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Réforme des lycées : Chatel recalé à l’épreuve manuels - V. Soulé, Libération, 25 août 2010

mercredi 25 août 2010

Un élève de seconde sur deux n’aura pas de livre à la rentrée. Le ministre minimise.

Convocation d’une conférence de presse en présence des éditeurs scolaires avec, en prime, une trentaine de livres de seconde flambant neufs, disposés par discipline sur une grande table et consultables par les journalistes : le ministre de l’Education, Luc Chatel, avait sorti le grand jeu hier pour désamorcer la polémique sur les manuels, qui risque de plomber la rentrée. Bronzé, sourire éclatant, il a lui-même posé pour la postérité derrière la table où trônaient les fameux manuels - le pimpant livre d’espagnol A mi me encanta ! à côté de l’austère ouvrage d’éco titré PFEG (pour Principes fondamentaux de l’économie et de la gestion, une nouvelle matière).

Précipitation.« Je tiens à rassurer les familles, les élèves et les enseignants : il y aura toutes les ressources pédagogiques nécessaires à la rentrée », a commencé Luc Chatel, en réponse aux inquiétudes exprimées par les parents d’élèves sur l’absence des nouveaux manuels de seconde, en raison de la précipitation dans laquelle s’est faite la réforme du lycée. Le ministre de l’Education a toutefois dû admettre qu’il y aurait du retard. Au mieux, les manuels en librairie à la rentrée suffiront à la moitié des élèves. Il faudra attendre le 15-20 octobre pour que tous soient servis. D’ici là, les éditeurs mettent gratuitement à disposition des classes la version numérique des ouvrages manquants.

Sur le second aspect de la polémique - le coût du renouvellement de quasiment tous les manuels -, le ministre a voulu dédramatiser. Il a alors frôlé la désinvolture. « En 2001 déjà, on avait changé tous les programmes, cela n’a donc rien d’exceptionnel, a-t-il rappelé. Et à l’époque, il n’y avait pas tous les accompagnements financiers actuels. » Allusion notamment aux aides des régions pour l’achat des ouvrages. Luc Chatel a ensuite estimé que « la collection entière » coûtait tout de même 220 euros en moyenne. Mais selon lui, cela ne devrait pas poser trop de problèmes aux familles car elles sont largement aidées. Il a alors cité en vrac : 150 000 lycéens de seconde ont touché l’allocation de rentrée scolaire de 306 euros - destinée aussi à l’achat de fournitures… -, 15% des élèves du second degré ont une bourse de 320 euros en moyenne, 67 000 une prime d’entrée en seconde de 217 euros, 20 000 une bourse au mérite. Enfin, il faut ajouter l’aide des conseils régionaux, qui va de 60-65 euros à la prise en charge totale.

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