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Les syndicats universitaires en appellent à François Fillon - "Le Monde", 4 mars 2009

mercredi 4 mars 2009, par Laurence

PARIS (Reuters) - Les syndicats maintiennent leur appel à une nouvelle journée de mobilisation dans les universités jeudi en dépit de leur victoire partielle sur le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs.

Défendant une plate-forme de revendications beaucoup plus large, de la formation des enseignants à la restitution des 900 emplois supprimés dans l’enseignement supérieur en 2009, douze syndicats en appellent désormais au Premier ministre.

Dans un communiqué, ils pressent François Fillon d’ouvrir "d’authentiques négociations" sur l’ensemble des revendications, jugeant le "premier pas" de ces derniers jours "très insuffisant."

Des manifestations sont prévues jeudi un peu partout en France. A Paris, un cortège défilera dans l’après-midi de la place Denfert-Rochereau jusqu’à l’Assemblée nationale.

Cette journée sera un test de la mobilisation, qui avait donné des signes d’essoufflement la semaine dernière avec deux fois moins de manifestants que lors des précédentes journées d’actions. Le conflit dure depuis cinq semaines et une autre journée de mobilisation est prévue le 10 mars.

Selon Le Canard enchaîné, paru mercredi, le président Nicolas Sarkozy lui-même critique le projet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, et lui demande de "se coucher" pour en finir avec les manifestations.

"Je ne veux plus voir les enseignants, les chercheurs et les étudiants dans la rue ! Fini le projet de décret. Fini aussi la suppression des IUFM. Vous me réglez ça. Vous vous couchez (…) De toute façon, ce n’étaient que des projets de merde", aurait-il déclaré.

"CRISE GLOBALE"

François Fillon a cherché à désamorcer la fronde en annonçant la semaine dernière le gel des suppressions d’emplois en 2010 et 2011 et la réécriture complète du décret à l’origine de la contestation.

Valérie Pécresse a réussi sur ce dernier point à obtenir des avancées en négociant une nouvelle version du texte contesté - les enseignants-chercheurs veulent que le nouveau texte garantisse leur indépendance - avec quatre syndicats.

Toutefois, les participants se sont entendus sur deux points mais n’ont pu se mettre d’accord sur la question de la promotion des enseignants-chercheurs. Une nouvelle réunion de travail est prévue vendredi.

Dans un communiqué, le syndicat Autonomesup dément qu’un accord ait été trouvé et doute que les négociations puissent aboutir "si le ministère persiste dans son attitude."

En outre, le principal syndicat de l’enseignement supérieur, le Snesup, a refusé de s’asseoir à la table des négociations. Il estime que les discussions sur le statut des enseignants-chercheurs ne permettent pas de "trouver une solution à la crise globale des universités."

Les annonces de Valérie Pécresse "ne satisfont pas les étudiants mobilisés", écrit pour sa part la Coordination nationale étudiante, qui exige le retrait total non seulement du décret contesté mais des réformes de l’université.

A Marseille, le site de la faculté Saint-Charles dépendant de l’université de Provence a été fermé administrativement mercredi par la direction après un vote de blocage en assemblée générale des étudiants pour "le retrait de la loi LRU", a-t-on appris auprès du comité de mobilisation et de l’université.

Un autre campus, celui de Saint-Jérôme, qui rassemble des unités de l’université de Provence et de l’université Paul-Cézanne, est bloqué par des étudiants en grève protestant contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs.

Les syndicats réclament tous le retrait du projet de réforme de la formation des enseignants, l’arrêt du "démantèlement des organismes de recherche et la mise en oeuvre d’un plan pluriannuel d’emplois statutaires, incluant une revalorisation des carrières".

Avec François Revilla à Marseille, édité par Gilles Trequesse