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L’AERES doit être supprimée. Communiqué de presse du SNESUP-FSU et du SNCS-FSU. 4 avril 2013

mardi 9 avril 2013, par M. Homais

La sénatrice en charge du rapport sur le projet de loi sur l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Mme Dominique Gillot, vient d’annoncer publiquement que la suppression de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), prévue par le texte du projet de loi, devrait encore faire l’objet d’un "débat". Cette annonce s’accompagne d’une surprenante justification : "Nous n’avons pas entendu de demande de suppression de cette évaluation au sein de la communauté universitaire". [1]

Le SNESUP-FSU et le SNCS-FSU, organisations syndicales majoritaires des universités et organismes de recherche, dans tous les corps d’enseignants-chercheurs et de chercheurs , se voient donc dans l’obligation de rappeler que la suppression de l’AERES constitue une revendication majeure de la communauté scientifique, et ce depuis la création de l’Agence en 2006. Depuis cette date, le SNCS et le SNESUP dénoncent les atteintes aux libertés académiques et à l’indépendance de la recherche portées par une Agence dont tout le fonctionnement contourne et bafoue le principe d’une évaluation démocratique, collégiale et contradictoire effectuée par des pairs majoritairement élus par la communauté scientifique.

Le très fort mécontentement suscité par l’AERES a d’ailleurs été un des messages les plus constants et largement partagés qui se sont exprimés pendant les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche.

L’AERES a construit une bureaucratie de l’évaluation, pesante, inefficace ; le mouvement commun des personnels de l’université et de la recherche, en 2009, en a livré la preuve ; les constants revirements de l’Agence, depuis désormais plus d’un an, en produisent l’aveu. Après dix années de combat de la communauté scientifique pour la sauvegarde de ses libertés dans le service public d’enseignement supérieur et de recherche, la restauration de l’AERES serait plus qu’une erreur : une provocation.

Paris-Meudon, le 4 avril 2013

Patrick Monfort
Secrétaire général du SNCS-FSU

Claudine Kahane, Marc Neveu
Co-secrétaires généraux du SNESUP-FSU


Lire aussi l’Adresse à Mme la sénatrice, Dominique Gillot de
l’Association des sociologues enseignant-e-s du supérieur (ASES) qui conclut ainsi :
…Vous comprendrez que la lecture de vos propos a provoqué parmi nous un certain émoi. Non, la critique de l’évaluation n’est pas le seul fait des chercheurs des EPST ! Peut-être n’étiez-vous pas consciente de nos efforts collectifs pour faire exister publiquement le débat sur les instances d’évaluation de nos activités dont l’AERES n’est qu’une des formes. Avec ce message, vous l’êtes désormais.



[1Lire ici l’article de VousNousIls AERES : « Seuls les chercheurs des organismes y sont hostiles » (D. Gillot).
On pourra conseiller respectueusement à Mme la Sénatrice d’ouvrir plus grand ses oreilles, voire de googliser l’expression "suppression de l’AERES" pour s’apercevoir qu’il ne suffisait pas d’écouter le seul Didier Houssin pour mesurer le rejet dont cette agence est l’objet dans la communauté universitaire. (Note de SLU)