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S’ils ont moins de cours de maths, qu’ils mangent du foot en salle !, Flora Beillouin, L’Humanité, 28 mai 2011

samedi 28 mai 2011

Luc Chatel compte étendre son expérience « Cours le matin, sport l’après-midi » dans le secondaire, mais de manière ciblée… sur les établissements classés ZEP.

De passage à Bordeaux hier, Luc Chatel a annoncé que le nombre de collèges et lycées bénéficiant du dispositif « Cours le matin, sport l’après-midi » sera doublé dès la rentrée prochaine, en raison de son « succès ». « Dans les 124 collèges et lycées qui ont bénéficié de cette expérimentation, il y a une amélioration du climat scolaire, de l’assiduité et des résultats scolaires qui progressent car il y a une implication plus forte des élèves », s’est gargarisé le ministre de l’Education nationale lors de sa visite au collège bordelais Edouard Vaillant, qui, depuis septembre, expérimente ce dispositif dans deux classes.

Ne disposant pas des « équipements sportifs nécessaires », il exclut toutefois l’idée d’une généralisation de ce nouveau rythme à l’échelle nationale. Ce dispositif ne devrait donc concerner, à terme, que 15 000 élèves, soit 250 classes. Et c’est bien là que le bat blesse, puisque Luc Chatel souhaite que cette extension se fasse en priorité dans les établissements implantés en zones « d’éducation prioritaire », qui bénéficieront d’une dotation de 5 000 euros par an, en vue de « couvrir un certain nombre de frais d’accompagnements, de partenariats avec des associations extérieures et de déplacements ». Sûr que ça coûte moins cher que de remplacer des professeurs sur le départ.

Cette expérimentation, lancée il y a un an dans le but « de relancer la pratique du sport à l’école pour passer d’un élève sur cinq qui pratique une activité sportive à un sur deux à l’horizon de trois ans ». Faut-il en déduire que les élèves de ZEP ont plus de problèmes de poids que les autres ? Rien n’est moins sûr. La construction, lentement mais sûrement, d’un système scolaire à deux vitesses, paraît plus probable. D’un point de vue plus basiquement scolaire en effet, les après-midi sportifs, depuis longtemps à l’œuvre chez nos voisins germaniques, sont épinglés depuis plusieurs années comme responsables des mauvais classements de l’Allemagne dans l’enquête PISA (programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves). C’est sans doute pour cette raison que, depuis 2004, 4 milliards d’euros ont été investis outre Rhin pour permettre à un tiers des écoles primaires et un quart des collèges d’offrir une journée complète de classe.

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