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"Plusieurs milliers d’enseignants-chercheurs et d’étudiants dans les rues", "Le Monde", 5 février 2009

jeudi 5 février 2009, par Elie

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Plusieurs milliers d’enseignants-chercheurs et d’étudiants ont manifesté dans une vingtaine de villes de France, jeudi 5 février, pour protester contre plusieurs projets de réforme de l’éducation. Dans la capitale, 3 600 personnes selon la police, 10 000 selon les organisateurs, ont défilé entre Jussieu et le Panthéon, où le cortège s’est dissous peu après 16 heures. "Pour la recherche et l’enseignement supérieur : des postes statutaires, des crédits de base et la liberté scientifique", était-il écrit sur la banderole de tête de la manifestation. Ils étaient de 4.000 à 6.000 à Toulouse selon les sources, de 3.000 à 5.000 à Rennes, Bordeaux, Marseille, Montpellier ou Lyon.

Lille, Martine Aubry a participé à la manifestation, qui a regroupé entre 700 et 2 000 personnes. "Sous couvert d’autonomie, sous couvert de liberté, on réduit les moyens au lieu de se poser la vraie question : comment faire réussir nos enfants à l’université" a déclaré la première secrétaire du PS. "La recherche, c’est le nerf de la guerre de l’économie et de la force d’un pays, de son indépendance et de sa puissance dans le monde", a-t-elle ajouté en fustigeant "la rentabilité financière à court terme, celle qui nous a amenés à la crise financière".

VALERIE PECRESSE CHAHUTEE A STRASBOURG

La première manifestation de la journée a eu lieu à Strasbourg, en fin de matinée. Au moins 1 600 personnes s’étaient rassemblées devant le Palais universitaire de la ville pour accueillir la ministre de l’enseignement supérieur. Valérie Pécresse, qui venait pour inaugurer la nouvelle université de Strasbourg, a été chahutée par les manifestants. Les forces de l’ordre ont reçu des projectiles, notamment des œufs et des chaussures, répliquant par des tirs de grenades lacrymogènes. Les CRS ont chargé sans crier gare les étudiants et enseignants-chercheurs massés devant les portes du bâtiment pour les empêcher de déborder les policiers en civil qui en interdisaient l’accès. Une personne a eu le nez cassé, a indiqué à Reuters la députée européenne socialiste et ancien maire de Strasbourg Catherine Trautmann, présente sur place.

Dans son discours, Valérie Pécresse a évoqué à nouveau l’idée d’une "charte" pour expliquer les conditions de sa mise en œuvre de la réforme, notamment le décret qui instaure un nouveau statut des enseignants-chercheurs, un des plus importants casus belli des syndicats. "Pour dissiper ces interrogations, je convie l’ensemble de la communauté universitaire dès mercredi, pour travailler sur la charte nationale de bonne application de ce nouveau statut", a-t-elle précisé, ajoutant que le document tiendra compte "de chaque discipline" et répondra aux "craintes qui s’expriment".

De son côté, la conférence des présidents d’universités (CPU) a publié un communiqué pour soutenir le projet de décret qui réforme le statut d’enseignant-chercheur. "Les dernières modifications du projet de décret représentent un équilibre satisfaisant entre les instances locales et nationales" explique-t-elle ainsi tout en affirmant que "la mise en œuvre des mesures inscrites dans le projet de réforme ne peut s’opérer sans qu’une concertation nationale s’ouvre sur ses conditions d’application".

Le Monde.fr, avec AFP et Reuters