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Communiqué SupAutonome - 16 janvier 2014

samedi 18 janvier 2014, par PCS (Puissante Cellule Site !)

Non au détricotage du statut des universitaires !

Le 9 janvier dernier, le Comité Technique Universitaire s’est réuni pour examiner le projet de décret modifiant le statut des professeurs et maîtres de conférences des universités. En l’absence de la Ministre ou de membres de son cabinet, il n’y a pas eu de véritables débats, la DGRH, Catherine Gaudy, se contentant de valider, ou plutôt de refuser, les amendements des organisations syndicales (9 acceptés sur 140). Le Ministère est resté sourd aux demandes des organisations syndicales allant dans le sens d’un meilleur encadrement réglementaire e ! t d’une protection accrue des personnels, la priorité étant nettement donnée aux établissements. Il s’agit d’une nouvelle preuve, s’il en était besoin, du manque de confiance et du mépris affiché par les politiques à l’égard des universitaires, du peu d’intérêt de la Ministre pour la situation des personnels, de la méconnaissance de notre métier et de ses spécificités, et de la mainmise de l’administration sur l’université.

Dans ce cadre, par 9 voix contre (SUPAUTONOME, SNESUP et CGT), zéro voix pour et 4 abstentions (SGEN et UNSA), le CTU a manifesté sa nette opposition au texte. Mais, en s’abstenant, le SGEN et l’UNSA, qui ont largement soutenu, voire promu, le texte durant la réunion, laissent les mains libres au gouvernement pour faire ce qu’il veut dans les universités.

Loin du nécessaire rééquilibrage entre l’autonomie des établissements et le statut national des personnels, on assiste à un renforcement des pouvoirs locaux, à un détricotage des garanties universitaires et à une aggravation programmée des conditions d’exercice de notre métier : le travail de sape de ceux qui veulent détruire notre statut national continue.

Avec des procédures nationales remises en question au bénéfice de procédures dérogatoires et locales dans la carrière des enseignants-chercheurs, une liberté de recherche non garantie, l’absence d’amélioration des conditions de travail, de carrière et de protection des personnels, les modifications du décret statutaire n’auront d’autre résultat que de rendre pour les personnels universitaires plus difficile encore l’exercice de leurs droits et de leur métier : taillables et corvéables à merci, ils deviennent la variable d’ajustement des insuffisances budgétaires des établissements.! En cette période de pénurie budgétaire, les conditions sont réunies pour que se développent encore davantage dans les établissements les « tyrannies locales » et le clientélisme sans protection aucune.

Les choix du Ministère relèvent d’une vision bureaucratique à courte vue qui entend régir toujours plus étroitement les comportements de chacun et remet en cause nos libertés universitaires sans lesquelles il n’y a pas d’universités dignes de ce nom.

Les universitaires ne doivent compter que sur eux-mêmes. C’est à eux qu’il appartient de se mobiliser dans les établissements pour faire prévaloir une université respectueuse de ses personnels. Seule leur résolution pourra arracher une application positive des réformes. Avec votre soutien SUPAUTONOME continuera son combat pour défendre toujours davantage le statut national et l’indépendance des personnels universitaires.

Michel GAY, Secrétaire Général de SupAutonome
Jean-Louis CHARLET, Président de SupAutonome