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Puteaux - Le collège en grève réclame des surveillants - Florence Hubin, Le Parisien, 5 janvier 2011

vendredi 7 janvier 2011

« Le collège Maréchal-Leclerc veut des moyens de vie scolaire pour la sécurité des élèves ! » C’est le titre de la motion votée avant Noël par une majorité des cinquante enseignants de cet établissement public de Puteaux. Ils seront en grève demain pour réclamer des surveillants. Leur mécontentement est massivement partagé par les familles et les deux principales fédérations de parents d’élèves (FCPE et PEEP) : ils ont signé une pétition commune avec les professeurs qui a recueilli avant les vacances 400 signatures.
Une délégation sera reçue demain après-midi à l’inspection académique. Pour Marianne Auxenfans, porte-parole du Snes 92, le Syndicat national des enseignants du second degré, la situation de ce collège est un exemple des conséquences désastreuses de la pénurie de surveillants et de la précarisation des postes. « Malgré les demandes de l’établissement, et alors qu’il affiche des effectifs de près de 800 élèves (NDLR : 779 très exactement), il n’y a qu’un seul CPE (conseiller principal d’éducation) au lieu des deux requis pour ce type de collège. » Un seul CPE, et pas assez de surveillants : « Le nombre d’assistants d’éducation baisse sur l’académie de Versailles, il y a eu 45 suppressions de postes à la rentrée scolaire », rappelle Marianne Auxenfans. Sur le papier, le collège Maréchal-Leclerc de Puteaux dispose de 4,5 postes d’assistants d’éducation et 12 contrats aidés dédiés à la surveillance et à la médiation scolaire. « Mais, en pratique, les postes d’AED (NDLR : assistants d’éducation) ne sont pas tous pourvus car une personne à mi-temps est en arrêt maladie. Et les contrats précaires des surveillants ou médiateurs touchent à leur fin : l’un partira en février, les deux autres en avril… Ainsi, après Pâques, les collégiens ne seront surveillés que par 4,5 surveillants si aucun contrat n’est reconduit ou renouvelé. « Par mesure d’économie, le ministère du Travail finance de moins en moins les contrats aidés. Or il y en a de nombreux dans les établissements scolaires, dédiés à des fonctions de surveillance, ou à l’administration, notamment pour pallier les postes d’assistants d’éducation supprimés, explique la responsable du Snes. Le ministère de l’Education va mettre fin peu à peu à ces contrats aidés, qui sont au nombre de 495 dans le département des Hauts-de-Seine et représentent environ 250 postes. » Pour Marianne Auxenfans, tous les établissements du secondaire risquent d’être touchés par la disparition programmée de ces emplois précaires.

Au collège Maréchal-Leclerc, la pénurie de surveillants a déjà des conséquences sur la vie quotidienne de l’établissement. Les incidents se multiplient, les entrées du collège ne sont plus systématiquement surveillées ; les absences d’élèves ne sont pas correctement comptabilisées… « Avant les vacances de Noël, les toilettes, qui avaient été entièrement refaites, ont été saccagées et rendues inutilisables », témoigne une enseignante.

Alors que le syndicat des professeurs attend avec inquiétude de connaître le nombre de postes d’enseignants supprimés pour la rentrée 2011 (sur l’ensemble de l’académie de Versailles, 493 postes disparaîtront dans le secondaire, 120 postes dans les écoles maternelles et élémentaires), la tension est de plus en plus présente dans les établissements scolaires. Moins de profs, moins de surveillants, la situation sera d’autant plus critique à la prochaine rentrée que les collégiens, eux, seront plus nombreux.


Voir en ligne : Le Parisien