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Prof stagiaire - cherche remplaçant - propose gîte - V. Soulé, blog C’est Classe !, 29 janvier 2011

dimanche 30 janvier 2011

Nicolas Sarkozy vient de s’apercevoir que l’on pouvait peut-être améliorer la réforme de la formation des enseignants. Sur le terrain, c’est souvent sport. Voici l’histoire d’une jeune prof qui a failli rater son stage de formation - le premier de sa vie - parce qu’elle n’avait pas de remplaçant. Pour en trouver un, elle était même prête à lui laisser son appartement...

Marie est une professeure stagiaire (elle exerce pour la première année) nouvelle mouture. Conformément à la réforme, appelée "masterisation", juste après avoir réussi son Capes de lettres, elle a été affectée à plein temps, munie d’un solide bagage universitaire mais sans avoir reçu de formation professionnelle.
Comme la plupart de ses jeunes collègues, sa rentrée a été éprouvante. Marie a connu son affectation six jours avant la rentrée. Pas facile pour trouver un logement, la ville où elle était nommée étant distante de 300 kilomètres de chez elle. Elle a appris les classes qu’elle aurait la veille de la rentrée. Dur pour préparer ses premiers cours. En plus, elle a deux secondes mais aussi deux premières technos, avec le bac français à la fin de l’année - or la consigne officielle était d’éviter de donner des "classes à examen" à des débutants.

Côté positif, Marie était ravie de toucher enfin au but - enseigner - après ses années d’effort pour décrocher le concours. En plus, elle a une tutrice dans son lycée - certains stagiaires n’en ont pas eue, ou dans un autre établissement. "Elle m’a bien aidée, surtout au début en me fournissant des supports de cours", souligne-t-elle..

A part deux jours au siège de l’académie les 30 et 31 août - "mais c’était plutôt une réunion qu’une formation", dit-elle -, Marie a eu en tout et pour tout 4 journées de formation depuis septembre. C’est peu lorsqu’on se retrouve pour la première fois chargée de classes. Mais dans la semaine, Marie est déjà surchargée : elle a 18 heures de cours - le service normal d’un certifé - les semaines paires et 19 heures les semaines impaires, sans compter les préparations et les corrections de copies.

Aussi Marie attendait-elle avec impatience le stage de trois semaines en février, trouvé grâce à des collègues. Enfin, elle allait pouvoir analyser les problèmes qu’elle rencontre en classe, confronter son expérience avec celle d’autres stagiaires, etc.

Mais à la mi-janvier, la proviseure lui annonce qu’elle ne pourra pas la laisser partir car elle n’a pas de remplaçant - il faudra qu’elle attende la session suivante. A moins, bien sûr, que Marie s’en trouve un.

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