Nouveaux profs : pas assez de tuteurs - Philippe Simon, Ouest France, 22 septembre 2010

Dans l’Ouest, les enseignants aguerris ne sont pas assez nombreux à vouloir accompagner leurs collègues sans formation.

« Il manque beaucoup de tuteurs pour les jeunes collègues, dans les collèges et les lycées. Les rectorats et les inspecteurs exercent beaucoup de pression pour que des collègues acceptent de devenir tuteur », relevait, hier, Guillaume Delmas, responsable du Snes-FSU, principal syndicat des profs de collèges et de lycées.

Le rectorat de l’académie de Caen indique qu’il a trouvé une solution pour chacun des 181 jeunes professeurs. Certains auront bien un tuteur attitré, d’autres en auront deux ou trois, « parfois même des tuteurs qui ne sont pas dans le même établissement et pas dans la même matière », constate encore le Snes.

Le rectorat de Rennes reconnaît qu’il lui manque un quart des 285 tuteurs nécessaires. Mais les profs sans tuteurs seront « pris en charge collectivement dans les établissements ».

La situation est tout aussi délicate dans l’académie de Nantes : il fallait trouver 330 tuteurs. Ils seraient maintenant près de 300. Mais les inspecteurs ont fait le forcing, appelant des profs à leur domicile, parfois même « de jeunes enseignants n’ayant guère que cinq ans d’expérience », s’insurge un prof ainsi «  démarché ».

Dans les écoles maternelles et primaires, la situation est très différente. « Les jeunes collègues sont en binôme, dans la classe d’un tuteur. Ils n’ont pas la responsabilité d’une classe, jusqu’à la Toussaint. Ensuite, ils effectueront des remplacements », précise Mathilde Radzion, représentante du syndicat SNUIPP Fsu, syndicat majoritaire chez les professeurs d’école.

Repères. À cette rentrée, 7 165 professeurs enseignent dans les écoles maternelles et primaires ; 8 300 dans les collèges et lycées.