Accueil > Revue de presse > "La mobilisation des chercheurs fait tâche d’huile", Libération, 12 février (...)

"La mobilisation des chercheurs fait tâche d’huile", Libération, 12 février 2009

vendredi 13 février 2009, par Elie

Pour lire cet article sur le site de Libération.

Décidément le gouvernement ne parvient pas à calmer le jeu avec les universitaires, désormais soutenus par les étudiants et bientôt peut-être par les enseignants du primaire et du secondaire.

(Source AFP)

Le fossé s’est encore creusé jeudi entre le monde de l’enseignement et le gouvernement. Les présidents d’université ont nettement durci le ton contre les réformes en cours, tandis que chercheurs et syndicats de l’éducation ont chacun de leur côté exprimé leur défiance.

Les étudiants de l’Unef ont en outre appelé à une journée d’action avec d’éventuels rassemblements le 17 février et à manifester le 19 février, date lancée mercredi soir par la coordination nationale des universités.

Selon le syndicat, « plus de 55 universités », sur 83 au total, ont « voté la grève côté étudiants ». Certains d’entre-eux étaient d’ailleurs dans la rue : des cortèges de plusieurs centaines d’étudiants ont défilé, à Rennes, Nantes et Poitiers. Des assemblées générales ont continué à se tenir, comme à Paris-XII Nanterre, qui a reconduit la grève.

Pas question de reporter la réforme sur la formation des enseignants

Au lendemain du lancement de la médiation sur le statut des universitaires qui aboutira à un « texte nouveau », la Conférence des présidents d’université (CPU) a exprimé « de fortes réserves sur la nature et la durée » de cette médiation, « qui ne répondent pas à l’urgence de la situation ».

La concertation ne peut être engagée que si « un climat de confiance » est « restauré », ce qui passe, selon la CPU, par un « rétablissement des postes supprimés » dans le supérieur (900 en 2009) et un report de 2010 à 2011 de la réforme de la formation des enseignants.

« Il n’y a aucune raison aujourd’hui de repousser » cette réforme, a réagi le ministre de l’Education, Xavier Darcos, tandis que Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, a souligné que ce n’était « pas dans l’intérêt des étudiants ». Avec les étudiants, celle-ci a néanmoins tenté de renouer le dialogue, en promettant des annonces sur l’amélioration de la condition étudiante en avril.

Jeudi, environ 400 chercheurs en grève, réunis en assemblée générale à Paris, ont aussi exigé le maintien du CNRS en tant qu’« opérateur de recherche », s’opposant au projet de le transformer en simple agence de moyens.

Enfin, sept fédérations de l’Education ont appelé les enseignants du primaire et du secondaire à la grève et à manifester le 19 mars, demandant au gouvernement de « répondre positivement » à la mobilisation dans le « supérieur et la recherche ».