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« Agir en fonctionnaire… » : le ministère de l’éducation cherche à arrondir les angles - L. Cédelle, blog Interro Ecrite, 1er juillet 2010

vendredi 2 juillet 2010, par Mathieu

L’introduction, dans les concours 2011 de recrutement des enseignants, d’une épreuve orale d’une vingtaine de minutes (comptant pour 4 points sur 20 dans l’oral de l’agrégation et 6 points sur 20 dans celui du Capes) destinée à évaluer la compétence « Agir en fonctionnaire de l’Etat de manière éthique et responsable » continue à soulever des protestations parmi les universitaires. Il semble toutefois que le dossier évolue et que le gouvernement cherche aujourd’hui à arrondir les angles.

La menace, exprimée publiquement, de démission de membres du jury de l’agrégation de philosophie, accompagnée de prises de position dans les médias (un compte rendu de la situation dans mon article du Monde du 3 juin, une double page comportant une « tribune » dans Libération du 16 juin…), a-t-elle été prise en compte par le ministère de l’éducation ? Ou bien sont-ce au contraire les démarches discrètes multipliées à tous les niveaux depuis six mois par le président du jury, Denis Kambouchner, qui ont fait leurs preuves ?

Eviter les démissions publiques

Il semble en fait que les deux attitudes, l’offensive et le dialogue, se soient complétées pour faire émerger des éléments nouveaux : d’une part le ministère, en recevant Denis Kambouchner (bien que sans annonce officielle) reconnaît la réalité d’un « problème » qu’il écartait auparavant d’un revers de main, d’autre part il tente de donner aux universitaires hostiles à cette épreuve suffisamment de gages pour calmer le jeu et éviter des démissions publiques qui feraient désordre.

M. Kambouchner a été reçu le mercredi 23 juin par Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines pour les deux ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur, celle-là même qui, avec une certaine rudesse d’expression, déclarait au Monde trois semaines auparavant que « personne n’est obligé de participer à un jury s’il n’est pas d’accord avec les épreuves ».

Rendant compte de cet entretien dans un courriel adressé à ses collègues, le président du jury de l’agrégation de philosophie souligne qu’il s’est déroulé de manière très aimable et estime que le ministère reconnaît désormais être « allé trop vite » sur ce dossier.

Les « conditions d’une sortie de crise »

Toutefois, et comme l’avait rappelé Mme Théophile ces dernières semaines, le ministère n’a pas la possibilité de retirer ni d’amender le texte de nouvelle épreuve, alors que les inscriptions aux concours 2011 de recrutement d’enseignants sont ouvertes depuis le 1er juin et seront closes le 13 juillet. Malgré ce fait accompli, le gouvernement souhaite selon M. Kambouchner « réunir les conditions d’une sortie de crise évitant les démissions ».

A cet effet, la direction des ressources humaines prévoit pour le courant juillet une réunion avec les présidents de jurys qui se sont exprimés sur ce sujet.

En pratique, toujours selon l’analyse communiquée par M. Kambouchner à ses collègues, cela signifie que « la plus grande latitude serait accordée aux jurys dans la conception, la dénomination, l’organisation et la présentation officielle d’un entretien » dans le cadre de l’épreuve prévue. En clair, et même si M. Kambouchner ne l’exprime pas ainsi, celle-ci serait donc formellement respectée, mais vidée de sa substance.


Une « révision » serait « déjà prévue »

Par ailleurs, le président du jury de l’agrégation de philosophie assure qu’une « révision » des textes est « d’ores et déjà prévue » pour 2012.

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