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Réforme du statut des enseignants-chercheurs : peu de changements en vue - VousNousIls, 9 décembre 2013

vendredi 13 décembre 2013, par B. Blanc & W. Bonnet

Le minis­tère de l’enseignement supé­rieur et de la recherche s’apprête à publier, au plus tard début jan­vier, un nou­veau décret sur le sta­tut des enseignants-chercheurs, modi­fiant légè­re­ment le décret « Pécresse » de 2009. Le SNESUP estime que le compte n’y est pas. Décryptage.

« Un simple toi­let­tage. » La for­mule émane du minis­tère de l’enseignement supé­rieur et de la recherche (MESR), pour qua­li­fier la réforme sta­tu­taire des enseignants-chercheurs. « Le pré­cé­dent décret de 2009 n’a été que très peu tou­ché », affirme-t-on au MESR, « nous n’avons fait qu’intégrer ce qui est rendu obli­ga­toire par la loi ESR du 22 juillet der­nier, notam­ment sur la gou­ver­nance des uni­ver­si­tés et le fait que la car­rière des enseignants-chercheurs relève désor­mais du conseil académique ».

Problème : la ques­tion, sen­sible mais cen­trale, du temps de tra­vail des 59 600 enseignants-chercheurs titu­laires, n’a pas été abor­dée. Et le Syndicat natio­nal de l’enseignement supé­rieur (Snesup) estime ne pas avoir été écouté : « nous avons l’impression que les échanges avec le MESR n’ont servi à rien. Les chan­ge­ments sont mineurs et, au final, le décret com­por­tera les mêmes risques que le décret Pécresse , avec des aggra­va­tions », cri­tique Marc Neveu, co-secrétaire géné­ral du Snesup. « Les aspects du décret jugés néga­tifs en 2009 auraient dû être sup­pri­més », poursuit-il, en poin­tant du doigt la modu­la­tion de ser­vice et l’évaluation individuelle.

Dans le contexte d’austérité bud­gé­taire actuel, Marc Neveu craint d’une part que les uni­ver­si­tés ne se sai­sissent de la pos­si­bi­lité, offerte par la modu­la­tion de ser­vice, de pous­ser le cur­seur du temps d’enseignement au-delà du seuil de 192 heures annuelles, « sans payer les heures com­plé­men­taires ». D’autre part, le Snesup ne digère pas le prin­cipe des évalua­tions indi­vi­duelles, pré­vues tous les quatre ans. Marc Neveu redoute qu’elles ne servent de « puni­tion, en cas de recherche insuf­fi­sante » : « dans le décret, il est ques­tion de suivi de car­rière. Ne nous leur­rons pas, il s’agit d’une évalua­tion, confiée au CNU, afin que les uni­ver­si­tés puissent s’en ser­vir à des fins budgétaires. »

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