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Une revue des réactions au "job-dating" de l’Education Nationale et à la campagne de recrutement lancée par le MEN (MàJ 9 juin 2011)

Ou le mariage de Pôle-Emploi & de l’Inspection Académique, suivi de Laura & Julien s’inscrivent aux concours

jeudi 9 juin 2011, par Mariannick

Blog du Monde, Martin Vidberg, 9 juin 2011

Education nationale : engagez-vous !
L’Education nationale traverse depuis quelques années une longue période de crise. Crise de la formation qui culmine cette année avec la suppression des IUFM, crise financière également avec le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, la diminution des Rased et des postes de remplaçants, crise d’image et de confiance qui se caractérise souvent par une nostalgie de l’école de nos grands parents et du certificat d’étude et par conséquence une crise de la "vocation" : ces dernières années, les candidats ne se bousculent plus aux concours de certaines disciplines, comme le Capes de mathématiques.
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Politis, Denis Sieffert, 9 juin 2011

Le rêve de Laura
Connaissez-vous Laura ? Vous ne pouvez pas la manquer. C’est cette jeune femme en gilet et pantalon beiges qui, depuis quelques jours, s’affiche dans la plupart de vos journaux, héroïne fictive d’une campagne de communication du ministère de l’Éducation nationale. Un recueil de nouvelles à la main, elle esquisse un sourire jocondard qui laisse entrevoir une âme en paix. La sérénité dans un monde de brutes. Laura, nous dit la publicité, rêvait de « transmettre des savoirs et des valeurs », et la voilà sur le point de « devenir enseignante ». Car figurez-vous que l’Éducation nationale recrute. Elle vient même d’investir un million trois cent mille euros dans cette campagne destinée à réveiller les jeunes vocations. La publicité précise que dix-sept mille postes d’enseignants, d’infirmiers ou de médecins sont à pourvoir en 2011. C’est ici qu’on a envie de s’exclamer comme Louis Jouvet dans Drôle de drame : « Bizarre, comme c’est bizarre ! » N’a-t-on pas entendu le ministre Luc Chatel répéter sur tous les tons qu’il fallait supprimer seize mille postes d’enseignants pour la prochaine rentrée ?

En fait, derrière cette apparente absurdité, on a tôt fait d’apercevoir une certaine logique. Pas celle des enseignants, bien sûr, ni celle des enfants. Pas celle des parents non plus. Une logique budgétaire. Froidement budgétaire. Le gouvernement veut rééquilibrer « les comptes de la nation », comme l’on dit, sur le dos des fonctionnaires. Et les profs ne sont pas les derniers à payer leur tribut. Moins d’enseignants, donc. Mais la démographie étant ce qu’elle est, on en vient à recruter une partie de ce qu’on a supprimé par ailleurs. Pour quel profit ? On peut parier que Laura sera moins bien rémunérée que le ou la collègue qu’elle remplacera. Sa formation sera plus aléatoire, dispensée sous forme de stages gratuits, et parfois in situ, c’est-à-dire devant sa première classe.

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Le Canard Enchaîné, J.-F. J., 1er juin 2011

Rech. prof. Bonne présent. Pas de qualif. exigée

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Laura rêve, Julien ambitionne…, SLU 2 juin 2011





voir aussi cette page du SE-UNSA

Ainsi que la splendide vidéo sur leducationrecrute.fr où tous les “témoins” ont les yeux clairs…

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Le Monde, blog éduc, 2 juin 2011, Aurélie Collas

La « provocation » de Luc Chatel
Ils sont jeunes et beaux. Leur visage est tourné vers l’avenir... Le bel avenir que promet le métier de prof. "Laura" et "Julien" sont les égéries de la nouvelle campagne de recrutement du ministère de l’éducation nationale, "L’éducation nationale recrute", lancée mercredi 1er juin. Dotée d’un budget de 1,35 million d’euros, elle est diffusée dans la presse, à la radio et sur le web. Un site internet, leducationrecrute.fr, y est également dédié.

Trois jours auparavant, le 29 mai, le ministre Luc Chatel l’avait annoncé dans le Journal du dimanche : "J’embauche 17 000 personnes en 2011." Mais pas question, pour autant, de remettre en cause la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, avait-il averti. Le calcul est simple : 33 000 enseignants partent à la retraite cette année. 16 000 ne seront pas remplacés, 17 000 seront embauchés (dont 8 600 professeurs de collège et de lycée et 3 000 professeurs des écoles). En 2010, les embauches avaient été plus nombreuses (17 615 postes créés et 16 000 supprimés).
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Arrêt sur Image, 1er juin 2011

L’Education nationale recrute 17 000 fonctionnaires, apprend-on dans une publicité du ministère publiée dans Libération. Formidable ! Mais dans le même temps 16 000 postes sont supprimés, rappelle... Libé.

Luc Chatel veut positiver. L’éducation nationale recrute ! Aujourd’hui, il lance une campagne de publicité nationale dans les médias (presse, radio, web), qu’on retrouve par exemple page 5 dans Libération : "L’éducation nationale recrute 17 000 personnes. Pourquoi pas vous ? 17 000 postes d’enseignants, d’infirmier(e)s et de médecins scolaires sont à pourvoir en 2011."

En voilà une bonne nouvelle, non ? Non, pas vraiment. Il suffit de tourner quelques pages, et de repérer une brève page 12 dans le même journal. Elle mentionne la "campagne de recrutement très médiatique de 1,3 million d’euros" lancées par le ministère, et rappelle qu’"il supprime en même temps 16 000 postes, puisqu’il ne remplace pas la moitié des 33 000 départs à la retraite prévus." Libé démonte donc la communication du ministère, mais diffuse tout de même la pub.

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Libération, 1er juin 2011

Chiffre.17000
C’est le nombre d’agents, essentiellement des enseignants, que l’Education nationale va embaucher en 2011. Le ministre, Luc Chatel, lance aujourd’hui une campagne de recrutement très médiatique de 1,3 million d’euros « afin d’attirer les meilleurs talents ». Il supprime en même temps 16 000 postes, puisqu’il ne remplace pas la moitié des 33 000 départs à la retraite prévus.
(à suivre)

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SNEP-FSU, communique de presse, 1er juin 2011

Campagne de recrutement à l’EN : le ministre pompier-pyromane
Luc Chatel, l’ex-communicant de l’Oréal, tente une nouvelle fois d’abuser l’opinion et d’apparaître comme le 1er recruteur de France alors qu’il met en œuvre le plus important plan social qu’ait jamais connu notre pays : avec des créations de postes très loin de compenser les départs en retraite, 61 000 suppressions de postes dans l’éducation depuis 2007 !

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L’Humanité, Laurent Mouloud, 30 mai 2011

Et si demain il n’y avait plus assez de profs ?

Déjà palpable en certains points du territoire, cette perspective pourrait se généraliser sous l’effet conjugué des suppressions de postes, de la crise des vocations et de départs en retraite massifs. Même le ministère commence à s’inquiéter...

En professionnel de la communication, Luc Chatel prend les devants. Avec pas mal de culot. Hier, dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre de l’Éducation nationale proclame en gros titre : « J’embauche 17 000 personnes » et annonce qu’il va lancer, mercredi, une « campagne de recrutement ». Effet médiatique assuré. À peine si le ministre précise que ces 
17 000 recrutements s’accompagnent de 33 000 suppressions de postes… Un coup de bluff plutôt gonflé, mais significatif. Car ce que Luc Chatel ne dit pas, c’est que les observateurs du système scolaire constatent, particulièrement cette année, une désaffection inquiétante pour les métiers de l’enseignement.

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Le Figaro, Marie-Estelle Pech, 31 mai 2011

Crise des vocations dans l’enseignement
Luc Chatel va lancer mercredi une campagne de publicité estimée à 1,3 million d’euros pour recruter des enseignants, qui, dans certaines disciplines scientifiques, notamment, se raréfient. Le métier de professeur est devenu une profession moins attirante pour les jeunes. Le nombre de personnes ayant présenté les concours de professeur a été divisé par deux en un an, selon une note du ministère. S’agit-il d’une baisse conjoncturelle, ou d’un vrai mouvement de désaffection ?

La suppression de l’année de formation et les effectifs en baisse entament l’image de la profession, affirment les syndicats. Le bleu à l’âme des débutants tentés par une démission a été abondamment relayé. Au ministère, on considère néanmoins que la baisse des candidats aux concours reste ponctuelle, liée aux récents aménagements de la formation des enseignants.
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La Croix, Denis Peiron , 31 mai 2011

L’éducation nationale veut redorer le blason des enseignants
- Le ministère lance mercredi 1er juin une vaste campagne de communication pour attirer de nouveaux candidats aux métiers de l’enseignement.
- Le secteur est confronté à une crise des vocations, notamment dans les disciplines scientifiques.
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Libération, Véronique Soulé, 27 mai 2011

"Profs vacataires : Pôle Emploi assume"

Des centaines de personnes se sont rendues hier à Paris à la première journée dédiée aux offres d’enseignants remplaçants.

« A la limite, je les comprends : ils protestent contre la précarité. Mais moi, il faut bien que je vive » : Isabelle, 57 ans, désigne les militants de la FSU (première fédération de l’éducation) qui distribuent des tracts sur le trottoir. Prof de langue vacataire, elle est payée à l’heure et touche environ 500 euros par mois. Alors aux côtés de centaines de personnes, elle est venue hier participer à une opération inédite : une journée de prérecrutement de profs remplaçants organisée conjointement par le rectorat de Paris et par Pôle Emploi.

« Si on était retenues, on aurait un statut de contractuel, ce qui est mieux que vacataire car on a les congés et la mutuelle. Et puis avec un peu de chance on pourrait remplacer quelqu’un sur l’année », indique Laurence, 50 ans. Son poste d’intervenante en anglais dans le primaire est supprimé à la rentrée : « Je me retrouverai sans rien, alors que ça me faisait tout de même 400 euros par mois. » Derrière elle, deux étudiants de philo qui passent l’agrégation sont venus dossier sous le bras : « Si on rate l’agrèg, on voudrait enseigner ».

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Rue89, Catherine Paris, 27 mai 2011

"Ma journée dans le grand marché aux profs de Pôle emploi"

Récit édifiant d’une participante à la journée organisée avec l’Éducation Nationale pour le recrutement d’enseignants remplaçants.

Etiez-vous aux soldes de l’Education nationale ? Moi si ! Comment, vous ne savez pas ? Le ministère a organisé des soldes de profs remplaçants. Enfin, soyons précis, pas des soldes, plutôt un grand dépôt-vente de matériels expérimentaux non testés, et d’autres qui ont un peu, beaucoup servi à d’autres usages : nous, les aspirants au professorat vacataire et non-titulaire.

Un « X Factor » de gens de toutes sortes, ayant le niveau licence a minima, mais n’ayant jamais eu ni même préparé le capes et encore moins l’agrégation, ces concours donnant droit à l’intégration dans le grand mammouth laineux.

Par mammouth laineux, je veux dire ce truc ingérable, de gauche et ultra-syndiqué, défini par toutes les droites de France depuis mai 1968, sous le nom toujours prononcé avec morgue de « pédagos ». Alors pourquoi sommes-nous là ?

On l’a dit, notre gouvernement, par la voix de son ministre Luc Chatel, veut, dans toute la France et de la maternelle au lycée…

- mieux encadrer les enfants,
- être plus près des élèves en souffrance,
- être plus juste avec tous dans un monde de plus en plus injuste,
- liquider des centaines de classes et de postes d’enseignants titulaires, formés, homologués (plus ou moins) soutenus par les IUFM, leurs pairs et syndicats.

Le paradoxe est tragicomique. Le vrai but de ce recrutement est de raser le mammouth de l’Éducation nationale jusqu’au sang, en raréfiant les « vrais » profs qui coûtent chers et ouvrent beaucoup trop leur gueule, et d’amener à l’éducation des simili-profs (pas forcément pires et même parfois meilleurs que les titulaires, car ceux-là auront au moins l’expérience du monde du travail dans le privé, de l’échec, du chômage et du combat) payés une misère, corvéables à merci, et fantomatiques au niveau d’une pseudo représentation syndicale.

Que du bonheur !

La foire aux vacataires pour combler les brèches du système

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"VOusNousIls, Quentin Duverger, 27 mai 2011

"Journée de recrutement de profs remplaçants avec Pôle emploi à Paris"

Devant le CIO Mediacom (Paris XIVème) hier, lors d’une journée de recrutement de professeurs remplaçants.

A dix heures, quelques cen­taines de per­sonnes attendent déjà devant le CIO Mediacom du XIVème arron­dis­se­ment, où le rec­to­rat de Paris orga­nise une jour­née de recru­te­ment de pro­fes­seurs non titu­laires avec Pôle emploi.

Les syn­di­cats du secon­daire, ban­de­roles au vent, rap­pellent aux jour­na­listes pré­sents et aux can­di­dats que les vaca­taires sont mal payés, « cor­véables à merci », et n’ont droit ni aux congés payés ni aux allo­ca­tions de trans­port. Leurs tracts s’arrachent, mais aucun can­di­dat ne fait demi-tour. « Les syn­di­cats ont rai­son », com­mente Amélie, 29 ans et admis­sible au Capes. « Mais si je n’ai pas le concours, je pré­fère avoir un tra­vail comme ça que rien du tout... »

Dans la file d’attente qui s’étend sur le trot­toir, les gens com­parent leurs infor­ma­tions pour être sûrs de n’avoir rien oublié

bout de papier
Au bout du parcours, parfois, un simple bout de papier invitant à prendre directement contact avec le rectorat.

à lire ici

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Educpros, Olivia Marquis, 27 mai 2011

"Et si je devenais prof remplaçant ?"

Jeudi 26 mai 2011, Pôle emploi vient, pour la première fois, en aide à l’académie de Paris pour sélectionner des enseignants vacataires. La journée est dédiée au recrutement. Il suffit d’avoir au minimum une licence et de se présenter. Je décide de postuler.

9h30. J’arrive devant le CIO (Centre d’information et d’orientation), boulevard Montparnasse dans le 14ème, avec une demi-heure d’avance. Une dizaine de personnes, de tous âges, attendent déjà. Majoritairement des femmes. Les visages sont crispés, les regards tendus. Une liste affichée, sur la vitrine du CIO, énumère les disciplines dans lesquelles on peut postuler : électrotechnique, économie-gestion, génie thermique, langues étrangères, éducation physique et sportive, philosophie, biotechnologie, mathématiques, musique, sciences de la vie et de la terre, histoire-géographie, lettres, etc. Au total, 25 disciplines dans lesquelles l’Education nationale aura besoin, l’an prochain, de remplaçants pour les lycées et collèges de Paris.

9h35. Nous sommes déjà une quarantaine. Les candidats se massent devant la porte. Malgré le froid, le bar juste à côté reste vide, personne ne veut laisser passer son tour. J’écoute les interrogations de mes compagnons d’infortune :

- "Et après, on peut avoir un poste fixe ?"
- "Est-ce qu’on est mieux payés que les vrais profs ?" … la suite sur éducpros

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Journal FR3, 26 mai 2011

Pôle emploi débordé pour l’embauche de professeurs remplaçants (à voir ici)

ITélé, 26 mai 2011

L’Éducation nationale teste le job dating

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Le Parisien, Boris Cassel, 27 mai 2011

Quand Pôle emploi recrute des profs remplaçants

Environ 200 personnes se pressaient hier boulevard du Montparnasse à la première journée de recrutement organisé par Pôle emploi avec le rectorat de Paris. Un succès à double tranchant.

Cela s’appelle se bousculer au portillon. Environ 200 personnes étaient massées hier matin devant les portes du centre d’information et d’orientation Mediacom du boulevard Montparnasse. Tous ces bac + 3 et bac +5 espéraient entrer dans les locaux pour décrocher leur Graal : un CDD d’enseignant remplaçant. En effet, pour la première fois en Ile-de-France, Pôle emploi et le rectorat de Paris organisaient une journée de recrutement d’enseignants contractuels.

L’affiche était alléchante : rencontrer un des 15 recruteurs de l’Education nationale et postuler pour plusieurs dizaines de CDD (de quelques jours à plusieurs mois) disponibles à la rentrée prochaine dans le secondaire (collège, et lycée général ou professionnel). Et ce, dans 25 disciplines, allant de l’histoire-géographie à l’économie en passant par les mathématiques et le russe.

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