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Appel à soutien lors des conseils de discipline à l’Université Jean Monnet. Communiqué des étudiant-e-s mobilisés de Saint-Etienne

mercredi 5 août 2009, par M. Homais

« Trop, c’est trop ! »

Le printemps 2009 a été marqué par la plus longue grève que l’université stéphanoise ait
connue dans son histoire. Les étudiant-e-s et les personnels de l’UJM, mobilisé-e-s contre les lois
Pécresse, combattent depuis plus de deux ans maintenant les réformes qui soumettent l’université aux
logiques du monde marchand. Ces diverses lois, du Plan Campus à la LRU, compromettent gravement
l’existence des petites et moyennes structures universitaires comme celle de Saint Etienne et c’est en
cela que nos luttes ne sont pas vaines. Elles sont encore moins des luttes minoritaires et isolées
puisqu’elles ont réussi à mobiliser et fédérer les énergies deux années durant.

Pourtant s’enfermant dans un rôle de bon élève aux ordres du gouvernement, la présidence de l’UJM a
été une des premières universités de France à s’engager dans le processus LRU. De même, au cours du
mouvement de grève, celle-ci s’est conformée aux différentes directives ministérielles visant à briser le
mouvement de protestation. Ainsi, Khaled BOUABDALLAH a démontré sa volonté d’enrayer toutes
velléités de contestation en autorisant l’entrée des forces de l’ordre le 13 mai dernier sur le site
Tréfilerie mais aussi, en recourant à des sociétés privées de surveillance.

En convoquant devant des conseils de discipline une dizaine d’étudiant-e-s grévistes, la présidence de
l’UJM vient de franchir une nouvelle étape dans sa logique répressive. Un accord avait pourtant été
trouvé avec le président par lequel les grévistes s’étaient engagés à ne pas perturber les cours et les
examens en échange de l’abandon de poursuites administratives et judiciaires. Cependant, afin
d’empêcher toute reprise du mouvement de grève en septembre, la présidence a bafoué l’accord et a
contribué elle-même à détruire le semblant de sérénité retrouvée qu’elle appelait de ses vœux il y a un
mois à peine.

Ainsi, l’administration a trouvé comme prétexte, l’occupation illégale des locaux lors de la soirée de
clôture de l’Université Solidaire du 30 juin dernier. Quelques 250 personnes s’étaient retrouvées
autour d’un repas collectif et avaient assisté à des expositions de travaux artistiques et des concerts
dont le déroulement et les horaires avaient pourtant été autorisés le matin-même par le responsable de
la sécurité du site Tréfilerie.

L’autre fait reproché est la perturbation de la fête de l’inauguration de la nouvelle maison de
l’université. Cette cérémonie devait se dérouler en présence de personnalités qui ont activement lutté
contre le mouvement de grève, en la personne du recteur d’académie, du maire de Saint-Etienne et du
président de l’université. C’est pourquoi les étudiant-e-s avaient décidé d’être présent ce jour là. Par
ailleurs, ce projet immobilier au coût pharaonique est en lui-même une véritable provocation quand
l’heure est aux suppressions de postes à l’UJM et à la précarisation de ses personnels…

Nous condamnons avec force la répression administrative contre les étudiant-e-s grévistes
qui sont du fait de cette convocation, menacé-e-s d’exclusion de l’université.

Nous exprimons avec force et conviction notre attachement à une université ouverte en tant
que lieu populaire de critique et d’émancipation.

Nous appelons toutes les personnes nous soutenant, à participer à
la réunion publique, le 1er septembre, à la bourse du travail.

Les étudiant-e-s mobilisées de Saint Etienne

Contact : Trefenlutte@gmail.com