquiétudes exprimées par nombre de laboratoires, sociétés savantes, organisations scientifiques (CPCN, CP-CNU…), revues, universités, grands établissements et organismes de recherche concernant la LPPR et nous nous associons à leurs recommandations visant à défendre le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous invitons les membres de l’unité à faire entendre leur voix afin d’obtenir de la future loi les moyens nécessaires pour assurer nos missions d’enseignement et de recherche.

La motion a été votée à l’unanimité des présent.es.

MOTION DE SPHERE ET DU DÉPARTEMENT HPS. Université de Paris

Nous, travailleuses et travailleurs du département HPS et du laboratoire SPHERE, ITA, étudiants, étudiantes, doctorants et doctorantes, enseignants et enseignantes, chercheurs, titulaires et contractuels, réunis en AG le 29 janvier 2020 :

- affirmons notre opposition aux réformes et projets de réformes en cours qui s’inscrivent en continuité avec une philosophie néolibérale destructrice du lien social, du bien commun et de la planète
- affirmons notre pleine opposition au projet de réforme des retraites et à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), qui contribuent à la précarisation de nos conditions d’emploi, de travail et de vie, à la destruction du service public et accroissent davantage la marchandisation de la connaissance ;
- adhérons pleinement aux revendications de l’Assemblée Générale des « Facs et labos en lutte » réunie le 18 janvier 2020 ;
- réaffirmons la convergence entre nos intérêts et ceux des étudiantes et étudiants, dans la lutte contre la précarité étudiante et pour l’amélioration des conditions d’accès et d’études à l’Université ;
- affirmons notre solidarité aux côtés des autres secteurs mobilisés dans la lutte.

Nous appelons en conséquence :
· à la suspension des activités scientifiques (colloques, journées d’étude, séminaires),
· à la suspension du travail d’expertise et d’évaluation (nous invitons les membres du laboratoire et du département à refuser de siéger dans les différentes instances de l’ESR, et à refuser d’effectuer un quelconque travail pour les agences de financement de projets) ;
· à la suspension des enseignements lors des journées de mobilisation nationale et à la redéfinition des activités pédagogiques de sorte à engager le débat avec les étudiant-e-s sur les enjeux politiques, économiques et sociaux des réformes en cours, en coordination avec l’université populaire de Paris Diderot
· au soutien d’une mobilisation inter-laboratoires
· à envisager des actions visant à bloquer les instances administratives de la faculté

Nous nous abstenons pour l’instant d’une rétention des notes et des diplômes, en l’attente de la décision de l’AG des étudiant-e-s de l’Université. Nous suivrons, plus généralement, les recommandations qui se dégageront de cette AG.

Nous appelons à la mobilisation en participant aux actions votées dans les AG de l’université, dans les AG inter-universitaires, et aux manifestations nationales.

Nous proposons de rendre visible notre mobilisation à travers nos signatures électroniques et/ou réponses automatiques d’absence avec une formule « En lutte contre les projets de loi de programmationpluriannuelle de la recherche et de réforme des retraites. »

Motion votée à l’unanimité des présents.

Analyse comparée des pouvoirs (ACP). Paris Est Marne-la-Vallée

Réuni en assemblée générale ce jour (29/01/20), le laboratoire ACP se déclare en grève.
Les séminaires ont été annulés.

Nous demandons :

Le retrait du projet de la loi portant réforme des retraites
L’abandon du projet de LPPR
L’AG demande à la présidence d’UGE de se prononcer clairement sur ces points et de faire remonter nos revendications par tous les moyens possibles
Motion votée à l’unanimité des présent.e.s.


28 JANVIER

Motion de l’UMR CEPED (IRD-Université de Paris), Votée le 28/01/20

Nous, membres du Centre Population et Développement (CEPED), affirmons avec force notre opposition à la réforme des retraites et à l’entreprise de destruction de nos conditions de travail dans la recherche et l’enseignement supérieur que le gouvernement actuel met en œuvre par le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).
Les carrières dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche commencent après des études particulièrement longues, elles sont de plus en plus caractérisées par des contrats courts et précaires et une titularisation tardive. Ces carrières hachées seront fortement affectées par la réforme des retraites. Nous soutenons donc le mouvement social en cours. Nous nous opposons à la destruction de notre régime de retraite par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle et la redistribution.
Le projet de réforme de la recherche et de l’enseignement supérieur s’inscrit dans une logique de casse du service public déjà engagée par la LRU de 2007, la loi Fioraso de 2013 et la loi ORE de 2018. Il propose de contourner la diminution accrue des financements publics, notamment par : la précarisation accrue des statuts d’emploi (« CDD par projet », titularisation conditionnée et incertaine), l’allongement du temps d’enseignement pour pallier le manque de recrutements, la fin du paiement des heures complémentaires, la remise en cause du principe de gratuité de l’enseignement supérieur, le renforcement de la logique d’appels à projets comme mode principal de financement de la recherche, l’instauration de critères arbitraires d’évaluation. Ce projet de réforme qui exacerbe la concurrence entre institutions de l’ESR, entre unités de recherche et personnels met en péril notre capacité individuelle et collective à produire et diffuser des savoirs autonomes et pertinents.
Ce qui se dessine est la marchandisation des connaissances au nom d’une supposée excellence et, pour tous les personnels (enseignant·es chercheurs·euses, BIATSS, ITA, chercheurs·euses), c’est la remise en cause du statut de fonctionnaire, qui seul protège la liberté d’exercice des missions d’enseignement et/ou de recherche. Nous réaffirmons notre attachement à un enseignement et une recherche ouverte / et au service de tous et de toutes.
Nous appelons à la mobilisation contre la réforme des retraites et le projet de loi LPPR selon les modalités suivantes :
- pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (colloques et journées d’étude, séminaires), suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances des ESR, refuser d’effectuer un quelconque travail pour les agences de financement, etc. ;
- se joindre ou relayer, à l’échelle des départements pédagogiques, la mobilisation sous la forme de différentes actions (réunions d’information auprès des étudiant·es, banalisation des cours, université populaire ou ouverte, journées interprofessionnelles, etc.) ;
- soutenir les actions et mouvements des vacataires et non-titulaires et s’engager à ne pas assurer les heures complémentaires d’enseignement par solidarité ;
- communiquer cette mobilisation et ses raisons auprès de nos partenaires à l’étranger.

Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST). Paris I-Panthéon Sorbonne- CNRS

Motion soumise au vote électronique auprès des membres de l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (UMR 8590 CNRS/ Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Les membres de l’IHPST, consultés électroniquement après réunion du conseil de labo le 28/01/2018, adoptent la motion suivante, à une très large majorité, au sujet de la future la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Les documents issus des groupes de travail montrent que ce projet de loi constitue une nouvelle attaque contre les statuts des enseignants chercheurs, des enseignants, et des chercheurs, contre le financement pérenne de la recherche, et qu’il ouvre la voie à une précarité et à une compétition encore accrues de nos métiers (CDI de mission, tenure tracks etc.), ainsi que les annonces successives du Président de la République Emmanuel Macron et du PDG du CNRS Antoine Petit l’ont publiquement fait savoir en décembre 2019.

L’IHPST demande l’abandon de ces projets de loi, et réaffirme son attachement au service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, à nos statuts, aux cadres nationaux de qualification, de recrutement et d’évaluation ; il s’oppose au développement de la contractualisation, à la modulation et a fortiori au déplafonnement des services.

Contre la création de postes d’exception réservé au supposées « stars » de la recherche – comme on dit en haut-lieu – et financés par une diminution de postes statutaires, nous insistons sur la nécessité bien plus pressante de créer des postes de fonctionnaires titulaires, enseignants-chercheurs et chercheurs, à la hauteur des besoins réels. Nous demandons en général le maintien des statuts dans le monde universitaire. Nous soulignons aussi la nécessité de revaloriser les traitements des personnels qui ont connu un net décrochage depuis plusieurs décennies (et non de développer la logique des primes).

Contre l’intensification des financements par projets annoncée dans la LPPR à venir, adossés à l’évaluation par des indices bibliométriques appliqués par des managers de la recherche, nous demandons une revalorisation substantielle de la dotation annuelle par laboratoire.

En ce sens l’IHPST soutient les mobilisations contre ces projets qui attaquent nos statuts et nos conditions de travail.

Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant(e)s de l’IFRAE (Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est – FRE 2025 – Inalco/Université de Paris/CNRS), réuni(e)s en Assemblée générale le 28 janvier 2020, déclarent leur inquiétude face au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) en préparation.
Nous manifestons notre opposition aux orientations et intentions exprimées dans les rapports (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »), relayées par diverses prises de position publiques, qui ne reflètent en rien les diagnostics, propositions et recommandations faits notamment par le Comité National de la Recherche Scientifique et le collectif des Sociétés savantes.
Nous nous opposerions en particulier :
– à l’amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheurs et des
personnels BIATS et ITA
– à la remise en cause du statut des enseignants chercheurs et des chercheurs, avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD annuelles
– au recours massifs aux enseignants contractuels/vacataires
– à l’accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de
l’enseignement supérieur et de la recherche.
– à la limitation radicale de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme
– à la mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître.esse de conférences
– à la suppression de procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes : qualification, modalité de recrutement, définition du service et attribution des promotions.
Nous rappelons notre attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
– la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheurs entre acteurs de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR
– la liberté des chercheurs dans le choix des thèmes de recherche
– l’importance de la recherche fondamentale, en particulier en sciences humaines et sociales
(SHS)
Nous demandons :
– l’augmentation nette et durable du nombre de titulaires recrutés, chercheurs comme personnels d’appui, afin de permettre au moins le maintien des effectifs et de fournir des débouchés aux nombreux jeunes réduits à la précarité
- la revalorisation des carrières de tous les personnels de l’enseignement supérieur et de la
recherche (chercheurs, enseignants chercheurs, ingénieurs, BIATTS, ITA), et en particulier des plus jeunes (sans que cela soit limité aux chercheurs et enseignants-chercheurs recrutés en 2021)
– l’augmentation du nombre des contrats doctoraux (particulièrement SHS) et leur revalorisation 
- l’augmentation des budgets et des dotations récurrentes des laboratoires, indispensable à la
sérendipité et à l’efficacité d’une recherche publique ambitieuse (particulièrement SHS), à la hauteur des défis contemporains de tous ordres
- l’ouverture d’une concertation sur l’allocation des dépenses de la recherche entre les
infrastructures lourdes et d’autres dépenses (particulièrement SHS) d’une part, d’autre part entre l’ANR et les dotations permanentes aux laboratoires
– le transfert des budgets du crédit impôt recherche à la recherche publique.
Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (https://framaforms.org/moratoire-lppr-1579126603).

Motion de l’AG du laboratoire GERiiCO Université de Lille - 28 janvier 2020

Les membres du groupe d’études et de recherche interdisciplinaire en information et communication (EA 4073 - GERiiCO), rassemblés en assemblée générale extraordinaire le mardi 28 janvier 2020, ont exprimé leur vive opposition quant au projet de réforme des retraites et au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui comptent bouleverser en profondeur et détériorer nos statuts et métiers.

Les membres de GERiiCO dénoncent :
- le caractère profondément inégalitaire de la LPPR qui vise à mettre les enseignant.e.s
chercheur.euse.s (EC) en concurrence et à valoriser celles et ceux qui rempliront des critères quantitatifs d’évaluation de la recherche (nombre de publications, de doctorant.e.s), au détriment 1) de la qualité de la production scientifique et 2) des EC investi.e.s dans la pédagogie et/ou qui ont des responsabilités administratives - dont la lourdeur ne cesse de s’intensifier ces dernières années. Cette loi se fera particulièrement au détriment des femmes, attendu que la division genrée du travail universitaire associe bien souvent celles-ci aux tâches pédagogiques.
- l’institutionnalisation encore plus forte de la précarité dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) par la normalisation des contrats à durée déterminée de recherche (« CDI de projet » ou de « chantier »), tenure track, etc.). Cette paupérisation est à articuler avec le projet de réforme des retraites dans la mesure où l’entrée dans la carrière d’EC est généralement tardive et fait souvent suite à des périodes de chômage et/ou de contrats à temps partiel. Les EC feront donc partie des grand.e.s perdant.e.s de ce projet de réforme.
- La perte de l’autonomie, de l’indépendance et de la liberté des EC dès l’instant où les recherches seront déterminées et régulées à la fois par le marché privé et les pouvoirs publics, que ce soit par la généralisation du financement par projet et/ou par l’injonction faite aux EC de répondre aux « enjeux sociétaux » fixés par le gouvernement en place.

Les membres de GERiiCO affirment leur attachement profond à une recherche publique :
- de service public, c’est-à-dire émancipatrice, non privatisable et accessible à tou.te.s les
citoyen.ne.s,
- indépendante, critique, libre et autonome de tout pouvoir et, ce pour garantir le
fonctionnement démocratique de nos sociétés,
- qui se donne réellement les moyens d’exister par l’embauche de nouveaux collègues
enseignant.e.s-chercheur.euse.s, chercheur.euse.s, personnels administratifs et
techniques, leur titularisation et l’augmentation de leur salaire,
- qui combat la paupérisation des travailleur.euse.s de l’ESR, notamment les vacataires,
les contractuel.le.s d’enseignement ou administratifs, les doctorant.e.s (financé.e.s ou
non) et docteur.e.s sans poste,
- qui respecte le temps long de la recherche,
- qui n’oblige plus les EC à répondre à des critères quantitatifs d’évaluation scientifique et à passer la majeure partie de leur temps de travail à gérer des tâches administratives et à chercher des financements.

Les membres du laboratoire GERiiCO s’engagent donc dans la mobilisation actuelle en :
- appelant la direction de l’Université de Lille à se prononcer sur les projets de réforme des retraites et la LPPR,
- pratiquant la grève afin de se libérer du temps pour 1) participer à la mobilisation collective (AG, manifestations...) et 2) discuter des moyens à mettre en place pour faire pression (rétention des notes, demande de report des examens...),
- publicisant leurs revendications et oppositions à ces réformes par tous les moyens possibles (signature en fin de mail, participation aux manifestations, interpellation des élu.e.s,...),
- reportant les séminaires ou journées d’étude organisés par le laboratoire ou en les transformant en temps d’échanges et d’analyses autour des enjeux posés par ces réformes,
- déléguant des membres du laboratoire pour participer aux assemblées générales de coordination des facs et labos en lutte ou toute autre instance de mobilisation.

Motion du CEPAM Université Côte d’Azur

Nous, les membres du laboratoire d’Archéologie, de Préhistoire, d’Histoire et d’Histoire de l’art du CEPAM Cultures et environnements - Préhistoire, Antiquité, Moyen-âge, UMR 7264 CNRS - Université Côte d’Azur, déclarons notre opposition au projet de réforme des retraites et au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), annoncée comme « darwinienne et inégalitaire » par le PDG du CNRS.
Nous avons pris connaissance des éléments contenus dans les rapports préalables au futur projet de loi visant 1/ une réduction drastique des postes permanents (chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens) et donc une précarisation toujours plus forte des personnels de la recherche (CDI de projet, tenure-track), 2/ un recours encore plus important au financement de la recherche sur projets (via l’ANR) et un financement récurrent des laboratoires restreint et aléatoire, 3/ une mise en concurrence toujours plus élevée des laboratoires et des chercheurs.
Nous appelons à la mobilisation contre ces projets de lois.

Motion de l’Assemblée générale du laboratoire LVMT (Laboratoire Ville, Mobilité, Transport) Réunie à Champs-sur-Marne le 27 janvier 2020

Nous, membres du laboratoire LVMT (enseignant·e·s-chercheur·se·s, chercheur·se·s, doctorant·e·s, contractuel·le·s de la recherche, personnels administratifs et techniques, stagiaires) réunis en Assemblée générale extraordinaire le 27 janvier 2020, sur la base de la lecture des trois rapports préparatoires au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), affirmons notre opposition au programme de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie. Ces rapports portent des visions de l’enseignement supérieur qui dévalorisent le travail pédagogique, et des visions de la recherche scientifique qui ignorent singulièrement le rôle des sciences humaines et sociales dans la compréhension de la complexité des phénomènes sociaux, et dans lesquelles nous ne nous reconnaissons pas.
Le projet de LPPR et la création du modèle d’établissement Université Gustave Eiffel s’inscrivent dans la lignée directe des transformations néolibérales de l’ESR (Enseignement Supérieur et Recherche) amorcées par la Loi relative aux libertés et responsabilités des Universités (LRU) de 2007, poursuivie par la loi Fioraso de l’enseignement supérieur et de la recherche (2013), la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (2018) et, plus récemment, par la Loi de transformation de la fonction publique (2019).
Le projet de LPPR reprend les mêmes objectifs de « performance » et d’« excellence » (notions obscures qui déconsidèrent sans fondement nos métiers) des lois précédentes qui ont conduit à une précarité structurelle et à une dégradation des conditions de travail affectant d’ores et déjà l’ensemble de l’ESR. La surcharge de travail est permanente pour les personnels notamment à cause de la bureaucratisation grandissante de la recherche, ce qui induit un recours important à des personnels précaires qui assurent une part croissante de l’enseignement (parfois en dehors de tout cadre légal) et du travail administratif. Compte tenu du faible nombre de postes de titulaires, les jeunes chercheur·se·s sont contraints d’alterner entre contrats ponctuels et périodes de chômage. Les éléments de démocratie universitaire comme le Conseil National des Universités et le Comité national du CNRS sont progressivement dépouillés de leurs prérogatives.
Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les propositions contenues dans les rapports préparatoires à la LPPR de 2020 annoncent au contraire plus de mandarinat, plus de précarité, plus d’inégalités entre les disciplines, entre les établissements et entre les personnels ainsi que des conditions moins favorables à la réalisation de nos recherches.
Les rapports préparatoires à la LPPR, dans une logique managériale, prévoient ainsi :
 le renforcement de la concurrence entre laboratoires qui participe à la diminution du temps consacré à la recherche alors que la connaissance se construit dans le temps long, les échanges, la coopération et les partenariats ;
 le renforcement du financement de la recherche par appels à projets au détriment des fonds récurrents, ce qui limite le champ des questionnements, la dimension critique et l’autonomie dans la production de savoirs et sape l’essence même de la recherche ;
 l’accroissement de la précarité de tous les personnels, alors que la recherche a besoin de temps et de stabilité ; précarité qui, en outre, renforce la concurrence et isole les personnes, en particulier les jeunes chercheur·se·s ;
 la dégradation des conditions de recrutements des personnels de l’ESR qui ouvre la voie à la remise en cause des statuts de MCF et de CR, à la dérégulation des carrières et à la modulation des services des enseignant·e·s-chercheur·se·s : recrutement de personnels via des « CDI-chantier » (un « CDI » prenant fin avec le financement du projet de recherche) et des titularisations encore plus rares et tardives (« tenure track ») ;
 la poursuite de la dégradation des conditions de travail : modulation des services obligatoires en fonction des besoins de chaque UFR, le non-paiement des heures complémentaires et la fin des 192hETD de service.

L’ensemble de ces éléments constitue des menaces qui, associées à la remise en cause du statut de fonctionnaire, pèsent sur les métiers de la recherche.
Par ailleurs, la création de l’Université Gustave Eiffel, « Etablissement Public à caractère scientifique, culturel et professionnel expérimental », citée comme modèle par la ministre de l’ESR, s’inscrit entièrement dans ces transformations et fait peser de très grands risques sur la gouvernance collégiale de l’Université.
Ces transformations de l’ESR vont de pair avec les pratiques accrues de sélection des étudiant·e·s via Parcoursup ou via les frais d’inscriptions (étudiant·e·s étranger·e·s) qui portent atteinte à l’accès de tout le monde à des études gratuites de qualité.
Au-delà de la LPPR, la logique néolibérale qui préside à ces politiques est non seulement la même que celle de la réforme des retraites ou encore celle de l’assurance chômage, mais ses effets délétères se conjuguent. À titre d’exemples :
 Dans un secteur où l’entrée en poste se fait en moyenne à 34 ans pour les maître·sse·s de conférences et à 33 ans pour les chargé·e·s de recherche, avec des carrières en pointillés avant cette tranche d’âge, la réforme des retraites va directement affecter le niveau des pensions en les réduisant a minima de plusieurs centaines d’euros par mois.
 Dans un secteur où de nombreuses personnes précaires pâtissent de carrières hachées, la réforme de l’assurance-chômage va rendre encore plus difficiles les conditions de vie de beaucoup de travailleurs et travailleuses de l’ESR.
Nous affirmons notre soutien aux mouvements demandant le retrait du projet de réforme des retraites et aux diverses mobilisations contre les politiques de dégradations des services publics (hôpital, justice, enseignement, transport...). Enfin, nous nous inquiétons de la dégradation des formes de vie démocratique et du développement de la violence des forces de l’ordre.
REVENDICATIONS
L’Assemblée Générale du LVMT a adopté les revendications suivantes :
1. Pour le retrait des projets de la LPPR et de la réforme des retraites dont les effets nuisibles se conjuguent.
2. Pour la suppression des outils de management par la performance, individuelle et collective, de l’Université et de la recherche (ANR, HCERES).
3. Pour une remise en cause de la vision simpliste et hors-sol de l’interdisciplinarité et de l’innovation qui attribue une place secondaire et erronée aux sciences humaines et sociales.
4. Pour l’augmentation des dotations de base des établissements et laboratoires, contre la généralisation du financement par projet, facteur d’une concurrence généralisée qui mine le principe de coopération au sein des communautés de la recherche entre laboratoires, entre disciplines, entre personnels.
5. Pour une véritable démocratie universitaire, contre l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche, augmentation que l’Université Gustave Eiffel met en œuvre.
6. Pour la création massive de postes de titulaires (personnels administratifs et techniques, enseignant·e·s, chercheur·se·s, etc.) pour couvrir les missions assurées par des précaires et la surcharge de travail des titulaires et, contre la casse du statut de fonctionnaire.
7. Pour la dignité des conditions de travail : revalorisation du point d’indice de l’ensemble des titulaires de l’ESR (personnels administratifs et techniques, enseignant·e·s, chercheur·se·s, etc.) ; respect du temps de travail légal des personnels de l’ESR, ce qui implique de mettre fin à
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l’accumulation et au morcellement des tâches ; reconnaissance, rémunération et revalorisation des tâches administratives et des activités invisibles.
8. Pour la fin du travail gratuit effectué par les non-titulaires (tel que la surveillance d’examens et correction de copies, heures supplémentaires non payées, vacations et activités de recherche non rémunérées, recours abusif aux stages, etc.) et rémunération de toutes ces activités invisibles. Pour la mensualisation des paiements des vacations et le respect du droit du travail.
9. Pour des mesures efficaces de lutte contre la pauvreté et la précarité étudiantes (revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire).
10. Pour une université gratuite et accessible à tout le monde et une recherche scientifique publique au service de l’ensemble de la société.
ACTIONS
L’Assemblée Générale du LVMT appelle dès à présent les collègues et les autres laboratoires à :
 Solliciter la direction du laboratoire pour qu’elle signe le moratoire sur la LPPR.
 Participer au mouvement social dans le cadre de nos activités professionnelles (ex. : programmer des temps de réflexion collective au sein du laboratoire, réorienter les séminaires du laboratoire et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, ne pas répondre aux demandes de comptes rendus d’activités).
 Mandater des représentant·e·s du laboratoire pour participer aux journées de coordination nationale des facs et labos en lutte (1er et 2 février 2020).
 Soutenir la mobilisation de l’ensemble des personnels du laboratoire, quel que soit leur statut.
 Interpeller les collègues qui participent aux dispositifs d’évaluation comme l’HCERES pour
demander leur démission et rendre publiques leurs positions.
 Organiser des actions dans les différentes instances de l’ESR, interpeller les responsables de nos tutelles, etc.
 Se déclarer mobilisé·e·s dans leurs signatures électroniques et/ou réponses automatiques d’absence (selon la suggestion ci-après) : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé·e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat ».
 Participer à l’échelle du site à la mobilisation sous la forme de différentes actions (relais d’informations auprès des étudiant·e·s, participation aux AG, grève des enseignements, etc.).
 Participer aux caisses de grèves, aux AG interprofessionnelles et intersyndicales et aux manifestations des semaines à venir contre la réforme des retraites en constituant des cortèges de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en lutte.
 Intervenir dans l’espace public pour faire connaître nos positions et relayer les informations (médias, réseaux sociaux, conférences, universités populaires, etc.).
 Interpeller les élu·e·s et les candidat·e·s aux prochaines élections universitaires en adressant un courrier type demandant le retrait de ces réformes et de se positionner publiquement sur celles-ci.
 Participer aux mouvements étudiants qui s’organisent contre les conditions de vie précaires qu’elles et ils subissent et ne pas sanctionner celles et ceux qui se mobilisent.
Notre motion s’inspire de celles votées par les laboratoires Triangle et Lab’Urba ainsi que par le département de géographie-aménagement Lyon 3 et CRGA–EVS, que nous remercions pour ce travail de rédaction. Texte adopté par vote électronique (54 voix pour, 6 abstentions, 3 contre).

Motion des membres de l’unité mixte de recherche CR2P (Centre de Recherches en Paléontologie - Paris - UMR 7207), Muséum national d’Histoire naturelle, Centre national de la Recherche scientifique, Sorbonne Université, réunis en Assemblée générale extraordinaire le 28 janvier 2020

L’Assemblée générale (AG) du CR2P déclare le laboratoire mobilisé contre la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), qui menace de détruire l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR), et s’inscrit dans un contexte de défense du service public.
Nous manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »). Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :
- Amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.euses et des personnels BIATSS et ITA
- Limitation de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme
- Accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur le principe de la méritocratie
- Revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance du chercheur.euse
- Remise en cause du statut d’enseignant.e-chercheur.euse (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non-statutaires/précaires)
- Mise en place d’un « tenure-track » (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître de conférences
- Affaiblissement des instances nationales de recrutement et de suivi de carrières des enseignant.es-chercheur.euses (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inéquité dans l’évolution des carrières, etc.)
Les membres du CR2P rappellent le rôle essentiel de la recherche fondamentale et leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
- la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheur.euses entre acteur.ices de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR
- la liberté des chercheur.euses de choisir leurs thèmes de recherche
De manière pratique, l’AG invite les membres de l’UMR à :
- participer à la grève et aux actions de mobilisations et de manifestations contre la LPPR
- signer les pétitions, lettres ouvertes, tribunes dénonçant la LPPR
(https://www.petitions.fr/recherche__non_a_une_loi_inegalitaire)
- porter sur lui/elle, sur son lieu de travail, un signe distinctif de solidarité avec la mobilisation
- relayer la mobilisation sous la forme de différentes actions
- réduire leur activité et refuser toutes les tâches (administratives et autres) non obligatoires
relevant de leurs fonctions et se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence selon la suggestion ci-après : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé(e) contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, j’ai réduit mes activités et ne suis pas en mesure de répondre favorablement à votre demande si elle concerne des tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de mes fonctions »
- profiter de colloques et journées d’étude pour sensibiliser sur la lutte contre la LPPR
- suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, s’abstenir de siéger dans les différentes
instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.
Motion votée à l’unanimité moins une abstention (48 votants)

Motion du Conseil élargi du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS EA 849), Aix-Marseille Université

réuni le 28 janvier 2020

Motion du Conseil élargi du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS EA 849), réuni le 28 janvier 2020
Les membres du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS, EA 849, Aix-Marseille université), réunis en Conseil élargi le mardi 28 janvier 2020, appellent à la mobilisation contre le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La lecture des trois rapports récemment remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche est inquiétante :
- le projet de loi envisagé remettrait en cause de manière fondamentale le statut des enseignant·e·s-chercheur·e·s (suppression de la clause d’accord des intéressé·e·s pour la modulation du service, fin de la référence aux 192 heures TD et donc du paiement des heures complémentaires) ;
- il menace d’accroître la précarisation de tous les personnels avec généralisation des CDD et mise en place d’un système de titularisation conditionnelle (« tenure track ») ;
- il ouvre la voie au localisme et aux inégalités de traitement en réduisant le rôle des instances nationales de qualification et de suivi des carrières ;
- il tente d’imposer à l’université « le déploiement d’une […] culture du management et de l’évaluation », dérive néolibérale qui vise à renforcer la concurrence et l’instrumentalisation des savoirs (cf. Références).

Tout comme le projet de loi de réforme des retraites, la LPPR s’inscrit dans un projet de société plus large qui génère et accentue la précarité.

Le conseil élargi invite l’ensemble des membres de la communauté universitaire à rejoindre les mobilisations nationales et locales ; à intégrer dans l’ensemble de nos activités les débats et actions autour de la LPPR ; à alimenter les caisses de grèves des salariés en lutte depuis plusieurs semaines.
Par exemple, la caisse de solidarité avec les grévistes d’Aix-Marseille université : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/5bn8ibvh

A l’unanimité des présents et des représentés.

Motion du CESAER, UMR 1041 Agrosup Dijon / INRA, AG du 28 janvier 2020

Les personnels du Centre d’Economie et de Sociologie appliquées à l’Agriculture et aux Espaces ruraux, UMR 1041 Agrosup Dijon/INRA, réunis en assemblée générale le 28 janvier 2020, ont voté la motion suivante à l’unanimité des présent.e.s et représenté.e.s :
Comme de nombreux laboratoires et départements de France, les enseignant.e.s-chercheur.e.s, les personnels d’appui, les chercheur.e.s, ingénieur.e.s d’études et de recherche, doctorant.e.s du CESAER entendent par la présente motion exprimer :
- leur opposition aux orientations prévues dans les rapports préparatoires à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) ;
- leur soutien au mouvement de lutte contre le projet de loi de réforme des retraites.
La réforme des retraites et les propositions dans les textes préparatoires à la LPPR détériorent les conditions d’emploi et de travail dans la fonction publique de l’enseignement supérieur et ne répondent en rien aux besoins de l’ESR. Elles constituent une attaque contre la liberté académique et scientifique et donc contre la possibilité de développer une recherche indépendante et de qualité.
La LPPR en préparation s’inscrit dans la continuité des réformes antérieures, dont nous subissons aujourd’hui les conséquences : baisses des recrutements de titulaires, précarisation des emplois (CDD enseignement sans volet recherche, vacations…), surcharge généralisée de l’enseignement, réduction des moyens et des postes d’appui à la recherche qui accroit la charge de travail, hiérarchisation et mise en concurrence des établissements et des équipes de recherche, gâchis d’argents et de moyens publics dans la surévaluation des activités et des projets... La LPPR en préparation prévoit la destruction de nos statuts avec des recours systématiques aux contrats à durée déterminée et en remettant en cause la référence aux 192 HETD dans la définition du service des enseignant.e.s-chercheur.e.s. Le recours au CDD, couplé à la réforme du chômage et du système de retraite fragilisera considérablement les carrières. De plus, en accentuant les modes de financement par projet, elle renforce des logiques de « performance » et d’évaluation comptable qui contredisent les exigences scientifiques et l’évaluation par les pairs garantissant l’indépendance et la qualité du travail scientifique.
Le système de retraite par point, outre qu’il détruira toute solidarité, qu’il fragilise les plus précaires et repousse l’âge de départ à la retraite, entraînera une diminution générale du niveau des retraites. Cette diminution est de l’ordre de 20 % à 40 % pour les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle est d’autant plus importante que la précarité est déjà accrue dans nos carrières et l’accès à un emploi stable est de plus en plus tardif (déjà plus de 34 ans en moyenne en 2016).
La défense d’un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, de qualité et de proximité, est cruciale pour l’ensemble de la société. La construction et la transmission publiques et indépendantes de savoirs sont indispensables pour accompagner les changements sociaux contemporains et pour permettre à chacun.e de développer ses connaissances. Alors que la réforme tend à renforcer la séparation entre recherche et enseignement, nous réaffirmons leur caractère complémentaire et indissociable.
Le CESAER est favorable à :
- l’augmentation nette et durable du nombre de titulaires recrutés, chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s comme personnels d’appui ;
- à l’augmentation du financement public alloué aux contrats doctoraux ;
- au rétablissement de budgets ambitieux et pérennes pour les unités et équipes de recherche ;
- à la débureaucratisation des évaluations afin de favoriser la qualité des productions et des parcours au lieu de la quantité ;- au transfert des budgets du crédit impôt recherche à la recherche publique.
Le CESAER appelle l’ensemble des collègues de l’enseignement supérieur et de la recherche à soutenir et participer aux mouvements de lutte contre ces réformes et le démantèlement des services publics. Nous sommes solidaires avec l’ensemble des secteurs mobilisés.

Motion d’EMMA. Université Paul-Valéry Montpellier 3

Nous, membres du Centre de recherches EMMA (Études Montpelliéraines du Monde Anglophone) de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, réunis ce mardi 28 janvier 2020, reprenant à notre compte la motion du Centre de Recherches Anglophones (CREA) de l’Université Paris Nanterre votée le lundi 20 janvier 2020, nous déclarons mobilisé·e·s contre le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), dont les orientations figurent dans trois rapports récemment remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. La lecture de ces rapports est alarmante :
- le projet de loi envisagé remet en cause de manière fondamentale le statut des enseignant·e·s-chercheur·e·s (suppression de la clause d’accord des intéressé·e·s pour la modulation du service, fin de la référence aux 192 heures TD et donc du paiement des heures complémentaires) ;
- il menace d’accroître la précarisation de tous les personnels avec généralisation des CDD, multiplication des recrutements sur missions ponctuelles et mise en place d’un système de titularisation conditionnelle (tenure track) ;
- il ouvre la voie au localisme et aux inégalités de traitement en réduisant le rôle des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi des carrières ;
- il tente d’imposer à l’université « le déploiement d’une […] culture du management et de l’évaluation » qui lui est profondément étrangère et une logique délétère de concurrence généralisée (évaluation sur des critères étroits de productivité inadaptés à la recherche comme à l’enseignement).

De telles dispositions ne répondent en rien à la crise aiguë que traverse l’université (postes gelés, conditions de travail dégradées, personnels sous pression, précarité des étudiant·e·s et des personnels contractuels) et laissent au contraire présager son aggravation, notamment pour une université de LLASHS comme la nôtre, où par ailleurs la majorité des personnels sont des femmes.

Parce qu’il poursuit le même objectif politique, nous nous opposons également au projet de réforme des retraites, déjà contesté dans la rue depuis de longues semaines. Ce projet de réforme pénalise tout particulièrement les fonctionnaires, dont les faibles salaires en début de carrière étaient jusqu’ici compensés par un calcul des retraites sur les six derniers mois. Pour toutes et tous, cette réforme signifie une baisse du niveau des pensions, l’allongement de la durée des carrières et un affaiblissement du système par répartition – fondé sur la solidarité entre générations – au bénéfice d’un système par capitalisation. L’adoption d’un régime par points prétendument universel n’est rien d’autre qu’un nivellement des retraites par le bas qui nuira à l’attractivité de la fonction publique et donc à la qualité des services publics, celui de l’éducation notamment.

Comme d’autres laboratoires de recherche, nous nous joignons au mouvement social. Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire, personnels et étudiant·e·s, à lutter collectivement contre ces deux projets de loi en participant aux actions et assemblées générales locales et aux journées de mobilisation nationale à venir.

Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO). Muséum national d’histoire naturelle-Sorbonne université-CNRS

Motion des membres de l’unité mixte de recherche CESCO (Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation), Muséum national d’histoire naturelle, Centre national de la recherche scientifique, Sorbonne Université, réunis en Assemblée générale extraordinaire le 28 janvier 2020.
Constatant que les préconisations des rapports des trois groupes de travail missionnés par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR) vont généralement à l’encontre des recommandations issues des personnels de l’ESR, ce qui laisse craindre un manque d’écoute et de démocratie dans l’élaboration du projet de loi,
Consciente que les défis environnementaux et sociaux auxquels doit répondre la recherche demandent un travail collaboratif, interdisciplinaire et de long terme,
l’Assemblée générale (AG) du CESCO déclare le laboratoire mobilisé contre le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Cette mobilisation s’inscrit dans le contexte de la mobilisation contre la réforme des retraites, qui menace l’attractivité des carrières dans l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR), et de la défense du service public.
Nous manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »). Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :

Amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.euses et des personnels BIATS et ITA
Place disproportionnée de la compétition utilisant des critères subjectifs et discutables, à tous les niveaux, comme moteur d’amélioration de la recherche, alors que des approches scientifiques démontrent l’inefficacité de cette compétition
Limitation de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme.
Revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance du chercheur.euse
Remise en cause radicale du statut d’enseignant.e-chercheur.euse (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des nonstatutaires/ précaires)
Hiérarchisation des fonctions de recherche et d’enseignement, avec un enseignement présenté comme une « punition »

Motion du Laboratoire CAPS (EA 4050), Université de Poitiers

Les enseignant.e.s chercheur.e.s, membres associé.e.s et doctorant.e.s du Laboratoire CAPS (EA 4050) de l’université de Poitiers prennent collectivement position contre le projet de « loi de programmation pluriannuelle de la recherche » et les préconisations des groupes de travail. Ils dénoncent une volonté de transformation profonde des structures de l’enseignement et de la recherche du projet LPPR. Ce projet entend enfermer l’enseignement supérieur et la recherche dans une logique de compétition, de précarisation, de marchandisation des savoirs. Le CAPS et ses membres s’opposent résolument à :

La remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
L’amplification de la contractualisation et de la précarisation des enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheurs, personnels BIATSS et ITA dans l’enseignement supérieur et la recherche ;
La remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192 heures éq. TD et la « modulation des services ».
Par ailleurs, notre opposition porte aussi sur le processus plus général de destruction du service public et de remise en cause de la protection sociale en France, qu’on retrouve dans la réforme des retraites « par points ». Nous déclarons notre opposition à :

L’affaiblissement de la logique de solidarité nationale ;
La baisse de la grande majorité des pensions ;
L’allongement de la durée des carrières.
En opposition avec le plan national pour la « science ouverte » annoncée par la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Le CAPS EA 4050 marque farouchement son opposition et déclare la Science Fermée.


27 JANVIER

Motion du Centre Chevrier, UM 7366, université de Bourgogne

Nous, membres du Centre Georges Chevrier, UMR 7366 CNRS-uB, réunis en assemblée générale, ce jour, le 27 janvier 2020, déclarons notre opposition au projet de réforme des retraites et au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
Quand le premier hypothèque l’avenir de l’ensemble de la population en favorisant le principe de capitalisation au détriment de celui par répartition, garant de la solidarité intergénérationnelle et des protections collectives, le second prolonge et aggrave très fortement la dégradation des conditions d’exercice de nos métiers d’enseignants et de chercheurs :
• il désolidarise l’enseignement et la recherche, en dévaluant l’enseignement ;
• il prévoit de démanteler le statut national des enseignants-chercheurs et met fin au référentiel de 192h ;
• il prévoit de liquider le corps des maîtres de conférences, remplacé par des contrats aggravant la précarisation déjà très avancée des jeunes chercheurs ;
• il prévoit d’alourdir la charge de travail déjà intolérable des personnels enseignants, techniques et administratifs ;
• il met enfin en concurrence les personnes au prétexte de l’excellence et au nom d’une logique productiviste.
De telles mesures ne dégraderaient pas seulement les conditions de travail des enseignants, des chercheurs et des personnels administratifs et techniques, mais également, de manière inévitable, la qualité même de l’enseignement et de la recherche.
Nous appelons les collègues et étudiant.es à se mobiliser selon toutes les modalités possibles (grève, démission administrative, refus des évaluations, suspension des travaux scientifiques et des réunions, actions de visibilisation, séminaires mobilisés, participation aux AG).
Au sein de l’université, nous appelons à soutenir l’action pour organiser la mobilisation inter-laboratoires et encourager le blocage administratif afin de peser dans le conflit en cours.
Nous appelons au renforcement des actions interprofessionnelles et à la participation aux différentes caisses de grève.

Motion du Laboratoire de Physique des Lasers (UMR7538, CNRS et Université Paris 13)

Par cette motion, l’assemblée générale des membres du Laboratoire de Physique des Lasers réunie le 27/01/2020 affirme son opposition résolue aux deux réformes et projets annoncés par le gouvernement :
Réforme du système des retraites
Malgré la grande confusion dans les différentes présentations de cette réforme, de multiples analyses montrent le caractère régressif de ce projet établissant un système par points. En définitive, son véritable effet sera de diminuer le montant des pensions de retraite du plus grand nombre tout en allongeant la durée des carrières pour tous. La grande majorité des actifs et des retraités seraient perdants et particulièrement les fonctionnaires, alors que leur niveau de vie ne cesse déjà de diminuer depuis de nombreuses années. Cette réforme affecterait durement tout le personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche, un secteur de plus en plus marqué par des carrières tardives et accidentées. Les plus précaires et les moins bien payés en seraient les principales victimes et l’attractivité de nos métiers en faiblirait encore plus.
Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR) en préparation
Cette loi « inégalitaire et darwinienne » (dixit le PDG du CNRS), loin d’apporter des éléments pour lutter efficacement contre la précarité et la surcharge de travail des personnels des universités et des laboratoires, dégraderait encore nos statuts et nos conditions de travail. Malgré des constats pertinents, sa logique est de parachever la mise en place d’un système universitaire à deux vitesses, au détriment de la grande majorité des étudiants et particulièrement de ceux issus des catégories sociales les moins favorisées. Pour une grande partie des enseignants-chercheurs et chercheurs, elle signifierait encore plus de difficultés à accomplir leurs missions (modulation des services, recherche sur projet, concurrence accrue entre équipes, affaiblissement des instances d’évaluation par les pairs, renforcement du lien entre évaluation et financement...). Pour les personnels administratifs et techniques et les jeunes chercheurs, elle entraînerait une entrée encore plus difficile dans la carrière, avec la généralisation de la logique de contractualisation (contrats de projet, tenure track). L’horizon est bien celui d’une précarisation accrue des personnels et d’un renforcement de la logique managériale, à l’encontre des objectifs et des valeurs du service public d’enseignement et de recherche.
Devant ces attaques contre nos métiers de production et de transmission du savoir, mais aussi plus généralement contre les valeurs de solidarité et d’intelligence collective qui fondent le service public, l’AG des membres du Laboratoire de Physique des Lasers réunie ce jour refuse la résignation et demande :
Qu’un CA extraordinaire de l’université prenne rapidement position sur ces projets de réformes.
En ce qui concerne la LPPR, que nos conditions de travail soient améliorées avec notamment une augmentation des salaires de tous les personnels, un plan pluriannuel de création d’emplois de titulaires et une augmentation des moyens récurrents des laboratoires
Que des discussions soient ouvertes sur les propositions des groupes de travail avec les représentants des personnels d’enseignement et de recherche, pour un repositionnement de ces projets vers des valeurs coopératives et une meilleure prise en compte de nos attentes
Elle appelle en outre l’ensemble des personnels de l’université à se tenir informés de ces projets et à participer à une large mobilisation qui seule pourra les mettre en échec ou les infléchir radicalement.
Motion votée par 40 voix pour, 0 voix contre et 4 abstentions.

MOTION de l’Assemblée Générale du IIAC. UMR 8177. Ehess-CNRS

Adoptée à l’unanimité le 27 janvier 2020

Le laboratoire IIAC, institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain, réuni en assemblée générale extraordinaire le 27 janvier 2020, est solidaire du mouvement social contre la destruction du système actuel de retraites et exprime son opposition au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il soutient le mouvement de grève engagé par plusieurs laboratoires, institutions universitaires et de recherche et revues scientifiques et s’y associe.
Les projets de réforme en cours remettent profondément en cause les missions, voire le fonctionnement du service public, en particulier de l’enseignement supérieur et de la recherche, en impliquant une précarisation toujours plus grande pendant et après la vie professionnelle.
Nous nous engageons pour la défense du principe de solidarité et du service public, garante d’une science ouverte, de qualité, indépendante et élaborée sur le long terme. En tant que chercheur.e.s, acteurs.rices de la transmission des savoirs, formateurs.rices des jeunes chercheur.e.s et enseignant.e.s, ITA et BIATSS, doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, nous dénonçons les effets néfastes des réformes actuelles : réforme du bac, réforme de la formation des enseignants, LPPR. Nous défendons la pluralité et la richesse des orientations disciplinaires et des acteurs de la recherche publique, à l’encontre du processus de destruction engagé par les gouvernements successifs depuis 10 ans. Nous refusons toute logique de simplification et de hiérarchisation des savoirs et des financements à la recherche et dénonçons les effets de la subordination de ces financements à des logiques industrielles, privées et managériales. Nous rejetons également la politique de fragmentation et de précarisation que la recherche sur projet implique pour les personnels scientifiques, et pour les personnels de soutien à la recherche (ITA et BIATSS), statutaires ou non. En tant qu’unité mixte de recherche, nous rejetons la compétition entre disciplines, chercheur.e.s et établissements et défendons la coopération comme une valeur fondamentale, qui s’appuie sur des collectifs de recherche requérant un financement pérenne. Nous nous opposons à des modalités d’évaluation fondées sur des logiques quantitatives et une conception réductrice de l’activité scientifique.

Nous rejetons fermement le clivage entre les différents domaines scientifiques et disciplines, reposant sur une vision purement utilitariste des savoirs et de l’activité scientifique.

L’Assemblée générale de l’Unité appelle la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche à s’informer et à participer aux actions collectives menées contre ces réformes et à s’engager dans les mobilisations en cours.

Le laboratoire sera fermé les jours de grève nationale et de manifestations contre ces réformes.

Motion de l’Assemblée générale du Centre de Recherches Historiques (CRH). Ehess-Cnrs, 27 janvier 2020

Le CRH s’oppose aux orientations envisagées par le gouvernement dans le cadre de la préparation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, et propose un plan massif de soutien à une recherche publique, critique, libre et coopérative.

Les membres du Centre de Recherches Historiques (UMR 8558, EHESS-CNRS), réunis en Assemblée générale le 27 janvier 2020, déclarent leur vive préoccupation à la lecture des rapports préparatoires à la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ils s’associent aux laboratoires, institutions et autres organismes de l’ESR, déjà très nombreux, qui ont manifesté leur opposition aux orientations envisagées par le gouvernement.
Consulté au printemps 2019, le CRH avait déjà exprimé ses inquiétudes face aux thèmes choisis pour la concertation préparatoire à la LPPR, thèmes qui montraient la volonté du gouvernement d’inféoder la recherche à un monde où le financement serait dévolu aux partenariats privés, à la recherche du profit, à la volonté de compétitivité, à la précarisation des métiers de la recherche et d’appui à la recherche, en comprimant les budgets dévolus aux ressources pérennes et aux personnels. Les rapports préparatoires et les récentes déclarations de notre ministre confirment malheureusement les craintes exprimées par les membres du Conseil de Laboratoire du CRH le 8 avril 2019.
Les rapports préparatoires dressent un état des lieux que nous partageons : seules une forte augmentation du nombre de chercheurs et administratifs titulaires, la sécurisation des carrières sur la longue durée, l’évaluation qualitative et non quantitative des travaux et des institutions peuvent garantir le rayonnement de la recherche et son inscription durable dans les enjeux contemporains.
Or les préconisations que contiennent les rapports vont à l’encontre de ces objectifs. Nous pensons qu’elles ne feraient qu’amplifier la crise actuelle en privilégiant une politique des sciences autoritaire, bureaucratique et éloignée de la recherche fondamentale, fondée sur la sélection par appels à projets, sur la mise en concurrence systématique des laboratoires et sur la réduction drastique des recrutements pérennes réservés à une minorité chargée de piloter le travail précaire. Dans une filiation évidente avec la loi LRU (dite Pécresse) de 2007, la réforme des retraites et les décrets d’application de transformation de la fonction publique, les orientations de la LPPR démantèlent et disloquent le service public et l’orientent vers une vision managériale de la recherche.

Nous, chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels techniques et administratifs, représentants des doctorants du Centre de Recherches Historiques, dénonçons la poursuite de cette politique de précarisation généralisée et de mise en concurrence. Nous défendons l’organisation d’une recherche publique, durable, attachée aux valeurs de liberté académique, d’émancipation et d’égalité. En conséquence, nous réclamons un moratoire dans la préparation de la LPPR et demandons au gouvernement d’y associer les laboratoires de recherche afin de prendre acte des constats partagés par la communauté de l’ESR.
Nous proposons :
- un plan massif de soutien à la recherche publique passant par la reconnaissance et la consolidation de tous les statuts de la recherche publique et de l’enseignement supérieur ;
- un plan durable de recrutement de titulaires, chercheurs comme personnels d’appui, en premier lieu pour compenser la baisse importante des effectifs constatée depuis plusieurs années ;
- le rétablissement de budgets ambitieux et pérennes pour les unités et équipes de recherche ;
- l’augmentation du nombre des contrats doctoraux et leur revalorisation ;
- une évaluation par les pairs privilégiant la qualité des productions et des parcours plutôt que leur quantité ;
- le transfert des budgets du crédit impôt recherche à la recherche publique.

Refusant de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une bureaucratie destinée à favoriser des logiques concurrentielles et des intérêts privés, ayant à cœur de soutenir une recherche fondamentale au service de la société, nous appelons chacune et chacun à s’informer, participer aux séminaires et Assemblées générales de mobilisation, prendre part aux manifestations et aux autres actions.

Motion votée lors de l’Assemblée générale par 60 membres du Centre de Recherches Historiques : 59 voix pour, 1 abstention, 0 voix contre

Le laboratoire Chine, Corée, Japon (CCJ, UMR8173 CNRS-EHESS-Université de Paris) en lutte contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche

Le laboratoire Chine, Corée, Japon (CCJ) exprime son inquiétude face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. L’élaboration de ce projet de loi contredit l’idée pourtant affichée de consultation et de concertation, et montre surtout la non-prise en compte des propositions des laboratoires, chercheur-e-s et enseignant-e-s-chercheur-e-s qui ont répondu aux demandes pressantes du CNRS lors de l’enquête préparatoire menée en avril 2019.
Le CCJ souligne que les rapports préparatoires et les propositions qu’ils contiennent ne répondent pas aux diagnostics, propositions et recommandations faits notamment par le Comité National de la Recherche Scientifique et le collectif des Sociétés savantes. constate en outre que les propositions émanant des rapports préparatoires, au lieu de pallier la crise de l’ESR en en traitant les causes profondes, ne peuvent, si elles sont appliquées, qu’aggraver le mal.

Conformément aux propositions qu’il avait transmises lors de la consultation d’avril, le CCJ est favorable :
- au rétablissement de budgets ambitieux pérennes pour les unités et équipes de recherche
- à la fin des évaluations quantitatives, managériales et bureaucratiques qui consomment du temps et de l’argent perdus pour la recherche
- à une politique réellement ambitieuse en SHS, qui, dans le respect de la liberté de pensée et de réflexion des chercheur-e-s, ne les soumettent pas aux contraintes appauvrissantes de « demandes sociales » définies par le haut
- à un bilan transparent et impartial sur l’octroi, l’usage et les retombées du CIR (crédit impôt recherche) pour l’ESR
- à la revalorisation et à la généralisation de l’attribution de bourses pour mettre fin à la précarité des étudiant-e-s
- à un financement élargi des doctorats en SHS à la hauteur des sciences dures
- à l’extension du statut de fonctionnaire pour celles et ceux qui travaillent dans l’enseignement et la recherche, y compris les personnels d’appui.

Cette motion a été débattue pendant l’AG de l’UMR CCJ, ce lundi 27 janvier, à partir de 15h30 en salle 7-37, 54 bd Raspail.
Voir la motion en ligne : https://ccj.hypotheses.org/28600

Motion votée le 27 janvier 2020 par les membres de l’UMR ART-Dev réuni.e.s en Assemblée Générale extraordinaire

Nous, membres de l’UMR ART-Dev réuni.e.s en AG extraordinaire le 27 janvier 2020, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie, en particulier au projet de réforme des retraites et à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Prolongeant de multiples réformes ayant touché le monde du travail en général, et l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) en particulier, ces lois vont encore approfondir la dégradation des conditions de travail et nos missions de service public. Nous lançons un appel à la mobilisation et à la lutte pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire. Titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Le recours aux vacations se fait parfois hors de tout cadre légal. Les structures de démocratie universitaire comme le Conseil National des Universités et le Comité national du CNRS sont progressivement dépouillées de leurs prérogatives.
Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les rapports préparatoires à la LPPR prévoient ainsi pour les enseignant.e.s et chercheur.se.s et les personnels BIATSS et ITA :
- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, CDI de projets, etc.) ;
- le renforcement de la logique managériale dans l’ESR : multiplication des primes variables, primat de la logique d’appels à projets comme mode de financement de la recherche, augmentation de la concurrence entre unités de recherche avec des dotations aux laboratoires en fonction de l’évaluation HCERES ;
- la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s et des Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD ;
- le non-paiement des heures complémentaires ;
- l’instauration d’un système de régulation collectif des charges d’enseignement au niveau de la composante (UFR, faculté, département) en y intégrant les laboratoires (les « excellents » en recherche ayant moins de charges d’enseignement au détriment des « moins excellents ») ;
- la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité́ de l’évaluation des carrières par les pairs (ces fonctions seraient alors assurées par les universités, ce qui ouvrirait la voie à des logiques localistes).
Cette réforme généralise la précarisation, asservit toute pensée à la logique managériale, anéantit la liberté d’étude et de recherche. Les propos du Président Directeur Général du CNRS, qui appelle à une loi "inégalitaire" et "darwinienne", ou du Président de la République, hiérarchisant les chercheur.e.s entre les "mauvais" et les "plus performants", nous paraît dangereuse et contraire à l’esprit même du service public de la recherche.
Au-delà de la LPPR, la logique qui préside à ces politiques est non seulement la même que celle de la contre-réforme des retraites ou encore celle de l’assurance chômage, mais leurs effets délétères se conjuguent. Ces décisions politiques remettent en cause les logiques de solidarité nationale, et accentuent le démantèlement des services publics. À titre d’exemples :
- Dans un secteur où l’entrée en poste se fait entre 30 et 35 ans au minimum, avec des carrières en pointillés avant cette tranche d’âge, la réforme des retraites va directement nous affecter en nous faisant perdre a minima plusieurs centaines d’euros par mois à l’âge de la retraite, et reculer l’âge de départ à la retraite à 64 ans, et même 67 ans pour nos jeunes collègues.
- Dans un secteur où de nombreux précaires pâtissent de carrières hachées, la réforme de l’assurance-chômage va rendre encore plus difficiles les conditions de vie de nombreux.ses travailleurs et travailleuses de l’ESR.
Enfin, ces transformations de l’ESR vont de pair avec les pratiques accrues de sélection des étudiant.e.s via Parcoursup ou via les frais d’inscriptions (étudiant.e.s étrangers) qui portent atteinte à l’accès de tou.te.s à des études gratuites de qualité. Aussi, nous affirmons notre soutien plein et entier aux mouvements étudiants qui s’organisent contre les conditions de vie précaires qu’elles et ils subissent et appelons à ne pas sanctionner celles et ceux qui se mobilisent.
Dans ces conditions, il est impensable de faire comme si de rien n’était en participant au fonctionnement habituel de l’université et des institutions de recherche.
L’UMR ART-Dev lance un appel à toutes les autres unités de recherche pour engager une réflexion et une mobilisation collectives à l’échelle locale (dès la semaine du 3 février à Montpellier) pour définir des propositions alternatives pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche. Il s’agira à cette occasion de penser des modalités d’action collective pour faire valoir nos revendications.

MOTION de l’équipe de recherche en philosophie TRANSMIS (Transversalités critiques et savoirs minoritaires/ ERRAPHIS). Université de Toulouse Jean Jaurès

Nous, membres de l’Equipe de recherche TRANSMIS (Transversalités critiques et Savoirs Minoritaires), de l’Université Toulouse-Jean-Jaurès, réuni.e.s en assemblée générale le 23 janvier 2020, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par les contre-réformes voulues par le gouvernement d’Edouard Philippe, en particulier le projet de réforme des retraites et la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire : titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les propositions contenues dans les rapports préparatoires à la LPPR de 2020 annoncent au contraire plus de précarité et plus d’inégalités entre les établissements et les personnels :

Remise en cause du statut national des enseignants chercheurs
Fin de la référence aux 192 heures équivalent travaux dirigés et de la rémunération des heures supplémentaires
Extinction du corps des maîtres de conférences, remplacé par des formes de contractualisation aggravant encore la précarisation des chercheurs, et tout particulièrement des plus jeunes chercheurs
Désolidarisation de l’enseignement et de la recherche et dévaluation aggravée de l’enseignement
Alourdissement de la charge de travail administratif et bureaucratique déjà intolérable des personnels enseignants et administratifs
Mise en concurrence des individus au nom d’une « excellence » indéterminée et d’une application aberrante d’un modèle prétendument « darwinien » et explicitement inégalitaire.
Le même attachement au cadre national du recrutement et à un service public de qualité conduit les membres de l’équipe de recherche TRANSMIS à s’opposer résolument à la réforme de la formation des enseignants du secondaire et spécialement du concours du CAPES, vidé de ses exigences et de son contenu disciplinaires.
L’équipe de recherche TRANSMIS appelle donc tous ses membres à participer aux mobilisations en cours en multipliant les modes d’action : grève, participation aux manifestions, participation aux caisses de grève, organisation de formes alternatives de recherche et de diffusion des savoirs, au sein de l’institution universitaire et en dehors de celle-ci.
Adoptée à l’unanimité le lundi 27 janvier 2020

CEDRIC. CNAM

AG du Cédric : motion sur la loi de programmation pluriannuelle de la recherche
L’assemblée générale du Cédric, réunie le lundi 27 janvier 2020, a voté à l’unanimité la motion suivante :
Les membres du laboratoire Cedric-Cnam s’opposent à la Loi de Programmation
Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) telle qu’elle est actuellement envisagée
et s’alarment de toute tentative de faire passer les éléments de cette loi
sans véritable concertation avec les personnels directement concernés, à savoir :
recrutement de personnel précaire via des CDI-chantier (un CDI prenant
fin avec le financement du projet de recherche) et des titularisations
encore plus rares et tardives (« tenure track »)
renforcement de la logique managèriale avec des dotations aux unités
en fonction de l’évaluation HCERES et la multiplication des primes variables
fin des 192h d’enseignement et la fin de l’accord préalable
de l’intéressé avant toute modulation de services
disparition de la qualification au CNU
Ils appellent à la mobilisation de la communauté des enseignants-chercheurs
pour faire entendre leur voix.

Espaces et sociétés (ESO). UMR 6590. Universités de Caen, Le Mans, Angers, Rennes, Nantes

Motion du Conseil d’unité ESO – 09/12/2020
Reprise de la motion des section 11 et 23 du CNU
« ESO rappelle son attachement aux missions nationales du CNU, instance garante d’équité, d’impartialité, d’expertise et de collégialité dans l’évaluation des différents aspects de la carrière des enseignants-chercheurs. ESO s’alarme de certains éléments évoqués dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche : la suppression de la procédure de qualification, de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services, de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement et donc de la rémunération des heures complémentaires, ainsi que la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires. Si elles devaient être adoptées, ces dispositions équivaudraient à une remise en cause du statut d’enseignant- chercheur en renforçant l’éclatement du système universitaire français et la précarisation déjà croissante dans l’enseignement supérieur et la recherche. Nous appelons l’ensemble de nos collègues à la vigilance pour se défendre contre toute déstabilisation du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche ».

Motion approuvée par 22 membres du laboratoire ESO-Caen (site caennais de l’UMR ESO) le 15 janvier 2020
« Appel à la mobilisation
Les membres du site caennais de l’UMR 6590 ESO réuni.es ce jour, conscient.es de la nécessité de soutenir le mouvement en cours contre la réforme des retraites ainsi que la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) appellent :
- à faire grève le mercredi 15 et surtout le jeudi 16 janvier ;
- à participer à l’AG du personnel mercredi 15 janvier à 12h en amphi D3 annexe droit ainsi qu’aux AG suivantes ;
- à participer en masse à la manifestation du 16 janvier à Caen et ailleurs ;- à favoriser (y compris pendant le temps de grève) toutes les actions de sensibilisation auprès des étudiant.es ;
- à participer à la caisse de grève en soutien au personnel gréviste de l’UCN ;
- à cesser les activités de recherche (report des colloques et journées d’étude, suspension du travail d’expertise et d’évaluation, refus de siéger dans les instances de l’ESR).
Dans le contexte actuel, où pèsent de graves menaces sur le service public dans toutes ses dimensions, et au-delà de la seule question des retraites – puisque s’annonce la LPPR –, nos statuts, nos conditions de travail ainsi que l’insertion professionnelle des jeunes chercheur.ses vont être fragilisés encore davantage : nous appelons donc les collègues à nous rejoindre dans l’action ».

Motion de l’ensemble du personnel de l’IGARUN (Nantes) – 30 janvier 2020
« Dans un contexte de dégradation continue des conditions de travail et d’existence dans l’enseignement supérieur et la recherche (pouvoir d’achat, précarisation des personnels et des étudiants, recours massif aux vacataires et aux contractuels dont l’indemnisation a été durcie par la récente « réforme » de l’assurance chômage) et de dégradation à venir des conditions de vie des personnels (baisse des pensions liée à la « réforme » des retraites), Nous, membres de l’Institut de Géographie et d’Aménagement Régional de l’Université de Nantes, (Enseignants-chercheurs, chercheurs, enseignants, BIATSS, ITA, doctorants) réunis ce 30 janvier 2020, Affirmons notre opposition aux transformations annoncées pour l’Enseignement supérieur et la recherche dans le cadre de la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) dont les orientations figurent dans les trois rapports remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche :
- renforcement du financement de la recherche par appels à projets
- création d’un « contrat à durée indéterminée de mission scientifique » ou CDI de projet, pour les personnels de la recherche et les personnels administratifs, qui prendra fin à l’issue des projets de recherche,
- mise en place de « tenure track » ou « recrutement conditionnel » pour les entrants dans le métier, avec une titularisation possible mais pas obligatoire après 5 à 7 ans,
- possibilité de recrutement des enseignants-chercheurs sans passer par la procédure de qualification au CNU,
- suppression de la règle des 192 h ETD d’enseignement pour les enseignants-chercheurs et la mise en place de la modulation des services, sans accord préalable des personnels concernés, sur la base de l’évaluation et de l’arbitrage des UFR ou des départements,
- renforcement de l’évaluation individuelle des carrières des enseignants-chercheurs par les établissements et l’adossement des primes et de la modulation des services à ces évaluations,
- renforcement du contrôle des personnels BIATSS et l’augmentation de leur temps de travail sans augmentation du salaire (36 pour, unanimité)
Nous portons au président de l’Université de Nantes, également vice-président de la CPU, et à celui ou celle qui lui succédera, les revendications suivantes :
- la demande d’un moratoire sur la LPPR au gouvernement, -la prise de position des instances de l’Université sur ce projet,
- l’organisation d’une réelle concertation nationale pour aboutir à un autre projet pour l’ESR
- la mise en place d’un plan de recrutement de titulaires à la hauteur des besoins administratifs, d’enseignement et de recherche, qui permette de résorber la précarité, et un plan de titularisation des personnels précaires sur emplois pérennes (36 pour, unanimité)
Nous appelons à une amplification du mouvement de contestation localement et à l’échelle nationale et invitons/appelons à :
- L’organisation de journées nationales ou locales de mobilisation contre le projet de LPPR. (26 pour, 1 contre, 10 abstentions)
- Faire grève lors de ces journées de mobilisation (11 pour, 6 contre, 10 abstentions)
- Mettre en place des temps d’échange et de discussion avec les étudiants et les personnels sur les contre-réformes en cours et leurs effets (37 pour, unanimité)
- Lever l’assiduité et éviter d’organiser des évaluations autant que possible lors de journées de mobilisations et de manifestations (18 pour, 0 contre, 10 abstentions)
- Ne pas participer aux comités de visite et instances HCERES (23 pour, 0 contre, 1 abstention) ».

Motion ESO-Rennes (site rennais de l’UMR ESO) – 27 janvier 2020
« Les membres du laboratoire ESO-Rennes, réunis en Assemblée Générale le 27 janvier 2020, partagent les inquiétudes de la communauté scientifique concernant le projet de LPPR.
Ce projet fait peser des menaces sur l’enseignement, la recherche et les conditions de travail dans l’ESR, notamment :
- la précarisation accrue des statuts dans tous ses métiers ;
- l’amplification la logique de contractualisation ;
- la promotion de structures et critères de rémunération qui fragilisent les individus et le sens du collectif ;
- la forme et l’usage d’une évaluation punitive issue de pratiques managériales opaques.
Nous n’acceptons pas ces menaces et demandons que soient réaffirmées les valeurs du service public d’ESR à travers :
- une approche égalitaire et inclusive de l’ensemble des personnels ;
- le renforcement du financement récurrent des unités de recherche ;
- une évaluation par les pairs, collaborative et bienveillante.
Nous appelons l’ensemble des personnels de l’ESR à se mobiliser de manière solidaire et coordonnée, et à s’exprimer dans tous les espaces de débats pour défendre ces valeurs ».
La motion a été soumise à un sondage électronique.
Les résultats sont les suivants (pour 64 répondant-e-s au 4 février 16h00) : 3 NPPV, 8 abstentions, 3 contre et 50 pour. La motion est adoptée.


25 JANVIER

Motion EA HisTeMé. Université de Caen-Normandie

http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/histeme
Les membres de l’EA HisTeMé de l’université de Caen-Normandie, réunis en assemblée générale
le 25 janvier 2020, s’alarment de la simultanéité et de la coordination des attaques portées
contre le système de retraite de toutes et de tous, contre la fonction publique et ses agents,
et contre le service public d’enseignement supérieur et de recherche.

L’EA HisTeMé se prononce contre le projet de réforme des retraites à points.
En effet, il remettrait en cause le code des pensions qui fait partie intégrante du statut des fonctionnaires
et ferait baisser les pensions de retraite de façon inacceptable (20 à 40% selon les calculs disponibles).

Cette réforme est liée par le gouvernement
aux annonces sur la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche,
présentée comme un moyen de maintenir le niveau des pensions.

Si les diagnostics portés par les groupes de travail impliqués ne peuvent
que rassurer les enseignants-chercheurs que nous sommes sur la prise en compte
de la détérioration de nos conditions professionnelles par notre tutelle
(dégradation du secteur public, rémunérations peu attractives, érosion des emplois permanents,
manque de considération pour le doctorat, faiblesse des moyens accordés, etc.),

les solutions apportées privilégiant une compétitivité sauvage fondée
notamment sur la multiplication des appels à projet,
la suppression de la qualification, la recrudescence des contrats précaires,
notamment pour les jeunes collègues, la modulation de service appuyée sur la fin des 192 HTD, etc.,
sont autant d’atteintes au statut d’enseignant-chercheur et au bon fonctionnement de nos institutions
qui reposent sur le partage de la connaissance au service de la collectivité.

L’EA HisTeMé rappelle que la recherche en sciences humaines et sociales ne peut
pleinement s’épanouir qu’à travers le respect d’un certain nombre de principes :
- Encouragement de l’attractivité des métiers de la recherche par le refus d’une précarisation croissante et généralisée ;
- Évaluation qualitative par les pairs ;
- Soutien aux logiques de coopération scientifique contre la mise en concurrence systématique ;
- Pluralisme et liberté de la recherche, menacés par un pilotage centralisé et le recul des financements récurrents ;
- Priorité de la recherche conduite dans le temps long ;
- Retour à un équilibre entre enseignement et recherche selon les meilleures normes internationales,
avec des sabbatiques réguliers, l’allègement des charges administratives
et le refus de toute augmentation du service d’enseignement.
- Reconnaissance de la spécificité de la recherche en sciences humaines et sociales et de l’esprit critique
que ces disciplines promeuvent au service de la compréhension des sociétés.

Le même attachement à un service public de qualité et aux libertés académiques conduit
l’AG de l’EA HisTeMé à s’opposer résolument à la réforme de la formation des enseignants du secondaire
et spécialement du concours du CAPES, définitivement vidé de ses exigences et de son contenu disciplinaire.

L’assemblée générale de l’EA HisTeMé soutient les luttes en cours et appelle la communauté universitaire dans son ensemble (étudiants, personnels administratifs, enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs) à se mobiliser pour empêcher la mise en oeuvre de ces contre-réformes qui aboutissent, in fine, à la destruction du service public et à la remise en cause de la protection sociale.

voir aussi :
La LPPR en 180 secondes, en 1800 secondes, en diaporama
http://clioweb.free.fr/debats/lppr/lppr_en_180s.pdf
http://clioweb.free.fr/debats/lppr/lppr_en_1800s.pdf
http://clioweb.free.fr/debats/lppr/lppr-en-1800s-diapo.pptx


24 JANVIER

Motion de l’ESTCA (Cinéma Paris 8)

L’ESTCA - le laboratoire de cinéma de Paris 8 - dénonce l’hypocrisie de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Sous prétexte d’apporter des solutions à des problèmes bien réels de l’université qu’il prend même la peine de nommer – le « recours à des emplois précaires » dans « l’emploi scientifique », les « niveaux indemnitaires » peu valorisés de « l’ensemble des personnels de recherche », l’existence d’une « grande disparité » dans la « gestion des ressources humaines » selon « les organismes de recherche », etc. –, ce projet de loi aggraverait encore davantage les maux innombrables dont souffrent les établissements d’enseignement supérieur et les laboratoires de recherche qui leur sont rattachés.
Nous affirmons que nous ne sommes pas dupes de ces faux-semblants. Par exemple, derrière l’idée proposée par la LPPR d’une « titularisation conditionnée » des postes à l’université, nous savons que ce sont les conditions de vie des chercheur.es qui basculeront dans une incertitude à la fois existentielle et professionnelle. Derrière la multiplication des comités d’évaluation des enseignants-chercheur.es que défend la LPPR, ce sont des moyens supplémentaires en vue du contrôle de leurs activités qui sont réclamés au détriment de la production scientifique et de son partage. Derrière la nécessité affichée de favoriser une gestion qui « [gagne] significativement en simplicité, agilité et vitesse », ce sont des manières de faire appartenant au monde du management qui sont importées à l’intérieur de nos établissements, avec toute la souffrance au travail que cette « gestion managériale » charrie et dont le caractère ruineux et inefficace n’est plus à prouver.
Il ne suffit pas de dire que cette loi de programmation achève de transformer les universités en entreprises (ce que nous vivons déjà au quotidien depuis une bonne dizaine d’années) ; il faudrait plutôt avancer une évidence qu’elle a du mal à cacher : à savoir que derrière cette débauche d’énergie législative et réglementaire, qui nous semble par ailleurs inapplicable dans les faits, transparaît la volonté de contrarier une recherche libre et indépendante perçue – à tort ou à raison, et sans doute plus à raison qu’à tort – comme un contre-pouvoir à l’arbitraire des pouvoirs en tout genre.
Nous, chercheur.es de l’ESTCA, refusons de devenir les experts de l’expertise académique et cessons dorénavant toute activité d’évaluation. Nous appelons à participer massivement aux actions de mobilisation en cours, et à mettre en œuvre sans relâche des formes de lutte « attractives et innovantes ».
Le cinéaste, écrivain et théoricien des images italien Pier Paolo Pasolini déclarait en substance ceci : « Quand un gouvernement méprise à ce point les forces intellectuelles de la nation, c’est que, fondamentalement, il en a peur ». Nous ne souhaitons pas faire peur à nos gouvernants ; nous tenons à réaffirmer à l’occasion de cette LPPR nuisible et ringarde que nous voulons travailler librement : c’est à cette condition, et à cette condition seulement, que la France pourra devenir à nouveau « fière de sa culture, de sa science, de son humanisme » (p. 1 du rapport du Groupe de travail 2 de la LPPR portant sur « l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques »)
Motion votée à l’unanimité le 24 janvier 2020

Institut Français de Géopolitique. Université Paris 8

Les membres de l’Institut Français de Géopolitique de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis réunis ce 23 janvier 2020 dénoncent la dégradation continue des conditions d’enseignement et de recherche : sous-effectif de l’équipe statutaire et gels de postes, complexification sans fin des tâches administratives, modalités de financement de la recherche toujours plus bureaucratiques…

La future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et les dispositifs inscrits dans la loi de transformation de la fonction publique ne feront qu’aggraver cette situation. La disparition du référentiel de 192htd dans les services des enseignantes-chercheures et des enseignants-chercheurs produira une augmentation inégalitaire et contre-productive des services d’enseignement, puisque ceux et celles qui ne seront pas jugées les plus performantes se verront imposer toujours plus d’enseignements, les privant de la possibilité de développer de nouveaux projets de recherche. La mise en concurrence généralisée des enseignantes-chercheures et des enseignants-chercheurs, des laboratoires de recherche et des établissements s’oppose au développement de projets innovants, susceptibles de connaître des échecs et des réorientations. Le projet de LPPR aggravera en outre la précarité déjà critique des jeunes collègues.

Les équipes de l’IFG et d’IFG Lab appellent donc au retrait du projet « inégalitaire » et « darwinien » de LPPR.
Motion adoptée à l’unanimité des membres titulaires et administratifs de l’Institut Français de Géopolitique et du laboratoire IFG Lab de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis le vendredi 24 janvier 2020.

Laboratoire d’Informatique et Systèmes (LIS)

Ce matin du 24 janvier 2019 s’est tenue une AG conjointe du Laboratoire d’informatique et systèmes (le LIS) et du Département d’informatique et interactions (DII). Elle a mené à l’adoption de la motion suivante et à la préconisation de modalités d’actions ci-dessous :

Dans un contexte où le service public et les libertés académiques sontdirectement menacés, nous, enseignants-chercheurs et chercheurs du DIIet du LIS, nous opposons aux réformes en cours.Dans le but d’obtenir le retrait des réformes des retraites, du projetde loi LPPR sous sa forme actuelle, nous serons mobilisés les joursd’appel à manifestation nationale. Nous sommes également pleinementinvestis dans les mobilisations à l’intérieur de notre département etnotre laboratoire, et nous investirons toutes les formes d’actionqui seront proposées au sein d’AMU.Comme d’autres l’ont déjà fait, nous appelons au sein de l’UFRSciences à la constitution dans les plus brefs délais d’une AG de tousles départements pour intensifier la mobilisation.Motion adoptée à la majorité des membres présents(3 ne prennent pas part au vote, 0 abstention, 0 contre, 38 pour)Nous préconisons les modalités d’actions suivantes :

Information aux étudiants. NPPV:0 A:2 C:0 P:39
Demande d’un positionnement sur ces questions de nos composantes et de la présidence d’AMU. NPPV:1 A:3 C:0 P:36
Appel à des états généraux à AMU sur l’ »avenir » et l’ESR. NPPV:1 A:8 C:0 P:32
Remplacer l’affiliation AMU pour les signatures d’articles par « Universités Publiques de France ». NPPV:6 A:8 C:0 P:27
Nous nous réservons le droit de mettre en œuvre d’autres modalités d’action au sein du département et du laboratoire, telles que pourraient proposer les AGs des personnels, doctorants et étudiants : cours hors les murs, rétention des notes, non-participation aux jurys de bac, aux comités HCERES, du CIR, grève administrative …

Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM). Universités de Lyon, de Clermont Auvergne, de Saint-Etienne, Ens Lyon et CNRS

Motion adoptée par le Conseil d’Unité de l’IHRIM au sujet de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, le 24 janvier 2020

Dans le contexte de préparation d’une Loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR), les membres du Conseil d’unité de l’UMR 5317 IHRIM tiennent à affirmer les principes qui garantissent le bon fonctionnement, la qualité et le rayonnement de ses missions de recherche, de formation par et à la recherche et de diffusion des savoirs.
Le Conseil d’unité affirme son attachement au statut pérenne des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des personnels d’appui à la recherche. Il souligne la nécessité de financer de manière structurelle la création de postes de titulaires. Il affirme encore sa volonté de défendre les cadres nationaux de qualification et d’évaluation (CNU) et s’oppose à la modulation des services. Il s’oppose en outre à toutes les formes de marchandisation de la recherche et de l’enseignement, au développement d’une concurrence exacerbée entre établissements, entre équipes et entre chercheurs, ainsi qu’à toute mesure dégradant les conditions de travail. Il soutient le principe d’un financement pérenne des activités de recherche pour l’ensemble des établissements et des unités, condition indispensable d’une activité scientifique sereine et indépendante. Il appelle aussi à mieux prendre en compte les spécificités des Sciences Humaines et Sociales dans la définition des orientations des programmes scientifiques et dans les processus d’allocation des ressources.
Le Conseil d’unité de l’IHRIM demande que la loi de programmation pluriannuelle de la recherche prenne en compte les avis exprimés par les établissements d’enseignement supérieur et par les unités de recherche. Il demande également que le Ministère s’engage dans un véritable processus de concertation avec les acteurs concernés par la future loi.

Laboratoire Méditerranéen de sociologie (LAMES).UMR 7305. Aix Marseille université-CNRS

MOTION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DU LAMES
REUNIE LE 24 JANVIER 2020
Les membres du Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES, UMR 7305, Aix-Marseille université, CNRS), réunis en Assemblée générale le vendredi 24 janvier 2020, appellent à la mobilisation en faveur d’une véritable loi de programmation pluriannuelle de l’enseignement supérieur et de la recherche qui garantisse l’engagement de moyens publics sans lesquels il serait fallacieux de prétendre analyser les défis de société et favoriser le rayonnement intellectuel de la France. Les projets actuels du gouvernement, très éloignés du résultat des consultations préalables, ne peuvent qu’aggraver la situation déjà très tendue de nos universités et organismes de recherche. Ils doivent donc être résolument combattus.
Dans la continuité de réformes antérieures (LOPRI de 2006, LRU de 2009) qui ont conduit à la situation actuelle, ils auront pour effet de fragiliser encore davantage le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur selon une logique « darwinienne » et « inégalitaire » (A. Petit) :
• affectation des moyens soumis à des indicateurs de « performance » des unités rendant très mal compte du travail des personnels, ce qui décourage les initiatives collectives, la collaboration dans le travail et l’exploration de réflexions vraiment nouvelles ;
• remise en cause des fonctions du Conseil national des Universités et de la collégialité de l’évaluation par les pairs qui assure une compréhension partagée des intentions de recherche et de leurs conditions de réalisation ;
• remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192 HETD dans la définition des services enseignants pour justifier de ne pas recruter de personnels face aux montées d’effectifs étudiants ;
• amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (avec le CDI de projets en plus des CDD en tout genre, etc.) qui affecteront chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s et personnels d’appui à la recherche, davantage occupés à préparer leurs lendemains qu’à s’engager vraiment dans leurs recherches…
Cette réforme généralise la précarité, renforce la logique managériale et anéantit la liberté d’étude et de recherche. Cette réforme s’inscrit dans un processus plus large de subordination de l’ensemble de nos services publics aux intérêts privés comme dans le dossier des retraites où la perspective de réduction drastique des pensions par répartition profitera aux acteurs de la capitalisation, ce qui poursuit la remise en cause de la logique de solidarité nationale.
Face à ces menaces, les membres du LAMES tiennent à réaffirmer avec force les principes incontournables pour garantir, dans le cadre du service public de l’ESR, le bon fonctionnement et le rayonnement de leurs missions de recherche et d’enseignement. Soucieux de préserver une université ouverte à tous et de lutter contre toutes les formes de précarité des personnels, ils affirment leur attachement aux statuts pérennes des personnels d’appui à la recherche, des enseignant.e.s-chercheur.e.s, et des chercheur.e.s et s’opposent au développement de toutes les formes de contractualisation. Ils réaffirment la nécessité d’augmenter les moyens pérennisés pour permettre la création de postes de titulaires et la revalorisation des traitements de l’ensemble des personnels. Les membres du LAMES s’opposent avec conviction à toutes les formes de libéralisation et de marchandisation de la recherche et de l’enseignement qui méconnaissent les vertus de nos libertés académiques.
L’AG invite l’ensemble des membres de l’UMR à rejoindre les mobilisations nationales et locales en cours en participant aux actions et manifestations ; à transformer les séminaires, journées d’étude et colloques pour imaginer d’autres formes d’action ; à alimenter les caisses de grèves des salariés en lutte depuis plusieurs semaines.
Par exemple, la caisse de solidarité avec les grévistes d’AMU
ou la caisse interprofessionnelle de la CGT
La motion a été votée à l’unanimité des membres présents et des représentés.


23 JANVIER

Motion de l’Assemblée générale du Laboratoire d’anthropologie sociale

Réuni en assemblée générale extraordinaire le 23 janvier 2020, le Laboratoire d’anthropologie sociale tient à exprimer sa défiance envers la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), au vu de l’incohérence entre les constats dressés dans les rapports préparatoires et les solutions préconisées qui, si elles étaient appliquées, ne feraient qu’aggraver encore considérablement les maux qu’elles prétendent pourtant guérir.

Au mépris de l’avis de l’ensemble de la communauté scientifique, qui demande depuis de nombreuses années une augmentation et une sécurisation de l’emploi scientifique (chercheurs, enseignants-chercheurs et personnels de support et de soutien à la recherche), qui dénonce les effets pervers et contre-productifs de la recherche sur projets et de son évaluation quantitative suivant des indicateurs bibliométriques qui ne reflètent pas notre activité réelle, les propositions avancées dans ces rapports préparatoires se focalisent sur la mise en concurrence exacerbée des chercheurs et des institutions pour l’obtention de moyens, moyens qui seraient distribués suivant des indices de performance et de conformité à des enjeux stratégiques prédéfinis. Ces rapports semblent ignorer le fait que l’utilité d’une recherche ne saurait être décrétée a priori et que les évaluations permanentes par des pairs constituent déjà la modalité de production du savoir au sein des communautés intellectuelles animées par le désir d’atteindre l’excellence scientifique.

Les promesses de hausses de rémunération, d’autant plus facilement octroyées qu’elles se font dans un contexte de dépérissement du recrutement, ne sauraient compenser la perte d’indépendance de la recherche, incommensurable à nos yeux. La plupart des mesures préconisées menacent directement nos libertés académiques, car elles visent en réalité à réorganiser le service public de la recherche sur le mode de la gouvernance actionnariale des entreprises, afin d’accroître sa rentabilité dans une économie marchande du savoir.

Nous tenons à rappeler :

Que la recherche publique permet, par la vocation critique des sciences sociales, de produire des ruptures de paradigme s’opposant par nature à la recherche de résultats immédiatement concrets ou applicables. Les rapports mettent avant tout l’accent sur les classements internationaux, la culture de l’audit et la recherche appliquée, alors que ces critères de hiérarchisation, de performance et de pilotage en matière de production et de diffusion des connaissances s’avèrent en réalité aussi inefficaces que coûteux.

Que la recherche en sciences sociales vise la compréhension des sociétés sur le temps long et ne peut se réduire à des thématiques relatives à des "défis sociétaux" dictés par les agendas politiques. Elle s’appuie sur l’enquête de terrain qui offre un ancrage empirique essentiel aux chercheurs, seuls à même de déterminer avec justesse les lignes directrices de leur recherche.

Que la recherche en sciences sociales française, qui a vu émerger certains des plus grands penseurs du vingtième siècle et qui bénéficie aujourd’hui encore d’une réputation internationale malgré une baisse des moyens, est le fruit d’un travail mené dans un environ- nement intellectuel préservé des injonctions de résultats et de compétition économique entre ses acteurs. Jusqu’à présent, la production savante, bien qu’ancrée dans la société civile, ne s’est jamais réalisée avec l’ingérence de chefs d’entreprises, de chefs d’établissements ou d’un gouvernement, tel que prévue dans les rapports annonçant la LPPR.

Que la fonction publique et les emplois pérennes sont le régime nécessaire d’une recherche d’excellence, préservant ainsi des dérives de l’économie de marché et de la rentabilité, dont les limites sont aujourd’hui évidentes (accroissement des inégalités de richesses, pollution environnementale massive, contrôle de la production par les actionnaires, etc.).

Nous, membres du LAS (chercheurs, enseignants-chercheurs et soutien à la recherche), appelons à la mobilisation pour le service public de la recherche et nous nous prononçons :

- Pour une université gratuite et accessible à tous, sans condition de nationalité.
- Pour des mesures efficaces de lutte contre la précarité étudiante (revalorisation des bourses, augmentation du nombre d’allocations doctorales, création de logements étudiants).
- Pour un recrutement massif de titulaires (chercheurs, enseignants-chercheurs et personnels de support et de soutien à la recherche) suivant l’augmentation du nombre d’étudiants et à la hauteur de la mission de service public que nous assurons ; pour la titularisation des précaires et la suppression du recours aux vacations.
- Pour le maintien du statut de fonctionnaire et la revalorisation de tous les métiers de la communauté scientifique ; contre la création d’un « contrat à durée indéterminée de mission scientifique » aligné sur la durée des projets ou de « chaire d’excellence junior » se dispensant de la qualification, ou de tout autre dispositif qui minerait l’équité entre chercheurs ou entre unités de recherche et, à terme, nuirait à l’autonomie et à la qualité de la recherche.
- Pour une évaluation de la recherche qualitative et par les pairs, ce qui implique la lecture critique des travaux par des spécialistes de la discipline et non l’application de critères chiffrés, à la fois pour le suivi des carrières et pour le recrutement.
- Pour l’augmentation des crédits récurrents des établissements et laboratoires et contre la gé- néralisation du financement par projet ; donc pour une réaffectation de moyens dans le sens correspondant.

Notre position sur la réorganisation du service public de la recherche s’inscrit dans une ré- flexion critique plus large concernant un ensemble de réformes en cours (assurance chômage, retraites), avec lesquelles elle forme un système. Contre une orientation des politiques pu- bliques qui creuse les inégalités et renie la devise républicaine, nous affirmons les vertus de lasolidarité et l’efficacité de la coopération pour promouvoir l’intérêt général.

Motion adoptée le 23 janvier 2020 à l’unanimité des voix exprimées (24 personnes présentes, 5 procurations).

Motion du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas (LIER-FYT)

Le 23 janvier 2020

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,
1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (https://framaforms.org/moratoire-lppr-1579126603).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).

Motion de de l’équipe CIRCEFT-ESCOL de Paris 8 et UPEC-Inspé de Créteil

Par cette motion, les enseignants-chercheurs de l’équipe CIRCEFT-ESCOL de l’Université Paris 8 et de l’UPEC-Inspé de Créteil s’inscrivent dans le mouvement social actuel contre les réformes en cours.
Nous nous opposons aux projets actuels de réformes qui prolongent et amplifient les attaques contre les acquis sociaux, contre les mécanismes de solidarité, et aggravent les inégalités. Deux réformes d’inspiration néolibérale sont particulièrement nocives.

1) La Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)
Alors que la LRU avait déjà étranglé financièrement les universités, le dispositif Parcoursup et le PIA 3 (Écoles universitaires de Recherche et Nouveaux Cursus universitaires) ont contribué à mettre les formations en concurrence. Quant à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, sans doute annonciatrice de celle des étudiants français, elle complique la prolongation d’études pour les jeunes issus de pays et de familles pauvres. Avec son projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), le gouvernement accélère /franchit une nouvelle étape décisive dans la destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR).

Conséquences pour les étudiants, si la réforme était appliquée :
- mise en place d’un système universitaire à deux vitesses : quelques universités dites d’excellence seront encore mieux financées, auront des statuts dérogatoires pour attirer les étudiants les plus favorisés ; tandis que la majorité des étudiants, en particulier celles et ceux qui ont peu de moyens financiers, n’auront accès qu’à un système universitaire déclassé, limité au niveau licence pour l’essentiel, avec des personnels toujours plus précaires et de statut et qualification inégaux, ne préparant pas tous à la poursuite d’études en master et au-delà ;
- la menace est d’autant plus grande à Paris 8 (dont le public n’est pas celui des beaux quartiers) université implantée en banlieue, avec le risque que les licences ne préparent pas au Master.
- les frais d’inscription risquent d’augmenter drastiquement pour l’ensemble des étudiants.

Conséquences pour les personnels de l’ESR, si la réforme était appliquée :
- des personnels enseignants-chercheurs et BIATS contractuels et précaires (raréfaction des titularisations, contrats sur projets, etc.) ;
- regroupement des formations à l’échelle des régions, compliquant les modalités pédagogiques et augmentant le travail des personnels administratifs ;
- disparition du référentiel commun aux enseignants des 192HETD, et modulation obligatoire des services (non-paiement des heures complémentaires) ;
- raréfaction des financements pérennes, remplacés par les financements par projets, la concentration des ressources dans certains pôles et la multiplication de CDD, d’où une pression accrue sur les personnels administratifs et techniques ;
- accroissement du temps passé en évaluation plutôt qu’au travail d’enseignement et de recherche, multiplication des primes variables et par tête ;
- remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs, ce qui risque d’accentuer des différences de traitement et d’entraîner une concurrence accrue entre collègues, ainsi que des dérives localistes et les tentations autoritaristes des Présidents d’université ;
- remise en cause du statut des enseignants-chercheurs et de son caractère national, ainsi que de la liberté scientifique et pédagogique ; menace de l’indépendance de la recherche face à la quête de financements privés que la réforme appelle de ses vœux :
- risque de subordination des activités et des résultats de la recherche aux intérêts immédiats du monde économique ;
- risque de suppression des diplômes les moins corrélés aux prétendus besoins des entreprises et limitation des choix d’orientation.

2) Le projet de réforme des retraites
La retraite par points c’est :
- de la retraite en moins, avec la baisse des pensions, en particulier pour les enseignants que visent à devenir nombre d’étudiants de notre département des sciences de l’éducation de Paris 8 ou de l’Inspé de Créteil ;
- de la retraite en moins, dans la durée, avec l’allongement des durées des carrières ;
- l’obligation d’enrichir les financiers par le recours aux fonds de pension des assurances privées ;
- la remise en cause la logique de solidarité intergénérationnelle et des droits et protections statutaires au profil d’une individualisation accrue des droits et des carrières.

Nous participerons aux prochaines Assemblées générales prévues la semaine prochaine à Paris 8, dans notre UFR et à l’Inspé de Créteil pour décider des modalités d’action afin de faire entendre notre refus de ces réformes, et notre volonté de relance d’un service public de qualité quel que soit le territoire d’implantation.

Motion adoptée par 15 voix sur 16 votants.

CRESPPA. UMR 7217. Paris 8-Paris Nanterre-CNRS

Le CRESPPA déclare le laboratoire mobilisé contre la réforme des retraites et le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR)

Si elle était appliqué en l’état, la loi sur la réforme des retraites conduirait à :
l’allongement de la durée des carrières, avec le passage du départ à la retraite de 62,5 à 64 ans (avec l’introduction d’une décote) ; la baisse des pensions ; la remise en cause de la logique de solidarité nationale, fondement du principe de retraite par répartition.
Ce projet de loi entraînerait une dégradation des conditions de vie des futur.es retraité.es (baisse du pouvoir d’achat, départ tardif à la retraite).

De son côté, le projet de LPPR annonce :
la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s et des Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD ; l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, CDI de projets, etc.) et des personnels BIATSS et ITA ; la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité́ de l’évaluation des carrières par les pairs (ces fonctions seraient alors assurées par les universités, ce qui ouvrirait la voie à des logiques localistes).
Cette réforme généralise la précarisation, asservit toute pensée à la logique managériale, anéantit la liberté d’étude et de recherche.
DANS CES CONDITIONS, IL EST IMPENSABLE DE FAIRE COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT EN REPRENANT LES COURS ET EN PARTICIPANT AU FONCTIONNEMENT HABITUEL DE L’UNIVERSITÉ ET DES INSTITUTIONS DE RECHERCHE
Nous appelons donc dès à présent tou.te.s les collègues, personnels de l’ESR, précaires ou titulaires, à :
RENDRE VISIBLE LEUR MOBILISATION dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence (cf. suggestion ci-après)
« J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités d’enseignement et de recherche, et ne suis donc pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat »
PRATIQUER LA GRÈVE DE LA RECHERCHE : suspendre les activités scientifiques (reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’ESR, etc.)
SE JOINDRE À OU RELAYER À L’ÉCHELLE DES DÉPARTEMENTS PÉDAGOGIQUES la mobilisation sous la forme de différentes actions (report des examens, réunion d’information auprès des étudiant.e.s, rétention des notes, etc.)
NOUS APPELONS ENFIN À PARTICIPER AUX JOURNÉES DE MOBILISATION NATIONALE, AINSI QU’AUX ACTIONS DE SOUTIEN AUX GRÉVISTES DE LA RATP ET DE LA SNCF EN ÎLE-DE-FRANCE (PIQUETS, CAISSES DE GRÈVE, AG, ETC.)

MOTION de l’Assemblée Générale du laboratoire AnHiMA (Anthropologie et histoire des mondes antiques)

Le laboratoire ANHIMA (Anthropologie et histoire des mondes antiques) réuni en assemblée générale extraordinaire le 23 janvier 2020, est solidaire du mouvement social contre la réforme des retraites et exprime sa vive inquiétude face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il soutient le mouvement de grève engagé par plusieurs laboratoires, institutions universitaires et de recherche et revues scientifiques et s’y associe.
Ces deux projets de lois, en effet, remettent profondément en cause les missions, voire le fonctionnement du service public, en particulier de l’enseignement supérieur et de la recherche, en impliquant une précarisation toujours plus grande pendant et après la vie professionnelle.
Nous nous engageons pour la défense du principe de solidarité et du service public. En tant que chercheurs, acteurs de la transmission des savoirs, formateurs des jeunes chercheurs et enseignants, nous dénonçons les effets néfastes des réformes actuelles : réforme du bac, réforme de la formation des enseignants, LPPR. Nous défendons la pluralité des acteurs de la recherche et des orientations disciplinaires en refusant toute logique de simplification et de hiérarchisation des savoirs et des financements à la recherche. Nous rejetons également la politique de fragmentation et de précarisation que la recherche sur projet à court et moyen terme implique pour les personnels scientifiques et pour les personnels de soutien à la recherche. En tant qu’unité mixte de recherche nous rejetons la compétition entre disciplines, chercheurs et établissements et défendons la coopération scientifique comme une valeur fondamentale, y compris pour l’efficacité même de la recherche.
Nous rejetons fermement le clivage entre les disciplines qui serait l’un des premiers effets de la LPPR telle qu’elle est préfigurée dans les rapports préparatoires.

L’Assemblée générale de l’Unité appelle la communauté universitaire et scientifique (chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et post-doctorants, personnel de soutien à la recherche) à s’informer et à participer aux actions collectives menées contre ces réformes et à s’engager dans la mobilisation en cours.

Le laboratoire sera fermé les jours de grève nationale et de manifestation contre ces réformes.

Motion des membres de l’unité mixte de recherche AASPE (Archéozoologie, Archéobotanique, Sociétés, Pratiques, Environnements – UMR 7209), Muséum national d’histoire naturelle, Centre national de la recherche scientifique, Paris, réunis en Assemblée générale extraordinaire le 23 janvier 2019

L’Assemblée générale (AG) de l’UMR AASPE déclare le laboratoire mobilisé contre la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Cette mobilisation s’inscrit dans le contexte du projet de la réforme des retraites, qui menace l’attractivité des carrières dans l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR), et de la défense du service public.

Nous manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation ») remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de la LPPR.

Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :
- Amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.euses et des personnels BIATS et ITA,
- Limitation radicale de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet
- Marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme,
- Accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche,
- Revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance,
- Remise en cause radicale du statut d’enseignant.e-chercheur.euse (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non-statutaires/précaires),
- Mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître.esse de conférences,
- Affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignant.es-chercheur.euses (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.),
- Pression grandissante pour la mise en place de partenariat et de valorisation avec le monde entrepreneurial.

Les membres de l’UMR AASPE rappellent leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
- la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheur.euses entre acteur.ices de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR
- la liberté des chercheur.euses dans le choix des thèmes de recherche
- l’importance de la recherche fondamentale

De manière pratique, l’AG invite les membres de l’UMR à :
- participer à la grève et aux actions de mobilisations et de manifestations contre la réforme des retraites et la LPPR
- signer les pétitions, lettres ouvertes, tribunes dénonçant la LPPR (https://www.petitions.fr/recherche__non_a_une_loi_inegalitaire)
- porter sur lui/elle, sur son lieu de travail, un signe distinctif de solidarité avec la mobilisation
- relayer la mobilisation sous la forme de différentes actions
- réduire leur activité et se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques selon la suggestion ci-après : « Étant mobilisé contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités. Plus d’informations sur universiteouverte.org »
- dégager du temps pour pouvoir s’investir dans les luttes en cours
- profiter des colloques et journées d’étude pour sensibiliser sur la réforme des retraites et la LPPR
- participer aux caisses de grèves à titre individuel
- participer aux « états généraux des facs et labos en lutte » des 1er et 2 février : https://universiteouvertedotorg.files.wordpress.com/2020/01/contre-la-casse-du-service-public-de-lesr.pdf
- participer aux deux séances du séminaire Politique des sciences de l’EHESS le jeudi 30 janvier (17-21h, salle Lombard, 96 bd Raspail, Paris : « Que faire ? Analyse, critique, stratégie et tactique ») et le jeudi 6 février (17-21h, salle 13, 105 bd Raspail, Paris : La « soumission » de projet) https://pds.hypotheses.org/

Motion votée à l’unanimité (30 voix)

Centre d’Analyse et de Recherche Interdisciplinaires sur les Médias (CARISM). Université Panthéon Assas

Les membres de l’Institut français de presse/ Carism réunis le 23 janvier 2020 expriment leurs vives inquiétudes sur l’avenir de l’enseignement et de la recherche en France. En soutien à la mobilisation en cours, les séminaires de recherche du laboratoire sont annulés jusqu’à nouvel ordre.
La réforme des retraites fragilise les fonctionnaires dans leur ensemble, l’enseignement supérieur et la recherche n’est pas un secteur épargné. De plus, les trois rapports préparatoires à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche laissent présager une détérioration de ce qui est au coeur de notre métier, une mission de service public d’éducation et de recherche. Si nous sommes d’accord avec le constat du manque de financements, de la faiblesse des salaires des universitaires, largement inférieurs à la moyenne européenne et décroissants depuis des années, et du manque de personnels, nous n’approuvons pas les orientations proposées qui reposent sur une vision néo-libérale et managériale de la production scientifique.
Trois points fédèrent plus particulièrement nos inquiétudes :
• Les risques d’atteintes à la liberté académique par l’établissement de contrats d’objectifs, de moyens et de performance, conclus entre les universités, les organismes de recherche et le MESRI.
• La précarisation, déjà largement en cours, qui serait accentuée par la remise en cause du statut d’enseignant-chercheur avec la mise en place des tenure tracks et la modulation des services obligatoires. Nous craignons aussi les pressions à la performance sur les doctorantes et doctorants et la dégradation du statut des BIATOSS par la généralisation des “CDI de projet”.
• Le poids encore accru de l’évaluation et de la mise en compétition dans la recherche qui ne peut que détériorer l’atmosphère de travail entre collègues au lieu de créer des synergies.
En attendant les propositions définitives de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, les enseignantes chercheuses, enseignants chercheurs, doctorantes et doctorants de l’IFP/Carism de l’université Panthéon-Assas réunis le 23 janvier 2020, appellent ainsi à la vigilance.

Motion du conseil du CREN (EA 2661, Université de Nantes), 23 janvier 2020

Le conseil du Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN) s’associe aux unités de recherche qui ont déjà dénoncé les dangers du projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
A l’instar d’autres équipes, le conseil du CREN dénonce :

la suppression des procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes,en particulier la qualification, les modalités de recrutement, la définition du service et l’attribution des promotions et des primes.
le recours important à des recrutements d’enseignant.e.s non chercheur.e.s ou à des recrutements sur la base de nouveaux contrats de travail qui dérogent aux dispositions statutaires, mesures qui renforceraient les clivages entre personnes recrutées selon différents statuts.
la suppression de la référence aux 192 heures équivalent TD pour définir le service d’enseignement et la prise en compte des heures complémentaires, ainsi que de la clause d’accord des intéressé.e.s pour la modulation des services.
l’accroissement du travail invisible, et donc non rémunéré, des enseignant.e.schercheur.e.s, notamment celui de tâches administratives improductives qu’ils.elles réalisent au détriment de leur mission prioritaire d’enseignement et de recherche.
la charge de travail non satisfaisante des personnels BIATSS et l’aggravation de la précarité des personnels.
Le conseil du CREN considère que les dispositions contenues dans le projet de LPPR remettent gravement en cause le statut d’enseignant.e-chercheur.e., et plus généralement la recherche et l’enseignement universitaires. Il se joint à la mobilisation des unités de recherche qui luttent pour défendre un service public d’enseignement et de recherche de qualité.

Motion de l’assemblée générale du Laboratoire d’Informatique de Paris-Nord (LIPN)

23 janvier 2020
Les personnels du LIPN (Enseignants-chercheurs, chercheurs et BIATSS) réunis en Assemblé Générale ce jeudi 23 janvier :

- demandent le retrait de la réforme des retraites - rejettent les propositions des GT LPPR qui visent à détruire nos statuts , à augmenter la précarité et accroître les financements par appels à projet - s’opposent à la dévolution du patrimoine aux universités

- demandent une amélioration des conditions de travail, ce qui passe notamment par :

* une augmentation des salaires de l’ensemble des personnels (Enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs, BIATSS) reposant exclusivement sur des mesures indiciaires. * un plan pluriannuel de création d’emplois de titulaires de toutes catégories pour mettre fin à la précarité et à la surcharge de travail.
* une augmentation des moyens récurrents des laboratoires.
* le désamiantage des bâtiments.

Ils appellent :
- à se mettre en grève lors de toutes les journées nationales de mobilisation contre la réforme des retraites et/ou la LPPR
- à l’organisation collective d’un boycott des appels à projet, notamment par le refus des évaluations.
- l’ensemble des laboratoires de Paris 13 à rejoindre la mobilisation.
Motion adoptée à l’unanimité (40 présents)

Les Afriques dans le Monde. Science Po Bordeaux

Nous, membres du laboratoire Les Afriques dans le Monde, réunis en Assemblée générale extraordinaire le 23 janvier 2020 à Sciences Po Bordeaux, ne pouvons observer sans réagir la multiplication de projets de réformes qui viennent menacer l’avenir des services publics de l’enseignement supérieur et de la recherche, auxquels nous sommes toutes et tous profondément attachés.

Année après année, nous constatons la précarisation et la dégradation des conditions de travail dans les universités et les laboratoires. Alors que les exigences administratives ne cessent de croître, les services dédiés au soutien ont connu des réductions d’effectifs drastiques. Titulaires et contractuelLEs assurent leurs missions dans des conditions détériorées. Un nombre croissant de collègues en contrat précaire assure les enseignements et les tâches administratives, face à la pénurie de postes titulaires. Les jeunes chercheurEs sont contraints d’alterner contrats ponctuels et périodes de chômage pour mener à bien leurs travaux, avec des rémunérations trop faibles au regard de leur spécialisation et de leur investissement dans nos projets collectifs, et dans une situation de profonde incertitude pour l’avenir. La baisse des embauches de titulaires affecte tout particulièrement la progression des carrières des personnels d’accompagnement à la recherche.

Les éléments mis en avant dans la préparation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) vont encore accélérer la dégradation des conditions d’exercice de nos métiers. Les solutions proposées parient sur la mise en concurrence généralisée entre les établissements, les disciplines, les équipes, les chercheurEs. Elles entendent, pour ce faire :

poursuivre la réduction des postes titulaires au profit de postes contractuels institutionnalisant la précarité (création de tenure tracks et généralisation de CDI de chantier) ;
accélérer le pilotage managérial de financements de la recherche sur projets, qui réduisent l’autonomie des chercheurEs et des doctorantEs dans la réalisation de recherches originales en les incitant plutôt à se concentrer sur les priorités fixées par quelques-uns ;
permettre une modulation des rémunérations et des carrières, remettre en cause le statut des enseignantEs-chercheurEs avec la disparition de la référence aux 192 heures équivalent TD au motif qu’ainsi les « meilleurs » pourront se consacrer à leurs recherches, tandis que leurs collègues assureront les cours.
dépouiller les instances représentatives – Conseil National des Universités et Comité national du CNRS – de leurs prérogatives. Un fonctionnement aujourd’hui davantage démocratique, collégial, organisé par les pairs, le cédera à un management explicitement inégalitaire, servant un nombre limité de chercheurs dotés d’un pouvoir inédit sur « leurs » équipes.
En parallèle, l’actuel projet de réforme des retraites annonce la perspective d’une dégradation des conditions de rémunération offertes dans nos métiers, caractérisés par des parcours professionnels souvent très irréguliers.

Nous marquons notre opposition face à de telles orientations qui consacrent la mise en œuvre d’une université à deux vitesses (quelques grandes universités concentreront les activités de recherche, les autres seront cantonnées à l’enseignement). La recherche française a montré qu’elle participait directement aux grands enjeux sociétaux et aux débats qui animent les différents champs scientifiques sur la scène internationale. Son dynamisme se nourrit de travail d’équipe, de liberté académique, et de collaborations multiples, à différentes échelles (du très local jusqu’à l’espace européen et au-delà). Ce sont ces succès qui doivent inspirer les orientations pour l’avenir de l’université et de la recherche.

Enfin, nous appelons l’ensemble des enseignantEs-chercheurEs, ingénieurEs, technicienNEs, personnels de gestion-administration et étudiantEs à se mobiliser pour lutter contre la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche. Nous serons à la manifestation du vendredi 24 janvier et appelons les collègues à nous rejoindre et à participer à partir de lundi à l’ensemble des actions locales et nationales en faveur du mouvement.

Votants : 16. Pour : 15. Abstention : 1.

Voir aussi
Université ouverte : https://universiteouverte.org/

Le site tient notamment à jour une « Liste des facs et labos en lutte » : https://universiteouverte.org/2020/01/14/liste-des-facs-et-labos-en-lutte/

Motion du Centre Émile Durkheim, votée le 21 janvier 2020 : https://durkheim.u-bordeaux.fr/Qui-sommes-nous/Motion-votee-a-l-AG-du-21.01.2020

Le laboratoire Triangle en lutte contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) et le projet de réforme des retraites : http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article9140

Gouverner par les inégalités : l’ESR « en marche » – communiqué commun de l’Association des sociologues de l’enseignement supérieur et de l’Association française de sociologie : https://jeunesse.hypotheses.org/467

MUSIDANCE. Université de Paris 8

Motion de l’unité de recherches MUSIDANSE, 23 janvier 2020
L’assemblée générale extraordinaire de l’unité de recherches MUSIDANSE s’est réunie pour réfléchir au triptyque réforme des retraites / LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche) / précarité :

- elle se prononce contre la réforme des retraites, qui impactera fortement les enseignant.e.s-chercheur.e.s, et refuse la soi-disant compensation que propose la LPPR sous forme de primes, lesquelles aggravent l’autoritarisme managérial ;

- elle se prononce contre la LPPR, qui aggrave la précarité (« tenure tracks » et « CDI de chantiers ») et la compétition, qui remet en cause le statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s (disparition de la référence aux 192h équivalent TD), qui renforce la logique managériale, etc. (cf. les centaines de motions d’autres labos, les analyses de Sauvons la recherche…) ;

- elle souhaite qu’on s’attaque au problème de la précarité des doctorant.e.s, des jeunes chercheur.e.s, des étudiant.e.s, du personnel BIATOSS…

L’Assemblée générale de MUSIDANSE, par un vote à l’unanimité moins une abstention, déclare l’unité de recherches en grève jusqu’au 3 février et suspend son activité.

Elle propose des moyens de lutte diversifiés :

- dédier l’utilisation de son temps normalement dévolu à la recherche à des activités de mobilisation ;

- se démettre de toute responsabilité administrative (des responsables de diplômes jusqu’aux président.e.s d’université) ;

- refuser de participer à des évaluations et expertises ;

- déployer des formes plus tonitruantes et publiques de mobilisation (musiques et danses durant les manifestations) ;

- être solidaires avec l’ensemble des grévistes des autres secteurs par la participation aux caisses de grève ;

- signer le texte de Rogue ESR de candidature collective à la présidence de l’Hcéres (http://rogueesr.fr/hceres/) ;

- participer à l’action « mur de thèses » qui sera construit devant les locaux de l’Hcéres ;

- participer aux coordinations nationales et locales, notamment à la coordination nationale des facs et labos en lutte les 1 et 2 février ;

- participer aux piquets de grève, en particulier ceux de Paris 8 tous les matins à 8h30 ;

- rejoindre la manifestation interprofessionnelle et nationale du vendredi 24 janvier 2020 ;

- rejoindre l’AG de l’UFR Arts, lundi 27 janvier à 10h, amphi Y ;

- rejoindre les personnels de Paris 8 en grève à l’amphi B1, tous les jours à 13h ;

- annuler le séminaire de recherche Musidanse du 30 janvier et rejoindre le séminaire "Politiques des sciences" qui se tient le même jour de 17h à 21h à l’EHESS (salle Lombard, 96 bd Raspail, à Paris https://pds.hypotheses.org/2770).

L’AG de MUSIDANSE rappelle les revendications suivantes :

- retrait du projet de réforme des retraites et de la LPPR ;

- pour une université gratuite et accessible à tou.te.s et une recherche scientifique publique au service de tou.te.s, financée de façon pérenne et non par projet ;

- pour des mesures efficaces de lutte contre la pauvreté et la précarité étudiantes (revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire) ;

- pour la création de postes de titulaires en nombre suffisant afin de couvrir les missions assurées par des précaires et la surcharge de travail des titulaires ;

- pour une véritable démocratie universitaire, contre l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche, à l’image de ce qui se concrétise avec les Établissements publics "expérimentaux" (Université Gustave Eiffel, Université Paris Saclay, Université de Paris, Université Grenoble Alpes, Université Côte d’Azur, etc.) ;

- pour la suppression des outils de management par la performance, individuelle et collective, de l’Université et de la recherche. Pour la diminution des tâches dites « administratives » qui rendent la recherche de plus en plus difficile.


22 JANVIER

Motion adoptée par le CERCEC le 22 janvier 2020.UMR 8083. Ehess-CNRS

Le Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)
s’oppose aux orientations envisagées par le gouvernement dans le cadre de la préparation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche

Le Centre d’étude des mondes russe, caucasien et centre-européen exprime sa vive inquiétude à la lecture des rapports préparatoires à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Il souligne que les propositions qu’ils contiennent vont à l’encontre des défis auxquels fait face la recherche française. Le diagnostic est pourtant consensuel : seules une forte augmentation du nombre de chercheurs et administratifs titulaires, la sécurisation des carrières sur la longue durée, et l’évaluation qualitative et non pas quantitative des travaux et des institutions peuvent garantir le rayonnement à long terme de la recherche française. Ces positions ont été clairement exprimées par les chercheur-e-s et enseignant-e-s-chercheur-e-s lors de la consultation menée en avril 2019. Tous les acteurs de la recherche les expriment avec constance depuis quinze ans.

Le CERCEC constate que l’état des lieux dressé par les rapports préparatoires est pertinent mais que les solutions proposées, au lieu de pallier la crise de l’ESR en en traitant les causes profondes, ne peuvent, si elles sont appliquées, qu’aggraver le mal.

Le CERCEC soutient le renforcement d’une recherche publique attachée aux valeurs de liberté académique et d’émancipation. Il est favorable à :
- l’augmentation nette et durable du nombre de titulaires recrutés, chercheurs comme personnels d’appui ;
- à l’augmentation du nombre des contrats doctoraux et à leur revalorisation ;
- au rétablissement de budgets ambitieux et pérennes pour les unités et équipes de recherche ;
- à la débureaucratisation des évaluations afin de favoriser la qualité des productions et des parcours au lieu de la quantité ;
- au transfert des budgets du crédit impôt recherche à la recherche publique ;

Le CERCEC s’inquiète de la politique menée au nom de la compétitivité internationale de la recherche française. Les choix proposés montrent une méconnaissance des difficultés posées par la précarisation des statuts et l’influence politique grandissante sur le fonctionnement de nombreux systèmes académiques étrangers, en particulier dans notre domaine d’étude. En Russie et dans d’autres États post-soviétiques, et même dans certains pays d’Europe centrale et orientale comme la Hongrie, la fragilité des statuts des enseignants-chercheurs justifiée par leur alignement sur les standards internationaux est à l’œuvre depuis de longues années. Cette précarisation, alliée à l’évaluation fondée sur la quantité de travaux, favorise la course aux publications aux dépens de la qualité, conduisant à des déroutes catastrophiques : en Russie en janvier 2020, les autorités ont dû demander la dé-publication de 869 articles scientifiques. En tout, les spécialistes recommandent le retrait de 2500 articles pour plagiat en Russie !

Plus grave encore, la précarisation place les collègues dans une situation de dépendance à l’égard des autorités académiques et politiques de leur pays. La pratique des sciences sociales critiques est difficile et dangereuse en raison des pressions s’exerçant par ce biais sur les chercheurs. La question des carrières et des financements de la recherche est devenue une question éminemment politique. À la lumière du cas russe et des autres régimes autoritaires de l’espace post-communiste, nous nous inquiétons des effets de la réforme en préparation chez nous.Aujourd’hui mais aussi à l’avenir, dans un contexte incertain et menaçant, nous devons garantir l’indépendance et la stabilité de la recherche publique et de ses acteurs.

Motion adoptée par le CERCEC
le 22 janvier 2020

SOPHIAPOL - UNITÉ DE RECHERCHE EN SOCIOLOGIE, PHILOSOPHIE ET ANTHROPOLOGIE POLITIQUES. Université de Nanterre

Dans le contexte actuel d’une ample mobilisation de la communauté universitaire à tous les niveaux et dans toutes ses composantes - enseignants-chercheurs titulaires et précaires, étudiants, BIATSS, départements, laboratoires, UFR - le laboratoire Sophiapol, réuni en Assemblée Générale extraordinaire le mercredi 22 janvier à 15h à l’université Paris Nanterre, déclare s’opposer fermement :

- à une remise en cause de nos statuts et de nos conditions d’enseignement et de recherche (modulation des services, extinction programmée du corps des MCF, développement de l’emploi précaire sous la forme d’une généralisation des "CDI de chantier", des contrats de projet et des tenure tracks, attaque portée contre le statut des fonctionnaires, accentuation de la mise en concurrence des collègues et des équipes, augmentation des financements par projet, réduction des financements récurrents et des postes, introduction systématique d’évaluations individuelles et collectives comme clef de voûte de l’accès aux moyens pour la recherche etc.) ;

- à un système de retraite par points injuste qui impliquera automatiquement un appauvrissement des populations touchées par une forte précarité et par une entrée tardive dans les emplois à durée indéterminée - comme c’est le cas, dans l’enseignement supérieur et la recherche, aussi bien chez les BIATSS que chez les enseignants-chercheurs ;

- à une réforme des master MEEF et du CAPES qui vise à réduire drastiquement le poids des contenus disciplinaires de la formation et du concours au nom d’une fausse opposition entre l’enseignement universitaire, d’une part, et les exigences supposées essentiellement pédagogiques de l’enseignement secondaire, de l’autre. Nous savons que le fossé entre l’enseignement et la recherche qui ne cesse de s’esquisser davantage dans le supérieur ne sera que l’écho de cette première désarticulation entre enseignement disciplinaire et exigences "pédagogiques", et nous exprimons toute notre solidarité à tous nos collègues du lycée ;

- à toute augmentation des frais d’inscription à l’université et au principe d’une distinction entre les étudiants de l’UE et les étudiants hors UE.

Le laboratoire Sophiapol appelle donc tous ses membres à participer aux mobilisations en cours en multipliant les modes d’action : grève, participation aux manifestations, participation aux caisses de grève, organisation de formes alternatives de recherche et de diffusion des savoirs, au sein de l’institution universitaire et en dehors de celle-ci.

Motion adoptée à 97% des 66 votes exprimés

FRAMESPA, LISST et TRACES. Université Jean-Jaurès. Toulouse

Motion votée par l’AG commune des laboratoires FRAMESPA, LISST et TRACES le 22 janvier 2020
L’AG commune des laboratoires FRAMESPA, LISST et TRACES, tenue le 22 janvier 2020 à la Maison de la Recherche de l’Université Toulouse - Jean Jaurès, dénonce les objectifs du projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), qui :
1. Renforcent la concurrence entre laboratoires, alors que la connaissance se construit dans les échanges, la coopération et les partenariats ;
2. Accroissent la précarité de tous les personnels, alors que la recherche a besoin de temps et de stabilité ; précarité qui, en outre, renforce la concurrence et isole les personnes, en particulier les jeunes chercheur.e.s ;
3. Conditionnent clairement la viabilité de la recherche à des logiques de financement par appels à projets, qui limitent le champ des questionnements, la dimension critique et l’autonomie dans la production de savoirs, sapant l’essence même de la recherche ;
4. Menacent particulièrement les générations à venir et en devenir engagées dans tous les métiers de la recherche (enseignant.es-chercheur.es et chercheur.es, personnels de soutien et de support) empêchant ainsi les solidarités intergénérationnelles.
Elle s’alarme particulièrement de la remise en cause du statut des enseignant.es-chercheur.es et des chercheur.es comme de l’aggravation du processus de contractualisation de l’ESR, de la remise en cause des fonctions du CNU et de l’évaluation des carrières par les pairs.
Ces propositions n’apportent aucune solution à la dégradation dramatique de nos conditions de travail et à la précarisation des personnels BIATSS et ITA comme des jeunes chercheur.es déjà affecté.es par la réforme récente de l’assurance chômage. Ces projets de développement de nouveaux contrats précaires mettent en danger le statut des personnels de l’ESR et ruinent leur capacité à assurer leurs missions de service public d’enseignement supérieur et de recherche.
Elle appelle les composantes et les collègues de l’ESR à se mobiliser dans le cadre du mouvement national contre la LPPR et la réforme des retraites.
Motion adoptée avec 52 voix (6 voix pour la motion sans mention de réforme des retraites)
L’AG appelle par ailleurs :
- à participer aux journées de mobilisation et de manifestations contre la réforme des retraites (52 pour, 1 contre, 1 NPPV)
- à la grève de la recherche (report des colloques et journées d’étude, de la rédaction d’articles, etc...) jusqu’à la prochaine AG (31 pour, 3 contre, 15 abst, 1 NPPV).

La prochaine AG initialement prévue le 29 a été repoussée au jeudi 30 à 12h30 afin de ne pas chevaucher la prochaine journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Le lieu reste à préciser.

Institut Jean le Rond d’Alembert. Sorbonne Université

L’AG du laboratoire d’Alembert de Sorbonne Université du mercredi 22 janvier
Deux motions ont été votées en fin de séance (25 participants, 1 abstention).
Motion retraite :
La loi sur les retraites imposée par le gouvernement introduit des changements majeurs : plus aucune garantie de revenu, individualisation des retraites, possibilité de baisser les pensions grâce à divers mécanismes (dont la valeur d’achat du point). Cela représente un recul important pour nombre d’entre nous et pour les générations futures. L’AG de l’Institut d’Alembert considère cette loi inacceptable, appelle à la mobilisation, et propose de discuter des modalités précises de la mobilisation dans les prochaines assemblées.

Motion LPPR :
Le projet de loi LPPR est particulièrement inquiétant : tenure-track, modulation des services, précarité, compétition à outrance. Une transformation de ce genre empêchera de remplir correctement les missions d’enseignement et de recherche et découragera définitivement les jeunes étudiants/es qui voudraient travailler dans la recherche en France. L’AG de l’institut d’Alembert considère ce projet inacceptable, appelle à la mobilisation, et propose de discuter des modalités précises de la mobilisation dans les prochaines assemblées.

Laboratoire de phonétique et phonologie. Université Paris 3-Sorbonne nouvelle

Le LPP s’engage contre la loi LPPR
Le LPP s’associe aux autres unités de recherche de Paris 3 pour contester la Loi de Programmation Pluri-annuelle pour la Recherche dans un texte commun.
Nous, directeurs/trices d’unités de recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, signataires de ce texte, tenons à manifester notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »), notamment :

la remise en cause radicale du statut d’enseignant-chercheur (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année – 192 h. éq. TD – et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des enseignant.e.s non chercheurs et/ou précaires) ;

la mise en danger, sinon la disparition programmée, du corps des M.C.F. au bénéfice de tenure tracks (carrière soumise à une évaluation permanente et à des impératifs de productivité quantitative, peu favorables à une recherche sereine) ;

l’affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignants-chercheurs (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.) ;

la mise en concurrence des personnels au sein des unités de recherche et des départements (primes à la performance, inégalités de traitement, modulation des services d’enseignement selon une logique d’économies collectives, et sans reconnaissance des spécificités de l’enseignement et des innovations pédagogiques) ;

la limitation radicale de la liberté de la recherche (généralisation d’un financement de la recherche par projets ; marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées au niveau ministériel).
Loin de remédier à la dégradation des métiers de l’enseignement supérieur, pourtant constatée dans ces trois rapports, la mise en application de ces préconisations aggraverait à la fois nos conditions de travail (enseignement, administration, recherche) et celles, corrélées, de nos étudiant.e.s ainsi que des personnels administratifs.

Motion de l’université sur la réforme des retraites : http://www.univ-paris3.fr/adoption-d-une-motion-sur-la-reforme-des-retraites-a-l-assemblee-de-l-universite-611236.kjsp?RH=ACCUEIL

Laboratoire d’économie de Dauphine (LEDa)

Nous, des enseignants chercheurs et des doctorants et doctorantes du LEDa, nous opposons au projet de loi de réforme des retraites qui menace notre système de protection sociale et sommes très inquiets des projets en cours concernant l’Université et la Recherche.
Réunis en assemblée générale le 22 janvier 2020 (entre 20 et 22 votants), nous avons approuvé par le vote les points suivants :

Nous demandons le retrait du projet de réforme des retraites. (OUI 20, NON 0, ABSTENTION 0)
Nous procéderons dès maintenant à la rétention des notes, appelons nos collègues à faire de même et à ce que les jurys du premier semestre ne se tiennent pas. (OUI 18, NON 2, ABSTENTION 1)
Nous appelons à la grève le vendredi 24 janvier 2020 et à rejoindre la manifestation place de la République à 11h. (OUI 21, NON 0, ABSTENTION 0)
Nous demandons à la présidence de l’université Paris-Dauphine de faire remonter nos revendications par tous les moyens à sa disposition et de faire circuler l’information sur les actions en cours. (OUI 22, NON 0,ABSTENTION 0)
Nous appelons à la tenue d’une nouvelle AG du laboratoire la semaine prochaine afin d’envisager collectivement la suite de la mobilisation. (OUI 22, NON 0, ABSTENTION 0)

Motion du Réseau thématique « Sociologie du monde associatif » (RT 35) de l’Association française de sociologie (AFS) concernant les mouvements sociaux en cours (22 janvier 2020)

Si la grève a les limites que l’on veut bien lui donner, alors faisons-en nous bon usage ! Dans la lignée de nombreuses structures et organisations collectives, dont l’Association française de sociologie (https://afs-socio.fr/gouverner-par-les-inegalites/) et de nombreux réseaux thématiques de l’association, le RT 35 « Sociologie du monde associatif » décide de suspendre ses activités et déclare son soutien aux mouvements de contestation en cours et aux personnes qui s’y engagent.

Au-delà de la dimension déclarative de cette annonce, qui n’est pas à négliger, celle-ci contribue à libérer le maximum de force et de temps disponibles pour se consacrer aux mobilisations en cours contre les « réformes » s’attaquant notamment à l’assurance-chômage, au système des retraites et aux services publics, y compris celui de la recherche et de l’enseignement universitaire. La Loi de programmation plurielle annuel de la recherche (LPPR) est tout le contraire de ce que son nom sous-entend. Elle se situe dans la droite lignée des mesures s’attaquant à la pérennité des financements de la recherche publique et de ses emplois.

La plupart d’entre nous, une majorité de femmes, occupant déjà une multitude de statuts plus ou moins fragiles, constatons qu’à l’instar du monde associatif que nous étudions, la précarité constitue un maillon essentiel du milieu académique. Nous rejetons ce modèle de société et l’avenir que l’on nous réserve. Ceux-ci ne sont pas une fatalité et nous militons pour des conditions de vie et de travail décentes et plaisantes.

Nous saluons l’ampleur du mouvement actuel et nous affirmons notre solidarité envers les personnes victimes de toutes les formes de répressions (administrative, policière et judiciaire).

PS : Une séance du séminaire du RT 35 était prévue le vendredi 7 février 2020. Il a été décidé de la reporter à plus tard afin de libérer de la préparation nécessaire les organisatrices et les intervenantes.

Les coordinateurs/trices du RT35

Motion votée à l’unanimité lors de l’Assemblée générale de l’unité de recherche Éducation, Cultures, Politiques (ECP) (Université Lyon 2, Université Jean-Monnet Saint-Etienne, INSPE-Université Lyon 1, ENS de Lyon), mercredi 22 janvier 2020

Les membres de l’unité de recherche ECP ont pris connaissance des éléments contenus dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

Soucieux de préserver une université ouverte à toutes et tous et de lutter contre toutes les formes de précarité des personnels, les membres de l’unité de recherche ECP réaffirment leur attachement au statut pérenne des enseignant·es-chercheur·es, des enseignant·es, des chercheur·es et des personnels BIATSS et s’opposent au développement de la précarité dans l’ESR.

Les membres de l’unité de recherche ECP s’opposent à la précarisation des personnels non-titulaires, par des recrutements sur vacations ou sur la base de contrats sur projets qui dérogent aux dispositions statutaires. De telles mesures auraient des effets néfastes pour l’enseignement comme pour la recherche, effets qui seraient renforcés par les clivages engendrés entre les personnes recrutées selon différents statuts.

Les membres de l’unité de recherche ECP sont opposés à la suppression de procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes : qualification, modalité de recrutement, définition du service et attribution des promotions.

Les membres de l’unité de recherche ECP dénoncent la modularisation des services induite par la suppression de la référence aux 192 heures équivalent TD pour définir le service d’enseignement et la prise en compte des heures complémentaires, ainsi que de la clause d’accord des intéressé·e·s pour la modulation des services. Ils et elles s’opposent à de telles mesures mettant en danger à la fois les activités d’enseignement et de recherche.

Les membres de l’unité de recherche ECP réaffirment l’interfécondité enseignement-recherche comme principe d’une formation universitaire de qualité. Ils dénoncent la quantité importante et croissante du travail invisible et donc non rémunéré des enseignant·e·s-chercheur·e·s, en particulier celle des tâches administratives qu’ils et elles réalisent en lieu et place de personnels compétent.e.s, et cela au détriment de leur mission prioritaire d’enseignement et de recherche.

Les membres de l’unité de recherche ECP rappellent leur attachement à un traitement national, collégial et impartial des différents aspects de la carrière des enseignant·e·s-chercheur·e·s et des personnels BIATSS. Ils et elles contestent la remise en cause des statuts de tous les personnels. Ils et elles appellent l’ensemble des collègues à la vigilance et à la mobilisation pour s’opposer à toute tentative de déstabilisation du cadre des activités d’enseignement et de recherche à l’université.

Les membres de l’unité de recherche ECP dénoncent une orientation politique allant dans le sens de la marchandisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, comme en témoigne, par exemple, l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiant·e·s étranger·e·s.

Les membres de l’unité de recherche ECP demandent que soit arrêté le processus actuellement engagé. Ils et elles s’associent avec l’ensemble des personnels d’enseignement, de recherche, administratifs et techniques mobilisés pour demander la réunion, dans les plus brefs délais, d’États généraux de l’enseignement supérieur et de la recherche, à l’initiative de la communauté des enseignant.e.s-chercheur.e.s et de leurs organisations représentatives.

Motion de l’AG des personnels du Laboratoire de Physique Nucléaire et des Hautes Energies (LPNHE). Sorbonne université. Université de Paris. 22 janvier 2020

Les membres du personnel du Laboratoire de Physique Nucléaire et des Hautes Energies (LPNHE) [1] réunis en Assemblée générale le 22 janvier 2020, déclarent le laboratoire en lutte et appellent à la grève contre la réforme des retraites et contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Ces deux réformes vont avoir pour conséquences directes la fragilisation et la réduction drastique des retraites pour la première et d’institutionnaliser la précarité de l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de la recherche pour la seconde.

Nous demandons donc leur retrait pur et simple.

Nous appelons dès à présent tou.te.s les collègues, personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) à :

Interrompre leurs activités habituelles pour contribuer à la mobilisation en cours ;
Rendre visible la mobilisation dans leurs interventions publiques, sur les sites web institutionnels, dans les manifestations et dans leurs signatures électroniques ;
S’investir activement dans le soutien aux luttes en cours dans les autres secteurs et participer financièrement aux caisses de grève et de solidarité ;
Interpeller les élu.e.s et les candidat.e.s aux prochaines élections en leur demandant le retrait de ces réformes et de se positionner publiquement sur celles-ci ;
Nous appelons enfin à participer aux journées de mobilisation nationales, aux États-généraux des facs et labos en lutte, ainsi qu’aux actions de soutien aux grévistes des autres secteurs professionnels mobilisés - RATP, SNCF, Éducation Nationale, culture, hôpitaux, raffineries, hôtellerie…
Notes
[1] Unité Mixte de Recherche 7585, CNRS/IN2P3 - Sorbonne Université -
Université de Paris

Motion des membres de l’unité mixte de recherche ISYEB (Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité -UMR 7205, Muséum national d’histoire naturelle, Centre national de la recherche scientifique, Sorbonne Université, EPHE, Université des Antilles) réunis en Assemblée générale extraordinaire le 22/01/2020 adoptée à l’unanimité

L’Assemblée générale (AG) de l’UMR ISYEB déclare le laboratoire mobilisé contre la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui menace de détruire l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR).

Nous manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »). Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :
- Amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.euses et des personnels BIATSS et ITA
- Limitation radicale de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme.
- Accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur le principe de la méritocratie
- Revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance du chercheur.euse
- Remise en cause radicale du statut d’enseignant.e-chercheur.euse (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non-statutaires/précaires ; réforme des retraites)
- Mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître.esse de conférences,
- Affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignants-chercheurs (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.) ;

Les membres de l’UMR ISYEB rappellent leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
- la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheur.euses entre acteur.ices de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR
- la liberté des chercheur.euses dans le choix des thèmes de recherche
- l’importance de la recherche fondamentale

De manière pratique, l’AG appelle les membres de l’UMR à :
- participer à la grève et aux actions de mobilisations et de manifestations contre la LPPR et les autres menaces sur les carrières et les retraites
- signer les pétitions, lettres ouvertes, tribunes dénonçant la LPPR (https://www.petitions.fr/recherche__non_a_une_loi_inegalitaire)
- porter sur lui/elle, sur son lieu de travail, un signe distinctif de solidarité avec la mobilisation
- relayer la mobilisation sous la forme de différentes actions
- réduire leur activité et refuser toutes les tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de leurs fonctions et se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence selon la suggestion ci-après : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé(e) contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, j’ai réduit mes activités et ne suis pas en mesure de répondre favorablement à votre demande si elle concerne des tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de mes fonctions »
- enseignements : demander le report des examens, organiser des réunions d’information auprès des étudiants, grève des enseignements, rétention des notes, etc.
- pratiquer la grève de la recherche : reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.

Tribune des doctorant.e.s du Cehta (Cral-Ehess) contre la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche

À l’ordre du jour de la casse structurelle de l’ensemble des droits civiques et sociaux progressivement gagnés au cours des luttes des XIXe et XXe siècles, depuis l’abrogation du code du travail par la Loi Travail de 2016 jusqu’à la réforme de l’assurance chômage et celle des retraites, s’ajoute à présent le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui vise à restreindre encore davantage la pérennité des financements nécessaires au fonctionnement des établissements de l’enseignement supérieur et l’accès à la titularisation dans le domaine de l’enseignement et de la recherche. Ces restrictions temporelles et budgétaires, obligeant à envisager la recherche par le seul biais de « missions » programmées à la durée prédéfinie et à généraliser la sollicitation de financements privés, surviennent alors même que les universités françaises (de même que les écoles, collèges et lycées), fonctionnent désormais en bonne part grâce au travail de personnels non titulaires et précarisés (stagiaires, contractuels et vacataires – dont les salaires, souvent semestrialisés, se font parfois attendre des mois, comme plusieurs mobilisations l’ont rappelé ces dernières années), cela sur des périodes de plus en plus longues, quels que soient les niveaux de qualification. Ajoutons ici que les réformes de l’assurance chômage (1) et des retraites concernent elles aussi tout particulièrement nos professions puisque la brièveté des contrats expose doctorant.e.s et chercheur.euse.s à la nécessité de recourir à l’une tout en se trouvant in fine privés des droits entiers de l’autre, tant il apparaît difficile dans de telles conditions de réunir le nombre d’années salariées exigées pour accéder à une retraite décente. Il résulte de ce contexte défavorable une mise en concurrence étendue des pairs et un individualisme accru sévissant entre collègues du fait de la rareté des contrats de recherche et de la quasi-disparition dans certaines disciplines de postes titularisés d’enseignant.e.s (départs en retraite suivis de suppression de postes à l’Université) et de chercheur.euse.s (diminution drastique des effectifs du CNRS).

Cette LPPR est à nos yeux le symptôme d’une attaque de plus de la part d’un gouvernement qui s’attache à détruire systématiquement toutes les protections collectives et tous les biens communs et publics. Alors que l’indépendance de la presse française est moribonde, que les lanceur.euse.s d’alerte se voient poursuivi.e.s en justice, porter un coup supplémentaire à cet espace de production des savoirs qu’est l’Université en empêchant le maintien d’une autonomie de la recherche met en péril la formulation et la diffusion de connaissances scientifiques soucieuses du bien commun, critiques et porteuses d’alternatives face à la surproduction industrielle qui menace désormais les conditions de vie sur terre. Il est évident qu’en sciences dures comme en sciences sociales, aucune liberté d’action et autonomie de jugement solides et satisfaisantes ne subsisteraient plus chez des chercheur.euse.s qui n’auraient d’autre possibilité pour exercer leurs métiers que de quémander auprès de fonds privés le financement de missions à durées limitées pour lesquelles il.elle.s devraient constituer des dossiers démontrant par avance les résultats de leurs conclusions – quand il ne s’agit pas tout simplement de supporter les opérations promotionnelles de produits, les entreprises s’achetant ainsi la publicité d’une expertise scientifique.

Il est également besoin de rappeler l’importance de la réflexion comme vecteur d’émancipation et celle de la pensée comme sphère de construction des possibles. Lutter contre le péril d’un rejet massif des disciplines intellectuelles au profit des sphères d’activités directement rentables ou de pensées facilement consommables et l’un des enjeux majeurs, en parallèle de la dégradation des situations matérielles, de l’engagement à tenir. Si un système de valeurs est à défendre avec un système des retraites ou des conditions de travail, il repose sur la revalorisation de la/des culture/s dans son/leur acception tant politique que symbolique et des sciences sociales qui auront sans doute le plus à pâtir de cette réforme. L’applicabilité des recherches ne doit pas avant tout concerner leur rentabilité dans une économie de marché, mais leur fonction théorisante et structurante du social, de ses dérives comme de ses bienfaits.

« Transformer chaque individu en sujet économique endetté », voilà la logique régnant aux États-Unis et que l’on tente d’étendre ici aussi, dans tous les secteurs de l’activité humaine, au mépris des leçons qui devraient être tirées de la crise des subprimes de 2008. En fait de droit au logement, l’Homo debitor, dont parle Maurizio Lazzarato dans La Fabrique de l’homme endetté. Essai sur la condition néolibérale (Amsterdam, 2011), se trouve contraint.e de contracter un crédit immobilier ; de même, il.elle n’a plus de droit à la scolarisation mais devient un nouveau type de client.e, obligé.e de recourir à des prêts bancaires pour payer ses études. Les mesures obligeant depuis cette rentrée bon nombre d’universités à augmenter par dix les frais d’inscription des étudiant.e.s extra-européen.ne.s s’inscrivent clairement dans cette logique qui menace d’être peu à peu normalisée et étendue à l’ensemble des concerné.e.s, remettant entièrement en cause le principe fondamental du droit à un accès gratuit à l’enseignement. La dette s’avère de fait un puissant outil de contrôle social car au moyen d’« une morale de la culpabilité » infiniment reconduite par les discours vacants des représentant.e.s politiques qui enjoignent de se serrer la ceinture au nom d’abstraites lois économiques, l’endettement conjure, selon Maurizio Lazzarato, de façon anticipée « toute bifurcation imprévisible des comportements. »

Hors de toute clôture disciplinaire ou corporatiste, les conclusions du documentaire Rêver sous le capitalisme (Sophie Bruneau, 2017, dont le titre est un hommage au célèbre recueil de Charlotte Berardt, Rêver sous le IIIe Reich), réalisé à partir d’une douzaine de témoignages de salarié.e.s issu.e.s de tous secteurs professionnels, sont révélatrices de la fragilisation généralisée des conditions d’existences (multiplications des dépressions, des burn out et des suicides) alors que les mêmes doctrines managériales s’abattent indistinctement sur toute les sphères d’activités, indifférentes aux spécificités humaines, techniques et matérielles requises par chaque pratique : nous assistons partout au règne de la statistique et de la quantification, à l’augmentation des cadences, à des mobilités fonctionnelles qui obligent à une constante réadaptation et une plus grande docilité en l’absence d’une vraie connaissance du terrain, à des dispositifs d’isolement et de mise en concurrence des salarié.e.s visant à empêcher l’organisation collective, enfin, à la fréquence de changements de postes qui interdisent toute sécurité.

Par-delà le retrait des projets de loi retraite et LPPR, c’est un autre projet de société que nous voulons raviver, où le souci collectif du partage en vue d’améliorer la vie commune primerait sur toute "règle d’or" d’un jeu biaisé par des impératifs économiques dont la logique est intéressée et destructrice. Rappelons que la possibilité même d’un deuxième jour hebdomadaire chômé et de congés payés paraissait tout bonnement inenvisageable avant que la grève générale de 1936 n’impose un rapport de force à même de faire accepter ce que nous regardons aujourd’hui comme des droits inaliénables. Ces droits sont de toute évidence encore à défendre puisqu’ils tendent à être peu à peu rognés et abolis au fil des décisions iniques d’une gouvernementalité globalisée et hors sol, technocrate et autoritaire, incapable de prendre la mesure d’enjeux à longs termes auxquels l’urgence écologique nous confronte pourtant inéluctablement.

Comme l’énonce clairement l’Appel des personnels des bibliothèques en lutte au sujet de la destruction de la logique de solidarité sur laquelle reposait la sécurité sociale et la caisse des retraites (https://appeldesbibliotheques.frama.site) : « En 1944, le Conseil national de la Résistance, afin de répondre aux exigences sociales et fort de son analyse sur la montée de l’extrême-droite en Europe, a fondé son programme sur un système de protection sociale (sécurité sociale et retraites) destiné à assurer des conditions de vie dignes à toute la population, grâce à une solidarité directe. C’est ainsi que l’argent destiné aux retraites et cotisé par chacun selon ses moyens est redistribué directement aux personnes retraitées sans passer par l’épargne privée individuelle. Le projet actuel de modification de ce système ne constitue pas une « réforme » au sens d’un ajustement du dispositif, mais une remise en cause complète du mode de financement des retraites, qui devrait désormais reposer en grande partie sur l’épargne privée (la « capitalisation ») »

Nous, doctorant.e.s, post-doctorant.e.s et chercheur.euse.s, faisons déjà l’expérience quotidienne et prolongée de conditions d’existence précarisées et instables, au point d’être touché.e.s de plein fouet par la récente réforme de l’assurance chômage, indemnités auxquelles nous sommes en très large majorité contraint.e.s de faire appel au moins à une ou plusieurs reprises lors de la durée de notre doctorat et par la suite, entre divers contrats de travaux alimentaires, à moins qu’il ne s’agisse, dans le meilleur des cas, de charges d’enseignement et de recherche à durée limitée.

Nous saluons les diverses initiatives de nos collègues hors et à l’EHESS pour le travail de mobilisation et d’information déjà effectué, et nous nous joignons à leur appel à faire grève.
Nous souhaitons une mobilisation massive de l’ensemble des étudiant.e.s, des salarié.e.s vacataires, contractuel.le.s et titulaires de l’enseignement et de la recherche afin de combattre, en solidarité avec l’ensemble des grévistes déjà opposé.e.s à la loi retraite depuis presque cinquante jours, cet autre projet destructeur de vies et de conditions de travail qu’est la LPPR.

Les réformes du gouvernement Macron répondent aux seuls impératifs de logiques néo-libérales dont les conséquences humaines sont partout dramatiques, paupérisantes et liberticides : nous appelons à la grève générale et à la multiplication des diverses formes d’actions publiques jusqu’au retrait de l’ensemble de ces réformes !

Nous relayons :

L’appel à un moratoire lancé au niveau national et l’ensemble des motions votées par les laboratoires de recherche condamnant la Loi retraite et la LPPR : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8560

Les communiqués des AG des précaires de l’Enseignement supérieur et de la recherche en France : https://academia.hypotheses.org/7515

Ceux des nombreuses revues en grève : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8591

Le site d’Université Ouverte recensant les laboratoires et facs en lutte, ainsi que les AG et les différentes actions : https://universiteouverte.org

La page facebook Facs et Labos et lutte qui diffuse entre autre des appels pour des cortèges communs en manifestation : https://www.facebook.com/EmploiConditionsESR/

La candidature collective à l’HCERES pour l’autonomie de la recherche :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/20/nous-chercheurs-voulons-defendre-l-autonomie-de-la-recherche-et-des-formations_6026543_3232.html

La liste de diffusion des informations concernant la mobilisation de l’Ehess :
retraitehess-subscribe@lists.riseup.net

Et invitons à rejoindre nombreux.ses la soirée de soutien aux caisses de grève et précaires de l’ESR le vendredi 24 janvier : https://paris.demosphere.net/rv/77278

….............................
(1) L’adoption au 1er novembre 2019 des décrets de la réforme de l’assurance chômage, avec l’exigence d’un temps de travail plus long et un calcul des indemnités désavantageux pour les travailleur.euse.s car faisant une moyenne entre les périodes salariées et les périodes sans emploi au lieu d’en rester à un pourcentage fixe relatif au salaire, exerce à présent une pression supplémentaire sur les travailleur.euse.s précaires. L’un de ses effets directs est de dissuader les travailleur.euse.s les plus précaires de prendre part activement à la mobilisation, à l’heure où de nombreux.ses salarié.e.s du privés n’osent même plus considérer leur droit de grève comme acquis. On sait par ailleurs que les postes précaires dépossèdent les salarié.e.s de la libre expression puisque, comme l’on notamment révéléesles récentes listes noires de l’université Jean-Jaurès de Toulouse, des pressions administratives sont volontiers mises en place à l’encontre des grévistes.

Motion adoptée par la majorité des membres présents à l’assemblée générale de l’Institut de recherche en musicologie (IReMus) – 22 janvier 2020

Les membres statutaires et associés, titulaires et non-titulaires, doctorantes et doctorants de l’Institut de recherche en musicologie (IReMus, UMR 8223 du CNRS, Sorbonne Université, Ministère de la Culture, Bibliothèque nationale de France) présents à leur assemblée générale annuelle le mercredi 22 janvier 2020, tiennent à manifester leurs vives inquiétudes par rapport aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »), concernant notamment :
- la limitation drastique de la liberté de la recherche (généralisation du financement par projets ; marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées au niveau ministériel ; risques inhérents au déploiement d’une science d’État) ;
- l’affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi des carrières des enseignants-chercheurs (disparition du CNU, risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.) ;
- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, CDI de projets, etc.) et des personnels BIATSS et ITA ;
- la remise en cause radicale du statut d’enseignant-chercheur (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service ; disparition de la référence aux 192h équivalent TD et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des enseignant.e.s non chercheur.se.s et/ou précaires) ;
- la mise en danger, sinon la disparition programmée, du corps des maître.sse.s de conférences au bénéfice de tenure tracks, carrière soumise à une évaluation permanente et à des impératifs de productivité quantitative, peu favorables à une recherche libre et ambitieuse ;
- la mise en concurrence des personnels au sein des unités de recherche et des départements (primes à la performance, inégalités de traitement, modulation des services d’enseignement selon une logique d’économies collectives, et sans reconnaissance des spécificités de l’enseignement et des innovations pédagogiques).
La mise en application des préconisations énoncées dans les trois rapports aggraverait à la fois nos conditions de travail (enseignement, administration, recherche) et celles de nos étudiant.e.s ainsi que des personnels administratifs. Plus encore, elle aurait l’effet inverse de celui qui est officiellement recherché, en réduisant la qualité et de l’enseignement et de la recherche, en alourdissant encore davantage, comme si cela était possible de le faire, la charge administrative des enseignantes chercheuses et enseignants-chercheurs.
Pour toutes ces raisons, les membres statutaires et associés, titulaires et non-titulaires, doctorantes et doctorants de l’Institut de recherche en musicologie présents s’opposent aux propositions des rapports pour une loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et en demandent le retrait. Ils refusent d’être soumis à des modèles qui sont par leur nature mêmes contraires à la créativité de la recherche fondamentale comme appliquée, telle qu’elle est menée en France et qui fait sa qualité et sa distinction dans le monde scientifique international.
Motion adoptée à la majorité des membres présents : 61 votes exprimés, 42 voix pour, 11 contre, 8 bulletins blancs.

Croyance, Histoire, Espace, Régulation Politique et Administrative (CHERPA)- IEP d’Aix en Provence

Nous, membres du CHERPA et enseignants-chercheurs de l’IEP d’Aix, réunis le 22 janvier 2020, soutenons les mobilisations interprofessionnelles contre le projet de réforme des retraites et dénonçons les politiques de démantèlement des services publics (hôpitaux, justice, éducation, transports, énergie…).
Notre secteur n’est pas épargné par ces politiques délétères qui conduisent à une institutionnalisation croissante de la précarité : accès tardif à des positions stabilisées qui se raréfient (baisse des recrutements au CNRS et à l’Université), faible niveau de rémunération à diplômes et niveaux de responsabilités équivalents, multiplication des primes individualisées dont l’octroi et le montants sont laissés à la discrétion des présidences d’établissement. Face à cette casse de l’Université publique, nous défendons l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche que ne permettent absolument pas les actuels projets de réforme, bien au contraire.
Nous défendons une recherche publique indépendante des pouvoirs publics et des intérêts économiques, inscrite dans la durée et non dans des délais serrés imposés par des appels d’offre extérieurs. Le temps long de la réflexion est en effet, indispensable à la qualité de notre production. Or, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche érige en norme générale la contractualisation de la recherche et dénature ainsi notre mission qu’est la production de savoirs pour tous. Cette loi saborde également un peu plus les conditions d’exercice et le sens de notre métier de chercheur et d’enseignant-chercheur. Elle ne fait qu’accentuer la précarité des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, notamment des doctorants et des docteurs sans poste, déjà durement touchés par la réforme de l’assurance chômage.
Nous défendons enfin un service public de la recherche et de l’enseignement ouvert à tous car nous croyons dans les bienfaits de l’égalité de l’accès aux savoirs. Or, les réformes récentes du lycée comme de l’université tendent à transformer ces lieux du savoir en un marché économique soumis aux lois de la concurrence – ce qui a pour conséquence d’accentuer les coûts d’entrée dans l’enseignement supérieur pour la majorité des bacheliers, de creuser les inégalités entre étudiants, et de hiérarchiser les écoles, formations et universitaires en “bons” ou “mauvais” élèves de l’éducation.
Pour toutes ces raisons, nous appelons nos collègues de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche :
• à investir les espaces pédagogiques et scientifiques institués pour débattre et sensibiliser les étudiants et l’ensemble des personnels aux mobilisation et aux réformes en cours.
• à participer aux journées de mobilisation nationale ainsi qu’aux actions de soutien des grévistes (piquets, caisses de grève…)
• à participer aux AG de coordination locale et nationale.

Motion du conseil de laboratoire élargi du LLE - Laboratoire de L’Education (UMS 3773 - CNRS, ENS de Lyon)

22 janvier 2020
Le conseil de laboratoire élargi de l’UMS 3773 « Laboratoire de L’Education » (LLE), réuni le 22 janvier 2020, exprime ses vives inquiétudes face aux transformations en cours et à venir de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Dans ce contexte, le LLE organise un cycle de conférences visant à présenter et à discuter les résultats de travaux de recherche sur l’ESR. Sans se substituer aux assemblées générales ou aux réunions syndicales, il s’agira de contribuer aux débats en cours en croisant différents regards disciplinaires.

La prochaine séance de ce cycle aura lieu le 12 mars (12h-14h) avec une séance de Julien Barrier (Triangle) sur Le financement sur projet et la recherche partenariale.

Les informations sur cette séance et les suivantes seront affichées sur le site du LLE http://lle.ens-lyon.fr/


21 JANVIER

Motion de l’Assemblée Générale des membres des laboratoires de Poitiers réunis le 21/01/20

Par cette motion, l’Assemblée Générale des membres des laboratoires de POITIERS réunis le 21/01/20 affirme son opposition résolue à une série de réformes et de projets annoncés :

1. Réforme du système de retraite par répartition.
De multiples analyses, depuis plusieurs semaines, montrent le caractère régressif de cette réforme établissant un système « par points ». Son véritable but est de limiter – et de fait de diminuer – le montant des pensions de retraite, tout en allongeant la durée des carrières. La plupart des actifs (publics et privés) et des retraité·e·s seraient « perdant·e·s » dans cette réforme, et particulièrement les fonctionnaires, alors que leur niveau de vie ne cesse déjà de diminuer depuis de nombreuses années. Cette réforme affecterait très durement tout le personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche, un secteur de plus en plus marqué par des carrières tardives et accidentées. Les plus précaires et les moins bien payé·e·s, surtout les femmes, en seraient les principales victimes.

2. La Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR) en préparation.
Cette loi « inégalitaire et darwinienne » (dixit le PDG du CNRS), loin d’apporter des éléments pour lutter efficacement contre la précarité et la surcharge de travail des personnels des universités et des laboratoires, dégraderait encore nos statuts et nos conditions de travail, dans le prolongement d’une politique menée depuis une vingtaine d’années. Sa logique est de parachever la mise en place d’un système universitaire à deux vitesses, au détriment de la grande majorité des étudiant·e·s. Pour une grande partie des enseignant·e·s-chercheur·se·s, elle signifierait encore plus de difficultés à accomplir leur mission de recherche (modulation imposée des services, non-paiement des heures supplémentaires, recherche sur projet, concurrence accrue entre pairs et affaiblissement des instances nationales de régulation comme le CNU…). Pour les jeunes chercheur·se·s, elle signifierait une entrée encore plus difficile dans la carrière, avec la généralisation de la logique de contractualisation (« contrats de projet »). L’horizon est bien celui d’un précariat généralisé et d’une caporalisation des personnels, à l’encontre de tous les objectifs et de toutes les valeurs du service public d’enseignement et de recherche.

3. La précarisation des personnels enseignants, chercheur·se·s, administratifs et techniques de l’Université.

Avec la réforme de l’assurance-chômage de 2019, qui cible les contrats courts, les précaires de l’enseignement et de la recherche voient leur situation s’aggraver. Cependant, la précarité n’est pas seulement le résultat de ces politiques récentes, mais le résultat d’une dégradation continue des moyens, des conditions de travail et des statuts à l’université. Aujourd’hui, les universités et les laboratoires vivent de l’exploitation des précaires, que ce soit pour l’enseignement, la recherche ou l’administration. La précarité qui marque l’ESR est aussi celle des étudiant·e·s, parfois obligé·e·s de cumuler études et emploi dans des conditions toujours plus difficiles. Notre lutte s’inscrit dans la défense du principe de solidarité et des services publics. Elle vise à défendre l’université comme lieu ouvert à tout·e·s, et producteur de connaissances qui ne sont pas dictées par les impératifs du marché.

Devant cette accumulation d’attaques contre nos métiers, la production et transmission du savoir, mais aussi contre nos disciplines et plus généralement contre les valeurs de solidarité et d’intelligence collective qui fondent le service public d’enseignement supérieur, l’AG des membres de laboratoires réunis ce jour refuse la résignation. Elle demande :

- Qu’un CA extraordinaire de l’université de Poitiers prenne rapidement position sur l’ensemble de ces réformes.
- Que soient organisées dans nos divers locaux des réunions d’information et de débat sur ces projets et sur l’avenir de l’ESR.
- Que la mobilisation des personnels et étudiant·e·s soit autorisée et facilitée au plan administratif, dans le respect des personnes (mobilisées ou non) et du matériel commun.

Elle appelle en outre à une vaste mobilisation lors du passage du projet de réforme des retraites devant le conseil des ministres (vendredi 24/01/20).

Des membres des laboratoires FoReLLIS, Migrinter, GRESCO, CRLA, CeRCA, MAPP, CAPS, Ruralités, HeRMA, CESCM, CRIHAM, et des revues REMI, Licorne, e-migrinter, et ITTI

Motion du laboratoire ARENES « Laboratoire en lutte »Rennes, 21 janvier 2020

Les membres du laboratoire ARENES (UMR 6051) réunis en AG exceptionnelle à Rennes, le 21 janvier 2020, déclarent leur opposition résolue à la réforme annoncée de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) portée par la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).

Ils soutiennent le mouvement croissant de protestation en cours dans les établissements universitaires, les laboratoires, les revues et infrastructures de recherche. Ils se déclarent aussi solidaires des mobilisations interprofessionnelles dénonçant les effets délétères causés par le projet de réforme des retraites. Un système à points pénalisera les travailleuses et travailleurs de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et plus généralement l’ensemble de la population, notamment les femmes et les citoyen·ne·s les plus précarisé·e·s. Il aggravera les conséquences des évolutions récentes de la fonction publique et de l’assurance chômage.

Le projet gouvernemental pour la recherche et l’enseignement dessine un modèle reposant sur une augmentation de la précarité déjà structurelle des personnels, par l’introduction de nouveaux contrats incertains et sans lendemain (type tenure-track, CDI de projets) et la remise en cause du statut d’enseignant-chercheur et de la référence aux 192 heures. Il organise une mise en concurrence généralisée des laboratoires et des universités, contraire à l’esprit collaboratif et partenarial de la recherche. L’accroissement des allocations budgétaires par appel à projet renforce la dérive gestionnaire et le pouvoir des bureaucraties, au détriment d’un système d’évaluation par les pairs scientifiques.

Le laboratoire, en tant que collectif de recherche, affirme et affiche publiquement son soutien à la grève de la recherche. Il soutient la demande d’un moratoire de la LPPR et appelle ses membres à :

- suspendre les activités de gestion et notamment d’évaluation administrative ou en lien avec l’HCERES ; refuser de siéger dans les instances de l’ESR, à l’exception de celles qui favorisent l’emploi statutaire et l’évaluation par les pairs.

- réduire les activités scientifiques et pédagogiques habituelles pour permettre à chacun·e de participer et d’étendre la mobilisation en cours dans l’ESR ;

- reporter ou aménager les colloques et journées d’étude et/ou les utiliser pour faire connaître notre critique des réformes en cours

- prendre contact avec les autres laboratoires et établissements du site rennais et au-delà, notamment pour coordonner un refus de transmission des rapports HCERES

- encourager les autres personnels à s’impliquer dans la lutte contre les réformes de l’ESR et des retraites

- s’investir activement dans le soutien aux luttes dans les autres secteurs et participer financièrement aux caisses de grève et de solidarité

- rendre visible la mobilisation du laboratoire dans toute intervention publique (médias, conférences), sur le site web d’ARENES, dans les manifestations (banderole du laboratoire « en lutte » ) et dans chaque signature électronique , selon une formulation adaptée de la phrase suivante (suggestion) : « Étant mobilisé·e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai réduit mes activités d’enseignement et de recherche, et réponds en priorité aux messages concernant la mobilisation en cours. ».

Voté par 56 voix pour, 1 abstention - Rennes, le 21 janvier 2020

MOTION DU LAB’URBA (EA 7374). Université Gustave Eiffel

LAB’URBA EN LUTTE !
Motion de l’Assemblée générale du laboratoire Lab’Urba, réunie le 21 janvier 2020

Nous, membres du laboratoire Lab’Urba, enseignant.e.s-chercheurs.euses, BIATSS, doctorant.e.s, réuni.e.s en Assemblée générale extraordinaire le 21 janvier 2020, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par les contre-réformes voulues par le gouvernement Philippe, en particulier le projet de réforme des retraites et la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).

La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire. Titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Le recours aux vacations se fait parfois hors de tout cadre légal. Les structures de démocratie universitaire comme le Conseil National des Universités et le Comité national du CNRS sont progressivement dépouillées de leurs prérogatives.

Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les rapports préparatoires à la LPPR prévoient ainsi pour les enseignant-e-s et chercheu.se.s : - le renforcement de la logique managériale dans l’ESR : multiplication des primes variables, primat de la logique d’appels à projets comme mode de financement de la recherche, augmentation de la concurrence entre unités de recherche avec des dotations aux laboratoires en fonction de l’évaluation HCERES. - la précarisation accrue des acteur.trice.s de la recherche avec le recrutement de personnels via des CDI-chantier (un CDI prenant fin avec le financement du projet de recherche) et des titularisations encore plus rares et tardives (« tenure track »), - l’évaluation des services d’enseignement en crédits ECTS (European Credits Transfer System) et non plus en volume horaire (fin des 192h de service), - le non-paiement des heures complémentaires, - la modulation de service obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR - l’instauration d’un système de régulation collectif des charges d’enseignement au niveau de la composante (UFR, faculté, département) en y intégrant les laboratoires (les « excellents » en recherche ayant moins de charges d’enseignement au détriment des « moins excellents »), - l’introduction de la possibilité de recruter sans la qualification par le CNU.

Ce projet de réforme s’inscrit dans la lignée directe des transformations de l’ESR amorcées par la Loi de responsabilité des Universités (LRU) de 2007, poursuivie par la loi Fioraso de l’enseignement supérieur et de la recherche de 2013, la loi ORE (2018) et, plus récemment, par la Loi de transformation de la fonction publique (2019). Il ne s’agit rien de moins que du plus grand plan social déguisé de l’histoire de l’ESR !

Sur un de nos sites d’activité, la création de l’Université Gustave Eiffel, « Etablissement Public à caractère scientifique, culturel et professionnel expérimental » cité comme modèle par la ministre de l’ESR, s’inscrit entièrement dans ces transformations et fait également peser de très grands risques sur la gouvernance collégiale de l’Université.

Au-delà de la LPPR, la logique qui préside à ces politiques est non seulement la même que celle de la contre-réforme des retraites ou encore celle de l’assurance chômage, mais leurs effets délétères se conjuguent. À titre d’exemples : - Dans un secteur où l’entrée en poste se fait entre 30 et 35 ans au minimum, avec des carrières en pointillés avant cette tranche d’âge, la réforme des retraites va directement nous affecter en nous faisant perdre a minima plusieurs centaines d’euros par mois à l’âge de la retraite. - Dans un secteur où de nombreux précaires pâtissent de carrières hachées, la réforme de l’assurance-chômage va rendre encore plus difficiles les conditions de vie de nombreux.ses travailleurs et travailleuses de l’ESR.

Enfin, ces transformations de l’ESR vont de pair avec les pratiques accrues de sélection des étudiant.e.s via Parcoursup ou via les frais d’inscriptions (étudiant.e.s étrangers) qui portent atteinte à l’accès de tou.te.s à des études gratuites de qualité. Aussi, nous affirmons notre soutien plein et entier aux mouvements étudiants qui s’organisent contre les conditions de vie précaires qu’elles et ils subissent et appelons à ne pas sanctionner celles et ceux qui se mobilisent.

Revendications

L’Assemblée générale du Lab’Urba porte les revendications suivantes : 1- Retrait du projet de réforme des retraites ; 2- Pour une université gratuite et accessible à tou.te.s et une recherche scientifique publique au service de tou.te.s o financée de façon pérenne et non par projet, o contre la précarisation et la mise en concurrence des personnels et des organisations ; 3- Pour des mesures efficaces de lutte contre la pauvreté et la précarité étudiantes (revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire) ; 4- Pour la dignité des conditions de travail : revalorisation du point d’indice de l’ensemble des titulaires de l’ESR (Ingénieur.e.s, personnels administratifs, enseignant.e.s, chercheu.se.s, etc.) ; respect du temps de travail légal des personnels de l’ESR, ce qui implique de mettre fin à l’accumulation et au morcellement des tâches ; reconnaissance, rémunération et revalorisation des tâches administratives et des activités invisibles ; 5- Fin du travail gratuit effectué par les non-titulaires tel que la surveillance d’examens et correction de copies, heures supplémentaires non payées, vacations et activités de recherche non rémunérées, recours abusif aux stages, etc.) et rémunération de toutes ces activités invisibles. Pour la mensualisation des paiements des vacations et le respect du droit du travail ; 6- Pour la création de postes de titulaires en nombre suffisant pour couvrir les missions assurées par des précaires et la surcharge de travail des titulaires ; 7- Pour une véritable démocratie universitaire, contre l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche, à l’image de ce qui se concrétise avec les Établissements publics expérimentaux (Université Gustave Eiffel, Université Paris Saclay, Université de Paris, Université Grenoble Alpes, Université Côte d’Azur, etc.) ;
8- Pour la suppression des outils de management par la performance, individuelle et collective, de l’Université et de la recherche.

Actions

L’Assemblée Générale s’engage, et appelle les collègues et les autres laboratoires, à :

- Solliciter la direction du laboratoire pour qu’elle signe le moratoire sur la LPPR, - Pratiquer la grève, pour participer au mouvement social : o annuler les séminaires du laboratoire, colloques et journées d’étude, o suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, o ne pas répondre aux demandes de reporting. - Mandater des représentant.e.s du laboratoire pour participer aux états généraux de l’ESR ; - Soutenir la mobilisation de l’ensemble des personnels du laboratoire, quel que soit leur statut ; - Interpeller les collègues qui participent aux dispositifs d’évaluation comme l’HCERES pour demander leur démission et rendre publiques leurs positions ; - Organiser des actions dans les différentes instances de l’ESR, interpeller les responsables de nos tutelles, etc. ; - Se déclarer mobilisé.e.s dans leurs signatures électroniques et/ou réponses automatiques d’absence (selon la suggestion ci-après) : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat » ; - Relayer à l’échelle des composantes et du site la mobilisation sous la forme de différentes actions (réunions d’information auprès des étudiant.e.s, grève des enseignements en les remplaçant par des débats, informations et discussions sur les réformes en cours, etc.) ; - Participer aux caisses de grèves, aux AG interprofessionnelles et intersyndicales et aux manifestations des semaines à venir contre la réforme des retraites en constituant des cortèges de l’Enseignement supérieur et de la recherche en lutte ; - Intervenir dans l’espace public pour faire connaître nos positions et relayer les informations (médias, réseaux sociaux, conférences, universités populaires, etc.) ; - Interpeller les élu.e.s et les candidat.e.s aux prochaines élections en adressant un courrier type demandan
t le retrait de ces contre-réformes et de se positionner publiquement sur celles-ci.

Notre motion reprend largement celle votée par le Laboratoire Triangle, que nous remercions pour ce travail de rédaction.

Texte adopté par l’AG du laboratoire Lab’Urba à la majorité des présent.e.s. (0 contre, 5 abstensions).

Motion de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (UMR 8066)

Les membres de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC), réunis en Assemblée générale le mardi 21 janvier 2020, appellent à la mobilisation contre les projets de publication d’une nouvelle Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ces projets ont pour effet, dans la continuité des dynamiques antérieures, de fragiliser davantage le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur selon une logique « darwinienne » et « inégalitaire » (A. Petit) : pilotage contraint et centralisé de la recherche ; affectation des moyens soumis à des indicateurs de performance des unités et des personnels ; remise en cause des fonctions du Conseil national des Universités, de la collégialité́́ de l’évaluation par les pairs ; remise en cause du statut des enseignant·es-chercheur·ses et des chercheur·ses avec la disparition de la référence aux 192 HETD ; amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR avec le CDI de projets, etc. qui affecteraient en premier lieu les BIATSS et ITA, mais aussi les chercheur·ses et enseignant·es- chercheur·ses, titulaires comme précaires (…). Cette réforme généralise la précarité́, renforce la logique managériale et anéantit la liberté́ d’étude et de recherche. Cette réforme s’inscrit dans un processus plus large de démantèlement de l’ensemble de nos services publics et de réduction drastique des pensions, qui annonce par ailleurs la remise en cause de la logique de solidarité nationale et l’allongement des carrières.
Face à ces menaces, les membres de l’IHMC tiennent à réaffirmer avec force les principes incontournables pour garantir, dans le cadre du service public de l’ESR, le bon fonctionnement et le rayonnement de leurs missions de recherche et d’enseignement. Soucieux de préserver une université ouverte à tous et de lutter contre toutes les formes de précarité des personnels, ils affirment leur attachement aux statuts pérennes des enseignants-chercheurs, des enseignants et des chercheurs et s’opposent au développement de toutes les formes de contractualisation. Ils réaffirment la nécessité de trouver les moyens pérennisés pour permettre la création de postes de titulaires et la revalorisation des traitements de l’ensemble des personnels. Les membres de l’IHMC s’opposent avec conviction à toutes les formes de libéralisation et de marchandisation de la recherche et de l’enseignement liées aux injonctions des appels à projets, qui méconnaissent nos libertés académiques. Ils affirment encore leur volonté de défendre les cadres nationaux de qualification et d’évaluation et s’opposent à la modulation des services.
L’AG invite l’ensemble des membres de l’UMR à rejoindre les mobilisations nationales en cours en participant aux actions et manifestations et à annuler ou reporter les journées d’étude et colloques qui ont lieu les jours de mobilisation. Les membres de l’IHMC s’engagent à boycotter systématiquement toutes les instances qui participent à la précarisation de la recherche et la mise en concurrence des chercheurs ».
La motion est votée à l’unanimité des membres présents et des représentés.

Motion du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas (LIER-FYT)

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (https://framaforms.org/moratoire-lppr-1579126603).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).

Centre de recherche sur l’industrie, les institutions et les systèmes économiques d’Amiens (CRIISEA)

L’Assemblée générale du CRIISEA réunie le 21 janvier 2020 déclare entrer en lutte contre le projet LPPR qui met gravement en péril le service public de l’enseignement et de la recherche.
Elle appelle les collègues des différentes composantes (UFR d’économie et de gestion, IAE, IUT) à se réunir en assemblées générales pour déterminer les actions les plus efficaces à mener en ce qui concerne l’administration et l’enseignement.
Le CRIISEA suspend immédiatement ses activités scientifiques. La salle de recherche et la plage horaire du séminaire central seront consacrées à élaborer des documents d’analyse des projets de réforme ainsi qu’à organiser, diffuser et renforcer les différentes initiatives.
Conformément à ce qui a été proposé, nous avons donc convoqué une AG de l’UFR d’économie-gestion mardi 28 janvier afin de « discuter collectivement des modalités d’actions et de mobilisations que nous pourrions mettre en oeuvre contre la LPPR et les réformes en cours.

Centre d’histoire sociale des mondes contemporains. UMR 8058. Paris I-Panthéon Sorbonne/CNRS

Dans le contexte de fragilisation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) et de remise en cause des fondements du service public, les membres du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS), réunis en assemblée générale le 21 janvier 2020, tiennent à réaffirmer avec force les principes fondateurs de l’ESR qui garantissent son rayonnement et l’excellence de ses missions de recherche et d’enseignement. Ils dénoncent l’absence de réelle concertation et contestent le diagnostic sur lequel s’appuie le gouvernement.

Le projet de loi de programmation pluriannuelle sur la recherche (LPPR) entend enfermer l’enseignement et la recherche dans une logique de compétition, de gestion à court terme (passant par le renforcement du financement sur projet au détriment du financement pérenne) et de précarisation généralisée des personnels.

Les membres du CHS réaffirment leur attachement aux statuts des enseignants-chercheurs, des chercheurs et personnels d’appui à la recherche et s’opposent au développement de toutes les formes de contractualisation. Ils réaffirment la nécessité de trouver les moyens pérennisés pour permettre la création de postes de titulaires (EC, CR, PR, DR, IT, BIATSS, etc.) et la revalorisation des traitements de l’ensemble des personnels. Ils affirment également leur volonté de défendre les cadres nationaux de qualification et d’évaluation et s’opposent à la modulation des services.

Le Centre d’histoire sociale des mondes contemporains s’oppose avec conviction à toutes les formes de libéralisation et de marchandisation de la recherche et de l’enseignement liées aux injonctions des agences de financement de la recherche qui méconnaissent les conditions d’exercice de nos métiers et ne garantissent plus nos libertés académiques et notre autonomie.

Les membres du CHS s’associent pleinement à la profession de foi de la candidature commune à la présidence de l’HCERES.

Les membres du CHS s’associent à la demande de moratoire sur la LPPR et à la demande d’organisation d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur ; ils invitent leurs élus, dans toutes les instances représentatives, à relayer cette exigence auprès du Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

Motion adoptée par 34 voix ; 1 abstention


20 JANVIER

Le CURAPP-ESS se déclare laboratoire en lutte.

Solidaire de la mobilisation interprofessionnelle en cours contre le projet de réforme des retraites et opposé aux transformations annoncées de l’Enseignement supérieur et la recherche, le CURAPP-ESS appelle tou.te.s les collègues, personnels de l’ESR, précaires ou titulaires, à :

- rendre visible leur mobilisation dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence ;

- pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, faire des instances de l’ESR des espaces de revendication, etc.) ;

- se joindre à ou relayer à l’échelle des départements pédagogiques et des composantes la mobilisation sous la forme de différentes actions (grèves et participation à la caisse de grève de l’Université, report des examens, réunion d’information auprès des étudiant.e.s, rétention des notes, cours alternatifs, etc.), en concertation entre toutes les catégories de personnels et avec les étudiants.

Nous appelons, enfin, à participer aux journées de mobilisation nationale, ainsi qu’aux actions de soutien aux grévistes de la RATP et de la SNCF (piquets, caisses de grève, AG, etc.).
20 janvier 2020

Motion du Laboratoire d’Études Romanes (EA4385) de l’université Paris 8

Le Laboratoire d’Études Romanes (LER) réuni le lundi 20 janvier 2020 en assemblée générale, après avoir discuté du mouvement social en cours et des différents rapports préparatoires à la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), tient à exprimer, pour les raisons suivantes, son rejet des réformes engagées, qui participent au démantèlement du service public et mettent en péril l’enseignement et la recherche publics.
a/ Les conséquences de la réforme des retraites seraient néfastes pour tous les chercheurs, en particulier les doctorants. Devant effectuer de longues études, confrontés de surcroît à la pénurie des postes de titulaires dans l’université et les instituts de recherche publics, ils entrent tardivement dans l’emploi et, de ce fait, se trouvent déjà affectés par l’allongement de la durée de cotisation (et la décote éventuelle). La réforme des retraites qu’envisage le gouvernement aggraverait cette situation et condamnerait tous les enseignants- chercheurs et chercheurs, comme les personnels administratifs, à une diminution très importante de leurs revenus.
b/ La réforme des retraites envisagée ne peut, dans cette perspective, que contribuer à réduire l’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche, qui s’exercent déjà dans des conditions dégradées, contrairement à ce qui est souhaité par le rapport intitulé « Attractivité des emplois et des carrières ».
c/ Tant la réforme des retraites que l’éventuelle LPPR contribueront à renforcer les formes de précarité dans l’ESR (notamment du fait de l’extension de la contractualisation, des CDD et des CDI de projet).
d/ Le projet de « fusion » des corps de Maître de conférences et de Professeurs, présente dans les rapports de préparation de la LPPR, débouchera non pas sur un corps unique égalitaire des enseignants-chercheurs mais sur une diminution du nombre de postes de fonctionnaires stables et une distribution inégalitaire des moyens.
e/ Le refus de remettre en question les formes d’attribution et le montant du crédit impôt recherches (plus de 6 milliards par an) rend peu crédible toute annonce d’un effort budgétaire substantiel au bénéfice de l’ensemble de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) (et non à celui de certaines universités privilégiées et d’une toute petite fraction des enseignants-chercheurs). A terme seront ainsi renforcées la compétition, la concurrence, la recherche à court terme sur appels à projet et l’inégalité croissante entre les pôles universitaires.
f/ La préparation d’une attaque sans précédent contre le statut des enseignants-chercheurs avec la remise en cause des 192h eq TD annuelle, du fait de la fin de toute condition à la mise en place de la modulation de services et du remplacement de l’évaluation des services en termes d’heures par une évaluation en termes d’unités de crédit.
g/ L’affaiblissement programmé du CNU et du comité national du CNRS sont une atteinte claire au paritarisme et va dans le sens, comme dans toutes les instances de gouvernement des universités, d’une suprématie des nommé.e.s sur les élu.e.s.
Les membres du LER constatent la situation très préoccupante de l’université française et les dégradations constantes des conditions d’exercice de leur métier, du fait du sous-financement et du manque reconnu de postes d’EC et de personnels administratifs (BIATSS). Constat partagé d’ailleurs jusque dans les trois rapports préparatoires de la LPPR ! Les membres du LER demandent qu’il inspire une autre réforme renforçant le statut des chercheurs et des enseignants-chercheurs, les libertés académiques, le fonctionnement démocratique et paritaire des instances de tous les établissements d’enseignement supérieur (sapé par la loi LRU), l’égalité entre les territoires, le financement pérenne des laboratoires et des universités et la sauvegarde d’une recherche fondamentale détachée des obsessions de l’innovation et des classements internationaux.

Motion de l’Institut des mondes africains (IMAF), 20 janvier 2020

Les membres de l’Institut des mondes africains (IMAF, UMR 8171) réuni.e.s en assemblée générale le lundi 20 janvier 2020 déclarent le laboratoire mobilisé dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, contre le projet de loi de programmation pluri-annuelle de la recherche (LPPR) et contre les réformes de l’éducation en cours de la maternelle à l’Université. Conscient.e.s de la précarité déjà existante au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche, nous nous opposons à son aggravation à travers ces lois.
Nous appelons à suspendre nos activités habituelles et à dégager du temps pour pouvoir nous investir dans les luttes en cours et proposer des formats alternatifs pour nos séminaires.
Nous appelons à participer aux actions et assemblées générales locales et à soutenir les grévistes d’autres secteurs en lutte.
Nous condamnons l’attitude répressive du gouvernement et les violences policières.
L’assemblée générale de l’IMAF prend la décision de boycotter les sollicitations des tutelles (évaluations, participation à des conseils scientifiques, réponse à des audits etc.).

Motion approuvée par l’AG (26 voix pour, 1 abstention)

Motion de l’Assemblée générale des membres de l’Urmis (UMR 8245 CNRS, UMR 205 IRD, Universités de Paris et Côte d’Azur), 20 janvier 2020

Les membres de l’Urmis réuni.es en Assemblée Générale et représenté.es déclarons notre opposition au projet de réforme des retraites et de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui contribue à la destruction du service public de la recherche et accroît encore la marchandisation de la connaissance et la précarisation des personnels, titulaires ou non, de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR).
Nous appelons tous les collègues, personnels, précaires ou titulaires et étudiant.es à se mobiliser selon toutes les modalités possibles :
- pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (colloques et journées d’étude, séminaires), suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’ESR, refuser d’effectuer un quelconque travail pour les agences de financement, etc. ;
- se joindre à ou relayer, à l’échelle des départements pédagogiques, la mobilisation sous la forme de différentes actions (report des examens, réunions d’information auprès des étudiant.e.s, rétention des notes, université populaire ou ouverte, etc.) ;
- soutenir les actions et mouvements des vacataires et non-titulaires et s’engager à ne pas assurer les heures complémentaires d’enseignement par solidarité.
Au sein des universités, nous appelons à soutenir l’action pour organiser la mobilisation inter-laboratoires.
Nous appelons au renforcement des actions interprofessionnelles et à la participation aux différentes caisses de grève.
Les membres de l’Urmis représentés en AG ont voté à l’unanimité moins trois abstentions.

Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES). Université de Créteil

Le conseil du Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Transformations des pratiques Éducatives et des pratiques Sociales (LIRTES), s’est réuni en séance plénière lundi 20/01/2020 à Créteil. Ses membres ont pris connaissance des rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et s’alarment de certains éléments évoqués.
Les membres du conseil de laboratoire sont opposés à la suppression de procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes : qualification, modalité de recrutement, définition du service et attribution des promotions et des primes.
Ils.elles indiquent leur profond désaccord avec l’idée selon laquelle il puisse être envisagé un recours important à des recrutements d’enseignant.e.s non chercheur.e.s ou à des recrutements sur la base de nouveaux contrats de travail qui dérogent aux dispositions statutaires. De telles mesures auraient des effets néfastes pour l’enseignement comme pour la recherche, effets qui seraient renforcés par les clivages engendrés entre les personnes recrutées selon différents statuts.
Les membres du conseil dénoncent la préconisation de la suppression de la référence aux 192 heures équivalent TD pour définir le service d’enseignement et la prise en compte des heures complémentaires, ainsi que de la clause d’accord des intéressé.e.s pour la modulation des services. Ils.elles dénoncent la quantité importante et croissante du travail invisible et donc non rémunéré des enseignant.e.s-chercheur.e.s, en particulier celle des tâches administratives improductives qu’ils.elles réalisent au détriment de leur mission prioritaire conjointe d’enseignement et de recherche. Ils.elles dénoncent aussi la charge de travail non satisfaisante des personnels BIATSS et l’aggravation de la précarité des personnels.
Si elles devaient obtenir force de loi, ces dispositions équivaudraient à une remise en cause profonde de l’avenir du statut d’enseignant.e-chercheur.e. Le conseil de laboratoire LIRTES appelle l’ensemble des membres du laboratoire à la vigilance pour se défendre contre toute déstabilisation de nos activités d’enseignement et de recherche. Il appelle à rejoindre les mobilisations des laboratoires et à lutter pour défendre un service public d’enseignement et de recherche de qualité.
Motion votée à l’unanimité des membres présents et représentés du conseil de laboratoire LIRTES.
Créteil, le 20/01/20

Motion du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP) concernant les mouvements sociaux en cours (20 janvier 2020). Université Paris Saclay-CNRS

Le Cesdip s’oppose aux deux réformes en cours, portant respectivement sur les retraites et sur la programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Le laboratoire exprime également son soutien aux mouvements de contestation initiés et aux personnes qui s’y engagent.

Nous avons fait le choix d’une carrière scientifique ou d’appui à la recherche en parfaite connaissance de cause : des rémunérations certes largement inférieures, à qualifications et diplômes équivalents, aux rémunérations versées dans d’autres secteurs d’activité, privés comme publics ; mais également une forte attractivité nationale et internationale de nos professions, régulièrement soulignée – y compris par le CNRS lui-même. Cette attractivité tient à l’indépendance garantie dans l’exercice de nos métiers, à la qualité des
services publics en France et à la perspective d’un équilibre des revenus permis par des pensions de retraite calculées sur nos six derniers mois d’activité.

Ce sont précisément ces dimensions qui se trouvent durement frappées par les deux projets de loi que le gouvernement souhaite imposer. En effet, la destruction du système de retraites actuel sape le contrat social passé avec les agent·e·s et mine le service public. Ce bouleversement impacte davantage encore les personnels d’appui à la recherche, dont les rémunérations de début de carrière sont particulièrement faibles. Par ailleurs, les éléments volontairement flous, mais déjà très inquiétants, contenus dans la LPPR compromettent la préservation d’une recherche publique pérenne et inscrite dans la longue durée, conditions sine qua non de sa qualité et de son indépendance.

Le savoir scientifique, s’il veut être fiable, et donc essentiel à la société, procède de l’accumulation patiente de connaissances, et non de l’éclat de génie solitaire. Il résulte de la stabilité et de la sérénité des collectifs scientifiques, de l’assurance de poursuivre demain les travaux engagés hier, et de la stabilité des statuts individuels et des structures collectives. Soit l’exact opposé de ce que propose aujourd’hui la LPPR (dans la lignée par exemple de l’extension du Contrat de chantier à la recherche publique, décidée en 2019) : la précarisation des chercheur·e·s et des personnels d’appui à la recherche, l’individualisation des statuts et des parcours, la bureaucratisation de leurs métiers et la complexification de l’accès aux ressources humaines et matérielles ne permettent plus de garantir la production sereine du savoir. Ce faisant, le projet de LPPR contribuera également à accroître l’affaiblissement de la recherche française par rapport à celles des pays comparables, notamment en sciences sociales.

Dans un contexte de dégradation rapide des conditions d’enseignement à l’université, le seul avenir promis aux jeunes chercheur·e·s est déjà, dans le meilleur des cas, celui d’une longue suite de contrats courts et précaires parsemée de périodes de chômage. Cette situation risque de s’aggraver et ne garantit ni des conditions de vie et de travail décentes, ni une production scientifique de qualité. Par ailleurs, elle ne confère plus aux métiers de la recherche une attractivité suffisante permettant de recruter les professionnel·le·s de demain.

Ces deux projets de réformes affaibliront donc à la fois les services publics (dont celui de la recherche) et la mutualisation des grands risques (dont les retraites), qui constituent les deux piliers du contrat social français. Les récents mouvements sociaux – tel celui des gilets jaunes – ont pourtant montré l’importance qu’il y aurait, au contraire, à les renforcer.

Pour toutes ces raisons, nous réaffirmons, à l’égard de nos collègues bien sûr, mais aussi de toutes les institutions privées et publiques qui font appel à nos travaux pour éclairer leurs pratiques ou pour informer la société, ces valeurs fondamentales que sont la préservation du contrat social et la défense du service public de la recherche et de l’enseignement.

Géo-Cités. UMR 8504. Paris I-Paris Diderot-Ehess-CNRS

Nous, membres du laboratoire Géographie-cités (UMR 8504), réuni.e.s en Assemblée Générale ce lundi 20 janvier 2020, déclarons être mobilisé.e.s contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Nous nous inscrivons à ce titre dans le mouvement social en cours contre la réforme des retraites et pour la défense des services publics, afin de faire bloc contre les mesures qui visent à la destruction de l’État social.

Nous dénonçons les orientations de la LPPR, qui ne peuvent que conduire à une plus forte concurrence entre les personnels et les établissements, à la précarisation des personnels, à l’augmentation de la souffrance au travail et contribueront à institutionnaliser la dégradation progressive de l’enseignement universitaire et de la recherche publique.

Le projet de LPPR met en danger le statut des travailleuses.eurs de l’ESR. En particulier, nous contestons la remise en cause des statuts des enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheur.e.s, ingénieur.e.s et ITA par la contractualisation préoccupante et croissante de l’ESR, et le renforcement des logiques d’évaluation (non collégiales). Nous refusons notamment toute modulation de service pour les enseignant.e.s chercheurs.ses.

Il ne s’agit pas d’une attaque isolée. Ce projet de loi s’inscrit dans un agenda politique de destruction des droits des travailleuses.eurs, de même que les réformes inter-sectorielles concernant l’assurance chômage et les régimes de retraite. Dans l’ESR, comme dans les autres secteurs, ces réformes pénaliseront d’abord les personnes les plus touchées par la précarité, notamment les femmes et celles et ceux qui multiplie(ro)nt les vacations et les contrats précaires (ingénieur.e.s, doctorant.e.s, jeunes docteur.e.s, post-doctorant.e.s…).

À l’inverse des logiques portées par ces réformes, nous exigeons des investissements nécessaires pour assurer un véritable service public de l’enseignement supérieur et une recherche publique indépendante. Nous exigeons une forte augmentation des financements pérennes destinés aux laboratoires et une diminution de la part du financement issue de la recherche sur projets. De plus, nous exigeons la revalorisation du point d’indice des personnels de la recherche, notamment les ITA et BIATSS, l’augmentation du nombre de postes ouverts aux concours et le remplacement systématique des personnels de l’ESR partant à la retraite.

Nous nous associons aux motions déjà votées dans d’autres structures de l’ESR et notamment celle votée le samedi 18 janvier 2020 par l’Assemblée générale nationale de coordination des facs et labos en lutte. Nous appelons à une mobilisation massive et à la mise en place d’actions concrètes pour défendre nos droits et pour soutenir les luttes en cours.


19 JANVIER

Motion du Laboratoire UMR 8529 IRHiS CNRS Université de Lille

Nous, enseignants-chercheurs du laboratoire UMR 8529 IRHiS, dans le contexte actuel de fragilisation du service public et après avoir pris connaissance des éléments contenus dans les rapports préalables au futur projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), signalons notre opposition aux mesures envisagées pour faire de notre métier, dédié à la construction libre des savoirs et à leur transmission, une institution livrée à une logique concurrentielle et managériale. Si les diagnostics portés par les groupes de travail impliqués ne peuvent que rassurer les enseignants chercheurs en souffrance que nous sommes sur la prise en compte de la détérioration de nos conditions professionnelles par notre tutelle (dégradation du secteur public, rémunérations peu attractives, érosion des emplois permanents, décrochage de la France depuis 15 ans en tant que puissance industrielle et économique, manque de considération pour le doctorat, faiblesse des moyens accordés, etc.), les solutions apportées privilégiant une compétitivité sauvage fondée notamment sur la multiplication des appels à projet, la suppression de la qualification, la recrudescence des contrats précaires, notamment pour les jeunes collègues, la modulation de service appuyée sur la fin des 192 HTD, etc. sont autant d’atteintes au statut d’enseignant-chercheur et au bon fonctionnement de nos institutions, dont l’essence même repose sur le partage de la connaissance au service de la collectivité. Par ailleurs, la fourchette budgétaire accordée à cette réforme et oscillant du simple au quadruple (entre 500 millions et 2 milliards d’euros) laisse craindre une augmentation drastique des frais d’inscription universitaire à plus ou moins long terme et une université à deux vitesses. Dans le sillage de La Commission Permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) et de nombreux départements, facultés, laboratoires, sociétés savantes et revues scientifiques, nous tenons à marquer notre profond
désaccord avec ce projet qualifié par l’un de ses rédacteurs de « loi ambitieuse, inégalitaire, vertueuse et darwinienne ».
Nous appelons l’ensemble des collègues à la vigilance et à la mobilisation contre toute forme de menace qui abîmeraient encore davantage un statut et des missions déjà sévèrement malmenés. Nous les invitons à faire preuve d’imagination pour informer le grand public des enjeux cruciaux de ce projet de réforme et proposons d’alerter nos collègues internationaux qui connaissent des conditions de travail similaires en vue d’une mobilisation commune.

Motion adoptée par le conseil d’unité (consultation des 18-19/01/2020)
Membres statutaires 23 Avis exprimés 21 Pour 21 Contre 0 Abstention 0

LAVUE UMR 7218. Université de Nanterre-Université de Paris 8-Ensa Paris Val de Seine-Ensa Paris La Villette

RECHERCHER, ENSEMBLE
Pour une autre loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)
Les membres du laboratoire LAVUE (UMR 7218) expriment leurs plus vives inquiétudes face aux réformes évoquées dans les rapports préalables au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ces propositions s’inscrivent dans la continuité des lois précédentes (LRU et ORE) qui ont visé depuis maintenant plus de dix ans à réorganiser l’enseignement supérieur et la recherche en faisant du darwinisme social et de la compétition de tous contre tous, le principe d’organisation majeur de nos professions, ainsi que le fil conducteur des parcours de nos étudiant.e.s. Elle participe aussi à une politique plus générale qui remplace les interdépendances et les solidarités d’hier par le “chacun pour soi”.
Il est vital pour la recherche et l’enseignement de produire de l’intérêt commun. Or les préconisations émises dans ces rapports érigent la précarité non pas comme un dysfonctionnement des services publics, mais comme un instrument acceptable et revendiqué de régulation de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elles vont ainsi à l’encontre des diagnostics et recommandations émises ces dernières années par des instances comme le Comité National de la Recherche Scientifique ou le CNU, ainsi que par des collectifs de chercheur·e·s et des syndicats représentatifs, qui alertent sur la dangerosité d’un tel modèle.
Face à la dégradation de notre métier, avec notamment la remise en cause du statut d’enseignant-chercheur, mais aussi des conditions d’exercice des personnels de gestion et d’administration dans nos établissements, le laboratoire s’oppose à toute tentative d’alourdir les charges pesant déjà sur les chercheur·e·s et enseignant·e·s-chercheur·e·s, à toute politique visant à restreindre le système d’évaluation par les pairs pour lui substituer un pilotage non-scientifique et managérial. Nous nous opposons à toute mesure visant à fragiliser davantage la situation des enseignant·e·s et chercheur·e·s non titulaires, à tout développement des systèmes de vacations, à tout renforcement de la logique de la conduite de la recherche par des systèmes d’appel à projets, à toute accentuation des formes de compétitions (entre candidats, entre laboratoires, entre universités, entre discipline), à toute intervention d’opérateurs privés dans la politique scientifique et la politique de formation des services publics de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Nous souhaitons en revanche réaffirmer avec la plus grande force notre attachement à un service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ouvert à tou·te·s, et appelons avec insistance à un investissement financier public significatif dans ce domaine.

Par cette motion, nous soutenons également les mouvements demandant le retrait du projet de réforme des retraites et les autres mobilisations contre les politiques de dégradations des services publics : l’hôpital, les transports, la justice, l’enseignement primaire, ou encore l’enseignement secondaire avec la réforme du Capes. Ces deux réformes, générales et spécifiques, échelonnées dans le temps, ne doivent pas en effet, masquer leurs fondements communs : la précarisation et la dévalorisation des parcours et des pensions, la concentration des financements sur quelques-uns, la régulation par les économies d’échelle, la déconsidération des statuts et la raréfaction des ressources publiques pourtant garantes d’indépendance dans des missions d’intérêt général.

Paris, le 19 janvier 2020
Motion votée à l’unanimité moins une abstention.


17 JANVIER

Motion de L’équipe d’accueil DYNADIV de l’université de Tours. AG du 17 janvier 2020

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Dynadiv TOURS

Institut de Mathématiques de Marseille (I2M)

L’assemblée générale de l’Institut de mathématiques de Marseille (I2M) réunie le 17 janvier appelle à l’unanimité (36 personnes) à la grève le vendredi 24 janvier, soutient (à l’unanimité) la motion des personnels de l’université et décide de poursuivre la rétention des notes. Elle appelle toute l’UFR science à une assemblée générale jeudi 23 janvier à 13 h, et à se joindre à toutes les actions de mobilisation de la semaine à venir contre les projets de réforme de retraites et de loi de programmation de la recherche.

Motion adoptée à la suite de l’Assemblée générale du l’IDEMEC (UMR7307 AMU- CNRS) réunie le 17 janvier 2020

Dans le double contexte de l’imposition d’une réforme inique des retraites et de l’élaboration de la LPPR particulièrement néfaste à l’enseignement supérieur et la recherche publics en France (ESR), L’Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative dénonce le projet gouvernemental de réforme du système de retraites particulièrement injuste pour les chercheurs, enseignants-chercheurs, ITA et ITRF, ne serait-ce qu’au regard de l’entrée tardive comme titulaire en poste à l’université ou dans les EPST. La réforme des retraites condamnera tous les agents de l’ESR à la pauvreté et contribuera au découragement généralisé des jeunes talents qui hésiteront à s’orienter vers les carrières scientifiques et d’administration de la recherche.

L’IDEMEC rappelle son engagement :

· Pour une université gratuite et accessible à toutes et tous et une recherche scientifique publique au service de toutes et tous.

· Pour la titularisation des précaires qui remplissent des fonctions pérennes et pour un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant·e·s et des besoins publics de recherche.

· Pour la mensualisation des paiements des vacations et le respect de la législation en vigueur. Pour une revalorisation des vacations au moins au niveau du SMIC.

· Pour la création massive de postes pérennes à la hauteur de la mission de service public que nous assurons ; contre la casse du statut de fonctionnaire (refus des CDI de chantier, des recrutements tenure track qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF et de CR) ; contre la dérégulation des carrières ; pour la revalorisation du point d’indice ; contre la modulation des services des enseignant·e·s chercheur·e·s, pour la répartition du temps de travail équitable de l’ensemble des personnels de l’ESR.

· Contre l’imposition du modèle de l’entreprise privée à l’ESR par la généralisation du financement par projet, facteur d’une concurrence généralisée qui creuse les inégalités existantes,accentue la précarisation de tous les personnels et mine le principe de coopération au sein des communautés de la recherche entre laboratoires, entre institutions et entre pays.

· Pour une véritable démocratie universitaire qui, à l’encontre du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche, réaffirme le rôle central des instances nationales d’évaluation par les pairs (CNU, Comité national de la recherche scientifique et CAP pour les personnels IT et ITRF).

Motion de l’Assemblée extraordinaire du CESSMA (Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques, Université de Paris/IRD/INALCO)

17 janvier 2020
Les membres du Cessma (UMR 245) réuni.es en Assemblée Générale déclarons notre opposition au projet de réforme des retraites et de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)
Nous appelons les collègues et étudiant.es à se mobiliser selon toutes les modalités possibles (grève, démission administrative, refus des évaluations, suspension des travaux scientifiques et des réunions, actions de visibilisation, séminaires mobilisés, participation aux AG, et à l’université Populaire Paris Diderot, etc.) depuis les revues, les centres de recherches, les universités et les espaces publics.
Au sein de l’université, nous appelons à soutenir l’action pour organiser la mobilisation inter-laboratoires et encourager le blocage administratif afin de peser dans le conflit en cours.
Nous appelons au renforcement des actions interprofessionnelles et à la participation aux différentes caisses de grève.

Laboratoire de Géographie Physique (LGP-CNRS UMR 8591)

Nous, personnels du Laboratoire de Géographie Physique (LGP-CNRS UMR 8591), réunis en assemblée générale ce vendredi 17 janvier 2020, nous déclarons en lutte contre la réforme des retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). À l’unanimité, nous nous associons à la motion adoptée par les directeurs et directrices des unités de la MSH Mondes (ci-dessous) et appelons à élargir la mobilisation !

Réuni en assemblée générale ce jour 17/01/2020,le laboratoire ACP-EA 3350 de l’université Gustave Eiffel (ex. Université Paris-Est Marne-la-Vallée SE DÉCLARE EN GRÈVE

jusqu’à la prochaine assemblée générale appelée le 29/01.
Les séminaires ont été annulés
Nous demandons :
- Le retrait du projet de la loi portant réforme des retraites
- L’abandon du projet de LPPR
- L’AG demande à la présidence d’UGE de se prononcer clairement sur ces points et de faire remonter nos revendications par tous les moyens possibles
Motion votée à l’unanimité des présents

La République des savoirs (USR 3608, ENS-CNRS-Collège de France)

réunie en Assemblée générale ce vendredi 17 janvier 2020, a pris connaissance des trois rapports remis le 23 septembre 2019 en vue d’une Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, intitulé « Recherche sur projet, financement compétitif et financement des laboratoires », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale
et innovation ». Elle souhaite que, conformément à ce qui avait été annoncé, un temps suffisant soit consacré à l’élaboration d’une Loi de programmation pluriannuelle de la recherche ambitieuse, un temps qui est
nécessaire pour la consultation des différentes catégories de personnels et une délibération véritable qui accorde tout son poids aux différentes positions. Sans cela, il est à craindre que, dans un climat économique et social dégradé, 1/ parmi les différentes mesures proposées dans ces rapports, seules les mesures accentuant la
précarisation des différentes catégories de personnel de la recherche et de l’enseignement supérieur ne soient retenues, 2/ la mise en place autoritaire de ces mesures ne débouche sur des conflits difficiles à résoudre.
À l’unanimité des présents.

LASSP -Laboratoires des sciences sociales du Politique (IEP de Toulouse - Université de Toulouse)

17 janvier 2020

Le Laboratoire des sciences sociales du Politique réuni le 17 janvier 2020 en AG extraordinaire appelle à la mobilisation et à la grève de la recherche pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Il reprend la motion de l’Assemblée Générale des personnels de l’IEP de Toulouse du 6 décembre 2019 et exige le retrait de ces deux projets. Il s’alarme particulièrement de la remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s comme de l’aggravation du processus de contractualisation de l’ESR, de la remise en cause des fonctions du CNU et de l’évaluation des carrières par les pairs. Ces propositions n’apportent aucune solution à la dégradation dramatique de nos conditions de travail et à la précarisation des personnels BIATS et ITA comme des jeunes chercheur.e.s déjà affecté.e.s par la réforme récente de l’assurance chômage. Ces projets de développement de nouveaux contrats précaires mettent en danger le statut des personnels de l’ESR et ruinent leur capacité à assurer leurs missions de service public d’enseignement supérieur et de recherche.
Un comité de mobilisation et de coordination a été désigné et des actions spécifiques envisagées, dont le lancement d’une campagne « Zéro suffrage pour les candidats LREM – Pas avec mon vote » ou la réalisation de capsules vidéos pour les réseaux sociaux.

Le Centre Asie du Sud-Est en lutte contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche

Le Centre Asie du Sud-Est (UMR 8170, CNRS-EHESS-INALCO) exprime son inquiétude et son indignation face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. Il souligne que ces rapports proposant des "solutions" aux problèmes dénoncés vont en réalité aggraver ces problèmes, qui présentent des recettes d’économies budgétaires éculées comme des modalités supposément "modernes" d’organisation des universités.

Le Centre Asie du Sud-Est rappelle la nécessité d’entendre les chercheurs et chercheuses concerné-e-s, et l’importance de conserver un service public de la recherche prenant en considération la diversité des disciplines et objets représentés, plutôt que concentrer les moyens sur un nombre restreint d’objets et de thématiques viables commercialement ou correspondant aux modes de l’instant, comme on peut le craindre si les pistes envisagées sont suivies

En conséquence, l’UMR CASE, réunie en Conseil de laboratoire, appelle à la mobilisation et soutient la grève de la recherche pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).

Centre Pierre Naville. Université d’Evry et Paris Saclay (CPN)

Les membres du Centre Pierre Naville (enseignant.es-chercheur.es, doctorant.es, BIATTS) réunis en Assemblée générale le 17 janvier 2020 s’élèvent avec force :

contre la réforme des retraites dont l’application impliquerait un allongement de la vie au travail et une réduction notable du montant des pensions ;
contre les orientations de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) actuellement dans les tuyaux qui, au contraire des déclarations ministérielles qui accompagnent le projet, menacent de détériorer encore plus les qualités de l’enseignement supérieur et de la recherche et les conditions de travail de celles et ceux qui la font vivre.
D’ores et déjà, 20 000 postes de professeur.es et de maîtres de conférences non remplacés sont « gelés » et ont de fait disparu au cours de la décennie. C’est plus de 20% des 91 000 postes dont le manque alimente le recours de plus en plus intense à des vacataires. Parallèlement, le développement de la concurrence entre les universités et les laboratoires de recherche exacerbé au nom de « l’excellence » conduit au renforcement des inégalités entre établissements et entre équipes au détriment des étudiant.es des classes populaires majoritairement inscrit.es dans les universités et écoles périphériques. Ces évolutions atteignent particulièrement les sciences humaines et sociales sans pour autant épargner les autres disciplines.
L’Assemblée générale du Centre Pierre Naville, le laboratoire de sociologie de l’Université d’Évry, décide d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour s’opposer à la mise en oeuvre de ces deux réformes contraires aux intérêts immédiats et à long terme des enseignant.es, des chercheur.es et des étudiant.es et pour demander la création des postes manquants de façon à revenir à des taux d’encadrement permettant à tou.tes de travailler dans de bonnes conditions et pour revenir sur la précarisation de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Nous appelons les autres unités de recherche de l’université d’Évry et de l’université Paris Saclay à s’engager elles aussi dans cette voie.

Équipe de Recherche sur les Mutations de l’Europe et de ses Sociétés (ERMES) Université Côte d’Azur

Nous, membres du laboratoire ERMES réuni.e.s en Assemblée générale le 17 janvier 2020 à la Faculté de droit et science politique de l’Université Côte d’Azur, dénonçons le projet de loi sur les retraites, qui remet en cause notre système de protection sociale, ainsi que le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et nous déclarons participer aux mobilisations en cours.
Nous demandons :
• Un plan massif de recrutement afin de combattre la précarité structurelle à l’université.
• La fin du recours aux vacataires non titulaires, dont les conditions de travail sont inadmissibles
• La fin du financement de la recherche par projet
• Un financement pérenne et garanti de l’enseignement et de la recherche
• La fin d’une logique gestionnaire qui se traduit par une évaluation des chercheurs et labos visant principalement à réduire les financements de base et moduler les services. A l’inverse, nous soutenons une véritable démocratie universitaire qui respecte les instances d’évaluation par les pairs – CNU, Comité national du CNRS.
Nous appelons l’ensemble des structures de recherche et d’enseignement du campus Trotabas et des autres campus de l’université à se positionner sur la LPPR et la réforme des retraites, qui font partie d’une offensive généralisée contre les services publics et l’Etat social.
Une réunion de discussion et de mobilisation est prévue le 23 janvier à 14h la place du séminaire des Etudes politiques, afin de déterminer les modalités d’action à venir.

HABITER LE MONDE UR UPJV4287 Université de Picardie Jules Verne

Les membres de l’équipe UR UPJV 4287 Habiter le Monde de l’Université de Picardie Jules Verne, réunis le 17 janvier 2020, s’inscrivent dans le mouvement social en cours pour la défense des services publics et de la solidarité intergénérationnelle.

Ils s’alarment en particulier des éléments contenus dans le projet de Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche (LPPR) : la remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et de la référence aux 192 h équivalent TD, ainsi que l’aggravation du processus de contractualisation de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le projet remet également en cause les fonctions du CNU et l’évaluation des carrières par les pairs. Ces propositions n’apportent aucune solution à la dégradation préoccupante de nos conditions de travail, à la précarisation des personnels BIATS et ITA et des jeunes chercheur.e.s déjà affecté.e.s par la réforme récente de l’assurance chômage. Enfin, les projets de développement de nouveaux contrats précaires mettent en danger le statut des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche et menacent leur capacité à assurer leurs missions de service public. D’autant dans un établissement tel que l’Université de Picardie qui est notoirement sous-doté en moyens financiers et humains.

Les membres de l’équipe d’Habiter le Monde mettent leurs savoirs de chercheur.e.s à disposition de la réflexion sur les effets de ces projets de loi. Et en vue de constituer une coordination nationale des universités dans les prochaines semaines, nous rappelons la tenue d’assemblées générales organisées dans les établissements.


16 janvier

Motion du Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques. Chess-Collège de France-CNRS

réuni en assemblée générale le 16 janvier 2020

La politique conduite au cours des dernières années a été marquée par des restrictions continues pour l’enseignement supérieur et la recherche publics en France (ESR). La future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), telle que la laissent envisager les rapports des groupes de travail préparatoires, ne fera que consacrer cet étiolement. Comme l’a énoncé le Premier ministre lors de son discours au CNRS le 1er février 2019 (29’26’’), « gouverner c’est choisir, et choisir c’est renoncer ; nous devons donc faire des choix et décider ce qui est le plus important ». Sur fond de « darwinisme » de mauvais aloi, c’est un affaiblissement programmé qui est préparé.
Il faut de toute urgence décider un plan pluriannuel de création d’emplois titulaires ; réattribuer des crédits de base pour le fonctionnement dans les laboratoires et à l’Université ; promouvoir la cohésion d’ensemble du système national de recherche, mise en cause par le développement de la concurrence (entre sites, entre établissements, entre laboratoires, entre personnes…) et par les fluctuations de la « politique de site ».

Nous, doctorant·e·s, enseignant·e·s chercheur·e·s, personnels techniques et administratifs du Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC, UMR 8032), réuni·e·s en assemblée générale le 16 janvier 2020, appelons à la mobilisation pour que la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche ne soit ni « inégalitaire » ni « darwinienne », mais soit une loi pour le service public de la recherche et une université ouverte. (Voir la contribution du CETOBaC aux consultations préliminaires lancées au printemps 2019.)

Inspiré·e·s par les positions de l’assemblée générale réunie le 2 décembre 2019 à la MSH Paris Nord, nous nous prononçons :

Pour une université gratuite et accessible à toutes et tous, sans condition de nationalité, et une recherche scientifique publique au service de toutes et de tous.
Pour la création massive de postes pérennes à la hauteur de la mission de service public que nous assurons ; pour la titularisation des précaires, la suppression du recours aux vacations et un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant·e·s et des besoins publics de recherche.
Pour le maintien du statut de fonctionnaire (refus des « CDI de chantier », des recrutements « tenure track » qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF et de CR) ; contre la dérégulation des carrières ; pour la revalorisation du point d’indice ; contre la modulation des services des enseignant·e·s chercheur·e·s ; pour la réduction du temps de travail de l’ensemble des personnels de l’ESR.
Pour l’augmentation des dotations de base des établissements et laboratoires ; contre l’imposition du modèle de l’entreprise privée à l’ESR, par la généralisation du financement par projet, facteur d’une concurrence généralisée qui creuse les inégalités existantes et la précarisation de tous les personnels, et mine le principe de coopération au sein des communautés de la recherche entre laboratoires, entre institutions, entre pays.
Pour une véritable démocratie universitaire, qui à l’encontre du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche, réaffirme le rôle central des instances nationales d’évaluation par les pairs (CNU, Comité national de la recherche scientifique) ; et à ce titre, pour la création de postes pour les candidat·e·s injustement déclassé·e·s aux concours CNRS au cours des dernières années, dont la situation illustre l’imposition d’un pouvoir discrétionnaire au détriment de l’évaluation par les pairs.
Pour des mesures efficaces de lutte contre la précarité étudiante (revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire) et contre toutes les discriminations.

Nous en appelons à un débat élargi sur ces engagements pour l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche publics en France.
Nous ne saurions isoler ce débat d’une réflexion sur les conséquences de la réforme de l’assurance chômage (entrée en vigueur au 1er novembre 2019), qui dégrade la situation de doctorant·e·s et docteur·e·s de nos laboratoires ; ou sur l’actuel projet de loi de réforme des retraites, lui aussi porteur d’une conception « différenciante » et « inégalitaire » des politiques publiques, contre laquelle nous promouvons la solidarité pour l’intérêt général.
Motion adoptée à l’unanimité des 29 personnes présentes.

Motion adoptée par l’assemblée générale de l’IRIS (UMR 8156-U997). Ehess- Paris 13-Inserm-CNRS

Paris, le 16 janvier 2020
Les membres de l’institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS : UMR 8156-U997, CNRS, EHESS, UP13, INSERM) réuni.esen assemblée générale, le jeudi 16 janvier 2020, déclarent le laboratoire mobilisé et appellent à la grève contre la réforme des retraites et le projet de loi de programme pluri-annuelle de la recherche (LPPR).

Nous appelons à suspendre nos activités habituelles et à dégager du temps pour pouvoir nous investir dans les luttes en cours.

Nous appelons les collègues à participer aux actions et AG locales (sur le campus Condorcet, à l’EHESS, à l’Université Paris 13), à soutenir les grévistes d’autres secteurs en lutte (visites sur les piquets de grève environnants, participation aux caisses de grève, participation aux AG interprofessionnelles), à participer aux manifestations unitaires contre la réforme des retraites, à travailler à l’expansion de la mobilisation au sein de l’ESR.

Nous enverrons des délégué.es aux états-généraux de la recherche des 1er et 2 février 2020.

Motion adoptée à l’unanimité des personnes présentes.

Motion votée par le laboratoire Migrinter le 16 janvier 2020 "SCIENCE FERMÉE". Université de Poitiers

L’UMR Migrinter 7301 (Université de Poitiers, CNRS) déclare sa solidarité avec les mobilisations en cours contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, et celui de l’enseignement supérieur et de la recherche. En conséquence, nous suspendons nos activités scientifiques.

Si la loi sur la réforme des retraites était appliquée en l’état, elle conduirait à :

- l’allongement de la durée des carrières, avec le passage du départ à la retraite de 62,5 à 64 ans (avec l’introduction d’une décote) ;
- la baisse des pensions ;
- la remise en cause de la logique de solidarité nationale, fondement du principe de retraite par répartition.

Ce projet de loi entraînerait une dégradation des conditions de vie des futur.e.s retraité.e.s (baisse du pouvoir d’achat, départ tardif à la retraite).

De son côté, le projet de LPPR annonce :

- la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s et des Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD ;
- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, CDI de projets, etc.) et des personnels BIATSS et ITA ;
- la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité́ de l’évaluation des carrières par les pairs (ces fonctions seraient alors assurées par les universités, ce qui ouvrirait la voie à des logiques localistes).

Cette réforme généralise la précarisation, asservit toute pensée à la logique managériale, anéantit la liberté d’étude et dérobe les moyens à la recherche. La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a annoncé son plan national pour la science ouverte qui rend obligatoire l’accès ouvert pour les publications et pour les données issues de recherches financées par des fonds publics. Cette annonce se base sur une politique scientifique qui aggrave nos conditions de travail : charges administratives de plus en plus lourdes, diminution des recrutements, mise en concurrence, etc.

Pour faire écho à cette politique et marquer notre opposition, nous déclarons la "science fermée" !

Nous témoignons notre solidarité aux collègues qui ont initié une mobilisation dans l’enseignement supérieur et la recherche et sommes prêt.e.s à participer à des échanges en vue d’actions communes.

Nous appelons tou.te.s les collègues, personnels de l’ESR, précaires ou titulaires, à :

- rendre visible leur mobilisation dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence (cf. suggestion ci-après)

« J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités d’enseignement et de recherche, et ne suis donc pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat » ;

- pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’ESR, etc.) ;

- se joindre à ou relayer à l’échelle des départements pédagogiques la mobilisation sous la forme de différentes actions (report des examens, réunion d’information auprès des étudiant.e.s, rétention des notes, etc.) .

Nous appelons enfin à participer aux journées de mobilisation nationale, aux actions de soutien aux grévistes de la RATP et de la SNCF entre autres (piquets, caisses de grève, AG, etc.) et à rejoindre localement le comité inter-lutte de la Vienne qui se réunit après chaque mobilisation nationale.

Motion des directrices et directeurs des unités de la MSH Mondes (CNRS-UPN-Univ. Paris 1)

Nanterre, le 16 janvier 2020

Solidaires des nombreuses inquiétudes exprimées quotidiennement par la communauté universitaire et scientifique française, nous, directrices et directeurs de l’ensemble des unités de la MSH Mondes (anciennement Maison Archéologie et Ethnologie-René Ginouvès), exprimons notre opposition aux propositions formulées dans les trois rapports commandés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en prévision de l’élaboration d’une Loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Nous n’adhérons pas aux solutions proposées car celles-ci ne reflètent aucunement les propositions élaborées collectivement au sein de nos laboratoires puis transmises lors de la phase préalable de consultation. Nous sommes convaincus que les intentions qui figurent dans ces rapports, relayées par diverses prises de position publiques, constitueraient, si elles devaient être reprises dans une loi, une étape cruciale dans la longue entreprise de démolition de notre système d’enseignement supérieur et de recherche et nous refusons de continuer à nous y soumettre en silence. Persuadés de la nécessité d’une recherche publique stable, de qualité et indépendante, nous nous opposons notamment à la perspective d’une destruction du statut des enseignants-chercheurs, à la généralisation de contrats précaires et à la mise sous tutelle de l’ensemble de notre communauté aux intérêts financiers et politiques. Nous pensons qu’une loi est nécessaire pour garantir et enrichir les forces du modèle français, mais nous serons particulièrement vigilants à son élaboration et défendrons les recommandations du Conseil scientifique du CNRS du 22 juillet 2019[1], la motion de la Conférence des présidents du Comité national de la recherche scientifique du 8 novembre 2019[2] ainsi que le contenu de la lettre signée conjointement par la présidente du Conseil scientifique du CNRS, les présidentes et présidents des Conseils scientifiques des Instituts du CNRS et des sections du Comité national de la recherche scientifique du 12 décembre 2019[3]. Une loi est nécessaire pour garantir et enrichir les forces du modèle français, mais nous sommes déterminés à recourir à divers moyens d’action pour exprimer notre désaccord si cette future loi devait aller dans le sens de l’accroissement des logiques de mise en concurrence, de précarisation et de bureaucratisation de nos activités contre lesquelles, justement, nous nous élevons.

Claire Alix et Nicolas Goepfert, Archéologie des Amériques [ArchAm, UMR 8096].
Pierre Allard, Préhistoire et Technologie [PréTech, UMR 7055].
Baptiste Buob et Monica Heintz, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative [Lesc, UMR 7186].
Philippe Gervais-Lambony et Isabelle Sidera, MSH Mondes [USR 3225].
Olivier Le Noé et Sarah Gensburger, Institut des Sciences sociales du Politique [ISP, UMR 7220].
Jean-Fabien Steck, Jodelle Zetlaoui-Léger et Jérôme Boissonade, Laboratoire architecture, ville, urbanisme, environnement [Lavue, UMR 7218].
François Villeneuve, Brigitte Boissavit-Camus et Anne-Violaine Szabados, Archéologies et sciences de l’antiquité [ArScAn, UMR 7041].
Olivier Weller, Laurent Aubry et Lamys Hachem, Trajectoires. De la sédentarisation à l’État [UMR
8215].

[1] https://www.cnrs.fr/comitenational/cs/recommandations/15_octobre_2019/CS-CNRS_sur-les-propositions-CNRS-du-22-juillet-2019-.pdf
[2] https://www.cnrs.fr/comitenational/struc_coord/cpcn/motions/2019/projet-de-loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la-recherche.pdf
[3] https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/793/files/2019/12/191212_Courrier_pour_APetit.pdf

Motion adoptée par l’AG du Centre d’Étude des Mouvements Sociaux. Ehess-Inserm-CNRS du 16/01/2020

S’inscrivant dans une mobilisation générale portée par de nombreux collectifs de recherche, les membres du CEMS, statutaires, doctorant·es, post-doctorant·es, jeunes docteur·es, tiennent à dénoncer les effets délétères causés par le projet de réforme des retraites du gouvernement actuel. La retraite à points pénalisera les travailleuses et travailleurs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, mais, plus généralement, l’ensemble de la population française, notamment les femmes et les citoyens les plus précarisés. Cette réforme conçue en opposition avec les principes de solidarité et de fraternité auxquels nous sommes attachés participera à l’affaiblissement du service public et produira de nouvelles formes de pauvreté. Elle s’insère de plus dans un mode de gouvernement déconnecté de la délibération publique au profit d’une vision sacralisée de l’équilibre budgétaire, alors même que l’état actuel des finances du système des retraites n’impose nullement de telles mesures anti-sociales.

Notre indignation porte par ailleurs sur les réformes en cours de l’enseignement supérieur et de la recherche : la loi de programmation pluri-annuelle de la recherche promet de les porter à un nouveau stade de violence pour leurs personnels, et ce malgré une opposition unanime. Nous dénonçons la poursuite d’une politique de précarisation généralisée, de mise en concurrence et de contraintes managériales, et défendons au contraire l’organisation d’une recherche publique, durable, attachée aux valeurs d’émancipation et d’égalité.

Pour ces raisons, les membres du CEMS se déclarent mobilisés contre ces réformes et appellent à :

se manifester contre ces projets, en aménageant notamment les activités scientifiques collectives, pour informer les collègues et les étudiant·es sur les réformes en cours et ouvrir des espaces de réflexion et de discussion sur ce qu’ils impliquent,
se positionner clairement sur le projet de réforme et à soutenir les actions de mobilisation en cours,
montrer la plus grande solidarité avec les travailleurs et travailleuses qui depuis plusieurs mois se battent pour faire échouer ces réformes (notamment les travailleurs des transports publics et de l’enseignement primaire et secondaire), et dont les luttes sont en convergence avec la mobilisation dans l’enseignement supérieur et la recherche.
faire circuler les appels à la grève, les informations concernant ces projets de réforme et les liens vers les caisses de grève permettant la poursuite de la mobilisation, au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche, comme au sein d’autres milieux professionnels.

Motion prise à la majorité des 30 membres présents.

En suivant cette page, vous retrouverez cette motion et des liens vers davantage d’information :
http://cems.ehess.fr/index.php?4612

Passages (UMR 5319).Université de Bordeaux et Université de Pau Pays d’Adour-CNRS

réunie en AG,
Dénonce les objectifs du projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche, qui :
1.Renforcent la concurrence entre laboratoires, alors que la connaissance se construit dans les échanges, la coopération et les partenariats ;
2.Accroissent la précarité de tous les personnels, alors que la recherche a besoin de temps et de stabilité ; précarité qui, en outre, renforce la concurrence et isole les personnes, en particulier les jeunes chercheur.e.s ;
3.Conditionnent clairement la viabilité de la recherche à des logiques de financement par appels à projets, qui limitent le champ des questionnements, la dimension critique et l’autonomie dans la production de savoirs, sapant l’essence même de la recherche ;
4.Menacent particulièrement les générations à venir et en devenir engagées dans tous les métiers de la recherche (enseignant.e.s-chercheur.e.s et chercheur.e.s, personnels de soutien et de support) empêchant ainsi les solidarités intergénérationnelles.
Et se joint à la demande de la CPCN (CNRS) d’ouverture d’un vrai dialogue sur ce projet.

L’UMR Passages, laboratoire de SHS de la Commission 39 du CNRS, et comptant 230 membres dont 120 permanents, 90 doctorant.e.s, 20 jeunes chercheur.e.s sous contrat, réunie en AG,

Manifeste par la présente son opposition à une réforme des retraites qui hypothèque l’avenir de l’ensemble de la population en favorisant le principe de capitalisation au détriment de celui par répartition, garant de la solidarité intergénérationnelle et des protections collectives.

Déclaration adoptée à l’unanimité des présent.e.s (92 personnes), moins 3 abstentions.

InTRU (Interaction, Transferts, Ruptures artistiques et culturelles). Université de Tours

Le Laboratoire InTRu (Interaction, Transferts, Ruptures artistiques et culturelles) – EA6301 de l’Université de Tours déclare son opposition au projet de retraite par points actuellement mené par le gouvernement et au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Ces deux projets de loi minent les bases de l’état social français et représentent des attaques sans précédent contre la fonction publique et ses agents.

Dans le cas où elles seraient adoptées, ces deux réformes auraient pour conséquence une dégradation des conditions d’exercice du métier d’enseignant-chercheur et des conditions de vie des retraité.e.s. Nous dénonçons en particulier

la baisse des pensions ;
la remise en cause de la logique de solidarité́ nationale, fondement du principe de la retraite par répartition ;
la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD ;
la précarisation des jeunes chercheur.e.s et des personnels BIATIS et ITA
la remise en cause des fonctions du CNU et de l’évaluation par les pairs ;
l’absence de décisions claires en matière d’augmentation des salaires des enseignants (vacataires et titulaires) du supérieur
l’augmentation du pouvoir des présidents des universités (en matière de recrutement, promotion et modulation des services) au détriment des collèges enseignants, plus aptes à prendre des décisions autour de ces questions.
Le Laboratoire Intru se déclare mobilisé contre ces deux projets de loi et appelle les collègues à rejoindre les actions organisées pour s’y opposer.

Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales 2L2S. Université de Nancy-Université de Metz

Non à la LPPR, oui à une recherche publique financée à la hauteur de ses besoins !
Nous, enseignant.e.s-chercheur.e.s, post-doctorants, doctorants et personnels BIATSS du Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales et des départements de sociologie de Metz et Nancy, exprimons notre plus ferme opposition au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), conçu sans que ne soient consultées nos instances de représentation nationale. Si elles devaient obtenir force de loi, les dispositions prévues auraient des effets dévastateurs sur les conditions de travail des enseignants-chercheurs, les conditions d’étude que notre société se donne les moyens d’offrir aux jeunes générations, mais aussi, la recherche scientifique.
LA SUPPRESSION DU GOUVERNEMENT NATIONAL ET COLLEGIAL DES CONDITIONS DE TRAVAIL ET DES CARRIERES DES EC
Les rapports préparatoires délitent, en effet, l’encadrement national des conditions de travail et des carrières des enseignant.e.s-chercheur.e.s à travers :
- la suppression d’une procédure de qualification collégiale nationale (rapport 2, p. 26 et p. 40) qui garantit un haut niveau de compétences scientifiques et pédagogiques et l’égalité de traitement de tous les collègues, quels que soient leur établissement et leur laboratoire,
- la suppression de la référence aux 192hTD, la modulation de services obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR, la fin du paiement des heures complémentaires ou encore la création de nouveaux contrats précaires (CDI de mission scientifique ou contrat de post-doctorat jeune chercheur, rapport 2., p. 8)
LE RENFORCEMENT ET L’EXTENSION DE LA LOGIQUE DE FINANCEMENT SUR PROJET
Les rapports préconisent, par ailleurs, le renforcement de la logique de financement sur projet (soutien à un dispositif ANR conduisant à distribuer 80 % du financement à 20 % des unités des universités, repérage d’universités à recherche intensive rapport 1 p. 25, création de bonus performance, rapport 1, p. 24 et 29). La communauté universitaire en connait déjà les effets délétères : temps consacré à la recherche de financements au détriment de la réalisation des projets, standardisation d’activités de recherche calibrées, non pas en regard des dynamiques scientifiques, mais des cadres des appels à projet, etc. Pourtant, les rapports proposent d’en étendre la logique à la structuration des équipes de recherche en tant que telles – notamment avec la création de CDI de projet de 6 ans maximum ou l’extension de dispositions d’exception permettent le recrutement de « vedettes internationales » coexistant avec un collectif de recherche de plus en plus précarisé (tenure tracks et chaires d’excellence junior/senior, rapport 2 p. 30 et 37). er
Articulées à la suppression des équipes d’accueil survenue le 1
risquent de contribuer à la déstructuration de tout un tissu scientifique (réseaux de chercheur.e.s construits sur la durée et permettant l’accumulation des connaissances, affinement progressif d’hypothèses de recherche dans des collectifs de travail pérennes), sans lequel aucune innovation ni aucun rayonnement international n’est possible.
NON, LA RECHERCHE N’EST PAS LE FAIT DE QUELQUES FIGURES D’EXCELLENCE ISOLEES !
Les rapports et discussion préparatoires à la LPPR véhiculent une vision naïve et erronée de la recherche.
Non, les avancées scientifiques majeures ne sont pas le fait de quelques figures d’excellence, situées au sommet de la hiérarchie des équipes de recherche, qui auraient bénéficié de la concentration des moyens nationaux et qui auraient su « s’adapter » à l’environnement scientifique international. Dans toutes les disciplines, nombreux sont les exemples montrant le caractère collectif, le temps long et la prise de risque au principe de toute avancée scientifique ! Les rapports préparatoires à la LPPR évoquent pourtant une stratégie de concentration des moyens de la recherche sur quelques grandes équipes nationales, dont l’activité serait cadrée par des défis sociétaux définis en dehors des espaces scientifiques.
janvier 2020, ces propositions
- La création d’un conseil stratégique de la recherche et de l’innovation rattaché au Premier Ministre (rapport 1, p. 3 et 19) : il viendrait remplacer le Conseil Supérieur de la Recherche mis en place en 2013, et peut-être se substituer aux institutions ayant pour mission d’informer le pouvoir comme l’Académie des sciences, l’Académie de médecine, l’OPECST, la CP-CNU....
- La mise en place d’une cellule stratégique sous la responsabilité du Premier Ministre dont le rôle serait d’élaborer la stratégie d’innovation de la France. Constituée de hauts- responsables de l’ESR installés dans des fonctions de représentation les tenant éloignés des réalités de terrain, cette équipe « de taille très restreinte » (rapport 3, p. 19) devra ainsi « définir les 5-7 transformations sociétales pour lesquelles la France dispose d’avantages comparatifs pour développer des leaderships de portée mondiale » (rapport 3, p. 14).
- Une concentration de l’ensemble des moyens alloués sur un nombre restreint de défis sociétaux : l’ANR, en charge de l’ensemble des appels à projets de recherche nationaux, et les Régions devront aligner leurs programmations de la recherche et leurs financements sur ces « défis sociétaux » (rapport 1, p. 22). Augmentées, les dotations globales de fonctionnement des équipes de recherche seront enfin organisées sous la forme de « crédits compétitifs » qui bénéficieront aux universités au prorata de leur « performance » scientifique.
- Un renforcement de la logique d’ingénierie scientifique : à côté de cette concentration nationale des moyens sur un petit nombre d’équipes conformées aux défis sociétaux, c’est une transformation profonde du types d’activités scientifiques qui est encouragée. Les défis sociétaux seront ainsi définis au regard des « avantages comparatifs dont la France bénéficie par rapport aux autres pays » à un instant T. L’aide financière dépendra des thématiques des projets, et notamment des transferts ou applications technologiques possibles (Technology Readiness Level, rapport 1 p. 39). Augmentation du nombre de thèses régies par une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE), du nombre de chaires industrielles de l’ANR, des crédits des projets collaboratifs entre grandes entreprises, PME et laboratoires, encouragement des liens avec les entreprises sous forme de partenariats public- privé (via la formule des Instituts Carnot p. 39) : la logique de valorisation économique et de transfert technologique ne se situe plus en aval mais en amont des activités de recherche, avec tous les écueils que les EC connaissent déjà (des projets de recherche construits en regard des technologies ou des brevets qu’elles pourront générer, etc.).
- La promotion de quelques figures de proue au détriment de l’activité collective nécessaire au renouvellement scientifique : voir par exemple les tenure tracks permettant le recrutement en dehors des cadres de rémunération collectivement stabilisés, pour augmenter le classement de la France dans les classements internationaux, la poursuite d’une évaluation bibliométrique dont on sait les effets pervers (standardisation des publications, autoplagiat et plagiat, sélection des objets, des résultats et des méthodologies de recherche permettant d’accéder aux revues académiques les mieux indexées).
POUR UNE LOI SOUTENANT ENFIN LES COLLECTIFS DE TRAVAIL SANS LESQUELS AUCUNE RECHERCHE NI AUCUN ENSEIGNEMENT DE QUALITE N’EST POSSIBLE !
La politique dont la recherche a besoin est au contraire fondée sur la confiance dans le professionnalisme des chercheur.e.s et sur le soutien à des collectifs de travail qui ont su montrer leur capacité de résistance, en préservant un haut-niveau de production scientifique et de formation en dépit des coupes budgétaires massives opérées ces dernières années et de la multiplication des charges administratives qui leur ont été échues.
La qualité de l’université et de la recherche française passe par l’encouragement des dynamiques collectives et des réseaux de chercheurs, par la préservation de synergies entre les quelques équipes CNRS restantes et le grand nombre d’équipes d’accueil sur lesquelles des pans entiers de la recherche reposent, par le financement d’une recherche fondamentale à qui on donne le temps de chercher pour
produire des connaissances dont l’utilité sociale et économique n’est souvent même pas encore envisagée.
Pour cela, nous appelons à rejoindre le mouvement en train de se lever partout en France. Parce que nous sommes, comme chacun.e des EC, des acteurs fondamentaux de la recherche, nous exigeons :
- le retrait de ce projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et l’ouverture de réelles discussions pour construire une autre loi de programmation
- la concertation avec nos instances représentatives – notamment la CP-CNU tenue à l’écart des discussions préalables
- la réaffectation des six milliards annuels du Crédit Impôt Recherche à la recherche publique
- la prise de position de nos Présidents d’Université qui ne sont pas seulement des relais des politiques gouvernementales, mais des représentants des collectifs d’enseignement et de recherche locaux et des collègues, chercheurs et enseignants eux-aussi. Messieurs les Présidents d’université, Monsieur Mutzenhardt, rejoignez-vos collègues dans la lutte ! Ne soyez pas spectateurs de ce moment qui, pour la première fois, voit plusieurs revues scientifiques de premier rang se mettre en grève !
Fait à Nancy et à Metz, le 16 janvier 2020
Les enseignant.e.s chercheur.e.s, post-doctorants, doctorants et personnels BIATSS du 2L2S et des départements de sociologie de l’Université de Lorraine- sites de Nancy et de Metz.


15 janvier

Motion adoptée par l’assemblée générale du Cermes3

Paris, 15 janvier 2020
La majorité des personnels du laboratoire Cermes3 rappelle que le projet de réforme des retraites du gouvernement Philippe va, par l’instauration d’un système par points, entraîner une diminution généralisée du niveau des pensions. Ce système va en outre toucher avec une sévérité particulière les personnes ayant connu des périodes de chômage, de maladie, de précarité ou de temps partiel, des congés parentaux, ou qui ont commencé leur carrière tardivement - ce qui est souvent le cas pour les jeunes chercheur.e.s, avec le recul du nombre de recrutements par les Universités et le CNRS de la dernière décennie. Il est contraire aux principes de solidarité et de fraternité qui sous-tendent le système de pensions mis en place dans notre pays à la Libération. Il n’est par ailleurs aucunement imposé par l’état actuel des finances du système des retraites. Nous refusons cette réforme.

Nous exprimons également notre inquiétude face aux projets concernant l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), qui vont faire l’objet d’une loi dans les prochains mois (LPPR : loi de programmation pluri-annuelle de la recherche). Consulté, le Cermes3 avait fait le 12 avril 2019 une proposition demandant une programmation pluriannuelle de l’emploi public, l’augmentation de la dotation des laboratoires, une réaffectation d’une partie du Crédit impôt recherche, l’élargissement des partenariats (trop souvent cantonnés à l’industrie) au monde associatif, la conservation d’une articulation forte entre enseignement et recherche.

Les propositions préparatoires à la LPPR vont dans le sens opposé : tenure-track, CDI de chantier, modulation des services et suppression du service de référence d’enseignement, généralisation des recours aux financements par appel à projets et compétition exacerbée... S’il était mis en œuvre, ce projet aboutirait à une précarisation de nombreux personnels de l’ESR et à une disparition des financements récurrents de la recherche.

Pour toutes ces raisons, nous considérons que le projet de réforme des retraites n’est ni acceptable ni amendable, et que le projet de réforme de l’ESR qui se profile est très inquiétant. Nous nous inquiétons tout particulièrement de l’impact négatif de ces deux projets sur l’attractivité de la recherche et de l’enseignement supérieur public.

Nous appelons aux actions suivantes :

Nous appelons à la grève, aux manifestations et à participer aux actions menées contre ces projets les 14-15 et 16 janvier prochain, en réfléchissant à supprimer les séminaires et les enseignements ou à les aménager pour informer les collègues et étudiant-es sur les réformes en cours.
Nous invitons les conseils de laboratoire, les facultés, composantes et différentes instances universitaires à se positionner clairement sur le projet de réforme et à soutenir les actions de mobilisation en cours.
Nous invitons à faire preuve d’imagination pour informer correctement le grand public français et proposons d’alerter nos partenaires internationaux - qui connaissent des conditions de travail similaires - en vue d’une mobilisation commune.

Motion adoptée le 15 janvier 2020, par 53 voix sur 57 votants

Motion du GRIPIC (EA 1498), Sorbonne Université

Le 15 janvier 2020

Les membres du GRIPIC (EA 1498) réunis en AG prennent collectivement position contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Les enseignant.e.s chercheur.e.s titulaires, les doctorant.e.s et jeunes chercheur.e.s ont une vision partagée du danger que représente la réforme. Celle-ci prolonge et aggrave très fortement la dégradation des conditions d’exercice dans l’enseignement et de la recherche avec :
- Le développement de recherches sur projets fléchés en fonction de priorités définies selon des logiques managériales destinées à décider à la place et au nom de toutes et tous ce de quoi une société a besoin. Nous rappelons que l’histoire devrait nous inciter à la plus extrême prudence face aux prétentions à mettre la main sur le pilotage de la production des savoirs d’intérêt public notamment en SHS ;
- Le renforcement de la logique productiviste alors que celle-ci ne garantit absolument pas la qualité des recherches, et dont on sait par ailleurs qu’elle doit être profondément revue pour faire face aux enjeux climatiques et socio-écologiques majeurs et à la préservation des liens sociaux et des biens communs ;
- La mise en concurrence des établissements, des disciplines, des équipes, des personnes, et des institutions entre pays, alors même que nous savons à quel point celle-ci est désastreuse, réduit le partage et la coopération, accroit considérablement les risques de fraudes, et ouvre la porte à des dérives éthiques graves ;
- L’accroissement de la pression exercée sur tou.te.s les travailleur.e.s de l’enseignement supérieur et de la recherche avec : l’alourdissement des charges administratives, l’incertitude d’être payé.e.s à l’heure, ou d’être payé.e.s tout court, l’alourdissement des charges d’enseignement, l’accroissement des inégalités entre collègues, les risques accrus de dépendance et de clientélisme, la négation du rôle des instances de régulation collégiales etc. ;
- La précarisation des enseignant.e.s chercheur.e.s et notamment des plus vulnérables d’entre elles et eux, doctorant.e.s et étudiant.e.s qui choisissent de se consacrer à des études longues et difficiles et qui prennent au sérieux la qualité de la recherche et la dimension émancipatrice des savoirs ; Le projet aggrave en effet les conditions de cette précarisation déjà durement ressentie : rareté des financements, réduction des temps de recherche, rareté des perspectives de postes eux-mêmes précarisés avec la proposition de CDI de projets ;
- La dégradation des conditions de travail des personnels administratifs et techniques, la négation des interdépendances indispensables à la vie de l’enseignement supérieur et de la recherche et à son ancrage dans l’ensemble d’une société qui compte sur la production des savoirs et leur partage ;
- La négation de tout le travail caché qui est essentiel dans les organisations de service public : bénévolat caché, dons multiples et continus de temps, de ressources, auto-financement, entraide, ouverture, travail gratuit, etc.
Les enseignant.e.s-chercheur.e.s titulaires dénoncent également la faute morale grave à l’égard des plus jeunes. Ils et elles souhaitent leur garantir la transmission des institutions de service public (éducation, enseignement supérieur et recherche, santé, justice) au lieu de condamner les étudiant.e.s et la jeunesse à la précarité, à une compétition stérilisante au service d’autres intérêts que le bien commun.

Ils et elles sont conscients que l’ESR fait face à de nombreux problèmes, mais rappellent que la France reste un espace de recherche international rayonnant et accueillant, auquel les sciences sociales contribuent très largement, et qui doit être soutenu au lieu d’être sans cesse altéré. Ils et elles défendent une mission d’accompagnement, d’enseignement, de formation des jeunes dans l’ensemble du système éducatif, qui ne limite pas le rôle de nos institutions à des enjeux d’employabilité.

Les enseignant.e.s et les chercheur.e.s ont fait et continuent de faire de très nombreuses propositions pour faire évoluer l’enseignement et la recherche. Ils et elles regrettent le fait que cette réforme s’appuie sur des rapports qui ne tiennent pas compte de cette production continue de réflexion et d’expérimentation ni de la valeur et de la qualité de l’enseignement supérieur public dans la formation et l’accompagnement des étudiant.e.s.

Le GRIPIC décide collectivement de soutenir les actions collectives et individuelles de ses membres mobilisés pour le retrait de ce projet de loi, en particulier les plus exposés et les plus concernés. Il rejoint également la mobilisation actuelle de très nombreux laboratoires, UFR, établissements, sociétés savantes, et revues scientifiques.

Il décide de :
- Déléguer des membres aux assemblées réunissant les collectifs en lutte ;
- Soutenir les actions visant à réorienter les activités de recherche vers la situation et le mouvement actuel ;
- Soutenir la grève, notamment celle des activités multiples non reconnues des doctorant.e.s et enseignant.e.s-chercheur.e.s (évaluations, comités, etc.).
- Rendre visible la mobilisation dans les interventions publiques, dans les manifestations, et dans les signatures électroniques.

Motion des membres de l’équipe Justice sociale (laboratoire PACTE). Université de Grenoble

Les membres de l’équipe Justice sociale du laboratoire PACTE (UMR 5194) s’opposent au mouvement général de destruction du service public et de remise en cause de la protection sociale. Iels s’opposent à ce titre à la réforme des retraites en cours qui annonce la remise en cause de la logique de solidarité́ nationale, fondement du principe de la retraite par répartition, la baisse des pensions et l’allongement de la durée des carrières. Iels expriment également leurs plus vives inquiétudes face aux réformes annoncées dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).

Le projet de LPPR prolonge des évolutions qui, depuis plus de dix ans, dégradent de manière continue les conditions d’apprentissage des étudiant.es, les conditions de travail des métiers de l’enseignement et de la recherche, et de l’ensemble des personnels de l’ESR : surcharge de travail (augmentation des services, bureaucratisation, heures supplémentaires non payées des BIATSS), augmentation des risques psycho-sociaux et de la souffrance au travail relevant du harcèlement moral institutionnel, augmentation de la précarité étudiante et dégradation de leur santé physique et mentale (baisse des APL, restriction des conditions d’attribution des bourses, augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.es extra-communautaires, délais pour accéder aux services sociaux et médicaux…), baisse des moyens et mise en compétition pour y accéder, baisse continue des postes de titulaires et recours croissant aux contractuels et aux vacataires, attaque du statut de fonctionnaire (loi de transformation de la fonction publique entrée en vigueur au 1er janvier 2020 instaurant la rupture conventionnelle entre l’Etat et les titulaires), paupérisation et précarisation des personnels.

L’équipe Justice sociale de l’UMR PACTE (5194) exige :

- des budgets ambitieux et pérennes pour l’enseignement et la recherche,

- la fin des évaluations quantitatives, managériales et bureaucratiques qui consomment du temps et de l’argent, perdus pour les missions de l’Université,

- un bilan transparent et impartial sur l’octroi, l’usage et les retombées du CIR (crédit impôt recherche) pour l’ESR,

- l’extension du statut de fonctionnaire pour celles et ceux qui travaillent dans l’enseignement et la recherche, y compris les personnels d’appui non titulaires,

- la fin de la culture de la performance et de la mise en compétition entre candidat.es, laboratoires, universités, disciplines comme unique logique de référence.

L’équipe Justice sociale réaffirme avec la plus grande force son attachement au service public de l’ESR, à la défense d’un système d’enseignement supérieur public et accessible à toustes. Iels apportent leur soutien aux diverses mobilisations contre les politiques de dégradation des services publics (hôpital, justice, enseignement, transport…). Et iels s’inquiètent de la dégradation des formes de vie démocratique - y compris dans leurs universités - et du développement de la violence des forces de l’ordre.

Enfin, iels appellent l’ensemble des enseignant.es, enseignant.es-chercheur.es, chercheur.es, ingénieur.es, technicien.nes, personnels de gestion-administration et étudiant.es à se mobiliser pour lutter contre la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche.

Grenoble, le 15 janvier 2020

Motion signée par 34 membres de l’équipe Justice sociale, du laboratoire PACTE.


14 JANVIER

Le Centre d’Étude sur la Chine Moderne et Contemporaine en lutte contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche

14 janvier 2020
Le Centre d’Étude sur la Chine Moderne et Contemporaine (CECMC) exprime son inquiétude et son indignation face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. Il souligne que ces rapports et les propositions qu’ils contiennent ne répondent en rien aux diagnostics, propositions et recommandations faits notamment par leComité National de la Recherche Scientifique et le collectif des Sociétés savantes. Ceci témoigne d’un mépris récurrent envers l’idée même de consultation et de concertation et envers les chercheur-e-s et enseignant-e-s-chercheur-e-s qui ont répondu aux demandes pressantes du CNRS lors de l’enquête préparatoire menée en Avril 2019.
Le CECMC constate en outre que les propositions émanant des rapports préparatoires, au lieu de pallier la crise de l’ESR en en traitant les causes profondes, ne peuvent, si elles sont appliquées, qu’aggraver le mal.
Le CECMC est favorable :
- au rétablissement de budgets ambitieux pérennes pour les unités et équipes de recherche
- à la fin des évaluations quantitatives, managériales et bureaucratiques qui consomment du temps et de l’argent perdus pour la recherche
- à une politique réellement ambitieuse en SHS, qui, dans le respect de la liberté de pensée et de réflexion des chercheur-e-s, ne les soumettent pas aux contraintes appauvrissantes de « demandes sociales » définies par le haut
- à un bilan transparent et impartial sur l’octroi, l’usage et les retombées du CIR (crédit impôt recherche) pour l’ESR
- à la revalorisation et à la généralisation de l’attribution de bourses pour mettre fin à la précarité des étudiant-e-s
- à un financement élargi des doctorats en SHS à la hauteur des sciences dures
- à l’extension du statut de fonctionnaire pour celles et ceux qui travaillent dans l’enseignement et la recherche, y compris les personnels d’appui

Nous encourageons nos collègues à s’impliquer dans la lutte contre ce projet de loi, par exemple en faisant connaître leur position et celle du CECMC, notamment en intégrant dans la signature de leurs courriels un lien vers le site du CECMC et cette motion.

Vous pouvez retrouver ce texte sur le site du CECMC et sur les Carnets Hypothèses du Centre

Motion du Centre Maurice Halbwachs

Les membres du Centre Maurice Halbwachs, réunis en Assemblée générale le 14 janvier 2020, déclarent le laboratoire mobilisé et appellent à la grève contre la réforme des retraites et le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Le Centre Maurice Halbwachs rejoint la Coordination des facs et labos en lutte.

Nous appelons dès à présent tou.te.s les collègues, personnels de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR), précaires ou titulaires, à :

- suspendre nos activités scientifiques, administratives et pédagogiques habituelles pour contribuer à la mobilisation en cours dans l’ESR ;

- s’investir activement dans le soutien aux luttes en cours dans les autres secteurs et participer financièrement aux caisses de grève et de solidarité ;

- rendre visible notre mobilisation dans nos interventions publiques (médias, conférences), sur le site web du laboratoire, le site physique de l’ENS Jourdan, dans les manifestations (banderole) et dans nos signatures électroniques (cf. suggestion)
« Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai réduit mes activités d’enseignement et de recherche, et réponds en priorité aux messages concernant la mobilisation en cours. ».

Nous appelons enfin à participer aux journées de mobilisation nationale, aux Etats-généraux des facs et labos en lutte (prévus le 1er et 2 février 2020 en région parisienne), ainsi qu’aux actions de soutien aux grévistes des autres secteurs professionnels mobilisés - RATP, SNCF, Éducation nationale, culture, hôpitaux, raffineries, hôtellerie...

Adoptée à la majorité des 55 membres présents.

Motion de DynamE, 14 janvier 2010

Les membres du laboratoire DynamE (UMR 7367), réunis en AG le 14.01.2020, tiennent à exprimer leur solidarité avec le mouvement de grève engagé par plusieurs laboratoires, composantes universitaires et revues françaises de sciences sociales. Ce mouvement soutient la mobilisation interprofessionnelle contre le projet de « réforme » des retraites et contre les transformations annoncées du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Par cette prise de position collective, nous souhaitons appuyer la défense des droits à la retraite : notamment contre la rupture du pacte entre les générations, contre la baisse considérable des pensions, contre la logique de capitalisation des retraites.

Nous réagissons également à la remise en cause des conditions de travail et d’autonomie scientifique dans l’enseignement supérieur et la recherche, où tendent à s’imposer la logique managériale, la remise en cause des statuts et la précarisation. Nous pensons que cette évolution est absolument contre-productive.

Dans ce cadre, l’assemblée générale du laboratoire DynamE appelle les membres de l’unité à modifier le cours habituel de leurs activités pour contribuer au mouvement sous différentes formes :

Afficher sur le site internet du laboratoire et dans les signatures électroniques le soutien à la mobilisation en cours. Par exemple : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis donc pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat » ;

Pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (annuler, reporter ou transformer les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, organiser des actions dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.) ;

Relayer la mobilisation sous la forme de différentes actions (réunions de composantes, réunions d’information auprès des étudiants, favoriser des espaces de discussion et de réflexion, grève des enseignements en les remplaçant par des débats, informations et discussions sur les réformes en cours, etc.) ;

Participer aux caisses de grève, aux manifestations comme aux AG interprofessionnelles et intersyndicales
Deux caisses de grève locales : https://ww.cotizup.com/caisseeducation67, https://www.leetchi.com/c/caisse-de-greve-cheminots-strasbourg
Une caisse de grève nationale : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/solidarite-financiere

Appel à mobilisation du LEST (UMR 7317). Université d’Aix Marseille

Le comité de mobilisation du Laboratoire d’Economie et Sociologie du Travail exprime son opposition à la réforme des retraites et au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Réuni ce lundi 13 janvier, ce comité déclare :
1. Nous dénonçons les violences policières et les discours politiques qui visent à
criminaliser les mouvements sociaux ;
2. Nous sommes solidaires des mobilisations interprofessionnelles en cours, qui ont
toutes pour objet légitime et salutaire d’enrayer la précarisation et le démembrement
des services publics, de l’assurance-chômage et de la sécurité sociale.
3. Nous soutenons les personnels des autres secteurs en grève et les cadres
démissionnaires des fonctions de direction, et appelons à abonder les caisses de grève liées aux mobilisations ;
4. Nous participons aux mobilisations et appelons chacun.e à se joindre aux
manifestations nationales comme aux actions locales (blocages, piquets de grève,
etc.).
5. Nous approuvons et relayons la motion suivante des personnels mobilisés de
l’Université d’Aix-Marseille :
« Vive le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, vive l’université ouverte ! Contre la réforme des retraites et contre la LPPR
Nous nous opposons au projet de loi de réforme des retraites
Parce qu’il diminue le montant des retraites pour la grande majorité d’entre nous1. Parce qu’avec la retraite à points, on connait le montant de la cotisation mais pas celui de la retraite, qui dépendra de la conjoncture économique et du profil de carrière. La double peine pour beaucoup : mauvaise carrière, mauvaise retraite2.
Parce qu’il diminue la solidarité intergénérationnelle et incite au développement d’un système de retraite par capitalisation3. Parce que l’espérance de vie en « bonne santé » est, en 2018, de 63,4 ans pour les hommes et de 64,5 ans pour les femmes.
Parce que, contrairement à ce que le gouvernement veut nous faire croire, les caisses de retraite ne sont pas vides : selon le rapport du Conseil d’Orientation pour les Retraites (COR), les réserves des différents régimes de retraite s’élèvent à 127 milliards d’euros fin 2017 (p.54).
1 Actuellement, les droits à la retraite sont calculés sur les 25 meilleures années (privé) ou sur les 6 derniers mois (fonctionnaires). Les calculer sur l’ensemble de la carrière signifie une baisse des retraites pour la plupart d’entre nous.
2 Le risque de pauvreté des plus de 65 ans est de 19% en Allemagne (système à point) et de 9,9% en France.
3 Pour les plus riches, les cotisations seront de 28% sur les 10 000 premiers € mensuels puis de 2,8%. Cela signifie une baisse des ressources pour le système de solidarité (le plafond est actuellement de 27 000 €), une économie de cotisations pour les hauts salaires qui pourront placer cet argent dans un système par capitalisation (déductible des impôts, et générant donc une diminution des ressources
fiscales) et une économie de cotisations sur les hauts salaires pour les entreprises.
https://www.youtube.com/watch?v=iq0V79GC0lI
Parce que nous ne voulons pas renoncer aux avancées sociales, gagnées par nos pères-mères et nos grand-pères-grand-mères, qui ont été mises en place par le Conseil National de la Résistance après une des guerres les plus dévastatrices de l’histoire mondiale. Cette réforme voit loin. Elle complète les réformes précédentes et à venir sur le code du travail, l’assurance chômage et la protection sociale avec pour but de restreindre globalement toute la protection sociale pour « libérer le travail ». Réduire le « coût » du travail au nom de la compétitivité. Ces politiques vont dans le mur : elles augmentent les inégalités, détruisent la planète et la solidarité. Est-ce là le monde dans lequel nous voulons vivre ?
Nous nous opposons également aux propositions des rapports préparatoires à la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR)
Ces rapports préfigurent plus de précarité et plus d’inégalités entre les établissements et les personnels : création de nouveaux contrats précaires (« CDI-chantier », pour le temps d’un projet, « MCF tenure track »), possibilité de recruter sans la qualification par le CNU, suppression de la référence aux 192 h TD pour les enseignant·es-chercheu·ses, modulation de services obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR, fin du paiement des heures complémentaires, renforcement de la logique d’appels à projets comme mode de financement de la recherche et augmentation de la concurrence entre unités de recherche, etc.
Cette nouvelle attaque s’inscrit dans la logique globale de casse du service public de
l’enseignement supérieur et de la recherche. Depuis des années, l’ensemble des personnels voient leurs conditions de travail se dégrader et la précarité augmenter : les universités et les organismes de recherche sont parmi les organismes publics qui comptent la plus forte proportion de contractuel.les (près de 35% pour les universités et 25% pour les organismes).
Ces deux projets de réforme (retraite et LPPR) partagent les mêmes fondements et sont liés : le premier avant-projet de loi sur les retraites communiqué à la presse le 10 janvier renvoie dès l’article 1er au projet de LPPR.
Nous avons fait d’autres propositions pour améliorer le mode de fonctionnement de
l’enseignement supérieur et de la recherche, propositions absolument pas prises en compte par le gouvernement :
- un plan de recrutement massif de titulaires (BIATSS, chercheur.e.s et enseignant.e.scheurcheur. e.s) à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant·es et des besoins publics de recherche ;
- une véritable revalorisation des rémunérations ;
- la mensualisation des paiements des vacataires d’enseignement ;
- une véritable démocratie universitaire (nous refusons le contournement des instances
nationales d’évaluation par les pairs – CNU, Comité national du CNRS) ;
- des mesures efficaces de lutte contre la précarité étudiante (revalorisation des bourses à court terme, création d’un salaire étudiant à moyen terme, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire) ;
- la réintégration des services sous-traités au sein de l’ESR (entretien, sécurité, restauration, accueil, services sociaux et de santé).
Notre lutte s’inscrit dans la défense du principe de solidarité et des services publics. Elle vise à défendre l’université comme lieu ouvert à tout·es.
En conséquence, nous appelons dès à présent les collègues à :
- se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence (selon la suggestion ci-après) :
« J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de réforme des retraites et contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, j’ai strictement réduit mes activités et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat. »
- participer à la grève et aux journées de mobilisations et de manifestations ;
- signer la pétition à destination des personnels de l’université d’Aix-Marseille ;
- porter sur lui/elle, sur son lieu de travail, un signe distinctif de solidarité avec la mobilisation ;
- relayer à l’échelle des départements pédagogiques la mobilisation sous la forme de
différentes actions (demande de report des examens, réunion d’information auprès des
étudiants, grève des enseignements, rétention des notes, etc.) et pratiquer la grève du travail administratif ;
- pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (reporter les
colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.).

Motion des membres du CERLIS (Centre de Recherche sur les Liens Sociaux, UMR 8070, Université de Paris), le 14 janvier 2020

Les membres de laboratoire du CERLIS (UMR 8070) expriment leurs plus vives inquiétudes face aux réformes annoncées dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ce projet de nouvelle réforme de l’ESR prolonge des évolutions qui, depuis plus de dix ans, dégradent de manière continue les conditions d’exercice des métiers de l’enseignement et de la recherche.
Le laboratoire s’oppose notamment à toute tentative d’alourdir les charges pesant déjà sur les chercheur·e·s et enseignant·e·s-chercheur·e·s, à toute politique visant à restreindre le système d’évaluation par les pairs pour lui substituer un pilotage non-scientifique et managérial, à toute mesure visant à précariser davantage les enseignant·e·s et chercheur·e·s non titulaires, à tout développement des systèmes de vacations, à tout renforcement de la logique de la conduite de la recherche par des systèmes d’appel à projets, à toute accentuation des formes de compétitions (entre candidats, entre laboratoires, entre universités, entre discipline), à toute dégradation de travail des personnels de gestion et d’administration, à toute intervention d’opérateurs privés dans la politique scientifique et la politique de formation des services publics de l’ESR.
Le laboratoire réaffirme avec la plus grande force son attachement au service public de l’ESR, à la défense d’un système d’enseignement supérieur public et ouvert à tou·te·s, et appelle fermement de ses vœux un réel investissement financier et public dans la recherche.
Nous affirmons également notre soutien aux mouvements demandant le retrait du projet de réforme des retraites et aux diverses mobilisations contre les politiques de dégradations des services publics (hôpital, justice, enseignement, transport...). Et nous nous inquiétons de la dégradation des formes de vie démocratique et du développement de la violence des forces de l’ordre.
Enfin, nous appelons l’ensemble des enseignant·e·s-chercheur·e·s, chercheur·e·s, ingénieur·e·s, technicien·ne·s, personnels de gestion-administration et étudiant·e·s à se mobiliser pour lutter contre la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche.
Paris, le 14 janvier 2020
Adoptée par 97 % des 72 votes exprimés

Motion des membres de l’IDHE.S (Institutions et Dynamiques historiques de l’économie et de la société - UMR8533)

Le laboratoire IDHE.S (UMR 8533), réuni en AG le 14 janvier 2020, appelle à la mobilisation pour s’opposer au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui contribue à la destruction du service public de la recherche et accroît encore la marchandisation de la connaissance et la précarisation des personnels de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR), titulaires ou non. Nous dénonçons la parodie de concertation menée par le Ministère et la direction du CNRS.
Dans la logique « inégalitaire » et « darwinienne » revendiquée par le PDG du CNRS Antoine Petit, vivement contestée au sein de la communauté scientifique, le projet de LPPR prévoit :

• le pilotage autoritaire et centralisé de la recherche et la mise en place d’une évaluation punitive conditionnant l’affectation des moyens à des indicateurs de performance des unités et des personnels ;
• la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité́ de l’évaluation par les pairs ;
• la remise en cause du statut des enseignant·es-chercheur·ses et des chercheur·ses avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD, l’introduction de modulations de service contraintes et des tenure tracks ;
• l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR avec le CDI de projets, etc. qui affecteraient en premier lieu les BIATSS et ITA, mais aussi les chercheur·ses et enseignant·es- chercheur·ses, titulaires comme précaires ;
• le renforcement du financement par projet et la concurrence généralisée entre unités et entre personnels, notamment par l’amplification d’une logique de rémunérations individualisées (primes) ;
Cette réforme généralise la précarité, renforce la logique managériale et anéantit la liberté d’étude et de recherche. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de destruction de l’ensemble de nos services publics, notamment de l’éducation, et de notre système de protection sociale (assurance chômage, retraites).
A ce titre, notre mobilisation est pleinement solidaire du mouvement social en cours contre la réforme des retraites.
En conséquence, l’Assemblée Générale appelle dès à présent toutes et tous les collègues de l’ESR à se mobiliser.
L’AG décide de suspendre le fonctionnement normal du site internet de l’unité. Elle invite l’ensemble des membres de l’UMR à :
• se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et/ou réponses automatiques d’absence, selon la suggestion ci-après : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé·e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat. Plus d’informations ici » ;
• suspendre les activités scientifiques (annuler, reporter ou transformer les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, organiser des actions dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.) ;
• relayer à l’échelle des composantes la mobilisation sous la forme de différentes actions ;
• participer aux caisses de grèves comme aux AG sectorielles, interprofessionnelles et intersyndicales ;
• rejoindre les mobilisations nationales en cours en participant aux actions et manifestations.
• participer aux « états généraux des facs et labos en lutte » des 1er et 2 février

Adoptée par 97% des 93 votes exprimés.

MOTION DE L’EA GRHAPES, 14 JANVIER 2020

Motion du Grhapes (EA 7287) contre le projet de LPPR

Les membres du laboratoire de recherche Grhapes (EA 7287), suite à la tenue de leur assemblée générale extraordinaire du 14 janvier 2020, prennent collectivement position contre le projet de LPPR qui entend enfermer l’enseignement et la recherche dans une logique de compétition, de gestion à court terme et de précarisation généralisée, annonçant ainsi :
- la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR et des personnels BIATSS et ITA ;
- la remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD et l’imposition de la modulation de service.
Nous dénonçons vivement toute volonté d’adoption de ces mesures mortifères pour l’ESR public au moyen de « cavaliers législatifs », procédé utilisé afin de faire passer des dispositions législatives sans éveiller l’attention de ceux qui pourraient s’y opposer.
Nous appelons l’ensemble des collègues, administratifs et enseignants, précaires ou titulaires, de l’ESR à s’exprimer publiquement et à se mobiliser selon les modalités qu’elles et ils choisiront, et à amplifier le mouvement.
Nous demandons à la présidence de notre établissement, l’INSHEA, de faire remonter nos
revendications.
Notre action s’inscrit dans le cadre de la mobilisation des instances de l’ESR, des sociétés savantes, des établissements de l’enseignement supérieur, des laboratoires de recherche, des revues et des portails scientifiques qui, partout en France, s’opposent aux contenus des rapports préparatoires à la LPPR.

Voté à l’unanimité des 23 suffrages exprimés

Suresnes, le 14 janvier 2020

Motion de l’Assemblée générale du laboratoire Triangle réunie à l’ENS de Lyon le 14 janvier 2020

Nous, membres du laboratoire Triangle, réunis en Assemblée générale extraordinaire le 14 janvier 2020 à l’ENS de Lyon, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par les contre-réformes voulues par le gouvernement Philippe, en particulier le projet de réforme des retraites et la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire. Titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Le recours aux vacations se fait parfois hors de tout cadre légal. Les éléments de démocratie universitaire comme le Conseil National des Universités et le Comité national du CNRS sont progressivement dépouillés de leurs prérogatives.
Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les premières annonces d’Emmanuel Macron à l’occasion des 80 ans du CNRS et les propositions contenues dans les rapports préparatoires à la LPPR de 2020 annoncent au contraire plus de mandarinat, plus de précarité, plus d’inégalités entre les établissements et les personnels ainsi que des conditions moins favorables à la réalisation de nos recherches.

Les rapports préparatoires à la LPPR prévoient ainsi pour les enseignant-e-s et chercheu.se.s :

• la modulation de service obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR
• le non-paiement des heures complémentaires,
• l’évaluation des services d’enseignement en crédits ECTS (European Credits Transfer System) et non plus en volume horaire (fin des 192h de service),
• l’introduction de la possibilité de recruter sans la qualification par le CNU,
• l’instauration d’un système de régulation collectif des charges d’enseignement au niveau de la composante (UFR, faculté, département) en y intégrant les laboratoires (les « excellents » en recherche ayant moins de charges d’enseignement au détriment des « moins excellents »),
• la précarisation accrue des acteurs de la recherche avec le recrutement de personnels via des CDI-chantier (un CDI prenant fin avec le financement du projet de recherche) et des titularisations encore plus rares et tardives (« tenure track »),
• le renforcement de la logique managériale dans l’ESR : multiplication des primes variables, primat de la logique d’appels à projets comme mode de financement de la recherche, augmentation de la concurrence entre unités de recherche avec des dotations aux laboratoires en fonction de l’évaluation HCERES.

Ce projet de réforme s’inscrit dans la lignée directe des transformations néolibérales de l’ESR amorcées par la Loi de responsabilité des Universités (LRU) de 2007, poursuivie par la loi Fioraso de l’enseignement supérieur et de la recherche de 2013, la loi ORE (2018) et, plus récemment, par la Loi de transformation de la fonction publique (2019). Il ne s’agit rien de moins que du plus grand plan social déguisé de l’histoire de l’ESR !

Au-delà de la LPPR, la logique néolibérale qui préside à ces politiques est non seulement la même que celle de la contre-réforme des retraites ou encore celle de l’assurance chômage, mais leurs effets délétères se conjuguent. À titre d’exemples :

• Dans un secteur où l’entrée en poste se fait entre 30 et 35 ans au minimum, avec des carrières en pointillés avant cette tranche d’âge, la réforme des retraites va directement nous impacter en nous faisant perdre a minima plusieurs centaines d’euros par mois environ à l’âge de la retraite.
• Dans un secteur où de nombreux précaires pâtissent de carrières hachées, la réforme de l’assurance-chômage va rendre encore plus difficiles les conditions de vie de nombreux.ses travailleurs et travailleuses de l’ESR.

Ces transformations de l’ESR, conjuguées à la sélection des étudiant.e.s que permet Parcoursup, à la réforme des lycées et du baccalauréat, au nouveau dispositif indemnitaire de référence RIFSEEP qui a déclassé une grande part des personnels d’accompagnement de la recherche, aux réformes de la formation des enseignant.e.s et à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s, vont avoir des conséquences dramatiques pour les enseignant.e.s et chercheur.se.s mais aussi pour les étudiant.e.s. Elles remettraient gravement en cause l’accès de tou.te.s à des études gratuites de qualité. Aussi, nous affirmons notre soutien plein et entier aux mouvements étudiants qui s’organisent contre les conditions de vie précaires qu’elles et ils subissent et appelons à ne pas sanctionner celles et ceux qui se mobilisent. L’immolation d’un de nos étudiants de Lyon 2 a rendu visible dans les médias au prix d’une vie que la précarité et la pauvreté tuent.

Revendications
L’Assemblée générale de Triangle a adopté les revendications suivantes :
1) Retrait du projet de réforme des retraites ;
2) Retrait de Parcoursup, de la réforme des lycées et du baccalauréat et des réformes de la formation des enseignant.e.s ;
3) Pour une université gratuite et accessible à tou.te.s et une recherche scientifique publique au service de tou.te.s ;
4) Pour des mesures efficaces de lutte contre la pauvreté et la précarité étudiantes (revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire) ;
5) Contre la casse du statut de fonctionnaire (refus des CDI-chantier, des tenure track qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF et de CR, de la dérégulation des carrières et de la modulation des services des enseignant.e.s-chercheur.se.s) ;
6) Pour la revalorisation du point d’indice de l’ensemble des titulaires de l’ESR (Ingénieur.e.s, personnels administratifs, enseignant.e.s, chercheu.se.s, etc.) ;
7) Pour la fin de la cotation des postes et la suppression du RIFSEEP ;
8) Pour le respect du temps de travail légal des personnels de l’ESR, ce qui implique de mettre fin à l’accumulation et au morcellement des tâches ;
9) Pour la mise en place de moyens effectifs de lutte contre toutes les discriminations dans
l’ESR qui s’appuient sur et qui renforcent les situations de précarité et les inégalités entre personnels ;
10) Pour une véritable démocratie universitaire, contre l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche (refus du contournement des instances nationales d’évaluation par les pairs – CNU, Comité national du CNRS) ;
11) Pour la suppression de l’ANR, de l’HCERES et des autres outils de management néolibéral de l’Université et de la recherche ;
12) Pour la titularisation des précaires et pour un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant.e.s et des besoins publics de recherche ;
13) Pour un audit public sur l’état de la précarité dans les Universités et les organismes de recherche, et pour un recensement dans les bilans sociaux des établissements du nombre et du poids des contractuel.le.s, des vacataires et des sous-traitants ;
14) Pour la mensualisation des paiements des vacations, le respect du droit du travail (comme l’obligation de signature d’un contrat de travail avant la prise de fonction, et de remise de fiches de paie mensuelles), une revalorisation des vacations au moins au SMIC et une exonération des frais d’inscription pour les vacataires ;
15) Fin du travail gratuit et rémunération de toutes les activités invisibles effectuées par les non-titulaires : surveillances d’examens et correction de copies, heures supplémentaires non payées, vacations et activités de recherche non rémunérées, recours abusif aux stages, etc. ;
16) Pour la création d’un véritable statut national harmonisé de post-doctorant.e ;
17) Transparence dans l’attribution des financements de thèse, des postes d’ATER et des contrats post-doctoraux, et dans les procédures de qualification et de recrutement des enseignant.e.s-chercheur.e.s : publication des rapports des comités de sélection et motivation individualisée des refus ;
18) Pour une politique harmonisée à l’échelle nationale d’allongement de la durée de rattachement des nouveaux et nouvelles docteur.e.s à leur laboratoire, avec accès aux locaux et aux financements au même titre que les titulaires ;
19) Abrogation des critères de nationalité dans l’accès aux postes et financements, et attribution d’un titre de séjour de « travailleur.e » aux doctorant.e.s et docteur.e.s étranger.e.s, afin qu’elles et ils puissent bénéficier des allocations-chômage dues à l’issue de leur contrat de travail ;
20) Pour la réintégration des services externalisés au sein de l’ESR (entretien, sécurité, restauration, accueil, services sociaux et de santé, informatique, etc.).

Actions
L’Assemblée Générale appelle dès à présent les collègues à :
• Pratiquer la grève de la recherche : annuler, reporter ou transformer les séminaires, colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, etc.
• Mandater des représentant.e.s du laboratoire pour participer aux états généraux de l’ESR
• Organiser une démission collective de leurs charges administratives
• Organiser un refus collectif de l’évaluation HCERES qui aura lieu prochainement pour les unités du site lyonnais ;
• Interpeller les collègues qui participent aux dispositifs d’évaluation comme l’HCERES pour demander leur démission et rendre publique leur position ;
• Organiser des actions dans les différentes instances de l’ESR, interpeller les responsables de nos tutelles, etc. ;
• Se déclarer mobilisé.e.s dans leurs signatures électroniques et/ou réponses automatiques d’absence (selon la suggestion ci-après) : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat » ;
• Relayer à l’échelle des composantes et du site lyonnais la mobilisation sous la forme de différentes actions (réunions d’information auprès des étudiant.e.s, grève des enseignements en les remplaçant par des débats, informations et discussions sur les réformes en cours, etc.) ;
• Participer aux caisses de grèves, aux AG interprofessionnelles et intersyndicales et aux manifestations des semaines à venir contre la réforme des retraites en constituant des cortèges de l’Enseignement supérieur et de la recherche en lutte ;
• Intervenir dans l’espace public pour faire connaître nos positions et relayer les informations (médias, réseaux sociaux, conférences, universités populaires, etc.) ;
• Interpeller les élu.e.s et les candidat.e.s aux prochaines élections en adressant un courrier type demandant le retrait de ces contre-réformes et de se positionner publiquement sur celles-ci.

Texte adopté par l’AG du laboratoire Triangle à l’unanimité des présent.e.s.

Motion adoptée par l’AG de l’ISP

L’assemblée générale de l’ISP du 14 janvier 2020 s’est déclarée solidaire des nombreuses inquiétudes exprimées quotidiennement par la communauté universitaire et scientifique française.

Elle a notamment décidé de suspendre les activités du séminaire général du laboratoire, et d’autres actions en ce sens sont en cours d’élaboration.

L’assemblée générale a ainsi été l’occasion d’exprimer son opposition au projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche tel qu’il se profile. Nous n’adhérons pas aux solutions proposées par les réflexions des trois groupes de travail mis en place par le ministère de l’enseignement supérieur, faisant fi des propositions élaborées collectivement au sein des laboratoires et transmises lors de la phase préalable de consultation. Nous sommes convaincu.e.s que les intentions qui figurent dans ces rapports, associées à de récentes prises de position publiques, constitueraient, si elles devaient être reprises dans une loi, une étape cruciale dans la minutieuse entreprise de démantèlement de notre service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de continuer à nous y soumettre en silence. Persuadé.e.s de la nécessité d’une recherche publique stable, de qualité et indépendante, nous nous opposons à la perspective d’une destruction du statut des enseignants-chercheurs, à la remise en cause du référentiel des 192 heures TD, à la généralisation de contrats précaires et à la mise sous tutelle d’intérêts financiers et politiques de l’ensemble de notre communauté scientifique.

Nous pensons qu’une loi est nécessaire pour garantir et enrichir les forces du modèle français, mais que celle-ci devrait aller dans le sens d’un accroissement des efforts orientés vers la recherche publique et non dans celui d’un approfondissement des logiques de mise en concurrence, de précarisation et de bureaucratisation de nos activités.


13 janvier

Motion du Laboratoire InTRu (Interaction, Transferts, Ruptures artistiques et culturelles) – EA6301

Tours, le 13 janvier 2020
Le Laboratoire InTRu (Interaction, Transferts, Ruptures artistiques et culturelles) – EA6301 de l’Université de Tours déclare son opposition au projet de retraite par points actuellement mené par le gouvernement et au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Ces deux projets de loi minent les bases de l’état social français et représentent des attaques sans précédent contre la fonction publique et ses agents.
Dans le cas où elles seraient adoptées, ces deux réformes auraient pour conséquence une dégradation des conditions d’exercice du métier d’enseignant-chercheur et des conditions de vie des retraité.e.s. Nous dénonçons en particulier

• la baisse des pensions ;
• la remise en cause de la logique de solidarité́ nationale, fondement du principe de la retraite par répartition ;
• la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD ;
• la précarisation des jeunes chercheur.e.s et des personnels BIATIS et ITA
• la remise en cause des fonctions du CNU et de l’évaluation par les pairs ;
• l’absence de décisions claires en matière d’augmentation des salaires des enseignants (vacataires et titulaires) du supérieur
• l’augmentation du pouvoir des présidents des universités (en matière de recrutement, promotion et modulation des services) au détriment des collèges enseignants, plus aptes à prendre des décisions autour de ces questions.

Le Laboratoire Intru se déclare mobilisé contre ces deux projets de loi et appelle les collègues à rejoindre les actions organisées pour s’y opposer.

Motion du DySoLab (EA 7476 de l’université de Rouen)

13 janvier
Le laboratoire des Dynamiques Sociales (DySoLab EA 7476) de l’université de Rouen Normandie se déclare mobilisé contre la réforme des retraites et contre la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Pour la retraite, les membres de DySolab dénoncent une rupture du contrat social républicain et du principe de solidarité entre les générations.

Cette réforme est dangereuse car elle n’assure pas la valeur du point qui sera calculée chaque année et soumis aux aléas des crises économiques

Cette réforme est aventuriste car elle va mécaniquement obliger à compenser par des cotisations dans des fonds de pension complémentaires et à jouer ainsi à la roulette financière la retraite

Cette réforme parachève une politique de l’injustice sociale en soutenant le chacun pour soi, chacun ses points

Cette réforme s’articule dans un plan d’ensemble où chaque secteur professionnel est démantelé ; l’ESR avec la loi LPPR

va ainsi reposer sur la généralisation de la précarité des emplois

NON ! cela n’a rien à voir avec la philosophie sociale du Conseil National de la résistance

NON ! cela n’a rien d’universel

NON ! à la dilapidation de l’héritage des combats passés

ATTENTION ! DANGER : le monde qu’on nous prépare est celui des incertitudes et des vulnérabilités individuelles

— > En conséquence, DySoLab se déclare mobilisé en suspendant les activités scientifiques (annuler, reporter ou transformer les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, organiser des actions dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.),

Dysolab assurera uniquement un service minimum de la recherche restreint aux urgences pour les précaires.

Motion du conseil de laboratoire du PHLAM (Université de Lille), signée par le directeur, sur le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) - 13 Janvier 2020

Le conseil du laboratoire PhLAM de l’université de Lille s’alarme de certains éléments évoqués dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche :
Suppression de la qualification, suppression de la référence aux 192hTD, Modulation de service obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR, fin du paiement des heures complémentaires, multiplication et création de nouveaux contrats précaires et renforcement de la logique d’appel à projets comme mode unique de financement de la recherche, etc.

Si ces dispositions devaient devenir loi, elles équivaudraient à une remise en cause du statut d’enseignant-chercheur et seraient une atteinte grave, au fonctionnement de nos universités et à la recherche Française.

Nous constatons un accroissement de la précarisation des métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur. Nous affirmons que la multiplication des contrats précaires ne permettra ni d’accroître « l’attractivité des emplois et carrières scientifiques », ni de produire une recherche de meilleure qualité. Au contraire.

Nous rappelons que le statut d’enseignant chercheur doit garantir la qualité de la recherche française et de la formation universitaire. Ce statut doit permettre en particulier un équilibre entre les activités de recherche, d’enseignement et des tâches administratives afin d’assurer notamment la formation par et pour la recherche. Les dernières années, la forte augmentation des tâches administratives compromet bien souvent les missions des chercheurs et des enseignants chercheurs. La remise en cause d’un nombre d’heures maximum d’enseignement que chaque enseignant chercheur doit assurer n’est en aucun cas une solution à la surcharge de travail constaté dans notre laboratoire.

Nous affirmons notre attachement à une charge maximale d’enseignement et à la non-obligation de modulation des services permet aux enseignants-chercheur de contribuer à une part significative de la recherche produite dans les laboratoires. Leur suppression reviendrait donc à priver les laboratoires de recherche d’une part importante de leurs forces productives. Par ailleurs, nous soulignons que ce nombre d’heures, actuellement de 192H eq.TD est actuellement trop élevé pour mener à bien l’ensemble de nos missions universitaires.

Nous constatons que le renforcement du financement par projets de la recherche depuis 2009, au détriment des crédits récurrents est inefficace, qu’il détourne les chercheurs et enseignants chercheurs de leurs missions, et qu’il anéantit l’indépendance des chercheurs.

Nous appelons nos collègues techniciens, ingénieurs, chercheurs et enseignants-chercheurs à la vigilance quant au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Nous invitons les collègues à une mobilisation d’ampleur si ce projet devait être délétère pour les universités et autres organismes de recherche.

Le 13 janvier 2020
Les membres du conseil du laboratoire PHLAM de l’Université de Lille.
Voté à l’unanimité des membres du conseil.

Motion de l’AG IHEAL, Paris 3, 13 janvier 2020

L’assemblée des enseignant·es, des étudiant·es et du personnel administratif de l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL) de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 décide de suspendre le début du second semestre de l’année universitaire en cours. Cet arrêt des activités est accompagnée d’une mobilisation active dans l’espace public et d’une réflexion collective dans le cadre d’une université populaire du Campus Condorcet. Cette décision est prise en protestation contre les projets gouvernementaux de réforme des retraites et de réforme universitaire proposée dans la dite Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ces deux projets s’inscrivent en continuité de la destruction du système de protection sociale, du service public et de l’État social que nous défendons comme garanties d’une société intégrée et démocratique. Tout comme la réforme de l’assurance chômage, ces deux initiatives ne feront qu’augmenter la précarité et la souffrance déjà vécues à l’université comme ailleurs. L’IHEAL se rend ainsi solidaire de toutes les luttes syndicales (transports, hôpitaux, éducation, travailleur·ses de l’industrie, des services et du commerce) ainsi que d’autres mouvements sociaux (gilets jaunes, mouvements de quartiers, sans papiers…) mobilisées depuis plusieurs semaines et mois en défense d’un modèle de société plus juste, solidaire et démocratique. L’IHEAL s’inscrit ainsi dans le mouvement de nombreuses instances de l’enseignement et de la recherche, et invite les autres collectifs à se joindre à la mobilisation. Nous demandons le retrait du projet de réforme du système des retraites, nous demandons l’arrêt du projet de LPPR et nous exigeons que l’université demeure considérée comme un service public dont l’accès doit être gratuit, universel et financé par l’État.

Nous appelons à la mobilisation le mardi 14 janvier et le jeudi 16 janvier 2020.

Motion de l’UMR LEGS. Université Paris 8-CNRS

Le LEGS se déclare mobilisé contre la réforme des retraites et le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Le laboratoire s’associe au mouvement de grève en suspendant ses activités scientifiques collectives : les colloques, séminaires et journées d’étude organisés par notre laboratoire sont ainsi reportés, ainsi que les activités d’expertise et d’évaluation nationales.
Le LEGS appelle à participer aux journées de mobilisation nationale ainsi qu’aux actions de soutien aux grévistes de la RATP et de la SNCF en Île-de-France.

Motion des membres de l’Unité Mixte de Recherche PRODIG (Pôle de Recherche pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique, CNRS – Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Université de Paris – IRD – AgroParisTech – Sorbonne Université)

réunis en Assemblée générale extraordinaire, au Campus Condorcet (Aubervilliers), le 13 janvier 2020

L’Assemblée générale (AG) de l’UMR PRODIG déclare le laboratoire mobilisé contre la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche.
Cette mobilisation s’inscrit dans le contexte de la mobilisation contre la réforme des retraites, qui menace l’attractivité des carrières dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR), et de la défense du service public.

Les membres de l’UMR PRODIG rappellent leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :

la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheurs entre acteurs de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR ;
la liberté des chercheurs dans le choix des thèmes de recherche ;
l’importance de la recherche fondamentale, en particulier en sciences humaines et sociales (SHS).
Ils s’opposent en particulier :

à l’amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheurs et des personnels BIATS et ITA ;
à la remise en cause du statut des enseignants chercheurs et des chercheurs, avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD annuelles ;
à l’accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ils demandent :

la création de postes pérennes dans tous les métiers de l’ESR, afin de permettre au moins le maintien des effectifs et de fournir des débouchés aux nombreux jeunes réduits à la précarité ;
la revalorisation des carrières de tous les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (chercheurs, enseignants chercheurs, ingénieurs, BIATTS, ITA), et en particulier des plus jeunes ;
le maintien des cadres nationaux de qualification et d’évaluation des carrières et des recherches, garants de l’équité nationale et obstacles aux dérives localistes ;
l’augmentation des budgets et des dotations récurrentes des laboratoires, indispensable à la sérendipité et à l’efficacité de la recherche publique ;
l’ouverture d’une concertation sur l’allocation des dépenses de la recherche entre les infrastructures lourdes et d’autres dépenses (par exemple SHS) d’une part, d’autre part entre l’ANR et les dotations permanentes aux laboratoires ;
la prise en compte des conclusions de la consultation de début 2019.
De manière pratique, l’AG appelle les membres de l’UMR à mettre en œuvre une réduction de leur activité consistant à refuser toutes les tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de leurs fonctions. Les membres du laboratoire PRODIG sont ainsi invités à inclure dans leur signature électronique de mél un texte du type : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé(e) contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, j’ai réduit mes activités et ne suis pas en mesure de répondre favorablement à votre demande si elle concerne des tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de mes fonctions ».

Motion des membres de l’Unité Mixte de Recherche PRODIG (Pôle de Recherche pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique)

Motion du CLERSÉ, université de Lille

"L’assemblée générale des membres du CLERSÉ se saisit de la motion du conseil de laboratoire et adopte plusieurs modalités d’action. Les collègues mentionné.e.s pour chacune de ces modalités sont chargé.e.s de l’animation et de la coordination des collègues qui voudront s’y investir. Les membres du laboratoire sont donc invité.e.s à contacter ces collègues ces prochains jours pour construire ensemble la mobilisation du CLERSÉ.
- L’Assemblée générale appelle les membres du CLERSÉ à participer aux manifestations locales et nationales, aux assemblées générales universitaires et inter-professionnelles, aux caisses de grève et à l’ensemble des actions organisées dans le cadre de la mobilisation. Caisse de grève des personnels de l’UdL : https://www.helloasso.com/associations/l-amul/collectes/sdfsdf
- La motion adoptée par le conseil de laboratoire le jeudi 9 janvier 2020 sera reformulée pour donner une plus large part à la réforme des retraites, et de façon générale prendre position sur la remise en cause généralisée des services publics et de la protection sociale (Arthur Jatteau). Une fois validée par l’AG, cette motion sera affichée dans les locaux et mise à disposition sur le site.
- Le séminaire commun est transformé en séminaire de réflexion et de formation sur les transformations de l’ESR (Richard Sobel). La séance du 27 janvier sera consacrée à analyser les effets potentiels pour les étudiant.e.s de la LPPR telle qu’elle se dessine (Richard Sobel), et à retracer la généalogie de cette LPPR (Grégory Salle).
- Les autres séminaires du laboratoire (axes et inter-axes) sont transformés en séminaires ouverts à toutes et tous orientés autour de réflexions sur la casse des services publics et les logiques et pratiques qui l’alimentent (responsables d’axes et des séminaires).
- Le laboratoire lance un chantier autour de la production de connaissances, issues des recherches des membres du laboratoire, utiles à la compréhension des réformes actuelles et de leurs effets potentiels (Stéphanie Pryen et Anne Bory).
- Les membres du conseil de laboratoire sont invités à proposer des adaptations du fonctionnement à la mobilisation en cours. Elles seront discutées lors de sa prochaine séance le 13 février 2020.
- Un espace physique et informatique est mis à disposition en salle de convivialité pour constituer un fonds commun stable et facile d’accès des ressources utiles à la mobilisation (Blandine Mortain et Gilles Chantraine).
- Les membres du CLERSÉ sont invités à manifester leur soutien aux mobilisations en cours dans leurs signatures électroniques (Véronique Marchand).
- Une assemblée générale sera organisée le 27 janvier, à l’issue du séminaire commun transformé. Elle est chargée de valider la nouvelle motion du laboratoire, et de faire le point sur la mobilisation en cours.
- Le CLERSÉ envoie des représentant.e.s à l’Assemblée Générale et aux Etats généraux de l’ESR en lutte (18 janvier, 1er et 2 février). Séverin Muller est mandaté pour représenter le CLERSÉ à l’AG du 18 janvier. L’AG du 27 janvier mandatera ses représentant.e.s aux EG de début février)
- La journée du 5 mars sera une journée de forte mobilisation du laboratoire, avec renouvellement du conseil de laboratoire, séminaire commun transformé et assemblée générale.

Site temporairement retiré (sic) à l’initiative des organisateur.rice.s et animateur.rice.s du site du CEPN et du séminaire « Atelier d’économie politique »

Les organisateur.rice.s et animateur.rice.s du site du CEPN et du séminaire « Atelier d’économie politique » soutiennent et participent activement aux mobilisations en cours et invitent l’ensemble du personnel à les rejoindre en se mettant en grève !

Comme vous le savez la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit et celle contre la loi de programmation pluriannuelle de la recherche commence. Ces deux réformes vont avoir pour conséquences directes la fragilisation et la réduction drastique de nos pensions pour la première et d’institutionnaliser la précarité de l’ensemble des travailleurs et des travailleuses (la suppression du statut de MCF, disparition progressive des agents administratifs titulaires, etc.) pour la seconde. Ces attaques viennent s’ajouter à une longue série depuis la LRU notamment, à un contexte très dégradé à l’Université Sorbonne (banlieue) Paris Nord par une insuffisance de ses moyens, et par la structuration de nos disciplines (extinction du pluralisme).

Notre Unité Mixte de Recherche est ainsi particulièrement touchée. La bonne volonté et la motivation des un.e.s et des autres ne peuvent plus pallier les trop nombreuses défaillances et l’absence de soutien de nos institutions. Il nous est impossible de continuer physiquement et psychologiquement comme si de rien n’était. Les précaires et les titulaires précarisé.e.s de l’ESR en ont assez ! Nous ne pouvons plus, nous ne voulons plus !

Dans ces conditions nous décidons les diverses modalités suivantes : de soutenir financièrement et physiquement la grève en cours (caisses de grève) et de nous mettre en grève totalement ou partiellement.

Cela se traduit dans le cas présent par la suspension, à l’image de l’initiative d’Open edition, des activités du site du CEPN et de certains des séminaires du CEPN qui nous le rappelons sont assurés de manière bénévole et essentiellement par des précaires alors même que les activités de communications n’ont jamais été aussi sollicitées ou centrales (circulation des savoirs, évaluations, carrières individuelles, changement de nom, etc.).

Conformément à la motion de l’Assemblée Générale du 14 décembre à Bagnolet de la coordination nationale des facs et labos en lutte, nous appelons l’ensemble de nos collègues notamment titulaires à se mobiliser (puisque leur statut le leur permet amplement, appel) contre ces casses du système de retraite et de l’ESR et pour construire des lendemains qui chantent !

Restons mobilisés.e.s jusqu’au retrait !

Appel à la mobilisation - ESO-Caen

Les membres du site caennais de l’UMR 6590 ESO réuni.es ce jour, conscient.es de la nécessité de soutenir le mouvement en cours contre la réforme des retraites ainsi que la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) appellent :
- à faire grève le mercredi 15 et surtout le jeudi 16 janvier ;
- à participer à l’AG du personnel mercredi 15 janvier à 12h en amphi D3 annexe droit ainsi qu’aux AG suivantes ;
- à participer en masse à la manifestation du 16 janvier à Caen et ailleurs ;
- à favoriser (y compris pendant le temps de grève) toutes les actions de sensibilisation auprès des étudiant.es ;
- à participer à la caisse de grève en soutien au personnel gréviste de l’UCN ;
- à cesser les activités de recherche (report des colloques et journées d’étude, suspension du travail d’expertise et d’évaluation, refus de siéger dans les instances de l’ESR).

Dans le contexte actuel, où pèsent de graves menaces sur le service public dans toutes ses dimensions, et au-delà de la seule question des retraites – puisque s’annonce la LPPR –, nos statuts, nos conditions de travail ainsi que l’insertion professionnelle des jeunes chercheur.ses vont être fragilisés encore davantage : nous appelons donc les collègues à nous rejoindre dans l’action.


10 janvier

CEIAS en lutte

Nous, personnels du Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud, réuni.e.s en Assemblée Générale levendredi 10 janvier déclarons notre laboratoire en lutte.
Nous réaffirmons notre attachement aux missions de service public de la recherche.
Nous nous alarmons des éléments contenus dans les rapports préparatoires de la Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR). Les propositions de ces rapports visent à renforcer la recherche sur projet au détriment des financements récurrents des instituts de recherche et des laboratoires. Elles envisagent également la création de nouveaux contrats précaires (tenure tracks, CDI de projet, etc.) qui, tout en contraignant les jeunes chercheuses et chercheurs à plus de précarité, menacent à terme le statut de fonctionnaire de la recherche publique. Au-delà de la nécessaire défense de la fonction publique de la recherche, il convient également de rappeler que toute l’histoire des sciences, sociales ou autres, démontre que la satisfaction légitime de la demande sociale ne saurait résulter de la seule verticalité des thématiques sélectionnées pour des financements sur projet. C’est la liberté de la recherche qui a toujours assuré sa fécondité au service de toutes et tous.
Ces propositions des rapports préliminaires n’apportent aucune solution à la dégradation préoccupante de nos conditions de travail et à la précarisation croissante des jeunes chercheuses et chercheurs et des personnels ITA. Enfin, la réforme de l’assurance chômage va dégrader encore plus la situation de nos doctorantes et doctorants.
Pour toutes ces raisons, nous appelons le personnel de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à rejoindre le mouvement de grève contre la contre-réforme des retraites et à participer aux Etats-Généraux qui se tiendront les 1er et 2 février prochains pour un service public de la recherche et une université ouverte.

L’UMR SAGE Sociétés, Acteurs et Gouvernements en Europe (UMR 7363). Université de Strasbourg-CNRS en grève !

L’UMR SAGE, réunie en AG le 10 janvier 2020, appelle à la mobilisation et à la grève de la recherche pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui remettent en cause notre système de protection sociale, contribuent à la destruction de l’ensemble de nos services publics, et accroissent encore - dans un contexte plus général de précarisation de la vie étudiante - la marchandisation de la connaissance et la précarisation des personnels de l’ESR, des jeunes docteur.e.s et des étudiant.e.s déjà affecté.e.s par la réforme récente de l’assurance chômage.

En conséquence, l’Assemblée Générale appelle dès à présent les collègues à :

- se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et/ou réponses automatiques d’absence (selon la suggestion ci-après) : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat ».

- pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (annuler, reporter ou transformer les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, organiser des actions dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.),

- relayer à l’échelle des composantes la mobilisation sous la forme de différentes actions (réunions d’information auprès des étudiants, grève des enseignements en les remplaçant par des débats, informations et discussions sur les réformes en cours, etc.),

- participer aux caisses de grèves comme aux AG interprofessionnelles et intersyndicales, comme par exemple :

Deux caisses locales :
https://ww.cotizup.com/caisseeducation67
https://www.leetchi.com/c/caisse-de-greve-cheminots-strasbourg

Une caisse nationale :
https://www.lepotsolidaire.fr/pot/solidarite-financiere

Centre tourangeau d’histoire et d’études des sources. Université de Tours

Appel à la mobilisation contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche
Tours, le 10 janvier 2020

Suite à la consultation de ses membres, l’EA 6298 CeTHiS de l’université de Tours déclare son opposition au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Elle dénonce en particulier :

la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD,
l’amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.e.s (tenure track, CDI de projets, etc.) et des personnels BIATS et ITA,
la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs (ces fonctions seraient alors assurées par les universités, ce qui ouvrirait la voie à des logiques localistes).
Elle estime que cette loi, si elle devait être votée, mettrait en danger les conditions de travail de l’ensemble des catégories du personnel de l’ESR, notamment conjuguée à la réforme des retraites en cours.

Elle appelle les collègues de la communauté universitaire à se mobiliser par des actions collectives.


9 JANVIER

Les membres du CRESPPA (UMR CNRS 7217, Université Paris 8, Université Paris Nanterre) ont adopté l’appel suivant le 9 janvier 2020.

Le CRESPPA déclare le laboratoire mobilisé contre la réforme des retraites et le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR)

Si elle était appliqué en l’état, la loi sur la réforme des retraites conduirait à :
- l’allongement de la durée des carrières, avec le passage du départ à la retraite de 62,5 à 64 ans (avec l’introduction d’une décote) ;
- la baisse des pensions ;
- la remise en cause de la logique de solidarité nationale, fondement du principe de retraite par répartition.
Ce projet de loi entraînerait une dégradation des conditions de vie des futur.es retraite_.es (baisse du pouvoir d’achat, départ tardif à la retraite).

De son côté, le projet de LPPR annonce :
- la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s et des Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD ;
- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, CDI de projets, etc.) et des personnels BIATSS et ITA ;
- la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité_ de l’évaluation des carrières par les pairs (ces fonctions seraient alors assurées par les universités, ce qui ouvrirait la voie à des logiques localistes).

Cette réforme généralise la précarisation, asservit toute pensée à la logique managériale, anéantit la liberté d’étude et de recherche.

Dans ces conditions, il est impensable de faire comme si de rien n’était en reprenant les cours et en participant au fonctionnement habituel de l’université et des institutions de recherche.

Laboratoire interdisciplinaire pour la géographie économique (Lise). CNAM-CNRS

Motion de l’AG du Lise contre les projets de réformes en cours : Retraite et Loi de programmation pluriannuelle de la recherche
Nous, membres du Lise, réunis en Assemblée générale le 09 janvier 2020 au Cnam Paris, dénonçons les projets de réformes en cours : Retraite et LPPR (Loi de programmation pluriannuelle de la recherche). C’est pourquoi nous soutenons le mouvement social et appelons au retrait de ces projets.

Le projet de loi sur les retraites organise un abaissement général des pensions de retraités et un accroissement des inégalités puisqu’il va pénaliser davantage les personnes ayant eu les carrières les plus précaires.

Nous nous associons à la motion de l’AG du laboratoire Max Weber qui s’oppose aux : « propositions des rapports préparatoires à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) de 2020, dernier coup de boutoir de la politique de l’Enseignement supérieur et la recherche depuis 15 ans. En effet, nos laboratoires et universités [ou établissements] font face au plus grand plan social de leur histoire avec un effondrement des postes de titulaires de l’enseignement, de la recherche et de l’administration. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, ces rapports et les premières annonces d’Emmanuel Macron à l’occasion des 80 ans du CNRS annoncent au contraire plus de mandarinat, plus de précarité, plus d’inégalités entre les établissements et les personnels ainsi que des conditions moins favorables à la réalisation de nos recherches : multiplication et création de nouveaux contrats précaires (dont des « CDI-chantier », pour le temps limité d’un projet), possibilité de recruter sans la qualification par le CNU, suppression de la référence aux 192 h. TD pour les enseignant·es-chercheu·ses, modulation de services obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR [ou entité], fin du paiement des heures complémentaires, renforcement de la logique d’appels à projets comme mode unique de financement de la recherche et augmentation de la concurrence entre unités de recherche, etc. ».


6 JANVIER

Motion de l’Assemblée générale du Centre Max Weber, réunie à la Maison des Sciences de l’Homme, Lyon, le 06 janvier 2020

Contre la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche : Mobilisation de tous les personnels !

Nous, membres du Centre Max Weber, réuni·es en Assemblée générale le 06 janvier 2020 à la MSH de Lyon, dénonçons un programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par de nombreuses contre-réformes en préparation. C’est pourquoi nous appelons à la grève reconductible jusqu’au retrait du projet de loi sur les retraites. Nous affirmons également notre soutien aux mouvements étudiants qui s’organisent contre les conditions de vie précaires qu’ils et elles subissent, revendiquons l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage et appelons à ne pas sanctionner celles et ceux qui se mobilisent.

Nous nous opposons également aux propositions des rapports préparatoires à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) de 2020, dernier coup de boutoir de la politique de l’Enseignement supérieur et la recherche depuis 15 ans. En effet, nos laboratoires et universités font face au plus grand plan social de leur histoire avec un effondrement des postes de titulaires de l’enseignement, de la recherche et de l’administration. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, ces rapports et les premières annonces d’Emmanuel Macron à l’occasion des 80 ans du CNRS annoncent au contraire plus de mandarinat, plus de précarité, plus d’inégalités entre les établissements et les personnels ainsi que des conditions moins favorables à la réalisation de nos recherches : multiplication et création de nouveaux contrats précaires (dont des « CDI-chantier », pour le temps limité d’un projet), possibilité de recruter sans la qualification par le CNU, suppression de la référence aux 192 h TD pour les enseignant·es-chercheu·ses, modulation de services obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR, fin du paiement des heures complémentaires, renforcement de la logique d’appels à projets comme mode unique de financement de la recherche et augmentation de la concurrence entre unités de recherche, etc.

Ces transformations de l’enseignement supérieur et de la recherche, conjuguées à la sélection des étudiant·es que permet Parcoursup, à la réforme des lycées et du baccalauréat, aux réformes de la formation des enseignant·es et à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant·es étranger·es, vont avoir des conséquences dramatiques pour les enseignant·es et chercheu·ses mais aussi pour les étudiant·es et remettraient gravement en cause l’accès de tou·tes à des études gratuites de qualité.

La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire. Non seulement les personnels titulaires sont en surcharge de travail permanente, mais une part importante de l’enseignement et du travail administratif est effectué par des personnels non titulaires. Nombreu·ses sont les doctorant·es et jeunes docteur·es qui alternent contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches. Le recours aux vacations se fait la plupart du temps hors de tout cadre légal (pas de contrat de travail, notamment). Les discriminations sous toutes leurs formes, notamment de genre ou ethno-raciales, sont monnaie courante. Les éléments de démocratie universitaire comme le Conseil National des Universités et le Comité national du CNRS sont progressivement dépouillés de leurs prérogatives.

Nous devons mettre un coup d’arrêt à cette logique mortifère et inverser la tendance en gagnant enfin la titularisation des milliers de personnels précaires. Dans cette perspective, nous appelons à participer aux manifestations des semaines à venir contre la réforme des retraites en constituant des cortèges de l’Enseignement supérieur et de la recherche en lutte.

Pour un service public de l’enseignement et de la recherche de qualité, nous sommes :
- Pour une université gratuite et accessible à toutes et tous et une recherche scientifique publique au service de toutes et tous.
- Pour la titularisation des précaires qui remplissent des fonctions pérennes et pour un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant·es et des besoins publics de recherche.
- Pour la mensualisation des paiements des vacations et le respect de la législation en vigueur. Pour une revalorisation des vacations au moins au SMIC.
- Pour la création massive de postes pérennes à la hauteur de la mission de service public que nous assurons. Contre la casse du statut de fonctionnaire (refus des CDI-chantier, des tenure-track qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF et de CR) ; contre la dérégulation des carrières ; pour la revalorisation du point d’indice ; contre la modulation des services des enseignant·es chercheu·ses, pour la réduction du temps de travail de l’ensemble des personnels de l’ESR ;
- Contre l’imposition du modèle de l’entreprise privée à l’ESR (et la concurrence généralisée et déloyale qui creuse les inégalités existantes et la précarisation de tous les personnels) ;
- Pour la mise en place de moyens effectifs de lutte contre toutes les discriminations ;
- Pour une véritable démocratie universitaire, contre l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche (refus du contournement des instances nationales d’évaluation par les pairs – CNU, Comité national du CNRS) ;
- Pour des mesures efficaces de lutte contre la précarité étudiante (revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire).

Texte adopté par l’AG du Centre Max Weber à l’unanimité.


19 DÉCEMBRE

Motion du CENS à l’université de Nantes se mobilise depuis le 19 décembre dernier

"Le conseil de laboratoire du CENS (UMR 6025), réuni le 19 décembre 2019, s’inscrit dans le mouvement social en cours pour la défense des services publics. Il s’alarme des éléments contenus dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche : remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s et des Chercheur.e.s et de la référence aux 192 h équivalent TD, aggravation du processus de contractualisation de l’ESR. Le projet remet également en cause les fonctions du CNU et l’évaluation des carrières par les pairs. Ces propositions n’apportent aucune solution à la dégradation préoccupante de nos conditions de travail et à la précarisation des personnels BIATS et ITA et des jeunes chercheur.e.s déjà affecté.e.s par la réforme récente de l’assurance chômage. Enfin, les projets de développement de nouveaux contrats précaires (tenure track, CDI de projets, etc.) mettent en danger le statut des personnels de l’ESR et menacent leur capacité à assurer leurs missions de service public d’enseignement supérieur et de recherche. En vue de constituer une coordination nationale de l’ESR dans les prochaines semaines, nous rappelons la tenue d’assemblées générales organisées dans les établissements."

Trop forts les géographes : ils ont fait une carte interactive

>https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/la-position-des-departements-et-ufr-des-collectifs_407376#6/45.614/6.735] !

La position des départements et UFR, des collectifs, et des revues de géographie et d’aménagement sur la LPPR et le projet de réforme des retraites.