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Aix Marseille Université engrange des millions grâce à sa fusion - Les Echos, 26 juin 2014

vendredi 27 juin 2014, par Elisabeth Báthory

Le nouveau pôle universitaire métropolitain remonte dans le classement de Shanghai. Il dispose d’un budget de plus de 700 millions d’euros et de moyens pour se moderniser.

Note de SLU : en complément de ce publi-reportage, on pourra relire l’article de juin 2013 :
Aix-Marseille Université paye le tribut de ses prétentions (Lucie Delaporte, Médiapart, 29 juin 2013)

A lire sur le site des Echos.

Deux ans de tractations entre les baronnies établies des trois universités d’Aix-en-Provence et de Marseille ont été nécessaires pour parvenir à un consensus. Le résultat dépasse les espoirs de l’écrasante majorité des élus des conseils d’administration qui a voté pour leur fusion : deux ans après sa création, Aix Marseille Université (AMU) s’est hissée au premier rang des facs francophones. Surtout, elle est remontée à la 151e place dans le palmarès des universités mondiales après avoir été perdue dans les limbes du classement académique de Shanghai.

Il faut des chiffres pour mesurer la puissance de cette « capitale des savoirs du Sud », ainsi nommée par le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui érige cette fusion en modèle d’alliance de la future métropole. En rassemblant cinq grandes disciplines autrefois éparpillées dans une soixantaine de sites (sciences et technologies, santé, droit et sciences politiques, économie et gestion, arts et sciences humaines), le nouvel ensemble a regroupé 72.000 étudiants et près de 8.000 employés dans cinq campus (un à Aix-en-Provence, quatre à Marseille) et 150 laboratoires de recherche. Son budget annuel consomme 722 millions d’euros qui servent à créer « un établissement visible, lisible, d’envergure internationale, et cohérent », selon son président Yvon Berland.

« Améliorer l’attractivité et la compétitivité de l’université »

Cette fusion universitaire a d’autres vertus : plus puissante, AMU a déroché une des huit Initiatives d’excellence destinées à soutenir la création de pôles d’enseignement supérieur et de recherche de rang mondial avec une dotation de 750 millions d’euros à la clef s’ajoutant à 800 millions d’euros déjà fournis par l’Etat et les collectivités en 2008. Plus récemment, la Banque européenne d’investissement a dégagé un financement de 127 millions d’euros dans le cadre de l’Opération Campus pour mettre en œuvre les travaux de rénovation et de modernisation prévus par son programme de développement.

« Il s’agit d’améliorer l’attractivité et la compétitivité de l’université pour séduire les meilleurs talents », expliquait Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI en signant cet accord. La tâche est immense : rien qu’en termes de propriété intellectuelle, l’AMU a dépensé 350.000 euros pour renommer les brevets des trois anciennes universités. Elle s’est attaquée à l’élaboration d’un système d’information dont les infrastructures – « rapides, redondantes et fortement sécurisées » – doivent couvrir une quarantaine de sites et doit désormais rénover 770.000 mètres de bâti dont elle est propriétaire et construire des logements neufs pour les étudiants.

Paul Molga

Correspondant à Marseille