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Motion de l’AG enseignants de l’UFR de Psychologie et Sciences de l’Education de l’université de Provence (6 janvier 2009)

mardi 13 janvier 2009, par Mathieu

L’assemblée générale des enseignants de l’UFR de Psychologie et Sciences de l’Education de l’université de Provence s’est réunie ce mardi 6 janvier. L’ordre du jour concernait la masterisation des métiers de l’enseignement et le projet de décret sur le statut d’enseignant-chercheur.

Concernant le premier point, l’AG s’oppose au projet de masterisation dans sa forme actuelle. La première raison de cette opposition est relative à la pression temporelle imposée qui ne peut conduire à l’élaboration d’un projet sérieux, cohérent et concerté.

Par ailleurs, de nombreux points demeurent problématiques : les moyens mis en œuvre pour assurer ces nouveaux enseignements, le devenir des étudiants ayant échoué au concours, la nature des stages et les modalités d’entrée dans la profession… Si nous reconnaissons la nécessité d’une formation de master accordant toute la place qui se doit aux enseignements professionnels, dispensés notamment par l’IUFM, nous ne pouvons nous engager dans un projet par ailleurs très problématique et irréalisable dans le temps imparti. Pour toutes ces raisons, nous demandons un moratoire d’un an afin d’être en mesure d’élaborer un projet sérieux assurant une formation de qualité aux futurs enseignants tant au niveau de la composante disciplinaire que de la composante professionnelle. Pour l’année qui vient, nous demandons que la formation et les concours associés soient maintenus et demandons à la direction de notre université d’adopter une position claire sur ce point (i.e. que les maquettes ne soient pas envoyées aux ministères concernés).

Concernant le deuxième point, excepté quelques aspects positifs (la place accordée à l’évaluation des enseignements), l’ensemble du projet de décret est unanimement rejeté par l’AG de notre UFR. Rejet ne signifie pas statu quo. Nous sommes convaincus et demandons très clairement que le décret de 1984 soit modifié et qu’il prenne en compte l’évolution très importante de notre profession et le surcroît de charges nouvelles liées aux responsabilités qui nous incombent dorénavant. Le projet de décret ne répond pas à l’évolution de notre profession, ne répond pas à la volonté affichée de la revaloriser et de la rendre plus attractive, ne participe pas à l’amélioration de nos conditions de travail. Il peut conduire à une grave dissociation de l’activité de recherche et d’enseignement, tend à dévaloriser notre fonction d’enseignant et ne contribue pas à faciliter notre activité de chercheur.

Nous considérons que, depuis plusieurs années, nos conditions de travail se sont très largement dégradées. Nous avons le plus souvent courbé l’échine pour préserver nos étudiants des difficultés qu’occasionnerait un mouvement de contestation et de blocage dur. Ce faisant, force est de constater que cette attitude responsable et raisonnable n’a eu d’autres effets que de contribuer à une dégradation dans son ensemble du fonctionnement de notre université. Dans ce contexte, le coup porté par ce projet de décret et les conditions insensées qui nous sont imposées pour élaborer un master des métiers de l’enseignement nous conduisent à envisager des actions fortes. Nous sollicitons notre direction et les UFR de notre université pour qu’elles adoptent une position claire sur l’ensemble de ces points. Si, en début de deuxième semestre, les ministères concernés ne répondaient pas favorablement aux requêtes raisonnables qui sont exprimées par la communauté universitaire, nous sommes déterminés à nous joindre au mouvement de protestation national et prendre des mesures qui pourraient empêcher le déroulement normal de ce semestre.