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Choc de simplification #5 - 16 avril 2013

mardi 16 avril 2013, par Mademoiselle de Scudéry

Fusionner, rationaliser, économiser

L’université de Lorraine résulte de la fusion au 1er janvier 2012 des universités de Nancy 1, de Nancy 2, de Metz et de l’Institut Polytechnique de Lorraine. La fusion s’accompagne d’une rationalisation tout à fait logique. Elle a par exemple introduit des structures intermédiaires entre l’université et les anciennes composantes : sept collegiums ont ainsi été créés dont le collegium Arts Lettres et Langues, le collegium Sciences humaines et sociales. La fusion engendre évidemment des conflits, ceux-ci étant d’autant plus acérés que la situation financière est dégradée.

Fusionner et rationaliser.

Le Département Arts et Culture faisait partie, avant la fusion, de la composante Sciences humaines et sociales de Metz. Suite à la fusion, il est rattaché à l’UFR de Lettres et Langues, elle-même rattachée au Collegium Arts, Lettres et Langues.

Le département proteste et dénonce le « caractère arbitraire, incohérent et injuste de cette décision et la rejette avec fermeté » (courriel du 19 février 2013). La rivalité historique entre Metz et Nancy refait surface : « pourquoi nous obliger à rejoindre les lettres et les langues, pendant que les enseignants et les étudiants de la nouvelle formation de licence en histoire de l’art, proposée par Nancy à partir de la rentrée prochaine resteront dans le Collegium Sciences Humaines et Sociales en vertu de leur rattachement disciplinaire à la 22ème section (histoire contemporaine) ? Pourquoi ce qui vaut pour nous ne vaut pas pour les autres ? »

Se pose également la question d’un sous-encadrement chronique du Département Arts et Culture : « nos demandes de transformations ou de créations de postes pour faire face à des formations qui se comptent en centaines d’étudiants, sont restées lettres mortes ». Le Département s’est lancé dans une action de protestation : « dans l’immédiat, nous annulons la tenue des jurys d’examen du premier semestre. Sans prise en compte de notre appel, nous serons dans l’obligation d’envisager des formes de protestation plus radicales ».

Rationaliser et économiser.

La direction de l’université maintient sa décision de restructuration. Une rencontre est organisée le 13 mars 2013 entre le 1er vice-président et le directeur du département Arts et culture. Ce dernier en réalise le compte-rendu, retoquant chacun des arguments avancés. « L’argument de la plus grande visibilité du déficit en encadrement du département Arts au sein du collegium ALL et de la possibilité d’un transfert de postes en provenance des filières « sur-encadrées » de ce collegium ne résiste ni à la philosophie globale de la présidence (celle de la « masse salariale » qui s’arrêterait ici bizarrement aux frontières des collegiums, car il existe en dehors du collegium ALL et même du collegium SHS, des filières à l’UL encore plus « sur-encadrées »), ni à la réalité » .

Le déficit de moyens dans le département Arts et Culture est quantifié : "pour obtenir à la rentrée 2013 un nombre d’enseignants titulaires équivalent à celui de la rentrée 2012, mais avec un nombre plus élevé de cours à prévoir, il faut envisager, dans la situation la moins favorable possible, 5,5 postes d’ATER" . Le blocage des notes d’examens du premier semestre est maintenu et la journée Portes ouvertes du 16 mars ne peut être organisée.

Plus gravement encore, « le blocage de la présidence aurait des conséquences plus désastreuses que le manque de moyens car il conduirait à une démotivation des collègues, notamment des collègues les plus actifs et les plus impliqués dans la gestion des formations, et renforcerait l’anomie actuelle où les tâches d’organisation et de responsabilités augmentent tout en se concentrant sur un nombre sans cesse restreint de collègues ».

Lire la suite ici dans le Blog "Histoires d’Universités" de Pierre Dubois