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Revue de presse anglaise à l’heure de la fermeture du département de philosophie de Middlesex - Màj du 9 juin 2010

mercredi 9 juin 2010, par Elie, Wendy

Merci au préparateur de cette revue de presse.

- Le département de Philosophie de Middlesex migrerait à Kingston. Enfin pas tout le monde, un senior lecturer resterait sur le carreau ainsi qu’un autre membre du département. Pour certains intervenants du forum du THE, ce n’est pas un bel exemple de solidarité professorale. Même si les deux campus sont proche de Londres, ce n’est pas nécessairement une bonne solution pour les étudiants.

http://savemdxphil.com/2010/06/08/announcement-8-june-the-crmep-is-moving-to-kingston-university/

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=411985&c=1

- Comment démocratiser Cambridge et Oxford ? Créer une sorte de concours national, à tout le moins une sélection nationale des meilleurs élèves :

une proposition hétérodoxe de George Monbiot :
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2010/may/24/oxbridge-access-fair-top-universities

- Austérité budgétaire et réduction du nombre promis d’étudiants :

Malgré des demandes d’inscription sans précédent, le nouveau gouvernement prévoir de réduire le nombre d’inscriptions promises par le précédent gouvernement :
http://www.guardian.co.uk/education/2010/may/24/ten-thousand-fewer-university-places

- Les université les plus prestigieuses veulent une hausse des frais d’inscription :

http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/education/10119279.stm

ou

http://www.guardian.co.uk/education/2010/may/17/universities-must-set-fees-russell-group

- Cambridge a voté pour le maintien de ses procédures démocratiques en matière de licenciement.

http://www.cl.cam.ac.uk/~rja14/ccf.html

Pour rappel

Le mode de "gouvernance" de l’universite de Cambridge, qui s’apparente sur certains points a une démocratie directe, aurait pu servir de modèle au vu des succès scientifiques de cette université. Il n’en est malheureusement rien

http://www.timesonline.co.uk/tol/life_and_style/education/article7101073.ece

Sur des questions importantes comme les licenciements, l’ensemble du corps académique (Regent House) doit voter, d’abord sur le principe et sur les départements touchés puis ensuite sur les personnes. Un amendement propose de réduire ce vote a un vote déclarant une situation de licenciements, et ou l’administration déciderait ensuite des départements et des personnes concernés. La communaute académique de Cambridge s’émeut de cette évolution managériale.

- La fermeture du département de Philosophie de Middlesex

http://savemdxphil.com/

pose de nombreuses questions à la communauté universitaire
britannique. En effet, ce département était au contraire voué au
succès si l’on s’en tient à la propagande gouvernementale. C’est un
petit département (6-7 EC) qui a beaucoup d’étudiants (environ 100)
avec des coûts peu élevés (la philosophie n’est pas la physique
nucléaire), donc structurellement bénéficiaire, d’autant plus qu’il
obtient des contrats de recherche importants. C’est un département
dont la qualité scientifique est reconnue, qui malgré sa petite taille
se trouve proche du premier quart des départements de philosphie dont
la recherche a été évaluée par le RAE2008,

http://www.guardian.co.uk/education/table/2008/dec/18/rae-2008-philosophy

C’est le meilleur classement obtenu par un département de l’université
de Middlesex. Enfin, c’est un département d’une ancienne université
technique (considerée parfois comme de second rang par "l’élite") et
qui a participé largement a la démocratisation de l’enseignement
supérieur ("widening participation") :

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2010/apr/29/philosophy-minorities-middleqsex-university-logic

Les justifications évoquées par le dean des humanité pour sa fermeture

http://thethirdestate.net/2010/04/middlesex-university-shamefully-cuts-philosophy-department/

sont de deux ordres. Premièrement, le département ne ferait pas de
"contributions mesurables" à l’université ce qui est évidement faux.
Deuxièment, l’université gagnerait plus d’argent en se focalisant sur
des étudiants "Band C", c’est-à-dire où l’enseignement implique "une
activité de laboratoire" (biologie, mais aussi archéologie ou design,
et bizaremment mathématiques, en fait. Donc plutôt les sciences dures).

En effet, le gouvernement verse £4000 pour chaque étudiant de
philosophie, alors que la subvention est de £5000 pour les Band C. Le
gain escompté est faible, £100.000, et aurait très bien pu être
atteint en développant le département de philosophie.

Ceci conduit donc Iain Pears à évoquer la possibilité d’un mouvement
de grande ampleur en défaveur des humanités :

http://boonery.blogspot.com/2010/04/on-to-middlesex.html

Les managers seraient informés de ce que le gouvernement voudrait
inciter le développement des sciences au détriment des humanités, qui
tiennent le haut du pavé en Grande Bretagne. Le gouvernement voudrait
concentrer les humanités dans les très bonnes universités, et
spécialiser les moins bonnes sur les aspects plus techniques.
L’augmentation anticipée des frais d’inscriptions

- http://www.timesonline.co.uk/tol/life_and_style/education/article7113989.ece
- http://www.guardian.co.uk/education/2010/may/02/university-fees-browne-review

dans les universités d’excellence inciterait alors les étudiants à se
diriger plus vers les sciences.

Il y a des éléments appuyant cette interprétation, comme le fait que
le gouvernement s’est engagé à protéger le budget des sciences et a
offert d’augmenter de 20.000 le nombre d’étudiants en sciences alors
que les autres matières sont contingentées :

http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/8585143.stm

Cette évolution est une modification profonde de la culture
britannique et peut être vue comme une importation de la situation
continentale, où les sciences sont sensées favoriser le développement
industriel et l’emploi. Notons cependant que des scénarios où
l’industrie serait concentrée en Asie, le divertissement en Amérique,
l’Europe se concentrant sur le tourisme, sont de plus en plus probable.

Les élections risquent cependant de retarder cette stratégie, avec un
renforcement du parti Liberal democrate qui prône la suppression des
frais d’inscriptions d’ici 6 ans.

Un autre coup d’arrêt possible à cette evolution peut venir d’une
radicalisation. Les association locales étudiantes élisent de plus en
plus des candidats anti-frais d’inscriptions et anti-coupes
budgétaires. C’est notamment le cas à Londres, avec les prestigieuses
LSE, UCL, SOAS (et l’Université de Londres, qui chapote les
précédentes) mais aussi Westminster et London Met :

http://conventionagainstfeesandcuts.wordpress.com/2010/04/29/anti-cuts-activists-win-westminster-su/#respond

3 universités sont en grève aujourd’hui,

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=411355

King’s College, Westminster, et la très active Sussex. UCL aurait dû
être en grève mais celle-ci a été suspendue en raison de l’ouverture de
négociations sur les licenciements en biologie et d’un recul des
managers sur ce point :

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=411478&c=2

Le problème du département d’histoire de la médecine de UCL reste
cependant toujours ouvert :

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=411405&c=1

mais il semble s’agir plus d’une dispute entre deux tutelles que de
problèmes managériaux.

Le fait que UCL recule aussi rapidement sur le département de biologie
(après avoir aussi, semble-t-il, reculé sur le departement de langues
dont on n’entend plus parler) montre à nouveau qu’on peut avoir des
doutes sur le fait que la crise financière ait eu un impact réel
important sur la situation des universités. La crise serait utilisée
pour justifier des restructurations conduites dans un but plus
idéologiques, ce qu’indique à nouveau le recul rapide en biologie à
UCL tandis que la situation du département de philosophie de King’s
College (quatrième au RAE 2008) semble toujours bloquée :

http://boonery.blogspot.com/2010/04/empire-strikes-back.html

Il y a par contre un possible premier effet de la crise financière sur
les retraites : le fond de pension USS est déficitaire de £5mds :

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=411400&c=1

Des négociations vont s’ouvrir sur le régime des pensions. Une
possible solution a ce déficit serait la prise en compte d’une moyenne
de salaires sur la carrière plutot que la dernière année dans le
calcul de la pension.