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Universités : bilan 2008/2009 et mastérisation - Sylvestre Huet, Sciences 2, Libéblogs, 6 juillet 2009

mardi 7 juillet 2009, par Laurence

L’année universitaire se termine, entre examens, diplômes, préparation de la rentrée 2009, réformes, colloques scientifiques ou travail sur le terrain favorisé par les "vacances"... L’occasion aussi, de réaliser des bilans.

Ici (doc joint), on trouvera les grands chiffres de l’Université et de la recherche vus par le ministère de Valérie Pécresse. Et ici le dernier discours de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les réformes en cours. Un discours tenu lors d’une scéance de l’Académie des sciences morales et politiques, le 29 juin. On peut y lire cet aveu : "Les universitaires doivent retrouver dans notre pays la légitimité sociale et la place symbolique que 25 ans d’abandon de l’Université par des gouvernements de droite comme de gauche ont sapées dans l’indifférence générale." Et, sans surprise, l’affirmation que ses réformes constituent le moyen de redonner cette place perdue aux universitaires dont "l’anxiété (devant les réformes SH) est paradoxalement proportionnelle à (leur) qualité ".

Voici le bilan de la Conférence des Présidents d’Université. Il mérite le détour.

Ainsi, dans son deuxième paragraphe, lit-on ceci :

"La CPU a constaté l’effort budgétaire de 2009 en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche, et elle demande la poursuite de cet effort, en le ciblant notamment sur les étudiants (effet du plan licence ; amélioration de l’action sociale), sur les personnels (effet du plan carrières), et sur la recherche (soutien accru à la recherche sur projet, notamment via les « programmes blancs » de l’ANR ; amélioration du preciput versé à l’hébergeur par cette agence). La CPU a toutefois observé que, pour 996 M.€ de moyens supplémentaires dans le budget 2009 pour l’enseignement supérieur, une partie relativement modeste de ces moyens est parvenue dans le budget des établissements, dont 116,7 M.€ pour abonder le système d’allocation de moyens, 68 M.€ pour le plan licence, auxquels s’ajoutent 100 M.€ pour les opérations de sécurité et d’accessibilité dans le cadre du plan de relance de l’économie."

Sur la question des moyens, on peut aussi lire le dernier communiqué de la CPU sur le calcul de la répartition de l’enveloppe globale aux différentes universités (doc joint 2). En résumé, la CPU veut plus d’argent (elle continue d’exiger "un plan pluriannuel pour l’emploi" mais cela sent son mantra, pour les étudiants en licence, en formation technologique, en SHS, pour la réussite en master etc. Si l’on ajoute à cette demande celle de la CURIF (Coordination des universités de recherche intensive françaises qui regroupe 18 universités) de voir privilégiés les établissements ayant une production scientifique élevée, on comprend que la lutte pour les crédits n’est pas finie et que la nécessité de présenter un front uni au pouvoir politique pourrait bien s’effacer devant une compétition stérile. L’affaire comique de la revendication du mot "Sorbonne" entre différentes universités du centre de Paris montre que la voie par laquelle l’intérêt général doit s’imposer aux envies particulière ne sera pas si facile à trouver... Bernard Larrouturou (ex-D-G du Cnrs), chargé par la ministre de faire entendre la voix de l’Etat et du gouvernement dans la refonte de la carte universitaire parisienne a du boulot sur la planche.

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