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AG à Paris 13 le 13 novembre (appel national intersyndical)

mardi 4 novembre 2008, par Laurence

La modification proposée par Pécresse du statut des enseignants-chercheurs (EC) et l’annonce préalable de sa politique de primes et de définition des charges de service (pour les EC, BIATOS et chercheurs) traduisent et confirment la volonté gouvernementale de casser les statuts de la fonction publique (seuls à même de garantir l’indépendance de recherche et d’enseignement) pour les remplacer par des relations de contractualisation individuelle de chacun avec sa hiérarchie directe, le principe de collégialité et d’égalité de traitement disparaissant de fait.

Il faut bien être conscient qu’il ne s’agit pas ici d’une "n-ième réforme", dont les effets pourront être compensés par la légendaire inertie universitaire, mais bien d’une réforme de structure (après le LMD et la LRU) sur laquelle il sera très difficile de revenir !
Chacune de ces réformes modifie radicalement l’université, et insidieusement ses missions et tout logiquement... le statut et le rôle de ses personnels ! Fini l’Université collégiale basée sur un idéal (affiché, même si non réalisé) de coopération et d’indépendance, de formation intellectuelle et de création de connaissances communes. Bienvenue à l’ "Université Inc.", entreprise sur le "marché de la connaissance", soumise à la concurrence et aux injonctions d’agences "d’évaluation-qualité" et de "certification", à mission de formation professionnalisante, de prise de "parts de marché" dans "l’économie de la connaissance" qui se traduiront par des "valorisations" sonnantes et trébuchantes (frais d’inscriptions des étudiants, mises de fond par des fondations, exploitation de brevets...).
Et bien entendu, cela se traduit du côté des personnels par une précarisation accrue, un renforcement de la hiérarchie et une intensification du travail (alors même que nous demandons plus de temps pour "travailler mieux", on nous impose le "travailler plus"... et sans gagner plus, cela va de soi !).

Seule une opposition unitaire et déterminée permettra de faire reculer ces projets destructeurs du service public de l’ESR.

C’est dans cet esprit que SUD Education travaille autant que possible avec les autres syndicats de l’intersyndicale ESR, dont je transmet le dernier communiqué d’analyse du budget et d’appel à l’action ci-dessous (document I), et en document pdf dans un mail suivant.
Il est clair que les initiatives prévues dans ce communiqué ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Ainsi, l’idée d’un rassemblement aujourd’hui même devant l’assemblée nationale (qui débat du budget de l’ESR) est bonne sur le fond, mais comment réussir celui-ci en absence d’un appel clair à la grève ? De même, pouvons-nous espérer gagner cette "bataille pour l’université" (comme Devedjian parle de "bataille pour l’école" aux sympathisants UMP) par des journées d’action mensuelles ?
Bien sûr que non, mais devant l’ampleur des attaques il nous faut réussir à amorcer la dynamique d’un rapport de force réel, et c’est dans cet esprit que SUD Education a signé ce communiqué de l’intersyndicale nationale de l’ESR. Si nous considérons ces actions ponctuelles comme insuffisantes, elles doivent être envisagées comme préliminaires.

L’appel national invite à l’appel d’assemblées générales "en particulier le 13 novembre". Il est important de participer à ce mouvement national en nous retrouvant nombreux ce jeudi 13/11, toutes catégories et statuts confondus. Je propose aux volontaires (membres des syndicats/associations signataires du communiqué = FSU -CGT - SUD - UNEF - SLR - SLU, mais aussi non syndiqués !) de nous retrouver mercredi à 11h sous le forum pour préparer cette AG. Merci aux personnes intéressées de me confirmer leur présence par retour de courrier, que je puisse confirmer la réunion ou annoncer une modification éventuelle de créneau demain soir au plus tard sur cette liste.

Cette AG sera importante dans un premier temps pour poursuivre l’information sur les projets actuels de contre-réforme (réforme des statuts, politique indemnitaire, réforme des concours d’enseignement) et sur l’avancement des autres projets si possible (casse du CNRS, évaluations individuelles et collectives par l’AERES, etc.).

Il faudra aussi prendre conscience, dans ces AG locales, de la nécessité que chacun d’entre nous s’engage réellement dans un mouvement collectif à définir, au-delà des motions d’établissement (utiles pour démontrer les positionnements mais ne contraignant pas le gouvernement), des pétitions de principe (utiles pour se compter mais ne constituant pas un rapport de force effectif) et des journées d’actions sans lendemain (inutiles ? mais dans lesquelles on se sent obligé de traîner les savates au risque de désespérer la Sorbonne !). Ce sera notamment l’occasion de faire le point sur les différents appels au "boycott des évaluations" et à "la grève administrative" à Paris 13 (et au national).

Seul un mouvement collectif fort nous permettra de "sauver l’université"... et ses personnels !