Les collèges de Montreuil ont réclamé des personnels au ministère - VousNousIls, 26 février 2010

Des représentants des huit collèges de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont été reçus jeudi au ministère de l’Education nationale, où ils ont réclamé des personnels, ont expliqué vendredi l’un d’eux et le député (apparenté PCF) de Seine-Saint-Denis, Jean-Pierre Brard.

"Les suppressions de postes, l’absence de remplaçants disponibles, et surtout les changements de la sectorisation sur Montreuil nous posent des problèmes", a résumé à l’AFP Guillaume Picton, professeur de mathématiques au collège Jean-Moulin.

"Du fait des changements de sectorisation, on ne sait pas combien d’élèves on va avoir à la rentrée 2010, mais on doit dès maintenant voter en conseil d’administration les suppressions de poste prévues pour la rentrée prochaine. Les C.A. vont se tenir sans nous", a-t-il ajouté.

Les représentants des collèges, accompagnés de M. Brard, ont été reçus par le conseiller social du ministre Luc Chatel.

"Il nous a écouté, il ne nie pas que le problème est concret, mais on n’a eu aucune assurance et il n’a pas entendu combien notre colère était grande", a estimé M. Picton.

"Il a proposé les états généraux de la sécurité à l’école (annoncés par M. Chatel pour début avril, ndlr), mais ça ne nous intéresse pas du tout", a ajouté l’enseignant : "la démographie est forte à Montreuil mais plus on a d’élèves, moins on a de profs et moins de profs formés. La violence n’est que la conséquence du manque d’adultes dans des établissements plus compliqués que les autres".

Dans un communiqué, M. Brard a indiqué que "cette rencontre, à l’image du fossé qui sépare la rue de Grenelle des réalités du terrain, a été le théâtre d’un véritable dialogue de sourds".

"Au-delà de la question des moyens alloués à l’Education, c’est plus globalement la Révision générale des politiques publiques, qui achève de détruire l’ensemble des services publics, qu’il est grand temps de remettre en question", a-t-il ajouté.

"Dans les collèges, et à Montreuil particulièrement, les mèches de la colère sont allumées et la poudre n’est plus très loin", a-t-il conclu.

"Notre mouvement, qui va s’inscrire à la rentrée des vacances dans un mouvement national, va se renforcer", a dit M. Picton, en référence à la grève prévue le 12 mars.