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Lettre de Christophe Pebarthe, MCF en histoire grecque, à ses collègues syndiqués (Bordeaux 3)

mardi 9 décembre 2008, par Laurence

Chers collègues,

Les dotations des universités commencent à être connues. D’ores et déjà, elles permettent de mesurer la réalité de l’effort que le gouvernement accomplit en matière d’enseignement supérieur. Les informations qui suivent sont extraites de courriers envoyés par les équipes présidentielles de plusieurs universités aux collègues (les références sont données en fin de mail).

À Montpellier 3, "une DGF en baisse et des charges nouvelles (primes d’encadrement doctoral, allocations de recherche) compensées par une très forte augmentation du plan réussite en licence, puisqu’il est proportionnel au nombre des étudiants et à leur situation sociale, mais qui diminue d’autant la dotation générale. La conséquence de ce tour de passe-passe est que le plan réussite en licence devra servir au fonctionnement et que, plus un étudiant est en difficulté, moins le ministère estime qu’on doit chauffer les locaux, dépenser d’électricité, téléphoner, encadrer la recherche… Le plus grave est dans la suite : le ministère nous annonce que nous devrons rétrocéder 12 postes en 3 ans, dont 6 cette année (au choix, enseignants ou BIATOSS, de l’UPV [i.e. Université Paul Valéry] ou de la BIU). Ainsi, selon les critères nouveaux, notre université est passée d’une situation de sous-encadrement reconnu (l’UPV occupait les 70ème
et 71ème rangs parmi les universités) à l’affirmation d’un sur-encadrement.
"

Pour Paris Sud 11, "la dotation est en augmentation de 2,4% par rapport à 2008, en deçà du taux d’inflation annuelle de 2008, et surtout très en deçà du taux moyen annoncé (15% pour l’ensemble des universités)". La présidence précise que cette augmentation est en outre difficile à apprécier "dans la mesure où la globalisation des crédits conduit maintenant le ministère à prendre en compte un périmètre élargie comprenant : le contrat, le plan licence, le plan carrière, l’enveloppe des primes… avec la Dotation Générale de Fonctionnement, qui elle même est calculée cette année sur la base de nouveaux critères qui ne sont pas renseignés" pour l’université Paris 11. La prévision pour les années suivantes au sujet des crédits de fonctionnement est en revanche facile à analyser : -0,2% pour 2010 et +0,0% pour 2011. Concernant les postes, là encore, une baisse est annoncée. "Sur 2009, l’université va perdre 11 emplois de
titulaires, 3 BIATOSS au titre des réductions nationales des emplois dans les universités, et 8 Enseignants-chercheurs au titre de redéploiements entre les universités. Là aussi cette notification est accompagnée de prévisions sur 2010 et 2011 : l’université perdrait ainsi à nouveau 8 emplois en 2010 et 8 emplois en 2011
".

Le courrier envoyé par la présidence de l’université Montpellier 3 en tire les conséquences suivantes. "Quand on fait un rapprochement entre cette dotation et les mesures sur le nouveau statut des enseignants, on comprend que les 30 000 heures complémentaires que nous avons devraient être incluses dans les services statutaires, ce qui revient à les doubler et à supprimer toute recherche dans nos domaines. Pour les BIATOSS, cela remet en question l’existence même de certains services privés de moyens et de postes".

Pour en savoir plus, cf. le site de Sauvons l’université !

En vous en souhaitant une bonne réception.
Bien cordialement,