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Motion du CA de l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne la Vallée (19 mars 2010)

lundi 22 mars 2010, par Laurence

Le Conseil d’Administration de l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, réuni le 19 mars 2010 en formation plénière, réitère son appréciation négative sur la réforme de la formation et du recrutement des enseignants de 1er et de 2nd degré, tant sur le plan de ses dispositions que sur celui de la méthode.

Les propositions de novembre 2009 ne tenaient aucun compte des avis du groupe « Inter-conférence universitaire », de la CPU, de la CDIUFM et des groupes de travail, en prévoyant notamment un calendrier des concours aberrant.


La Circulaire du 25 février 2010
aux recteurs sur les « dispositifs d’accueil, d’accompagnement et de formation des enseignants stagiaires des 1er et 2nd degrés et des personnels d’éducation » condamne les titulaires des concours 2010 à assurer leur métier sans formation dans des conditions désastreuses. Ces mesures dégradent encore plus la formation des enseignants sur les plans disciplinaire, didactique et professionnel. Elles ne prévoient pas la place des universités ni des IUFM dont le sigle n’est pas cité.

Le projet de Cahier des charges de la formation préparé sans concertation par le MEN confirme son choix d’une dichotomie entre aspects disciplinaires et professionnels, les premiers relevant du seul master et les seconds de l’accompagnement sur le terrain, à l’inverse d’une formation en alternance, dont la nécessité est réaffirmée tant par la CPU (Communiqué du 18 mars) que par les syndicats. Ce projet ne s’inscrit pas dans un cadrage national, omet les IUFM et ne prescrit pas de coopération entre établissements. Il ne donne aux Universités aucun rôle explicite pour la formation post-concours placée sous la responsabilité du seul rectorat alors que c’est aux établissements d’enseignement supérieur que le Code de l’Éducation (L 123-8 ) donne « la responsabilité de la formation initiale et continue de tous les maîtres de l’éducation nationale ».

Le CA réitère sa demande d’une totale remise à plat concertée de la réforme de la formation et du recrutement des maîtres, et d’un retour à des flux de postes mis au concours conformes aux besoins.

Dans l’immédiat, compte tenu des périls que font peser ces dispositions sur la pertinence et la pérennité des actuelles préparations aux concours de l’enseignement, il importe de mettre en place, au bénéfice des étudiants concernés, des cursus dont les objectifs, l’organisation et les contenus offrent une formation de qualité sans subordination aux mesures régressives programmées. Ces cursus reposeront sur une concertation entre l’IUFM, les UFR de l’UPEC et les autres universités de l’Académie.

En particulier, le ou les Master(s) pour la formation des Professeurs des Écoles doit / doivent offrir aux étudiants une formation équilibrée avec des parcours diversifiés en fonction de leurs acquis et des divers aspects de la qualification requise pour enseigner dans le primaire. Vu son expérience en ce domaine, l’IUFM de l’Académie de Créteil doit être maître d’œuvre dans la conduite de tels cursus, en concertation et en coopération avec les différentes UFR concernées (Lettres & Sciences Humaines, Sciences & Technologie, Sciences de l’Éducation & Sciences Sociales – STAPS, …).

Le CA considère que l’opposition à cette réforme, la formulation d’alternatives dans un cadre national et la mise en place dans l’immédiat de cursus répondant à des critères exigeants de qualité, visent le même objectif d’un enseignement au diapason des besoins des élèves des établissements du primaire et du secondaire.

Motion présentée au nom des Élu.e.s FSU – SLR,
adoptée par 17 Pour, 0 Contre, 3 Abstentions, 6 Refus de vote.