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L’assassin revient toujours sur les lieux du crime - Sncs-Hebdo, 3 mars 2011

jeudi 3 mars 2011, par Laurence

L’un des premiers actes majeurs de Nicolas Sarkozy pour détruire les organismes de recherche fut la nomination en 2008 d’un comité AERES pour « évaluer l’INSERM ». Les résultats de cette évaluation, qui ne fut en rien scientifique, ont tellement correspondu aux attentes de Sarkozy que celui-ci invita, chose totalement inédite, tout le comité à un dîner à l’Elysée. Nous ne reviendrons pas ici sur ce rapport qui, sous couvert d’évaluation scientifique, proposait ni plus ni moins de dissoudre l’Inserm, les Sciences de la vie du Cnrs, l’Inra et d’autres dans « un seul institut national pour le financement de la recherche en sciences de la vie et de la santé ».

Henri Audier, membre du Bureau national du SNCS-FSU

Pour lire ce texte sur le site du SNCS

L’honorable Président de ce comité « indépendant » était Elias Zerhouni, Directeur du National Institute of Health (USA) jusqu’en 2008 puis, depuis 2009, conseiller scientifique de la direction du groupe Sanofi.

Acte deux : dans la foulée du rapport, l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) fut créée, coiffant les organismes déjà cités. C’est une structure parfaitement pilotable par le gouvernement, puisque comprenant essentiellement les Directeurs des organismes concernés.

Le troisième acte fut la mise de l’Aviesan dans la remorque de Sanofi-Aventis et autres grandes entreprises. En effet, le jour même où A. Syrota, futur « patron » de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie, écrivait « demain 20 à 30 % de la recherche privée se fera avec le public » (La Tribune, 16/11/09), le Monde (16/11/09) titrait « Sanofi-Aventis parachève le nettoyage de son portefeuille de recherche » avec fermeture de plusieurs centres et plus de mille licenciements de chercheurs. Faut-il un dessin ?

Les laboratoires publics ont vu leur dotation budgétaire en baisse ce qui diminue leur liberté d’initiative scientifique et va les contraindre à répondre aux appels d’offres des industriels.

Le quatrième acte est la nomination de Elias Zerhouni comme "Président Monde, Recherche , Développement" chez Sanofi-Aventis. Comme le dit Pierre Chambon dans "La Recherche" (février 2011) : c’est "une excellente nouvelle pour la France, car Elias possède le poids nécessaire pour participer à la réorganisation de la recherche biomédicale française et influencer les décisions".

C’est parler d’or.