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La recherche et l’innovation à l’heure des investissements d’avenir et des partenariats publics-privés - Les Echos conférences, 10 octobre 2011

lundi 17 octobre 2011

Entendu à la 10ème conférence annuelle « Economie, Recherche et Innovation » des Echos le 6 octobre par Jean-Claude Hazera, journaliste.

Les entreprises sont trop frileuses à l’égard des labos publics

Tout a été fait pour ouvrir les laboratoires publics, notamment universitaires, à la collaboration avec les entreprises mais les entreprises se font attendre, « elles ne bougent pas assez ». Ce message a été martelé par Laurent Wauquiez, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dès l’ouverture de la 10ème conférence annuelle Economie, Recherche et Innovation des Echos le 6 octobre. « Qu’est ce que vous attendez pour investir dans la recherche ouverte avec les universitaires ? Il n’y a plus aucun blocage ».

Dans tout public de cancres il y a cependant de bons élèves à donner en exemple. Pour le ministre le groupe exemplaire c’est PSA. Affirmation confortée par Christian Estève, chef de service SETTAR à ce même ministère, qui vient pourtant de…Renault. Michelin est en train de bouger a également concédé le Ministre.

Les Echos avaient pourtant invité les représentants de plusieurs entreprises qui semblent très ouvertes à l’ouverture. Pour Sanofi Aventis, c’est un tournant stratégique récent commandé par l’alourdissement du coût de recherche de nouvelles molécules en interne et le tarissement des « pipe lines » de nouveaux médicaments potentiels, a expliqué Jacques Delort, Vice-président prospective stratégie initiatives. Pour Air Liquide « l’innovation collaborative » est déjà une réalité avec 200 partenariats dans le monde mais « ce n’est pas assez », a dit Olivier Delabroy, Vice-président recherche et développement. Marko Erman, senior Vice-president, recherche et technologie de Thalès a évoqué -entre autres- le laboratoire de Palaiseau où cohabitent 300 personnes de Thalès avec 200 thésards et autres visiteurs. Enfin Frederic Haine, de Freescale semiconducteurs France a expliqué comment l’ancienne division semi conducteurs de Motorola sélectionne dans le monde entier les labos et les équipes avec lesquelles l’entreprise veut collaborer sur un projet ou un thème précis.

Reste la question des PME. Le ministre a raconté l’histoire d’une entreprise de sa région qui a investi beaucoup d’argent dans un développement technologique en ignorant qu’un laboratoire installé à 20 km de là aurait pu lui faire gagner du temps et participer à ce développement. L’idée est que les dirigeants de PME n’ont pas le temps d’aller chercher ces coopérations et donc qu’il faut aller les leur proposer dans leurs entreprises.

Qui a vu l’argent ?

Le grand emprunt et les investissements d’avenir ne sont évidemment pas étrangers à l’ambiance de renouveau qui stimule la recherche et l’innovation en France. Il y a déjà nombre d’élus et de projets sélectionnés. Reste que personne pour le moment ne témoigne avoir reçu des fonds. Laurent Wauquiez a tenu des propos rassurants. Il a affirmé que les versements ont commencé et qu’il y aura bien 1,2 milliards l’an prochain. Il a promis le paiement d’acomptes permettant de démarrer pendant que se poursuit le long processus de conventionnement. Il a enfin rappelé l’approche extrabudgétaire qui vise à sanctuariser ces crédits et promis que tout est mis en œuvre pour éviter que l’Etat ne reprenne d’une main en donnant de l’autre et ne rogne sur les crédits budgétaires courants sous prétexte que tel organisme, équipe ou université a bénéficié des fonds du grand emprunt.

Dans la jungle des sigles…

EQUIPEX, LABEX, IDEX, IHU, IRT…La simple énumération des sigles nouveaux qui fusaient à la tribune de la conférence annuelle économie, recherche et innovation illustre la complexité du mécanisme de sélection des projets et de distribution des fonds. Le problème, souligné par de nombreux participants, est qu’on ajoute des couches de complexité sans supprimer les autres.

«  J’avais déjà trois affiliations, j’en ai quatre », explique le célèbre chercheur Alain Fischer, Président de l’unité Inserm 768 en exprimant une certaine lassitude devant cette accumulation de « briques » les unes sur les autres. Christian Estève, chef de service SETTAR au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, parle quant à lui des multiples « produits » qu’il a en magasin et de la difficulté d’en supprimer un de la gamme quand on en crée un autre. « Il y a des questions de personnes ».

Pour Alain Beretz, Président de l’Université de Strasbourg c’est 50% des structures qu’il faut supprimer. Dans son domaine Alain Fischer donne en modèle le système néerlandais organisé en huit « university medical centers », chacun intégrant complètement hôpital et faculté de médecine.
Le professeur Jean-Charles Soria, représentant l’Institut Gustave Roussy a mis en relief que la simplification peut devenir un atout compétitif. L’Australie réussit ainsi à attirer des essais de médicaments en phase 1 du monde entier en s’étant donné comme objectif de simplifier et d’accélérer à l’extrême la réponse de l’administration (réponse en un mois).

En plus de la complexité qu’elles génèrent toutes, ces structures ont évidemment un coût financier. Pour partie il s’impute directement sur les projets financés. Christophe Haunold, Président du réseau Curie et futur patron de la SATT (Société d’Accélération du Transfert de Technologies) Midi-Pyrénées a ainsi expliqué que ce réseau doit s’autofinancer sur les rémunérations payées par les entreprises pour les technologies transférées.

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Voir en ligne : http://lecercle.lesechos.fr/economi...