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Recherche : 2 milliards pour les champions universitaires - Marie-Christine Corbier, Les Echos, 31 janvier 2014
samedi 1er février 2014, par
François Hollande veut encourager financièrement les regroupements.
La recherche publique doit voir ses crédits « préservés », affirme-t-il.
« Big is beautiful. » Tel était le sens du discours de François Hollande, hier, à l’université de Strasbourg. Un établissement vu par le chef de l’Etat comme « un exemple » en matière de regroupement et de coopération avec les organismes de recherche ou les entreprises. Un exemple dont il faut, selon lui, s’inspirer pour dessiner la cartographie universitaire française. François Hollande a ainsi promis « une nouvelle vague d’Idex », ces initiatives d’excellence lancées par son prédécesseur, à hauteur de 2 milliards d’euros. Ils seront prélevés sur les 12 milliards du programme d’investissements d’avenir annoncé en juillet dernier. Ces investissements iront aux universités qui se regrouperont, dans l’esprit de la loi Fioraso de juillet dernier.
D’après nos informations, trois à cinq Idex devraient ainsi s’ajouter aux huit déjà existantes (Bordeaux, Marseille, Strasbourg, Toulouse et les quatre parisiennes). Les 2 milliards annoncés sont en quelque sorte la carotte qui devrait pousser les établissements à s’organiser en champions universitaires à vocation mondiale. Pour les autres, ce sera… le bâton. En quittant le pôle Sorbonne universités qui l’unissait à Paris-IV et Paris-VI en septembre dernier, l’université Paris-II en a fait les frais : elle s’est vu retirer 100 millions d’euros au titre de l’Idex. « Nous avons besoin de grandes universités », a insisté François Hollande.
Faut-il pour autant laisser les autres universités sur le bord de la route ? Pour éviter d’avoir, aux côtés des Idex, les « déserts universitaires et scientifiques » que François Hollande dénonçait durant la campagne présidentielle, 1 milliard d’euros ira aux universités de taille régionale. Plus question ici d’Idex, mais d’ « initiatives de regroupements régionaux ». François Hollande assume de fait l’inégalité de traitement entre les universités publiques, réparties désormais en trois catégories : les champions éligibles aux Idex, ceux qui bénéficieront de l’enveloppe de 1 milliard… et ceux qui n’auront rien.
Entre annonces et réalité
Sur l’incitation au regroupement, le secrétaire national au SGEN-CFDT Franck Loureiro met en garde contre « des coopérations artificielles dont l’objectif serait seulement d’ouvrir le tiroir-caisse pour avoir une partie du pactole ». Tandis que le secrétaire général du SNCS-FSU, Patrick Monfort, regrette que François Hollande donne l’impression « qu’on met des milliards dans les universités, alors qu’elles crèvent la misère et qu’elles ne percevront que les intérêts de cet emprunt ». En avril 2012, François Hollande avait d’ailleurs, lui aussi, dénoncé « un précipice entre l’annonce des milliards pour les investissements d’avenir et la réalité ». La recherche publique doit voir ses crédits « préservés », a promis hier François Hollande. D’autres ont surtout retenu que « les universités, les organismes de recherche seront invités comme les autres à améliorer leur gestion »…
À lire ici, en plus, il y a une splendide photo légendée ainsi :
« François Hollande a promis « une nouvelle vague d’Idex », ces initiatives d’excellence lancées par son prédécesseur. Trois à cinq Idex pourraient ainsi s’ajouter aux huit déjà existantes. »