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Paris-Diderot, pétition aux 3 conseils, 28 septembre 2012.

vendredi 28 septembre 2012

Après les protestations de plusieurs conseils d’UFR, un Collectif de Paris-Diderot en appelle aux 3 conseils, réunis le 5 octobre prochain pour qu’ils affirment la compétence exclusive qui est la leur à déterminer l’offre pédagogique de l’établissement. Concernant les masters, le PRES Sorbonne Paris Cité, par l’intermédiaire de son Bureau semble s’être attribué une compétence dont il ne dispose pas.
Le président de la CEVU de Paris-Diderot a d’ores et déjà démissionné de ses fonctions pour protester contre cette situation.

Notre Université a été portée cette semaine à un point d’ébullition dont il serait dommageable de ne pas tirer les enseignements.
Rappelons les faits :
Le bureau du PRES a modifié unilatéralement la présentation et la notation des maquettes de master pour transmission à l’AERES. Il n’a ni consulté ni même prévenu les conseils statutairement chargés de cela, non plus que les UFRs et les responsables pédagogiques des diplômes et des établissements concernés.
Non content de fouler au pied le travail accompli dans les UFRs, en concertation avec les CEVU respectifs, le bureau du PRES a littéralement truffé d’erreurs le document à transmettre à l’AERES, rendant ainsi les projets incompréhensibles et incohérents. Suite à ce coup d’Etat du bureau du PRES à l’encontre des instances universitaires légitimes, la plupart des UFRs ont réagi (voir les motions en pièce jointe) et M. Rifflet a remis sa démission de la vice-présidence du CEVU de Paris-Diderot ainsi que du CEVU, dont il "pense qu’il n’a plus de raison d’être dans les circonstances actuelles où le PRES décide de l’avenir des universités sans aucun mandat l’y autorisant". Dans une opération de rétropédalage de façade, Mme Kupiec, vice-présidente exécutive, a demandé à la directrice de Cabinet, Mme Bonnaud, de recevoir individuellement les porteurs de mention de master, en leur demandant "expressément" de ne pas "engager la discussion entre [eux] sur ce sujet". Elle a refusé de convoquer une réunion de ces responsables qui leur eût permis d’échanger leurs points de vue sur ce manquement grave aux principes de démocratie universitaire.

Que l’on ne s’y trompe pas : cette prise de contrôle des formations par le bureau du PRES ne ressemble ni à une bavure ni à une boulette. Si nous nous interrogeons sur le caractère délibéré de cette stratégie, nous opposera-t-on que nous serions obnubilés par les « complots » ? Il s’agit tout de même d’une décision du bureau du PRES. Serait-il préférable de le créditer de la plus grande désinvolture ? Sous couvert d’harmonisation des formations au sein du PRES, l’opération fait le lit d’une fusion universitaire dont il apparaît maintenant aux yeux de tous qu’elle ne conduit évidemment ni à étendre l’offre de formation ni à améliorer les conditions de la recherche, mais qu’elle nous coupe de nos partenaires naturels d’Ile-de-France. Elle se traduit déjà par un coup d’Etat institutionnel privant la communauté universitaire de son droit de regard sur ses propres formations, ses objectifs et ses moyens.

Cette "boulette" est donc un coup de force, tout comme la signature de la convention IDEX programmée dans quelques semaines. Le président Berger a d’ailleurs déclaré en mai 2012 : "La fusion des quatre universités est assurée. L’IDEX n’en est que le bras armé." Tout comme la restructuration autoritaire des formations dispensées, la signature de la convention IDEX — rappelons que ces structures coûteront de l’argent aux universités déjà rendues déficitaires par le passage aux RCE et imposent un millefeuille de structures non démocratiques se substituant aux conseils élus — place l’université sur la voie d’une grande fusion pour une « grande université » (un seul CA, format loi LRU, aménagée ou pas, pour l’ensemble des quatre universités) que personne, hormis le bureau du PRES, n’appelle de ses voeux.


- Nous appelons les trois conseils (réunis le vendredi 5 octobre à 14h) à faire respecter leurs prérogatives par le président et de la vice-présidente exécutive de l’université.

- Nous demandons un moratoire sur la signature de la convention de l’IDEX pour attendre une consultation au suffrage universel de la communauté universitaire, dûment informée sur les projets d’université unifiée. D’autant que la consultation des assises de l’ESR est censée être en cours.

- Nous appelons les responsables pédagogiques à ne céder sur aucun aménagement des formations imposées à la hussarde par le bureau du PRES, et à exiger un retour à l’architecture des formations de masters conçue par les UFRs et validée par les instances élues de l’université.

- Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire à faire remonte sa stupeur aux représentants des trois conseils et les soutenir dans les prises de décisions qui s’imposent.

Le collectif pour une université confédérale garantissant collégialité et libertés académiques