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"Fronde universitaire, personne n’a compris : la faute à qui ?", par Thierry Leclère, Télérama, 23 mai 2009

lundi 25 mai 2009, par Elie

Après quinze semaines de grève, l’opinion publique a du mal à y voir clair. Les médias ont-ils fait leur boulot pour rendre compte de ce marathon très complexe ? Selon nombre d’universitaires, la réponse est non.

Quinze semaines de grève à l’université. Le plus long conflit depuis Mai 68 s’étiole dans les dernières facs en grève. La semaine dernière, les JT du soir enterraient le mouvement dans un parfum de lassitude, voire de sourde hostilité. Mais une question reste en suspens : le grand public a-t-il été correctement informé tout au long de ce marathon parsemé d’assemblées générales jusqu’à plus soif et de déclarations gouvernementales à jet continu ? Pour nombre d’universitaires, la réponse est non. On dira : c’est normal, l’amertume des perdants. Quand on ne gagne pas la partie, « c’est la faute aux médias ». Le refrain est connu. Est-ce si simple ?

Personne ne peut dire que la grève à l’université a été passée sous silence. C’est même le contraire : la presse écrite – quotidiens régionaux inclus – y a consacré quotidiennement une trentaine d’articles, tout au long des trois derniers mois. Le comptage a été réalisé par l’universitaire Valérie Robert qui, en plus d’être l’« attachée de presse » depuis un an et demi du collectif Sauvons l’université, dirige un master professionnel de… journalisme.

Pas d’omerta, donc. Mais pourquoi ce conflit a-t-il eu autant de mal à passer la rampe des médias ? La complexité du débat, d’abord. Des journalistes pourtant spécialisés en éducation le disent : expliquer la « masterisation » des concours de recrutement des enseignants – surtout quand les principaux intéressés sont eux-mêmes perdus dans le flou des annonces gouvernementales – n’est pas une mince affaire. La multiplicité des réformes, de l’école à l’université, lancées toutes en même temps, selon la méthode du tir en rafales, chère à Nicolas Sarkozy, a contribué, aussi, à brouiller les cartes.

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