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Lycée : blocage sur les programmes de SES en seconde - Marc Dupuis, Le Monde, 31 mars 2010

mercredi 31 mars 2010, par Elie

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Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) s’est réuni, mercredi 31 mars, au ministère de l’éducation, à Paris, pour discuter des programmes de lycée qui seront appliqués à la rentrée prochaine.

Le sort réservé à ceux d’histoire et de sciences économiques et sociales (SES) pour les classes de seconde, qui avaient été très critiqués par les professeurs de ces disciplines, était le plus surveillé par les enseignants et les associations de parents d’élèves.

Face aux responsables du ministère, siégeaient pas moins d’une soixantaine de personnes représentant les organisations syndicales d’enseignants, de parents d’élèves, de représentants des lycéens et du monde de l’entreprise. Après avoir abordé la question des baccalauréats binationaux (franco-allemand : Abibac ; franco-espagnol : Bachibac ; et franco-italien : Esabac), le CSE s’est penché sur six programmes et a procédé au vote pour chacun.

Ceux de méthodes et pratiques scientifiques (enseignement d’exploration pour la seconde), de mathématiques (première et terminales ES et S), de physique-chimie (seconde), d’éducation physique et sportive (seconde) et de langues vivantes 1-2-3 (seconde) ont tous été adoptés à la majorité. En revanche, le programme de sciences économiques et sociales pour la classe de seconde a été rejeté par 42 voix contre, 12 abstentions et 7 voix pour.

RÉFORME DES BACS TECHNOLOGIQUES

Toutefois, le CSE étant un organisme purement consultatif, le ministre de l’éducation n’est pas tenu de suivre ses avis. Il faudra donc attendre encore pour savoir si le programme définitif de SES est à nouveau modifié, donnant gain de cause à la FCPE (association majoritaire de parents d’élèves), qui déplorait, mercedi, que la famille et la démographie ne figurent pas en bonne place dans les programmes.

Nouveauté pour la rentrée 2010, le programme d’exploration de SES élaboré pour tous les élèves de seconde avait donné lieu à une levée de boucliers de nombreux intellectuels et spécialistes, entraînant même la démission du sociologue François Dubet de la commission des programmes de SES à laquelle il participait.

Face aux critiques émises par les enseignants et spécialistes, le ministère avait déjà accepté de réinjecter un peu de sociologie et de voir figurer les notions de chômage et de pouvoir d’achat dans ces nouveaux programmes.

En fin d’après-midi, mercredi, le programme d’histoire pour les classes de seconde a en revanche été adopté, par 29 voix pour, 21 contre et 1 abstention. Le sort de ce programme d’histoire était très attendu, car il avait donné lieu, lui aussi, à une bronca de spécialistes de cette matière.

Historiens et enseignants d’histoire s’étaient élevés, en début d’année, contre la place trop grande faite à l’étude du monde chrétien au détriment de celle du monde musulman.

Le ministère avait profité de la période de consultation nationale, qui courait jusqu’au 12 mars, pour revoir la formulation de cette partie de son programme. Sans doute le nouvel intitulé, "De Constantinople à Istanbul, un lieu de contact entre différentes cultures et religions chrétiennes, musulmane et juive", a-t-il permis de déboucher sur un vote positif.

Jeudi 1er avril, le CSE devait poursuivre ses consultations en abordant la question des voies technologiques des séries STI (sciences et technologies de l’industrie), STL (sciences et technologies de laboratoire), et STAA (sciences et technologies des arts appliqués).

Le ministre de l’éducation, Luc Chatel, profitera de l’occasion pour faire une déclaration sur la réforme des bacs technologiques, qui devraient devenir plus transversaux (inter-disciplinaires) et plus généralistes, afin d’offrir plus de chances à ces bacheliers de réussir à l’université. La version définitive des programmes de lycée devrait être rendue publique d’ici deux à trois semaines, indique-t-on au CSE.

Marc Dupuis