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La CPU souhaite contribuer à la réussite des Investissements d’avenir (lettre n°67 du 11 avril 2011)

lundi 11 avril 2011, par Giovanni

La CPU aurait-elle entendu la deuxième interpellation de SLU & SLR ? Voici ses propositions pour une refonte complète de la politique des investissements d’avenir...

Le programme d’Investissements d’avenir représente – et ses premiers résultats le démontrent, à condition de transformer l’essai - une opportunité exceptionnelle d’amorcer et d’accélérer une dynamique qui bénéficie à l’ensemble des acteurs, comme l’avait souligné, dès les premières phases de sa conception, le précédent Bureau de la CPU.

Les établissements ont répondu très massivement aux appels d’offres qui ont été lancés. Il faut poursuivre la dynamique enclenchée, en veillant encore davantage à la cohérence de notre système d’enseignement supérieur.
Les premiers résultats et les avis des jurys font en effet apparaître la nécessité d’articuler mieux les Investissements d’avenir avec les stratégies dans lesquelles les présidents d’université ont, depuis plusieurs années, résolument engagé leurs établissements. Il convient, à cette fin, de tirer les enseignements de la première étape, et d’améliorer le processus de décision et ses résultats.

Les Investissements d’avenir donnent des pistes pour le pilotage et le financement par l’Etat des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Ils ne doivent pas apparaître comme une opération ponctuelle, mais doivent s’inscrire dans une politique d’ensemble et durable sous peine de casser la dynamique qui a été créée et dont notre pays a tant besoin.

Il faut poursuivre le rattrapage à peine amorcé des moyens des universités. Les financements récurrents doivent continuer à augmenter pour faire face aux besoins et l’effort budgétaire ne doit pas faiblir. Il serait paradoxal de financer de grands projets sans assurer aux établissements leur financement récurrent.

De véritables stratégies territoriales doivent être construites autour des Universités et des Ecoles avec l’ensemble des acteurs, y compris les organismes de recherche, les collectivités territoriales, et les partenaires du monde socio-économique afin d’organiser la distribution et la diversité de l’excellence sur l’ensemble de notre territoire. Les pôles d’excellence ne pourront pas se développer sans infrastructure territoriale forte. La qualité des projets déposés montre que nos universités en sont capables. Les observations des jurys donnent des indications précieuses pour hisser nos projets aux meilleurs standards internationaux.

Une politique de contractualisation renouvelée, dotée de moyens significatifs, devra servir de support aux stratégies de différenciation qui s’inscriront dans cet ensemble cohérent.

A l’issue de la première étape du processus, la CPU souhaite présenter des propositions pour contribuer à l’amélioration de la mise en œuvre des Investissements d’avenir.
Le recours à des jurys internationaux témoigne de l’ambition de notre pays d’affronter la compétition internationale au meilleur niveau. Mais il faut pour la deuxième étape donner beaucoup plus de clarté à la procédure et aux processus de décision qui n’ont pas été jusqu’à présent assez transparents et prévoir un calendrier connu à l’avance, dans une chronologie plus lisible et plus cohérente des appels d’offres.

Tout en maintenant le niveau exigeant d’excellence et sans revenir aux politiques de saupoudrage d’antan, il conviendrait cependant d’être particulièrement attentif, pour cette deuxième étape, aux équilibres géographiques et disciplinaires qui ne sont pas encore, à ce stade, pleinement satisfaisants. Ainsi, le Commissaire Général à l’Investissement devrait déjà procéder à certains ajustements afin d’améliorer le processus de décision pour le deuxième tour des opérations. Il lui revient d’être le garant de l’intégrité du processus et, à cet effet, la CPU souhaite engager un dialogue avec lui et être davantage associée, comme l’a été son homologue allemande, la HRK.

Peut-être serait-il possible à cette occasion, en s’appuyant sur un cahier des charges adapté, de faire émerger des laboratoires d’excellence situés dans les zones et les disciplines sous-représentées.
Il conviendrait peut-être aussi, à l’instar de l’Allemagne et dans la ligne du plan licence lancé par la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, de compléter le dispositif actuellement principalement orienté vers la recherche, en distinguant les initiatives pédagogiques innovantes qui constituent l’autre mission, et ce n’est pas la moindre, de nos établissements.

Il faudrait de plus que les dispositifs de gouvernance des projets confortent les politiques menées par les universités ou leurs groupements et assurent le maintien de la cohésion des communautés universitaires qui les ont soutenues. Avec la loi sur les libertés et responsabilités des universités, le législateur a institué de nouveaux modes de gouvernance des universités, mis en œuvre par les équipes de direction depuis 2007. Dans cette optique, les investissements d’avenir doivent permettre aux universités autonomes et à leurs instances démocratiques de conserver la maîtrise de leur politique d’enseignement supérieur, de recherche et d’insertion sur un territoire. De tels dispositifs de gouvernance intégrée et responsable auraient la capacité de fédérer les synergies sur un territoire et de mobiliser encore davantage la communauté universitaire.

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