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"Elèves molestés par des CRS : "pas de problème particulier" pour MAM", nouvelObs.com, 9 mars 2009

lundi 9 mars 2009

Des enseignantes et des collégiens de Cenon, en Gironde, affirment avoir été brutalisés par des CRS qui intervenaient vendredi soir à la gare Montparnasse, à Paris, lors d’une manifestation d’étudiants.

Après que des enseignantes et collégiens de Gironde ont affirmé avoir été molestés par des CRS intervenant lors d’une manifestation vendredi à Paris, le ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a affirmé lundi 9 mars que, selon les premiers rapports en sa possession il n’y a pas eu de "problème particulier".

"Les premiers rapports que j’ai eus jusqu’à présent me montrent qu’il n’y a pas eu au cours de cette manifestation de problème particulier", a assuré lundi le ministre de l’Intérieur en déplacement à Nantes.

Les faits se sont déroulés jeudi lors d’une manifestation étudiante à la gare Montparnasse, contre laquelle les CRS sont intervenus.

Coups de matraque et de bouclier

Des enseignantes et des collégiens de Cenon (Gironde) venus en sortie scolaire se sont retrouvés, alors qu’ils attendaient leur train de retour, dans cette manifestation et ont affirmé avoir été molestés par des CRS.
Selon l’une des accompagnatrices, certains des élèves ont reçu des coups de matraque et de bouclier.

"Avant de dire qu’ils ont été frappés, moi je voudrais bien savoir ce qu’il en est réellement parce que j’ai entendu certaines déclarations... et j’en ai entendu d’autres dans lesquelles il s’agit de bousculade", a noté Michèle Alliot-Marie.

"Je suis moi-même enseignante de formation, quand on a la charge d’un certain nombre de jeunes et notamment de très jeunes, on évite de les mettre dans des lieux où il peut y avoir des manifestations et des mouvements de foule", a-t-elle déclaré.

Plainte

Des enseignantes et des collégiens de Cenon (Gironde) ont en effet porté plainte, affirmant avoir été brutalisés par des CRS qui intervenaient vendredi soir à la gare Montparnasse pour une manifestation d’étudiants.

Venue passer la journée à Paris pour une une sortie scolaire, une classe de troisième du collège de Cenon, dans la banlieue bordelaise, attendait à la gare le train du retour lorsqu’elle a été entraînée dans l’intervention des CRS, certains des élèves recevant des coups de matraque et de bouclier, a expliqué à l’AFP Corinne Pébarthe, l’une des deux enseignantes accompagnatrices.

"Nous étions près des panneaux d’affichage lorsqu’on nous a annoncé que des étudiants bloquaient les voies. Un groupe d’étudiants est passé près de nous, puis des gens ont commencé à courir et on a vu derrière des CRS qui chargeaient. Tout s’est passé très vite. Les CRS m’ont projetée contre un distributeur, des élèves ont reçu des coups de matraque dans le ventre, sur la jambe, le visage", a-t-elle détaillé.

"Un déni de démocratie"

"Les élèves essayaient de se protéger derrière des poubelles", a-t-elle poursuivi ajoutant qu’elle-même avait été victime d’une entorse cervicale qui lui a valu trois jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Les deux enseignantes ont déposé plainte à la gendarmerie de Tresses (Gironde) ainsi que la plupart des parents d’élèves ayant subi des coups, "une dizaine au total", a indiqué Corinne Pébarthe. "Ce qui s’est passé est un déni de démocratie", a-t-elle jugé.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole de la gendarmerie d’Aquitaine a confirmé le dépôt de plainte, sans plus de précision.

Le procureur adjoint de Bordeaux, Christian Lagarde, a précisé à l’AFP qu’aucune information judiciaire ne pouvait être ouverte à Bordeaux, les faits s’étant déroulés à Paris.

Sylvie Vedelago, principale du collège, a ajouté que les élèves contusionnés étaient de retour normalement en cours lundi et que l’établissement ne portait pas plainte. (Avec AFP)


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