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Motion-lettre de l’UMR 6039 "Bases, Corpus, Langage"

mardi 17 juin 2008, par Laurence

Le Conseil de Laboratoire de l’UMR 6039 "Bases, Corpus, Langage" déclare que ce dernier sera "Laboratoire Mort" le jeudi 19 juin 2008.

Cette décision vise à protester contre le démantèlement du CNRS et l’abandon des laboratoires qui ne sont véritablement associés à la réflexion sur leur avenir ni par la direction du CNRS ni par nos tutelles au sein du gouvernement. Le laboratoire restera, bien sûr, accessible à tous. Mais le Conseil de notre laboratoire tient symboliquement à affirmer son opposition à une politique qui remet en cause un établissement dont les succès ont été patents sur le plan international et à culpabiliser ses chercheurs évalués depuis très longtemps au niveau le plus haut. L’attitude négative et parfois ouvertement méprisante à l’égard des Sciences Humaines et Sociales (SHS) dans la réorganisation envisagée nous choque. Nous soutenons la Direction du Département des Sciences Humaines et Sociales dans ses efforts pour préserver une recherche de grande qualité dans nos domaines, et nous demandons à la Présidente et au Directeur Général du CNRS de cesser d’être le bras armé de la volonté de destruction du ministère, et de rejoindre celles et ceux qui luttent pour la préservation du CNRS.

Si le ministère veut détruire le CNRS, il doit être mis devant ses responsabilités et assumer son action publiquement. Sa stratégie, à l’évidence, est de feindre garantir l’existence du CNRS, ce qui l’exemptera de l’ouragan médiatique programmé en cas d’annonce de la disparition de l’enseigne. Or ce qu’il garantit, sous les quatre lettres C-N-R-S, n’est qu’une coquille vide, amputée de pans entiers de la recherche, un conglomérat d’instituts dont les directeurs, directement nommés par le ministère, ne pourront que répercuter les injonctions politiques de celui-ci ; le CNRS perd dans l’opération deux des éléments qui faisaient sa force : l’indépendance et la large couverture pluridisciplinaire des recherches qu’il soutenait.

Vous êtes en train, Mme la Présidente et M le Directeur Général, de souscrire à votre propre mise au placard. La seule chose qui peut arrêter le ministère, ce dont il a peur, c’est l’ouverture du 20 heures sur la destruction du CNRS. Tous ceux qui feignent qu’elle n’a pas lieu la précipitent.