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Le Céres, un outil pour « mieux se repérer dans le paysage » universitaire français - Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 10 septembre 2014

jeudi 11 septembre 2014, par Elisabeth Báthory

Dans le sillage de l’initiative européenne U-Multirank, la France a décidé de se doter de son propre système de cartographie des universités, le projet de caractérisation des établissements de recherche et d’enseignement supérieur (Céres). Pour Sophie Béjean, professeure de sciences économiques à l’université de Bourgogne et présidente du comité de pilotage de ce nouveau système Céres, les critères dont il tiendra compte sont plus complets que ceux du classement de Shanghaï.

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Qu’apporte Céres par rapport aux classements internationaux type Shanghaï et à U-Multirank ?

Ces outils ne sont pas comparables, ils ne collectent pas les mêmes informations. Shanghaï mesure essentiellement la production scientifique et encore, surtout pour les sciences exactes, sans refléter toutes les missions d’une université.

U-Multirank, pensé par l’Union européenne, se veut déjà plus complet en abordant la recherche, la qualité des formations et l’insertion professionnelle, mais aussi les liens avec la société et le territoire, la valorisation de la recherche et l’orientation internationale des établissements. Nous coopérons d’ailleurs pleinement avec les acteurs qui collectent les données d’U-Multirank.

Avec Céres, nous ajoutons plusieurs dimensions. Notamment, à la demande des organisations étudiantes, celle des services offerts, tels que les bibliothèques, les équipements de sport, de santé, les bourses, l’accès pour les handicapés. Certains de ces critères sociaux ne sont pas faciles à mesurer. Des enquêtes de satisfaction des étudiants sont aussi prises en compte. D’autres pays comme l’Espagne, la Suède ou la Pologne, envisagent également d’adapter l’outil européen à leurs objectifs et spécificités.

Certaines universités françaises d’envergure ne collaborent pas à Céres et U-Multirank par scepticisme. Que leur répondez-vous ?

Plus de 130 établissements ont souhaité participer à U-Multirank et Céres, dont 42 des 77 universités françaises. Nous sommes encore en phase d’expérimentation et espérons les rallier un jour, mais leur contribution relève bien sûr du volontariat. Nous avons adopté une méthode d’élaboration collaborative avec la Conférence des présidents d’universités, la Conférence des grandes écoles et la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, tous très moteurs au sein du comité de pilotage, et avec le soutien du ministère.

Nous avons tenu à associer les organisations étudiantes, ce qui est original par rapport à U-Multirank. Elles sont très actives. Enfin, dans notre premier pilote, aux disciplines traitées par U-Multirank comme les sciences de l’ingénieur, la physique, le management, nous avons ajouté la sociologie pour montrer l’importance accordée aux sciences humaines, qui méritent une prise en compte spécifique au-delà du management déjà intégré dans U-Multirank.

Quand Céres sera-t-il opérationnel ?

U-Multirank, dans sa première mouture, a été publié un peu rapidement. En relation avec les établissements, nous tenons à approfondir la fiabilité de leurs données, puis le comité de pilotage validera les modalités de communication. Une première version devrait donc être publiée dans les prochains mois. Elle répondra à une réelle demande de la part du public et des étudiants qui souhaitent mieux se repérer dans notre paysage institutionnel.