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"Le président de l’université Lyon II démissionne"

"Libélyon" du 21 juin 2008

mardi 24 juin 2008, par Laurence

UNIVERSITE - Il a fait cela si discrètement que personne n’a encore relevé. Au lendemain des cérémonies d’auto-célébration de l’université lyonnaise, ravie des bons points distribués jeudi par Valérie Pécresse, le président de Lyon II a annoncé vendredi soir sa démission. Mis en minorité à trois reprises en deux mois par son conseil d’administration, Claude Journès promet l’élection d’un nouveau président le 11 juillet. Et annonce que lui-même ne se représentera pas. Avec neuf mois de retard, il paie ici sa gestion très contestée des évènements de l’automne dernier, lorsqu’il avait notamment fait intervenir la police dans les amphis pour mater les étudiants protestant contre le vote de la loi LRU...

Le 8 avril, Claude Journès s’est retrouvé une première fois en minorité. Sa liste n’a en effet recueilli qu’un tiers des suffrages lors du renouvellement du conseil d’administration (CA) de Lyon II. Le président devait ensuite faire élire cinq personnalités extérieures pour compléter le CA fixé à trente personnes. La liste qu’il a présenté a été repoussée une première fois, le 16 mai. Il l’a alors remaniée, mais elle a de nouveau été refusée, à deux reprises. Pourquoi ? Parce que le problème ne résidait pas dans la composition de la liste, mais dans le maintien de Journès à la tête de Lyon II. Les deux listes d’enseignants rivales au sein du CA avaient fait de son départ un préalable.

Le président s’est entêté, a promis qu’il présenterait une quatrième fois cette liste en juillet. Mais il y a renoncé renoncé vendredi, au lendemain de la visite ministérielle - sans préciser si la décision lui avait été soufflée, ou imposée. Vendredi, lors d’un CA chargé d’expédier les affaires courantes, Claude Journès n’a pipé mot de sa décision. Mais il a ensuite envoyé un communiqué au monde universitaire en fin d’après-midi. Sa décision était cachée dans le dernier paragraphe : "Il n’est plus possible de rester dans la crise institutionnelle actuelle. C’est la raison pour laquelle, après consultation des services ministériels et rectoraux, j’ai décidé de convoquer le Conseil d’administration pour l’élection d’un nouveau président. Je ne serai pas candidat à ma succession et je renoncerai à mes fonctions, dès que le nouveau président sera élu. Ainsi la crise sera résolue et le vide institutionnel évité."

Le prochain président doit être élu le 11 juillet. Les postulants ont jusqu’au 27 juin pour faire acte de candidature.

E.L.