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Nouvelle nomenclature des sciences de l’homme et de la société - Stratégie nationale de la recherche et de l’innovation (MESR, décembre 2010

jeudi 27 janvier 2011, par Laurence

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Résumé

La Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation (SNRI) insiste sur l’importance
des Sciences de l’Homme et de la Société (SHS), à la fois en elles-mêmes et au titre de
leur potentiel de contribution aux trois axes de recherche prioritaires qu’elle définit :
santé, bien-être, alimentation et biotechnologies ; environnement et écotechnologies ;
information, communication et nanotechnologies. Il importe donc que le domaine des
SHS soit repérable et qu’en soit donnée une cartographie claire et lisible.

C’était, en 2009, très loin d’être le cas. Faute de données et de nomenclature
adéquates, les documents relatifs aux Stratégies Territoriales de l’Enseignement
Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (STRATER) étaient muets sur les SHS. À
titre d’exemple, la première réunion d’ensemble sur le campus de Saclay n’a pu
s’appuyer sur aucune description des forces SHS présentes sur le site. Il convenait
donc de remédier à cette situation, ce qui a été fait au terme d’un travail conduit en
coopération entre la DGRI, la DGESIP, l’AERES et le CNRS (avec la participation de
l’Observatoire des Sciences et des Techniques (OST)). La nomenclature arrêtée au
terme de ce travail sert désormais de référence, à la fois dans l’organisation des
secteurs de l’AERES dévolus à l’évaluation de la recherche en SHS et dans la
rédaction des documents STRATER. L’objectif de la présente note est d’exposer ce
nouveau référentiel.

LA TAXINOMIE DE LA RECHERCHE SHS AVANT 2010

La situation qui prévalait avant 2010 était la coexistence entre quatre nomenclatures disparates pour
la recherche dans le domaine SHS. Outre la nomenclature issue de l’organigramme de l’ancienne
Mission Scientifique, Technique et Pédagogique (MSTP), on trouvait :
- la nomenclature issue de la répartition en 10 sections de la partie pertinente du Comité
National de la Recherche Scientifique (CN)
- la nomenclature issue des 31 sections pertinentes du Comité National des Universités (CNU)
- la nomenclature issue de la répartition du secteur pertinent de l’AERES en 7 panels, eux-
mêmes subdivisés en 23 sous-domaines.

Ce foisonnement contribue à l’invisibilité des SHS. Il rend illisible le dispositif de recherche et
indétectable sa capacité à contribuer aux priorités SNRI.
De plus, la signature en juin 2010 de l’Alliance ATHENA (Alliance du domaine SHS, dernière en date
des Alliances structurant désormais la recherche française), rendait indispensable la mise au point
d’une nomenclature unifiée pour la production de la recherche SHS. En effet, la disparité des
nomenclatures du CN et du CNU est un frein à la coopération des acteurs impliqués dans ATHENA :
cette coopération, même au simple sens du partage d’informations, suppose évidemment la
convergence des descripteurs de la recherche en SHS.
Enfin, chacune des nomenclatures en présence est à un titre ou à un autre inadéquate pour décrire la
recherche en SHS. En particulier,
La taxinomie du CNU reflète la vieille organisation facultaire par disciplines. Elle ne reflète à
aucun degré les SHS « finalisées » développées par certains Établissements Publics à
caractère Scientifique et Technologique (EPST) représentés dans les autres Alliances, comme
l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) ou l’Institut de Recherche pour le
Développement (IRD). Or ces recherches sont crucialement impliquées dans les priorités
thématiques de la SNRI.
La taxinomie du CN date pour l’essentiel des années 1970 et ne reflète plus l’état de la
recherche en SHS. Les préconisations du rapport de conjecture du CNRS en date de 1988
(qui enregistre en particulier l’émergence des sciences cognitives dans l’organisme) n’ont à
cet égard jamais été suivies d’effet, ce qui rend problématique l’alignement de la nouvelle
nomenclature de la production de la recherche sur la répartition des sections du CN
pertinentes pour les SHS.

Source : Rapport de conjoncture 2006

NB : les mots clefs des sections figurent sur
http://www.cnrs.fr/comitenational/doc/motscles/motscles_sections_2008-12.pdf

Comité National
IntituléNb chercheurs (2006)
31 Hommes et milieux : évolution, interactions 232
32 Mondes anciens et médiévaux 320
33 Mondes modernes et contemporains 200
34 Langues, langage, discours 168
35 Philosophie, histoire de la pensée, science des textes, théorie et histoire de la littérature et des arts 198
36 Sociologie, normes et règles 238
37 Economie et gestion 229
38 Sociétés et cultures : approches comparatives 192
39 Espaces, territoires et sociétés 139
40 Politique, pouvoir, organisation 224

Source : rapport Schwartz sur l’avenir des personnels de l’enseignement supérieur, juillet 2008,

Annexe n° 4 :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/084000419/index.shtml

Conseil National des Universités
IntituléNb EC (2008)
1 Droit privé et sciences criminelles 1545
2 Droit public 1228
3 Histoire du droit et des institutions 263
4 Sciences politiques 321
5 Sciences économiques 1723
6 Sciences de gestion 1705
7 Sciences du langage : linguistique et phonétique générales 709
8 Langues et littératures anciennes 338
9 Langue et littérature française 1021
10 Littératures comparées 215
11 Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes 1671
12 Langues et littératures germaniques et scandinaves 495
13 Langues et littératures slaves 137
14 Langues et littératures romanes 958
15 Langues et littératures arabes, chinoises, japonaises, etc 374
16 Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale 1217
17 Philosophie 358
18 Arts : plastiques, du spectacle, musique, musicologie 557
19 Sociologie, démographie 785
20 Anthropologie biologique, préhistoire 176
21 Histoire et archéologie des mondes anciens et des mondes médiévaux ; de l’art 716
22 Histoire des mondes modernes ; histoire du monde contemporain ; de l’art ; de la musique 1006
23 Géographie physique, humaine, économique et régionale 789
24 Aménagement de l’espace ; urbanisme 210
70 Sciences de l’éducation 534
71 Sciences de l’information et de la communication 664
72 Epistémologie, histoire des sciences et des techniques 70
73 Cultures et langues régionales 53
74 Sciences et techniques des activités physiques et sportives 669
76 Théologie catholique 32
77 Théologie protestante 16

Pour voir le tableau de classement à l’AERES

NB : L’AERES est la seule institution à s’être préoccupée des autres nomenclatures. Sa propre
description figure avec les autres sur la page
http://www.aeres-evaluation.fr/.../Nomenclatures_2012(Recherche)-VB-110310

CAHIER DES CHARGES POUR LA NOUVELLE NOMENCLATURE

Une nomenclature adéquate devrait satisfaire aux conditions suivantes :
- Unicité pour la totalité du dispositif de recherche SHS
- Lisibilité, simplicité, efficacité
- Parcimonie, ceteris paribus
- Définition par thématiques de recherche plutôt que par disciplines
- Convergence européenne

L’exigence d’unicité résulte immédiatement du passage des SHS à un régime d’Alliance.
La lisibilité s’impose, à un moment où les SHS ont, plus que jamais, vocation à faire connaître leurs
méthodes, leurs résultats et leur potentiel contributif à d’autres acteurs (chercheurs relevant d’autres
secteurs scientifiques, décideurs, entreprises, grand public).
Le souci et le goût de l’affirmation sans fin des différences et des particularités ont conduit à une
balkanisation du paysage de la recherche SHS. L’heure est, de toute évidence, au remembrement.
Les priorités de la SNRI sont formulées autour d’enjeux de société, non par disciplines. La nouvelle
nomenclature doit également se régler sur cette disposition, l’entrée principale étant par thèmes ou
questions de recherche, accompagnée subsidiairement par une liste indicative des disciplines
pertinentes.

Enfin, l’intégration accrue de la recherche française en SHS dans le contexte européen suppose un
rapprochement avec la taxinomie correspondante du European Research Council (ERC) [On rappelle,
pour mémoire, le développement de l’enquête Monitoring European Trends in Social Sciences and
Humanities (METRIS), conduite à l’initiative de la Commission Européenne pour obtenir cet effet de
convergence].

European Research Council

Pour voir le tableau, p. 9.

Note sur la finesse de la nomenclature
Chacun s’accorde à dire que les nomenclatures actuelles sont trop raffinées. Le principe de
parcimonie doit donc s’appliquer, d’autant que la mise en œuvre de la nouvelle nomenclature par les
services statistiques est plus aisée si elle peut être obtenue à partir des anciennes par de simples
« matrices de transition ». Il est néanmoins un cas où le raffinement actuel est insuffisant.
L’association des littéraires et des philosophes au sein de la section 35 du Comité National a produit
des collaborations fécondes dans lesquelles le rapport aux textes joue un rôle essentiel. Le maintien
des deux communautés dans le même compartiment de la nomenclature est une disposition qui a la
faveur de la majorité des intéressés, et qui donc s’impose. Ce maintien ne présente aucune espèce
d’inconvénient, dès lors que les travaux de la petite minorité de ceux qui s’occupent de sciences
cognitives sont répertoriés, de leur côté, dans le secteur pertinent.

NOUVELLE NOMENCLATURE DE LA RECHERCHE EN SHS

Sur la base des principes qui viennent d’être énoncés, et au terme d’un travail conduit en coopération
entre la DGRI, la DGESIP et l’AERES (avec la participation de l’OST), la nomenclature des
productions de la recherche SHS est la suivante. Elle sert désormais de référence à l’AERES et au
MESR.

Voir le tableau p. 10-11

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Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur
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