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Communiqué des personnels du Service d’histoire de l’éducation de l’INRP - 8 juillet 2010

samedi 10 juillet 2010, par Laurence

Les personnels du Service d’histoire de l’éducation, ont appris lundi dernier la destitution par
téléphone de leur directeur, Pierre Caspard, par le directeur de l’INRP. En l’absence de toute
justification, cette décision apparaît comme l’ultime tentative de déstabilisation et de liquidation du
SHE.

Cette décision fait suite, depuis septembre 2009 et la nomination de Jacques Moret à la tête de
l’INRP, à une série de jugements publics dépréciatifs sur la qualité et la pertinence de notre travail.
Ces jugements s’apparentent, pour le moins, à une entreprise de dénigrement systématique. Les
derniers propos en date ont été tenus à l’occasion du Conseil d’administration de l’INRP du 28 juin
2010. Le directeur de l’INRP y a laissé entendre que les travaux de l’Unité n’étaient plus pertinents et
affirmé qu’elle n’entrerait plus dans les thématiques nouvelles retenues pour l’INRP.

Le personnel du service conteste ces affirmations. D’une part, la simple mise en parallèle de
ces thématiques et des axes de recherche du SHE démontre que les activités du service s’inscrivent
pleinement dans ces thématiques. D’autre part, pendant longtemps URA CNRS, le SHE a été doté par
la direction de l’INRP d’un comité d’évaluation totalement externe, qui depuis 2007 a la charge de se
prononcer sur son activité scientifique. Les évaluations réalisées à trois reprises sur la base du rapport
d’activité de l’Unité (dont la dernière a eu lieu le 5 juillet dernier) ont toujours souligné la qualité et la
pertinence des choix scientifiques du SHE. La suppression de ce comité, composé d’experts reconnus
et indépendants, décidée le 5 juillet 2010 par le directeur de l’INRP, participe manifestement d’un
même refus de fonder scientifiquement tous les jugements ou décisions.

De plus, alors que le directeur réclame avec constance depuis septembre 2009 l’intégration de
toutes les services de l’INRP dans des Unités mixtes de recherche, il oppose une fin de non recevoir à
l’association du SHE avec l’ENS Ulm dans le cadre d’une UMR. Or ce rapprochement, inscrit depuis
2002 dans les objectifs de l’INRP, a reçu le soutien des personnels concernés, qui ont signé en ce sens
une déclaration commune, ainsi que celui de la directrice de l’ENS. Ce refus n’a été justifié par aucun
argument scientifique ou autre.

Enfin, l’annonce de la nomination d’Annie Renonciat, professeur de littérature, comme
directeur intérimaire du SHE, est incompréhensible et témoigne d’un grand mépris vis-à-vis du travail
mené depuis de longues années. Ce professeur n’a aucune légitimité en matière d’histoire de
l’enseignement, spécialité du service pour lequel la compétence, l’expertise et la qualité de son travail
sont reconnues nationalement et internationalement. Nommer à notre tête un directeur intérimaire,
même professeur d’université, ne bénéficiant d’aucune reconnaissance scientifique et institutionnelle
dans ce champ de recherche manifeste une méconnaissance volontaire du travail scientifique. Quel
bilan à la tête du pôle scientifique de Rouen pourrait justifier une telle nomination ? Comment
expliquer enfin cette nomination, alors que le directeur de l’INRP a déclaré au cours du dernier
Conseil scientifique qu’elle n’était pas la personne adéquate pour ce poste et qu’il y a au sein du
service des personnes qualifiées pour remplir cette fonction ?
Comme au Musée national de l’éducation ou ailleurs, ce dénigrement systématique et
l’incertitude quant à notre sort ont rendu particulièrement difficile l’exercice de nos fonctions cette
année.

Au vu de l’ensemble de ces éléments, les personnels du SHE considèrent donc que les
dernières décisions du directeur de l’INRP concernant ce service ne relèvent que d’une volonté de
destruction immédiate, sans donner le temps à une évaluation d’avoir lieu ou aux tutelles de trancher
sur son avenir.
Les personnels du Service d’histoire de l’éducation