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Une soirée UMP (1) : « La méthode globale, c’est pas la peine de s’acharner » - Luc Cédelle, Blog "Interro Ecrite", 5 novembre 2010

vendredi 5 novembre 2010

Le public est d’environ 300 personnes. La salle est un auditorium de l’Assemblée nationale, en sous-sol. Nous y voici en début de soirée, peu après 19 heures, le mardi 26 octobre. Pour une réunion de « Génération France.fr » (le « .fr » fait partie du nom), le club de réflexion de Jean-François Copé, maire de Meaux, député et président du groupe parlementaire UMP à l’Assemblée.

Et ce club - comme d’ailleurs toute l’UMP, qui s’apprête alors à tenir le mercredi 3 novembre à La Villette sa convention intitulée « Tout commence par l’éducation » - réfléchit sur l’éducation. Mais le club de Jean-François Copé, candidat au secrétariat général de l’UMP, a de l’avance, ce qui peut difficilement passer pour un hasard. C’est sa deuxième réunion sur ce thème. Elle s’intitule : « Education Acte II : tout se joue à l’école primaire ».

J’y étais, j’ai trouvé cela très intéressant, je vais vous le raconter ici en détail. Digression : cela va une fois de plus donner à ce billet une longueur totalement incompatible avec la pseudo-norme édictée par les terroristes du « au-delà de 5000 signes, plus personne ne lit » qui sévissent indistinctement dans tous les médias. Fin de la digression.

Des « collèges par niveaux » ?

Jean-François Copé, tout sourire comme à la télévision, évoque d’abord la précédente réunion qui, avec pour thème le collège, avait permis de dégager « quelques principes » : se montrer « inflexible » sur « le respect de l’autre », « développer de véritables cultures d’établissement » et « repenser l’organisation des établissements en leur donnant plus d’autonomie ».

Il rappelle également qu’un débat avait eu lieu après la projection du film « La journée de la jupe » (j’espère qu’ils ne l’ont pas pris pour un documentaire). Il ajoute que « la question de la mixité sociale » avait été abordée ainsi que la proposition de créer des « collèges par niveaux ». Que recouvre ce terme ? Ce serait par exemple un collège ne comportant que des classes de sixième, ou de cinquième, etc.

De ce fait, si j’ai bien compris, son recrutement serait géographiquement plus étendu et son effectif d’élèves plus diversifié socialement. Quoi ? L’UMP serait prête à imposer aux élèves et à leurs familles de faire un peu plus de chemin à des élèves, au nom de la mixité sociale ? On le dirait bien. C’est en tout cas le sens de la proposition et je n’en vois pas d’autre. Petit rappel équivoque : Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas plusieurs fois promis de « casser les ghettos scolaires » ?

A chaque fois, « c’est le drame »

Jean-François Copé poursuit. « A chaque fois qu’on lance une idée dans l’éducation, dit-il, c’est le drame ! Il faut ba-na-li-ser la parole… »« examen de passage en 6e » à la fin du primaire. Cette fois, en matière de drame, le sémillant député UMP a quand même un peu aidé en lançant, à peine deux jours avant cette réunion et dans une interview au Parisien Dimanche du 24 octobre, la proposition de créer un examen d’entrée en sixième.

« Mon idée, avait -il déclaré, est de créer un examen de fin de CM2 d’évaluation des enfants. Ce serait un examen de passage en 6e. On réorganiserait complètement le programme du primaire dans cette perspective ».

Devant l’auditoire, il revient sur cette proposition. « Un élève qui entre au collège sans maîtriser les fondamentaux s’engage inexorablement dans une logique d’échec ». Il faut donc « repenser tout le cycle primaire » à travers ce « marqueur » que serait un « examen de validation des savoirs fondamentaux ».

Le directeur « doit être le patron »

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