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Les syndicats "agréablement surpris" par l’ampleur de la mobilisation - Le Monde.fr, 23 mars 2010

mardi 23 mars 2010

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé mardi 23 mars dans de nombreuses villes de France dans le cadre d’une journée d’action pour l’emploi, les salaires et les retraites. La plupart des syndicats se sont dits "agréablement surpris" par l’importance de la mobilisation. Selon SUD, au moins 600 000 personnes ont participé aux 177 manifestations. Une estimation provisoire de la CGT évoquait un "chiffre supérieur".

Les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires (SUD) et UNSA entendaient faire pression pour que le gouvernement infléchisse sa politique économique et sociale. Et ce deux jours après le dénouement des élections régionales et au lendemain d’un remaniement qui a vu Eric Woerth remplacer Xavier Darcos au ministère du travail, et l’arrivée de Georges Tron comme secrétaire d’Etat à la fonction publique.

L’approche de la réforme des retraites, désormais confiée à l’ancien ministre du budget, Eric Woerth, qui a confirmé le dépôt d’un projet de loi en septembre, semble avoir contribué à la mobilisation. "C’est un tour de chauffe", prévenait dans le cortège bordelais un militant CGT de France Télécom. Patron de ce syndicat, Bernard Thibault a décrit cette journée comme un moyen de "commencer à peser sur ce rendez-vous". Pour son homologue de la CFDT, François Chérèque, en revanche, "il ne faut pas tomber dans le panneau du gouvernement qui veut qu’on ne parle que des retraites" pour faire oublier le reste.

"POUR LE SERVICE PUBLIC, LES SALAIRES, LES RETRAITES"

A Paris, 60 000 manifestants selon la CGT et 31 000 pour la police ont défilé sous le soleil. Parmi ces manifestants étaient présents les dirigeants des principaux syndicats – Bernard Thibault de la CGT, François Chérèque (CFDT), Bernadette Groison (FSU), Annick Coupé (Solidaires), et Alain Olive (UNSA). "Résistance pour le service public, les salaires, les retraites", scandaient les manifestants.

Quelques heures plus tôt, FO avait organisé depuis les Invalides, à Paris, son propre cortège, forcément plus maigrelet, première étape de ce que son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, a appelé "la mère des revendications", le maintien du droit à la retraite à 60 ans.

A Bordeaux, le cortège (de 8 000 à 20 000 manifestants) s’étirait sur plus de 3 kilomètres, rythmé par des chansons ("il y a longtemps que l’on sème, nous voulons récolter"). "Salaires, emploi, retraites, Urgent : imposons d’autres choix", proclamait la banderole de tête.

A Toulouse, parmi les manifestants (de 9 000 à 18 000) avaient pris place des pompiers en uniforme avec un camion rouge frappé d’un bandeau "en grève".

A Marseille, ils étaient entre 12 000 et 50 000 manifestants selon les sources, dont les salariés de Fralib, fabriquant des sachets de thé, qui entament leur troisième semaine de grève sur les salaires.

PEU DE PERTURBATIONS

Malgré cette forte mobilisation dans les rues, les arrêts de travail qui ont ponctué cette journée d’action interprofessionnelle n’ont provoqué que peu de perturbations. Les grèves ont d’abord affecté l’éducation nationale. Les grévistes du primaire étaient 29,8 %, selon le ministère, et 52 % d’après le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, bien plus que lors des précédentes journées de grève. Les enseignants du secondaire ont été moins nombreux (de 14,9 % à plus de 40 %, selon les sources).

Dans les transports, l’organisation en amont du travail lors des journées de grève a évité la pagaille. 65 % des TGV circulaient, de 35 % à 75 % des TER, 50 % des Transiliens, et de 50 % à 60 % des Corail. A Paris, bus, tramways, métros et RER étaient proches d’une activité normale sauf le RER B (une rame sur deux). En province, les transports urbains ont été peu affectés dans la majorité des cas.


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...