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Communiqué de Sauvons l’université (SLU) sur le délai accordé pour le dépôt des maquettes des masters “métiers de l’enseignement” (14 février 2009)

samedi 14 février 2009, par Laurence

Quelques jours après la nomination par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche d’une médiatrice chargée de “régler” en deux mois la question du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs, l’AERES annonce elle aussi, quarante-huit heures seulement avant la date fixée pour la remontée des maquettes (c’est-à-dire les documents décrivant le contenu et l’organisation de la formation) des masters “métiers de l’enseignement”, un délai supplémentaire de deux mois, courant jusqu’au 31 mars 2009, pour répondre aux “nombreuses demandes de délai supplémentaire” — l’AERES se donnant ensuite quinze jours pour évaluer lesdites maquettes !

Or à ce jour, sur 83 universités, seules quelques-unes sont susceptibles d’accepter de remonter ces maquettes, les autres ayant refusé de le faire.

La manœuvre est grossière : il ne s’agit que de gagner du temps. Sans qu’aucune négociation ait été engagée sur la réforme de la formation et du recrutement des enseignants, et après des commentaires insultants de la part du ministre de l’Education Nationale à l’égard des formateurs, ce nouveau délai (rappelons que les maquettes devaient initialement être transmises fin décembre) relève d’une forme de chantage indigne du gouvernement de la République.

Revoir les critères d’évaluation, comme le suggèrent deux mots expéditifs du chef de l’Etat à propos du statut des enseignants-chercheurs, ne nous fera pas céder sur la “masterisation”. Les critiques émises par l’ensemble de la communauté universitaire à l’encontre de la réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire ne concernent pas tant le calendrier de sa mise en œuvre que les principes sur lesquels elle repose.

Tant d’aveuglement, de mépris et d’improvisation concernant une question centrale pour l’avenir de l’école et de notre société ne peut que confirmer notre position. Les avis des conseils centraux des universités, dont nombre d’entre nous font partie, ont été mûrement réfléchis : ils ne se dédiront pas. Nous n’entrons pas dans ce jeu de dupes et, comme l’ont fait de nombreux présidents d’universités, nous continuons à demander le retrait de cette réforme.

14 février 2009