Accueil > Revue de presse > Eric Besson (et Le Monde) récompense les "étudiants étrangers" "excellents" (...)

Eric Besson (et Le Monde) récompense les "étudiants étrangers" "excellents" qui ne vont pas à l’Université - 21 avril 2010

jeudi 22 avril 2010

Dix-sept étudiants étrangers récompensés par Eric Besson

Dix-sept étudiants d’origine étrangère aux parcours "exceptionnels" ont reçu, mercredi 21 avril dans l’après-midi, une bourse du mérite "parcours d’allocation professionnelle" des mains d’Eric Besson, ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale.

Les élus ont été choisis parmi une cinquantaine de dossiers répondant à quatre critères : des jeunes boursiers issus de familles d’immigrés aux revenus modestes, entrés dans le système scolaire en tant que non francophones qui, malgré les difficultés d’adaptation à la langue, ont obtenu une mention bien ou très bien au baccalauréat et font le choix d’une filière d’excellence (IUT, BTS ou classe préparatoire).

"Le nouveau dispositif récompense les mérites d’élèves qui font face à des difficultés exceptionnelles d’intégration et qui obtiennent malgré tout de très bons résultats", a précisé Eric Besson dans son discours. "Un tel dispositif doit être installé dans la durée. J’ai fixé l’objectif de 200 nouvelles bourses avant la fin 2010." Une circulaire devrait être envoyée avant l’été pour les prochaines bourses.

Remise d’un diplôme, photographie officielle en compagnie du ministre, pour beaucoup, c’est la reconnaissance "de tous les sacrifices fournis depuis leur arrivée", disent-ils. Au titre de cette bourse, ils recevront 2 400 euros par an pendant trois ans.

Surjit Singh, 22 ans, est l’un des lauréats. Il est arrivé d’Inde en 2004 par regroupement familial. Son père l’attendait depuis quinze ans. "Au départ, je n’aimais pas trop la France, car je ne parlais pas un mot de français. J’aurais préféré partir dans un pays anglo-saxon." Aujourd’hui, il parle cinq langues, a empoché un bac sciences et technologies de la gestion (STG) avec une mention bien dans un lycée classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Il a déjà tenté Sciences Po, sans succès, mais ne s’est pas démonté et s’est inscrit cette année dans une "prépa HEC" pour intégrer une "école de commerce parisienne".

Une bourse, et après ? Plus tard, Surjit Singh voudrait travailler dans le commerce entre l’Inde et la France. "Et pourquoi pas un jour se lancer dans la politique : ambassadeur français en Inde." Mais, comme la majorité des étudiants présents, il devra attendre d’être naturalisé. Ses ambitions dépassent le cadre des études, et dans l’assemblée, un invité s’interroge : "Je regrette qu’Eric Besson ne nous ai pas laissé l’opportunité de poser des questions. Je lui aurais demandé ce qu’il propose à ces jeunes, après leurs études", questionne David Dombele, membre de l’association Nouvelle Génération africaine pour la France (Nogaf). "Ce sont des jeunes qui ont vocation à être français. Certains sont en instance de le devenir", a expliqué Eric Besson. Rien de plus, rien de moins.

Certains jeunes confient avoir hésité à venir. "A cause du débat que porte Eric Besson sur l’identité nationale. J’en ai discuté longuement avec mes professeurs, mes proches, et finalement j’ai décidé de venir pour montrer qu’on peut y arriver", précise l’un d’eux. D’autres en revanche n’ont pas vraiment entendu parler du débat et préfèrent savourer cette récompense.

Eric Besson conclut devant l’assemblée : "Cette cérémonie est celle qui me fait le plus plaisir depuis que je suis au ministère." Mais précise plus tard : "Je ne me rachète de rien. Une politique d’immigration doit être ferme et montrer qu’on n’arrive pas à s’intégrer quand on arrive de façon irrégulière. Les reconduites à la frontière ne me font pas plaisir, mais elles sont nécessaires." Décomplexé, il ajoute : "C’est la même politique. Une politique de fermeté et d’humanité."

Eva Simonnot

Voir aussi leblog de V. Soulé


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...