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"Mouvement universitaire-médias : la rupture, elle est là", par Régis Soubrouillard, "Marianne2", 15 mai 2009

samedi 16 mai 2009, par Elie

Sur fond de fracture entre milieux journalistiques et universitaires, l’Ecole des hautes études en sciences sociales organisait un débat sur le thème de la médiatisation du mouvement universitaire en présence de divers acteurs.

Le « journal de référence » conspué, boycotté parfois, des blogs de journalistes qui connaissent un gros succès d’audience : la couverture médiatique du mouvement universitaire qui dure depuis le mois de janvier apparaît comme un profond révélateur de la fracture entre milieux journalistiques et milieux universitaires mais aussi de la crise traversée par les médias.

L’occasion de s’interroger sur la médiatisation du mouvement. Un débat était organisé ce jeudi à l’initiative de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales en présence de journalistes et universitaires acteurs du mouvement.

Sociologue des médias, Cyril Lemieux a d’emblée posé les termes du débat en pointant les raisons de cette rupture. Du côté des journalistes, une forme d’anti-intellectualisme, un nombre croissant de journalistes issus des Instituts d’études politiques moins redevables aux « humanités », la complexité du mouvement, et une augmentation du turn-over dans les rédactions responsable d’une superficialité des traitements et surtout d’un recours plus fréquent aux sources officielles. Du côté des universitaires, Cyril Lemieux explique que la disparition de l’intellectuel au profit d’un statut d’expert au service des médias a fait de ces derniers des « clients » du journaliste. Enfin, le sociologue a pointé les responsabilités politiques, notamment du Parti socialiste « qui n’a pas obligé à une reprise de ces questions ce qui traduit une méconnaissance croissante des milieux intellectuels par les politiques ».

Une faillite collective du traitement

Les journalistes présents refuseront tous, sans exception, d’entrer dans une théorisation des explications. Un refus qui, sur le fond, en dit déjà beaucoup sur leur capacité et leur volonté à interroger leurs propres pratiques. Le débat se limitera donc à des commentaires sur la couverture du mouvement par les uns et les autres.

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