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Lettre de l’AFFUMT (Association française des formations aux métiers de la traduction) au Ministère de l’ESR

samedi 16 février 2013, par Mariannick

Défendons les spécialités professionnelles de master :
un atout considérable pour l’employabilité des étudiants

Supprimer les spécialités de master revient à supprimer la professionnalisation

La publication d’informations relatives à la future loi sur l’enseignement supérieur et la recherche suscite l’inquiétude au sein de l’AFFUMT. Cette association nationale représente à ce jour 16 universités françaises proposant un diplôme de master professionnel qui prépare aux métiers de la traduction (traduction spécialisée, métiers de la traduction et de la communication multilingue, traduction scientifique et technique, rédaction-traduction, traduction audiovisuelle, etc.).

Ces masters professionnels font partie du vaste réseau académique européen OPTIMALE (70 formations de traducteurs en Europe). Plusieurs portent également le label « European Master in Translation » (EMT) attribué depuis 2009 aux formations d’excellence en traduction professionnelle (54 formations habilitées pour toute l’UE) par un comité d’experts européens issus des universités et de la Direction générale de la traduction de la Commission européenne (DGT).

La plupart de ces formations sont des spécialités de master mention Langues étrangères appliquées ou Langues et cultures étrangères. Cependant, c’est par leur intitulé de spécialité qu’elles sont connues et reconnues au niveau national et européen. C’est pourquoi nous nous inquiétons de voir le projet de gommage des spécialités au profit des seules mentions ou de parcours dont les limites restent vagues et fluctuantes.
Nous reconnaissons le bien fondé de vouloir normaliser les mentions de master dans le cadre d’un référentiel, voire d’harmoniser les intitulés de spécialités, mais nous souhaitons que soit préservée la possibilité d’un intitulé spécifique lié à chaque gamme de métiers auxquels le master prépare. Le maintien de spécialités de master clairement identifiées comme professionnelles nous semble un élément essentiel de dynamisme, d’innovation pédagogique et d’adéquation aux évolutions socio-économiques, garantissant l’employabilité des étudiants grâce, entre autres, à l’implication de professionnels dans la formation et à l’obligation de stages de plusieurs mois.

L’AFFUMT souhaite que la réforme engagée ne détruise pas l’un des points forts du système d’éducation supérieure en France : des spécialités professionnelles de master, issues pour beaucoup d’anciens DESS, que beaucoup de pays d’Europe nous envient. Nous pensons que d’autres secteurs professionnels auront les mêmes préoccupations que nous et mériteraient d’être entendus.

Notre affichage européen garantit la pertinence de nos formations sur le marché du travail et est un élément essentiel de la valorisation de nos diplômes et de nos diplômés. Si les spécialités disparaissent, il sera menacé car l’existence d’un intitulé spécifique au secteur professionnel est l’une des conditions d’obtention du label EMT.
Au nom de l’AFFUMT, nous prions Madame la Ministre de garantir que puissent subsister des spécialités de master avec des intitulés et des objectifs professionnels spécifiques à leur secteur.

Elisabeth Lavault-Olléon, présidente de l’AFFUMT, Université Stendhal Grenoble 3
Daniel Toudic, vice-président de l’AFFUMT, Université Rennes 2
Nicolas Froeliger, vice-président de l’AFFUMT, Université Paris Diderot
Eckhart Hötzel, vice-président de l’AFFUMT, ITIRI, Université de Strasbourg