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La Ministre et le MEDEF : fable - Revue de presse, 31 août 2013
samedi 31 août 2013, par
Quand l’université appelle l’entreprise à la rescousse
Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 29 août.
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, a appelé les patrons à l’aide, mercredi 28 août, lors de l’université d’été du Medef. Sa demande : que les chefs d’entreprises contribuent à réduire le hiatus entre leurs besoins et la formation des jeunes.
Le chômage frappe 25,7 % des moins de 25 ans et encore 19 % des moins de 35 ans, alors que plus de 500 000 emplois sont vacants. Le diplôme reste un atout décisif. Le taux de chômage tombe à 11 % chez les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, mais avec des écarts importants : 5 % chez les ingénieurs, mais 13 % chez les titulaires d’une licence générale.
La ministre propose de créer une instance consultative, le Comité Sup Emploi, lieu de concertation présidé par deux chefs d’entreprises et réunissant les représentants des universités et des écoles. Elle lui assigne deux chantiers prioritaires.
D’abord, anticiper les métiers de demain et les qualifications qu’ils requerront. Ensuite, contribuer à développer la professionnalisation de l’enseignement grâce à la généralisation des stages dès les premières années et au doublement des formations en apprentissage. "Nous voulons faire passer le nombre d’étudiants en apprentissage de 9 % à 20 % dans l’enseignement supérieur, et de 5 % à 10 % chez ceux qui suivent des cursus universitaires", explique la ministre.
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Geneviève Fioraso boudée par les chefs d’entreprise.
Nouvelobs, Patrick Fauconnier, 28 août.
Applaudissements parsemés, et même quelques huées [1], ont accueilli les propos de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche à l’université d’été du Medef.
"Regarder la réalité en face" était le thème de la table ronde à laquelle participait Geneviève Fioraso ce 28 août sur le campus d’HEC, pour l’université d’été du Medef, aux cotés de quelques entrepreneurs. Saluons le courage de la ministre de l’Enseignement supérieur car si, l’an passé, Jean-Marc Ayrault en personne s’était déplacé à cette grande messe patronale, en plus de sept ministres, pour faire de la séduction auprès des dirigeants d’entreprise, il semble que cette année les volontaires se bousculent moins pour aller s’entendre reprocher diverses mesures récentes… Participaient aussi à la table ronde Nathalie Loiseau, la nouvelle directrice de l’ENA, Jean Charest [2], l’ancien très libéral premier ministre du Quebec et Sophie Pedder, chef du bureau de Paris de "The Economist", remarquée pour son livre " Le déni français" qui qualifie nos compatriotes de "derniers enfants gâtés de l’Europe".
Geneviève Fioraso boudée par les chefs d’entreprise
Publié le 28-08-2013 à 20h37 - Mis à jour le 29-08-2013 à 15h56
Patrick Fauconnier
Par Patrick Fauconnier
Applaudissements parsemés, et même quelques huées, ont accueilli les propos de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche à l’université d’été du Medef.
Mots-clés : Geneviève Fioraso, MEDEF
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La ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso et l’ancien Premier ministre québécois Jean Charest à l’université d’été du Medef, 28 août 2013. (Christophe Ena/AP/SIPA)
La ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso et l’ancien Premier ministre québécois Jean Charest à l’université d’été du Medef, 28 août 2013. (Christophe Ena/AP/SIPA)
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"Regarder la réalité en face" était le thème de la table ronde à laquelle participait Geneviève Fioraso ce 28 août sur le campus d’HEC, pour l’université d’été du Medef, aux cotés de quelques entrepreneurs. Saluons le courage de la ministre de l’Enseignement supérieur car si, l’an passé, Jean-Marc Ayrault en personne s’était déplacé à cette grande messe patronale, en plus de sept ministres, pour faire de la séduction auprès des dirigeants d’entreprise, il semble que cette année les volontaires se bousculent moins pour aller s’entendre reprocher diverses mesures récentes… Participaient aussi à la table ronde Nathalie Loiseau, la nouvelle directrice de l’ENA, Jean Charest, l’ancien très libéral premier ministre du Quebec et Sophie Pedder, chef du bureau de Paris de "The Economist", remarquée pour son livre " Le déni français" qui qualifie nos compatriotes de "derniers enfants gâtés de l’Europe".
La France dans la "Vallée de la Mort"
Geneviève Fioraso a "regardé la vérité en face" lorsqu’elle a reconnu que, malgré les bonnes prestations de nos chercheurs dans les revues scientifiques (6e rang mondial), nous sommes à un niveau affligeant en ce qui concerne la transformation de la recherche en innovations porteuses d’emplois. "Entre le 20e et le 25e rang mondial", selon elle, un niveau que certains ont qualifié de "Death Valley" (vallée de la mort). Un bilan que nous avions relaté ici. Le dispositif de ce débat permettant l’affichage de tweets, on a alors vu s’afficher, sous quelques ricanement, ce commentaire : " Y avait-t-il des cadavres de pigeons dans la Death Valley ?", allusion au mauvais traitement fiscal que le gouvernement a voulu faire, l’automne dernier, aux créateurs de start-up. La ministre ayant dit qu’elle a travaillé dans des start-up avant de prendre ses responsabilités ministérielles, cela lui a valu cet autre tweet moqueur : "Geneviève Fioraso a travaillé dans deux Sociétés d’Economie Mixte. Ce ne sont pas réellement des entreprises comme les autres." Et quand elle a expliqué que "c’est plus facile de redresser les finances publiques en période d’expansion qu’en stagnation", la salle lui a carrément réservé des huées.
Elle a obtenu ses meilleures approbations lorsqu’elle a rappelé sa bataille pour introduire l’utilisation de l’anglais dans certains cours d’université, notamment pour attirer des élites étrangères, qui composent 41% des effectifs en doctorat. Et en a profité aussi sec pour tancer les entreprises françaises encore très en retard pour l’accueil de jeunes dotés de doctorats, comme le font les allemands, le doctorat étant selon elle un facteur d’innovation. Elle a regretté que la France "reste un pays très binaire, opérant une coupure bien trop grande entre ses grandes écoles et son université, ce qui constitue un particularisme qui pèse beaucoup sur le moral des jeunes."
Pour être juste, soulignons que Nathalie Loiseau, directrice de l’ENA, a partagé avec Geneviève Fioraso le tiède accueil des participants du Medef. Cette Sciences Po a eu beau expliquer qu’elle ne vient pas du sérail, qu’elle a passé le tiers de sa vie professionnelle entre la Chine et les USA, qu’elle entend apporter "un coup de jeune" à l’ENA, où l’on trouve des élèves de 36 nationalités, elle a recueilli elle aussi son lot de tweets ironiques, du genre "Le Quebec voudrait-il de nos énarques ?" ou " Si Colbert avait inventé le libéralisme, ça se saurait"…
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Fioraso va créer un comité pour rapprocher universités et entreprises.
Les Echos, 29 août.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a annoncé, hier, au Medef, la création d’un comité qui fera des propositions pour rapprocher les formations supérieures des besoins économiques. L’objectif est d’améliorer l’intégration professionnelle des étudiants. Baptisé « Sup’Emploi », il sera placé auprès de la ministre et de son homologue à l’Emploi, Michel Sapin. Il doit être mis en place courant septembre. Il sera coprésidé par deux chefs d’entreprise et associera universités (CPU), grandes écoles (CGE), organisations étudiantes, patronales, syndicales...
[1] Ingrats !
[2] Victime collatérale du mouvement étudiant de 2012 (il l’avait bien cherché !) - Relire nos articles ici