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Sciences Po : une AG demande le départ de Jean-Claude Casanova et de Michel Pébereau - Le Monde, 27 novembre 2012

mercredi 28 novembre 2012

Le conseiller d’Etat Jean Gaeremynck, énarque (promotion Voltaire), est nommé administrateur provisoire de Sciences Po, en attendant la désignation du directeur de l’école, annonce dans un communiqué la ministre de l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, mercredi 28 novembre.

M. Gaeremynck, président adjoint de la section des finances du Conseil d’Etat, préparera avec les conseils de l’école "les conditions de nomination du futur directeur, dans les meilleurs délais". Jeudi, la ministre avait décidé de ne pas avaliser la désignation du premier administrateur provisoire et directeur de la scolarité, Hervé Crès, après la confirmation par la Cour des comptes de dysfonctionnements sous le défunt directeur Richard Descoings.

DÉMISSION POUR "DÉRIVES ET DYSFONCTIONNEMENTS"

Une assemblée générale des personnels et d’étudiants de Sciences Po a demandé mardi la démission de Jean-Claude Casanova et de Michel Pébereau. Jean-Claude Casanova préside le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), Michel Pébereau dirige le conseil de direction de l’Institut d’études politiques de Paris (IEP).

A l’issue de l’assemblée générale, dans un petit amphithéâtre à Paris, les quelque cent soixante personnes présentes (personnels enseignants et administratifs et étudiants) au moment du vote se sont prononcées à une majorité écrasante pour la motion présentée. Celle-ci précise que les démissions de MM. Casanova et Pébereau sont demandées en "raison de leurs responsabilités personnelles dans les dérives et dysfonctionnements" révélés par le rapport de la Cour des comptes.

Celle-ci, après avoir relevé "des irrégularités récurrentes dans la gestion" de Sciences Po entre 2005 et 2010 sous l’ère Richard Descoings, mort en avril, a annoncé jeudi sa décision de saisir la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF), sans désigner aucun dirigeant de l’école nommément. L’assemblée générale a par ailleurs demandé le respect des "principes d’ouverture, de transparence, d’équité et de parité" dans la procédure de désignation d’un administrateur de la FNSP et dans celle du nouveau directeur de Sciences Po, fonctions traditionnellement assumées par la même personne.

"PRÉSERVER LA RÉPUTATION" DE SCIENCES PO

Dans un message adressé à la communauté de Sciences Po, Jean-Claude Casanova dit s’être entretenu avec Mme Fioraso lors d’une rencontre "marquée par un réel souci d’apaisement", vendredi. Reconnaissant que la "profonde mutation" de Sciences Po "a pu s’accompagner de dysfonctionnements, dont la direction est collectivement responsable et que nous ne nions pas", il réaffirme son engagement "à mettre en œuvre rapidement les recommandations de la Cour des comptes, dans la concertation et le dialogue".

M. Casanova ajoute qu’il souscrit aux priorités rappelées par la ministre : "préserver la réputation nationale et internationale de l’établissement et rétablir les conditions d’une gouvernance sereine et transparente". M. Casanova souligne que les instances dirigeantes de Sciences Po auront "à cœur de travailler en bonne intelligence avec l’administrateur provisoire de l’IEP à la mise en place d’une nouvelle procédure de sélection du futur directeur" de Sciences Po.

Sciences Po compte près de huit cents hommes et femmes de statut administratif, deux cents professeurs, trois mille enseignants vacataires et quelque dix mille étudiants.

À lire ici

Ainsi que l’article sur la nomination d’un conseiller d’état comme administrateur provisoire.