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Investir dans la recherche de manière plus judicieuse stimulerait l’innovation en France, selon l’OCDE - oecd.org, 27 juin 2014

jeudi 4 septembre 2014, par Hélène

Le dernier rapport de l’OCDE concernant le système français de recherche et d’innovation vient de sortir ...

Le guide du lecteur rappelle les bases indubitables (la science sans le doute) : dans la nouvelle économie de la connaissance - stratégie de Lisbonne oblige : l’innovation est le moyen de la croissance économique et de l’augmentation du bien-être, elle accroît le niveau de vie : " Le rôle essentiel de l’innovation dans la croissance économique et l’augmentation du bien-être est aujourd’hui largement reconnu. Des entreprises et des institutions publiques fournissent des produits nouveaux qui accroissent le niveau de vie des consommateurs et permettent des créations d’emploi." (p 17)

Il explique aussi ce qu’est cette économie de la connaissance : "La dynamique de l’innovation repose sur les interactions entre l’accumulation des savoirs et le processus de « destruction créatrice » par lequel de nouvelles technologies ou de nouveaux modèles d’affaires, et donc de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois, se substituent aux anciens. L’organisation des marchés doit être suffisamment stable pour permettre l’accumulation des facteurs (notamment le savoir), mais aussi suffisamment flexible pour permettre la réallocation de ces facteurs nécessaires à la génération de nouvelles activités à travers le processus de destruction créatrice. Un ensemble d’institutions régulant les marchés des produits, du travail et du capital déterminent la capacité d’une économie à optimiser ces processus, et donc à se positionner sur une trajectoire de croissance tirée par l’innovation. (p19)

Ce rapport se propose - en toute indépendance intellectuelle évidemment - d’"analyser les différents acteurs, leurs capacités et leurs incitations à réaliser certaines activités, les relations qui les lient et les mesures institutionnelles et politiques qui déterminent ces comportements, ces liens et ces résultats. L’étude vise notamment à identifier les goulots d’étranglement ou les dysfonctionnement au sein du système qui réduisent ses performances et à examiner les solutions politiques qui pourraient améliorer son efficacité."

Pour lire le rapport entier

On peut aussi lire le discours introductif d’ Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, dont voici quelques extraits :

"Troisième et dernier grand constat : la recherche publique a peu progressé depuis 10 ans, alors que d’autres pays, comme la Chine, ont émergé dans ce secteur. D’autres encore comme l’Allemagne ont mené de grandes réformes qui ont renforcé leur recherche."

"Certains organismes publics de recherche appliquée ont de très bons résultats, et quelques grandes universités de recherche ont récemment émergé dans la recherche internationale (par exemple, Université Pierre Marie Curie, Paris Sud). Mais la science française, en moyenne, a des résultats qui se situent derrière les pays leaders. La qualité de la recherche française mesurée par les publications les plus citées est maintenant rattrapée par l’Italie et elle a perdu 5 points par rapport à l’Allemagne depuis l’an 2000."

"La France a engagé des réformes de la recherche publique dès la fin des années 90, et le système gagnerait à ce qu’elles soient menées jusqu’au bout. On sait qu’une recherche solide est faite d’un mixe subtil entre des types de recherches avec des financements stables et planifiés, et d’autres avec des mécanismes concurrentiels et de multiples solutions alternatives de financements. Mais les deux types de systèmes doivent être cohérents et s’inscrire dans une continuité."

" La France s’est dotée de tous les outils pour mettre en œuvre un mode de financement concurrentiel et sur projets, accompagné d’une évaluation sérieuse, qui pourraient maintenant être utilisés à leur plein potentiel."

"L’agence de financement (l’ANR), l’agence d’évaluation (le HCERES), les programmes d’excellence, le PIA, le rattachement des unités de recherche à des universités autonomes, tout est là. Mais cette nouvelle gouvernance s’est ajoutée au système existant. La superposition des deux systèmes a parfois abouti à des lourdeurs, des complexités, et à une perte d’efficacité du système. Il s’agit maintenant de donner le rôle principal aux nouveaux outils."